mercredi 18 décembre 2019

Jours de fête

Ainsi, à en croire certains medias qui nous le disent en boucle, les Français seraient plus inquiets des fêtes de fin d'année que de la pauvreté annoncée de l'ensemble des retraités.
Ainsi seraient-ils aussi indifférents à ce que les retraites des plus jeunes se voient amputées de 20 à 30%.
N'est-ce pas prendre les citoyens français uniquement pour des veaux ? N'est-ce-pas les prendre pour des lâches, ou pire pour des…?
Ou simplement pour des consommateurs sans conscience ? Seraient-ils seulement ces riens, ou ces moins que rien, que Macron a pu croiser un jour dans ces gares qu'il ne fréquente pourtant pas ?
Eh bien non ! Les Français peuvent et savent se révolter, et ils le prouvent, il refusent cette société que le pouvoir veut leur imposer, fondée sur la concurrence plutôt que sur la coopération. 

JMG




dimanche 15 décembre 2019

Les retraités de chez Latécoère

Le gouvernement, parce que céder constituerait un déshonneur et traduirait un recul politique qu'il ne peut se permettre, entend aller jusqu'au bout de sa contre-réforme des retraites en laissant croire que celle-ci est essentielle, utile, indispensable. Ce n'est évidemment pas le cas, cette loi est idéologique, elle conduira à paupériser l'ensemble de la population, qui plus est dans un contexte de crise de l'emploi, celui des jeunes comme celui des seniors, que le gouvernement n'entend ne pas traiter avec le sérieux et la volonté politique voulus.

En réalité, une des fonctions, s'il en est, de cette "réforme" est de cacher le bilan désastreux du macronisme sur le plan économique. Et on ne parle pas ici du social que Macron abandonne sans vergogne et avec un mépris spectaculaire au profit des plus riches.

Je mets en parallèle cette "réforme" des retraites avec ce qui vient de se passer chez Latécoère. Latécoère est une grande entreprise basée à Toulouse, historique, à la base avec d'autres, de l'excellence française en matière d'aviation. La société Latécoère emploie 4900 salariés dans le monde dont 1500 en France. La CGT s'inquiète désormais, à juste titre, de l'avenir de l'entreprise et de ses salariés.

En effet, un fonds de pension américain, en avril de cette année, le Search Light Capital Partners, s'est emparé de 26% du capital de cette société. Elle a tenté ensuite par une OPA (offre publique d'achat "amicale") se saisir des 76% manquants.
Cette OPA s'est révélée être un succès, car les financiers américains se voient donc finalement propriétaires à près de 63% du capital du groupe dont ils prennent le contrôle effectif.

Ce peut être catastrophique pour la France : Latécoère est spécialiste et pionnière en matière d'utilisation de la lumière pour échanger des données (Li Fi). Il s'agit là d'une méthode innovante d'importance stratégique qui intéresse la politique de défense. 
Le fait est comparable au rachat par l'Américain Général Electric de la branche énergie d'Alstom laquelle permet la viabilité opérationnelle de l'unique porte-avions français. Rien que ça.

La souveraineté stratégique de la France en matière de défense, et en matière industrielle tout court, en prend donc encore un sacré coup. 
Au tour de Latécoère et de ses prouesses technologique ( et financières !) de passer aux mains des  décideurs américains peu soucieux par ailleurs des promesses qu'ils pourront tenir en matière d'emplois. La malheureuse et désastreuse expérience d'Alstom, de ce point de vue aussi, en aura donné déjà un exemple édifiant puisque non seulement les emplois promis n'auront pas été au rendez-vous mais au contraire de nombreux auront été supprimés.

De tout cela notre Président et son gouvernement n'ont cure, ils se foutent royalement, c'est le cas de le dire, de l'avenir des salariés de cette entreprise stratégique.
Macron aurait pu pourtant s'opposer à ces prises de contrôle.

Au lieu de défendre l'emploi industriel en France, notamment ces emplois qui comme ici représentent un enjeu stratégique majeur, au lieu de sauvegarder notre souveraineté en matière de défense, le gouvernement Macron préfère emmerder  les gens par des réformes, comme celle des retraites, qui vont à l'encontre de l'emploi des jeunes tout en appauvrissant l'ensemble de la population, actuels et surtout futurs retraités.

Le gouvernement Macron instaure un climat de guerre civile larvé, en tentant de diviser le monde du travail. Ainsi a-t-il désigné des coupables chimériques comme les "régimes spéciaux" qui seraient à l'origine d'injustices prétendument insupportables entre agents publics ou salariés. Il utilise les syndicats "réformistes" ou accompagnateurs (CFDT, UNSA...) pour mieux cacher son refus des négociations réelles avec les syndicats qui se trouvent à la pointe d'une légitime contestation. En même temps il fait porter à ces derniers la responsabilité des "blocages", ou des "prises d'otages".

Livrer un fleuron de notre industrie comme Latécoère à un fond de pension fait le lien avec cette réforme dont le but plus ou moins transparent est de fonder les retraites sur de l'épargne soumise à la spéculation financière.
Les fonds de pension exigent des sociétés qu'ils contrôlent des rendements importants. Le boursicotage joue contre l'emploi. Le monde de la finance en demande toujours plus, par des baisses de salaires, ou par des suppressions d'emplois facilités par un code du travail lui-même dévasté par des réformes iniques.

Le serpent néo-libéral se mord la queue, dût-il en crever. Le monde du travail, seul véritable créateur de richesses, doit gagner la bataille.

JMG