dimanche 30 décembre 2012

Beaucoup de bruit pour rien

Ainsi  le conseil constitutionnel a invalidé la fameuse disposition fiscale que François Hollande avait par surprise sorti de son chapeau au cours de la campagne présidentielle. Cette taxation de 75% des revenus au dessus de un million d'euros était devenue emblématique d'un président qui ainsi, pensait-on, montrait sa volonté de faire une politique fiscale résolument de gauche. Et la droite, fidèle à son habitude de crier haro sur n'importe quelle mesure prise par le gouvernement, surtout s'agissant d'une mesure fiscale, d'appeler en renfort tous ses aboyeurs de la presse écrite ou télévisée pour crime de lèse-richesse.
Pour les rasséréner, rappelons d'abord à ces victimes innocentes de la barbarie gouvernementale, ou à leur défenseurs éplorés,  que la mesure n'est prévue que pour deux ans, qu'elle ne concerne que mille cinq cent personnes et qu'elle n'aurait rapporté, si elle n'avait pas été invalidée, qu'à peine 500 millions d'euros, une paille pour un budget d'un montant total de 371 milliards d'euros.

Et donc, pour que l'ensemble de la droite puisse trépigner, crier, pleurer, rager pour quelque chose qui en vaille la peine, le gouvernement pourrait prendre prétexte de cette invalidation pour oeuvrer au rétablissement d'une véritable politique fiscale qui soit à la hauteur des crises que nous traversons depuis maintenant trop longtemps, non pas simplement pour faire payer les riches mais pour leur demander de participer efficacement à l'effort national.

Et pour cela il n'y aurait pas trente six mesures : d'abord simplifier les dispositifs fiscaux pour les rendre plus lisibles, rétablir davantage de tranches pour réhabiliter une véritable progressivité de l'impôt, imposer les entreprises en fonction de l'utilisation de leurs bénéfices, et puis entamer le chantier d'une réforme d'impôts locaux particulièrement injustes.

Ainsi la droite pourrait crier, enfin à raison, contre une fiscalité devenue socialement et économiquement efficace.

JMG


http://www.maintenantlagauche.fr/

dimanche 16 décembre 2012

Avis de précipitation sur le bassin lédonien

On ne peut pas faire de la politique comme il y a cinquante ans. Les membres du parti socialiste, qui est encore un grand parti démocratique, qui doit le rester, ne peuvent tolérer qu'un candidat issu de ses rangs s'autoproclame pour une élection municipale. Lons-le-Saunier n'est pas n'importe quelle ville. La gauche dans son ensemble n'a rien à gagner à ce petit jeu. La section du parti socialiste de Lons-le-Saunier, ses militants sont seuls habilités à donner l'investiture au futur candidat socialiste pour la ville de Lons-le-Saunier. Par ailleurs une campagne pour les municipales doit s'inscrire dans un programme clair. On ne peut uniquement se fonder sur des intentions vagues et sur une simple image, si séduisante soit-elle.

JMG

vendredi 7 décembre 2012

Hors le mur

Oui, le local fédéral du parti socialiste place de la Comédie à Lons-le-Saunier a été muré, oui des affiches ou des tracts ont été apposés sur la vitrine, oui des inscriptions à la peinture  (à l'huile paraît-il) ont été tracés sur la façade, oui le parti socialiste a donc été la cible de tels agissements pendant une à trois manifestations organisés par des opposants à l'aéroport de Tavaux euh pardon...de Notre-Dame des Landes en Loire-Atlantique à plus de cinq-cents kilomètres de là, mais de toute évidence à quelques nautiques seulement de l'hôtel Matignon à Paris.
Quel est donc le malaise qui fait qu'un parti politique, de gauche, comme le parti socialiste devienne ainsi la cible de militants qui, il y a quelques mois encore, avant la présidentielle, pouvaient manifester ensemble avec nous ?

Au lieu de se poser sereinement la question , le secrétariat fédéral a décidé de porter plainte contre les auteurs hypothétiques de ces actes.

Il faut savoir, et je l'ai rappelé au conseil fédéral au cours duquel cette question a été évoquée, que le premier fédéral du PS du Doubs a retiré sa plainte pour des faits similaires qui se sont produits à Besançon. Sage réaction dans un contexte difficile aujourd'hui pour la gauche toute entière et pour le PS en particulier.

Car à quoi cela sert-il de porter plainte si on ne fait pas le travail collectif d'un retour sur soi ? Qu'est-donc aujourd'hui devenu le parti socialiste, ou plutôt quelle image donne-t-il aujourd'hui, à tort ou à raison, pour être devenu la victime de ces débordements autrefois uniquement réservé à la droite ? Notons au passage que ces derniers pour être traumatisants pour ceux qui les ont directement vécus, et je pense en particulier à la secrétaire qui était à l'intérieur du local ce jour-là, ne sont pas pour autant irrémédiables. Il convient donc de dédramatiser, et se rappeler que le parti socialiste, a pu dans un passé proche participé à des manifestations où de tels débordements se sont produits.

Il est clair que du côté de Notre-Dame des Landes, l'image du PS s'est flétrie, pire elle s'est muée en un parti repoussoir alors qu'historiquement du moins il se targuait d'être le lieu de la réflexion critique et de la contestation. Le Larzac est bien loin qui à la fin des des années soixante-dix fut un lieu d'élaboration d'une pensée politique, à bien des égards libertaire, qui aida les socialistes, à l'intérieur d'une gauche unie à venir au pouvoir. Aujourd'hui, après dix ans de droite, elle est au pouvoir cette gauche mais c'est pour aux yeux des autres gauches, contrarier les espoirs d'émancipation d'une population qui refuse un développement productiviste dévoreur d'énergies et surtout réservé qu'à un petit nombre.

On ne saurait justifié de tels agissements, de tels débordements, mais ils sont la manifestation que la contestation a changé de camp. Il n'est pas trop tard, le parti socialiste peut envisager une autre orientation, ou simplement la retrouve, celle qui fit dans l'histoire sa véritable identité.

JMG