mercredi 16 novembre 2022

Pour une information pluraliste et non soumise

Les célébrations de la fin de la guerre de 14-18 rappellent  à notre souvenir, outre le sacrifice des peuples, que les guerres ne se déclarent jamais tout à fait par hasard, mais sont le produit de circonstances particulières et surtout de politiques mal menées. Notre pays s’enlise dans une droitisation favorisée en ce moment même par l’instrumentalisation de l’immigration dont le parti  lepéniste, mais aussi la droite classique, se servent sans vergogne pour asseoir une idéologie fondée sur la haine et le rejet de l’immigré.

Et il se trouve que cette xénophobie est entrée, si l’on peut dire, dans un champ concurrentiel où l’on voit l’extrême droite italienne, désormais au pouvoir avec Giorgia Meloni, le disputer aux droites extrêmes en France.  Qui sera le plus dur à droite, qui sera le plus dur en Europe pour traiter de cette question devenue électoralement et politiquement essentielle et alimentée artificiellement par des medias aux ordres du "bloc bourgeois"?

Cette question voudrait en cacher d’autres, autrement plus importantes pour l’avenir de notre pays,  comme  celle du devenir de l’hôpital public ou des prestations sociales. Serons-nous soignés demain, et dans l’égalité et le respect de chacun ? Au train où vont les choses, rien n‘est moins sûr. En témoigne le vote par le parlement du projet de loi de financement de sécurité sociale (PLFSS) pour 2023 qui ne prend pas la mesure de l’urgence et qui au contraire, en s’aidant d‘article 49-3 qui est devenu ou redevenu ces dernier temps le symbole de la non-démocratie et du mépris réservé à l’Assemblée Nationale, fragilise grandement un conquis social qui pourtant appartient naturellement et  historiquement au monde du travail. Ainsi l’objectif national en matière de dépenses d’assurance maladie défini par Macron et son gouvernement est-il seulement de 3,7%, bien inférieur à l’inflation prévue, alors qu’une bonne gestion l’exigerait plutôt à hauteur de 5%.

Les reculs sociaux, ou les atteintes aux libertés publiques, ou bien encore l’instrumentalisation des questions migratoires, ne sont rendus possibles que par des Media aux ordres du pouvoir et concentrés à l’extrême. Il est urgent, il est nécessaire de combattre cette concentration des Media aux mains d’une poignée de milliardaires qui font la pluie et le beau temps idéologiques. Le magasine de GDS « Démocratie et Socialisme », qui fête son trentième anniversaire le 10 décembre prochain, témoigne de la persistance et de la nécessité d’une presse militante libre et indépendante contre une culture de la soumission.

On aura  retenu l’épisode d’un certain Hanouna qui traitait dans son émission un député de la Nupes de «merde » parce ce que ce dernier dénonçait les malversations d’un Bolloré en Afrique. Cette vulgarité, triomphante et servile à l’égard des puissants, en dit long sur une bataille idéologique de plus en plus difficile à mener. En témoignent aussi les débats jamais véritablement contradictoires sur des chaines en continue dites d’information, telle CNews notamment, qui développent à l’envi les thèmes chers à la droite comme à l’extrême-droite. Paradoxalement cela révèle la faiblesse d’un pouvoir de moins en moins démocratique, de plus en plus autoritaire, qui n’a plus de projet, et qui n’en a jamais eu, à part celui de revenir sur les acquis inspirés du Conseil National de la Résistance.

La bataille, la lutte doivent continuer, dans l’unité à gauche la plus large possible.