jeudi 27 juin 2013

...tout juste un peu vénère


...mais ça se soigne,

....quand même, ce n'est pas en bafouant les principes démocratiques que le parti socialiste gagnera les prochaines élections, dont les municipales  de mars 2014.
A cet égard les apparences à Lons-le-Saunier ne sont même pas respectées et c'est dommage . Une circulaire a été publié en mars  dernier par la rue Solférino traitant du vote qui doit avoir lieu pour choisir les têtes de liste socialistes, notamment dans les villes de plus de vingt mille habitants ou dans les villes préfecture comme Lons-le-Saunier. Plusieurs candidats peuvent donc se faire connaître d'ici le  23 septembre, date à laquelle l'enregistrement des candidatures sera close.

 A quoi ça sert que Solférino il se décarcasse ?

Le parti socialiste tire sa force de sa capacité démocratique. Les fois où il a gagné sont bien celles où il s'est trouvé rassemblé dans le respect mutuel et bien compris de ses composantes. Et il n'est pire déloyauté que celle qui consiste à ne pas respecter les règles que l'on s'est soi-même fixées. ( c'est de moi, ce n'est pas de Montaigne, il faudra que je la ressorte celle-là...)

C'est une question politique, mais c'est donc aussi une élémentaire question d'éthique.  On ne peut pas se présenter, ou se faire présenter par un aîné, comme seul candidat à une élection alors que le vote d'investiture n'a même pas eu lieu. Ou au moins doit-on sauver les apparences ne serait-ce que par respect vis à vis d'autres candidats possibles. Moi-même j'ai annoncé mon intention de présenter ma candidature à cette investiture, et il peut y en avoir d'autres. 

Les jeux sont joués d'avance semble-t-il (nous verrons bien) et je me pose parfois, légitimement, la question de savoir si je vais continuer de participer à ces simagrées.

La méthode qui consiste à mettre les militants devant le fait accompli ne participe pas d'une "démocratie renouvelée" dont certains pourtant se targuent.

 C'est pourquoi je ne n'ai pas finalement voulu participer à cette réunion que le candidat proclamé avait organisé avec ses "experts" ou ses "ambassadeurs" à la salle du Puits Salé mercredi dernier.

C'est une question de morale politique. Et il y a même une académie pour ça.



Jean-Marc Gardère


maintenant la gauche




lundi 17 juin 2013

Un coup (à boire?) pour le Pasok

Je n'ai pas reconnu qui ce pouvait être au début. Un gros gars entouré d'un aréopage musclé, et de policiers qui accouraient, un remous dans la foule, des tables dérangées sur la terrasse de ce café, et des Parisiens qui continuaient de passer à côté, plus ou moins pressés, imperturbables. Le gars en question c'était Evangelos Venizélos, le président du Pasok, l'équivalent grec pour faire court du parti socialiste français. Le responsable du Pasok, légèrement groggy, stupéfait pour le moins, s'essuyait le front avec un mouchoir blanc, tentait de reprendre ses esprits après que deux de ses compatriotes en visite ou vivant à Paris, l'ayant reconnu, lui jetèrent un verre à la figure, le verre, et pas seulement le liquide qui le contenait.

La scène se passait sur la terrasse du café Saint-Victor, juste en face de la Mutualité à Paris où avait lieu ce samedi 5 juin le forum des progressistes européens, tout un programme. Que du beau monde, on aurait aimé pouvoir dire, de la belle Europe, de Harlem Désir à Martin Schultz, président du parlement européen, futur chancelier allemand ( peut-être), en passant par José Séguro, le Portugais, Guglielmo Epifani l'Italien, Alfredo Pérez Rubalcapaba le secrétaire général du Parti socialiste ouvrier espagnol, et d'autres jusqu'à Jacques Delors qui pleurait le temps passé. Ce dernier semblait en effet, du haut de ses 87 ans et de son expérience européenne, regretter que l'Europe aujourd'hui ne fût pas tout à fait celle qu'il avait rêvée.
A qui la faute ?

Cette question, essentielle pourtant, ne fut pas vraiment posée au cours de ce forum qui réunissait les "progressistes européens". Et c'est vrai qu'ils l'étaient progressistes si on les compare à tous ceux qui aujourd'hui partout en Europe composent les ( extrême)-droites européennes qui montent, qui montent...
Progressistes mais qui ne le furent pas assez sans doute, ou par trop pusillanimes : ce sont les mêmes dans ce forum qui déplorent au fil de leurs interventions le chômage endémique qui ronge aujourd'hui tout le continent. Ils dénoncent tout aussi bien les spéculateurs qui sévissent dans la zone euro laquelle est devenue, comme si on ne s'y était jamais attendu, le terrain de chasse privilégié de l'oligarchie financière. Ils s'étonnent et regrettent, à juste titre mais un peu tard, que la banque centrale européenne puisse prêter à un 1% à des banques commerciales qui à leur tour prêtent aux Etats à des taux prohibitifs.

On a donc entendu un constat d'échec, mais prononcé sur le bout des lèvres, comme si personne parmi eux n'avait pu l'empêcher alors qu'il leur arriva de tenir en Europe les rênes du pouvoir. Ils n'ont pu empêcher ce à quoi l'Europe est arrivée, un "machin" ingouvernable incapable de produire ni la prospérité, et encore moins la justice sociale. Où donc est passée l'idée d'Europe sociale dont ces partis, socio-démocrates au départ ou qui le sont peut-être encore,  devaient être les promoteurs ?

Et il y eut même pour certains, comme un soupçon de satisfecit décalé : tel  Evangelos Venizélos qui eut la mauvaise idée de prendre ce verre, au propre comme au figuré au café Saint-Victor en face de la mutualité. Ironie du sort : il venait de se féliciter, en substance, que son pays, la Grèce, avait atteint certains des objectifs de la Troïka ( FMI, commission européenne, banque centrale européenne).

Sans grande compassion pour son peuple à qui il  dut imposer, avec d'autres, des sacrifices bien inutiles. Le hasard fit le reste, il tomba sur deux de ses compatriotes, deux touristes grecs, (ou des travailleurs ayant trouvé en France des cieux plus cléments si c'est encore possible), deux de ses compatriotes helléniques qui passaient par là et qui, eux, le reconnurent.

JMG

samedi 8 juin 2013

Principe général du Droit contre intérêt particulier de Solférino

La convention pour l'Europe s'est tenue cette fin de semaine dans la fédération du Jura . Nous n'étions que... pas plus...à débattre de l'Europe, trop peu nombreux pour un sujet essentiel, je préfère taire le chiffre par charité.
Le parti n'est pas en excellente santé, il ne suffit donc pas d'avoir tous les pouvoirs, ou presque, institutionnels pour prétendre changer le pays. Dans le même temps il se pourrait que le carriérisme politique est en train de tuer ce parti, il sera bon de revenir sur ce thème un peu plus tard...

Mais revenons pour l'heure à cette convention sur l'Europe : les amendements proposés par les motions "maintenant la gauche" ou "un monde d'avance" ont toutes recueilli une majorité confortable.
Pour cela il faut compter comme il est d'usage de compter, c'est à dire en comptabilisant les suffrages exprimés comme la somme des votes "pour" et vote "contre". L'amendement 8 par exemple, qui défend l'idée de mettre la BCE au service de l'économie réelle, obtient 63,89% dans la fédération du Jura. C'est un excellent score.

Et bien sûr on ne doit pas mettre dans le même panier les contres et les abstentions ! Un pourcentage se fait toujours par rapport aux suffrages réellement exprimés, sans les nuls, sans les abstentions. Car dans ce cas François Hollande ne serait peut-être pas aujourd'hui Président de la République ( je ne me suis pas fait la frayeur de calculer précisément), ce serait l'autre.

Ces succès des amendements défendues par ce qu'il est coutume d'appeler l'aile gauche du PS se retrouvent dans l'ensemble des fédérations partout en France. Ces amendements doivent donc être adoptés puisqu'ils sont  majoritaires, si toutefois sont respectés les principes généraux du Droit. 

Mais en comptabilisant à la fois les abstentions et les votes nuls, la fédération, appliquant sans doute aveuglément des directives de Solférino, fait que ce même amendement 8 n'obtient seulement que 44,66% des voix, ce qui entraînerait son rejet ...je l'ai entendu de mes propres oreilles. On croit rêver !

Pour moi ces amendements sont majoritaires bien sûr et ils doivent être respectés comme le signe que les militants socialistes  ne veulent pas d'une Europe monétariste cause d'un chômage qui atteint aujourd'hui au moins 12% de la population active.

Voici les résultats au plan national :

Amendement 4: 25098 exprimés, 15233 POUR soit 60%.
Amendement 8 : 22541 exprimés, 16522 POUR soit 73%.
Amendement 10: 22310 exprimés, 15809 POUR soit 71%.
Amendement 13: 21 458 exprimés, 14348 POUR soit 67%.



La convention nationale qui se tient dimanche prochain à Paris devra prendre acte de ces résultats. Nous avons la preuve que le parti dans sa grande majorité, au moins sur la question européenne qui nous occupe ici, est plus progressiste, moins atlantiste, moins social-libéral que sa direction nationale. On ne nous fera pas prendre des vessies pour des lanternes. 

Puisse le courant d'air frais démocratique s'engouffrer à nouveau dans la rue Solférino.

JMG

http://www.maintenantlagauche.fr/