vendredi 16 juin 2017

La position du démissionnaire

Ça y est ils m'ont démissionné, ils y ont mis le temps mais c'est fait. Je viens de recevoir un brillant mail du premier secrétaire de la fédération PS du Jura, Marc Henry Duvernet, dit Marco, (qu'on ne pourrait confondre avec le sous-commandant Marcos), mail qui finit par un cordial mais banal "cordialement".
Jusqu'à présent les lettres, missives, messages du parti socialiste qui m'était gentiment destinés se terminaient toujours par "salutations socialistes" ce qui entre nous ne manquait pas de sel pour une formation politique dont beaucoup de responsables manquèrent, c'est le moins qu'on puisse dire, à leurs devoirs de défense de la république sociale.
De même, jusqu'à aujourd'hui, les messages débutaient par un tonitruant "camarade", à vous donner l'envie, même en plein été, de faire le matin au pied levé une ou deux Révolution d'Octobre. Nous nous serons contentés de quelques évolutions bien timides sans compter les plus amères à mon goût, loi travail, CICE, etc...

Le mail débute par un poli "Madame, Monsieur". La classe ! Franchement je ne m'attendais pas à une telle promotion, j'y perds peut-être en énergie mais y gagne en considération.

A moins d'une discrimination flagrante, certains indices me donnent à penser que je n'aurai pas été le seul à être démissionné, car en plus du "Monsieur" (que j'ai bien pris pour moi) il y aurait aussi une "Madame", au moins une. Je pensais que c'était déjà fait, peut-être s'agit-il de la candidate investie par la République en marche (République en marche qui d'ailleurs, l'avez-vous vu, commence de boiter).

Combien sont-ils ou t-elles dans la charrette des démissionnaires ? El Khomry par exemple en fera-t-elle partie ? Une frayeur tout à coup : j'aimerais pouvoir choisir la mienne de charrette, je n'aimerais pas être embarqué dans une où se trouveraient des admirateurs de Macron, de Valls ou de Hollande. Il n'est pas question pour moi, même en ces temps politiquement bouleversés, de confondre les torchons et les serviettes.

Ceci étant je trouve normal l'honneur qui m'est ainsi donné, même si "démissionnaire" (terme employé dans le courrier) dans les faits je l'étais depuis longtemps ; en raison déjà de mes prises de position qui m'ont bien valu quelques engueulades, au conseil fédéral ou dans d'autres instance du parti.

C'est donc la règle et je ne la remets pas en cause, j'ai trop demandé par le passé que les règles soient respectées pour aujourd'hui m'en plaindre et quémander le contraire. C'est d'ailleurs ce qui me chagrine le plus : me faire rappeler à l'ordre par des gens qui, sans vergogne parfois, pouvaient allégrement les contourner.
J'aurais dû peut-être prendre les devants, démissionner moi-même avant de devenir un démissionnaire "à l'insu de son plein gré". J'estime cependant que ce n'était pas à moi de partir le premier.

J'avais prévenu, ici même, ou ailleurs à plusieurs reprises. Mon seul tort, ceci dit sans me vanter, a été d'avoir raison trop tôt. Et mon regret de n'avoir pu, avec d'autres camarades, changer les choses avant que n'arrive à gauche la catastrophe que nous connaissons aujourd'hui.

Et donc la voilà ma faute : j'ai soutenu le candidat de la France Insoumise (ici) au lieu de soutenir Marco qui avait l'investiture officielle du PS aux législatives.

C'est ce choix mûrement réfléchi, à mes yeux politiquement cohérent, qui me vaut cette appellation d'origine contrôlée.
 "Démissionnaire", c'est-t-y pas beau ça ?

JMG

1 commentaire:

  1. Sans doute une bonne nouvelle, le PS étant en mort cérébral, chercher à continuer à vivre en se ressourçant auprès d'une force nouvelle dont le programme sérieux et réaliste - mais qui peut être amendé par tous - fera naître des jours heureux dans le domaine humaniste et écologique, est une nécessité pour tous ; merci à toi camarade. Pierre Leclerc un Insoumis parmi beaucoup d'autres

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