samedi 28 décembre 2013

Les municipales et mon futur ami JP

Il m'arrive une chose pas ordinaire ce matin, les amis de Jacques Pélissard m'invitent à faire ami-ami avec eux sur Facebook, ils se nomment eux-mêmes "Municipales de Lons-le-Saunier" (nom) "tous avec Jacques Pélissard" (prénom). 
Je dois avouer que ça m'en bouche un coin et je dirais même plus : cela m'attendrit. On a tellement du mal parfois à s'accommoder de ses propres amis (parmi lesquels certains ne vous acceptent même pas comme "ami" sur facebook) qu'on ne peut être touchés lorsque ceux de l'autre camp vous offrent leur amitié, fût-elle aussi précaire et paraît-il virtuelle que celles qui surfent sur l'écume des réseaux sociaux.

J'ai donc écarquillé les yeux ce matin, hésitant à voir dans cette démarche amicale, ou bien les restes d'un cauchemar, ou bien ceux d'un rêve qui s'échouerait les lendemains d'une fête de la nativité.  Je suis tenté davantage par le rêve, c'est mon côté optimiste qui repart de plus belle, après il est vrai un assez court moment d'angoisse.

Mais comme tout se négocie aujourd'hui, y compris les amitiés, on me permettra donc d'avancer sinon avec prudence du moins avec intérêt. 
C'est pourquoi je n'accepterais d'être l'ami de "Municipales de Lons-le-Saunier" qu'à certaines conditions.

D'abord il conviendra que mon nouvel ami prénommé  "Tous avec Jacques Pélissard" prenne l'engagement de tenir ses promesses. (D'un coup cette tautologie, car c'en est une je crois bien, ne me dit rien de bon, j'ai le sentiment que je vais encore me faire avoir, disons que c'est un engagement qui ne ne mange pas de pain pour celui qui l'énoncerait...mais courage, continuons malgré ces risques sérieux...)

J'ai donc pensé, dans une espèce d'éclair subit de complète inconscience, demander à mon éventuel nouvel ami d’œuvrer pour un retour au pouvoir des soviets, mais j'ai bien vite renoncé, car trop c'est trop, il convient dans une négociation de toujours respecter l'adversaire et, considérant ses antécédents, de ne pas lui demander l'impossible ne serait-ce que pour lui éviter une crise d'apoplexie.

Par contre je lui demande, si tant est qu'il veuille toujours autant mériter mon amitiés FB, de s'engager à intercéder auprès de ses amis Fillon-Copé ( dans ce cas les amis de mes amis devenant mes amis) pour qu'ils souscrivent à une fiscalité plus juste, progressive, au moins du niveau qu'elle fut avant que leur copain Raffarin par une sorte d'excès effarant de libéralisme, n'y mît un point final.

J'engagerais ensuite mon nouvel ami à intercéder auprès de Fillon ou Copé (on ne sait plus lequel) pour que soit restaurée la retraite à soixante ans. Tout cela a tellement donné de mauvaises idées à l'actuel gouvernement de gauche qu'il s'agirait aujourd'hui de crier haut et fort la nécessité de faire machine arrière et remplacer le chômage des jeunes par une retraite bien méritée des plus anciens, l'avenir, surtout en pleine mondialisation, étant davantage au partage du travail qu'à sa raréfaction.

Je lui demanderais aussi d'arrêter de bassiner les électeurs sur les questions de sécurité comme si celles-ci devaient rester le nec plus ultra et le but ultime de la politique. Même si électoralement ça peut marcher il y a toujours quelque intérêt à ne pas prendre les électeurs pour des imbéciles, surtout que l'insécurité aujourd'hui est avant tout sociale.

Enfin, sur le plan local, je demanderais à mon supposé ami de construire un vrai service de nettoiement pour la ville de Lons-le-Saunier, un peu plus efficace, avec de véritables moyens humains et matériels, et qui ne soit pas, même accessoirement, devenu un vecteur de publicité pour la restauration rapide, Mac Donald pour ne pas le nommer. 

Ces trois engagements étant pris, et qui ne sont pas grand'chose par rapport à ce que j'aurais pu demander, j'accepterais alors d'être "ami", cela ne m'empêchant pas quand même de continuer à voter pour mon propre camp, j'ai nommé la gauche et le parti socialiste qui, en ces temps d'incertitude politique et idéologique, en auront bien besoin. 

Car il ne faut quand même pas pousser...


JMG






mercredi 18 décembre 2013

Encore un qui s'appelle Martin

La CFDT nous a habitué à ce qu’elle dégotte des conversions intéressantes et intéressées pour ses figures emblématiques. Cela a été le cas des Chérèque père et fils, l’un prénommé Jacques, devenu en sont temps ministre, après avoir été un des leaders syndicaux, déjà, de la Lorraine en crise, et l’autre, le fils, François donc, recyclé par le gouvernement à l’inspection  générale des  affaires sociales, pour se retrouver aussi à la Présidence de Terra Nova, un "think tank" proche du Parti Socialiste. Je ne sais d’ailleurs si Chérèque fils aura conservé les deux responsabilités.

Sans même citer Jean Kaspar qui passa de secrétaire général de la CFDT à ministre-conseiller à l’ambassade de France à Washington, on se rappelle aussi de la Tsarine, Nicole Notat, ex patronne de la CFDT, devenue par la grâce d’on ne sait quel mécène, présidente du Siècle, club-association qui réunit dans un même lieu de pouvoir et d’influence, tout ce qui se fait de mieux (bof !) dans notre classe dirigeante.

Si j’étais méchant je dirais que la CFDT est un syndicat d’avenir, pour ses dirigeants au moins. Mais je suis méchant.

Et maintenant, Martin, un peu plus bas dans la hiérarchie syndicale mais bien plus haut jusqu'alors au moins dans l’estime générale que l’on pouvait porter à l’idéal syndicaliste. Un vrai de vrai Martin, un ouvrier, un fort en gueule, un authentique, un qui pleure quand il faut, un qui se salit les mains, qui sait brandir le poing et parler au mégaphone. C’est pourquoi d’ailleurs, bien qu’étant à la CGT, je n’en veux pas au cédétiste  Edouard Martin : car je ne sais pas ce que j’aurais fait à sa place, rendez-vous compte, le gars est foutu à la porte de son usine après s’être battu comme un malade, et voilà qu’on lui propose une place de député européen à 7000 euros par mois au bas mot, sans compter les avantages accessoires, saucisses, choucroute, strudel, chauffeur et Strasbourgeoises. ( pour les Strasbourgeoises j’déconne bien sûr, pas d'ennuis ni de Femen sous mes fenêtres !)

C’est encore mieux que de gagner au loto, non ? Il n’y a guère que les riches qui pourraient se payer le luxe de renoncer à leurs gains au Loto.

Et donc le problème n’est tant celui de Martin que le nôtre, car même s'il gardait longtemps cette image du syndicaliste frôlant l’opprobre, et la Droite on peut lui faire confiance ne manquera ni de hurler ni de se moquer, cela ajoute à la déroute idéologique que la gauche traverse aujourd’hui. 

On ne peut pas ne pas penser à Terra Nova précisément qui envisageait d'exclure les ouvriers de la base politique du parti socialiste. L'intégration d'Edouard Martin dans cette liste du Grand Est pour les européennes suffira-t-elle vraiment à redresser la barre ? Ne serait-ce plutôt qu'une espèce d'ouvriérisme sans profondeur ?


On ne peut lui en vouloir, j'irais même jusqu'à le féliciter par anticipation de son élection.
On pourrait en revanche en vouloir à ceux qui pensent qu’en le plaçant là, le scrutin leur sera plus favorable. Rien n’est moins sûr.

Enfin, on peut en vouloir surtout à ceux qui, en le sauvant, n’ont pas sauvé Florange.


JMG

samedi 7 décembre 2013

Mille-feuilles et tarte à la crème

Partout à la radio, à la télévision , dans les journaux, de la part des politiques, des experts en tout genre, ce leitmotiv : notre système administratif serait trop complexe, il y aurait trop de communes, trop de départements, trop de régions , trop de tout, "trop de notes" en somme dans la symphonie mal embouchée de nos territoires. Et bien sûr, tarte à la crème, tout cela nous coûte cher, trop cher !

 Il faudrait donc trancher dans le mille-feuilles. Car tout le mal viendrait de là : si nous sommes en crise, s’il y a trop de chômage c’est parce qu’il y aurait trop de strates administratives qui se disputeraient, en se chevauchant, des compétences qui plus est illusoires.

 Ce constat, si c’en est un, a déjà débouché sur un arsenal réglementaire et législatif jamais terminé, et qui nous tient en haleine depuis des décennies, 1982, 1992, 2004, 2012, et 2014 bientôt avec ce projet de loi de modernisation de l'action publique et d'affirmation des métropoles. Tant est si bien qu’en guise de clarté gagnée nous n’avons fait, au fil du temps législatif ou réglementaire, qu’accumuler des couches de brouillard de plus en plus épaisses. Et finalement c’est l’usager des services publics locaux -ou le citoyen, ce qui est presque plus grave- qui sera devenu le plus perdu dans cette jungle.

Parce que l’Allemagne, elle, ne compterait pas autant de communes, il faudrait qu’en France on fît la même chose. C’est méconnaître l’histoire qui a fait à leur rythme les nations. Trente-six mille communes en France, et alors ? Cela n’est-il pas une chance pour la démocratie de proximité ? A-t-on jamais empêché les communes de s’organiser en syndicat à vocation unique ou multiple ? Voire de fusionner, mais en toute liberté bien sûr ?

 Quoi qu’il en soit la réforme (en fait l’avatar du rapport Balladur de 2009) est sur les rails et elle a un but affirmé, celui de la réduction des dépenses publiques avant d’être au service de l’usager. Et pour cela apparaît un instrument de taille, la bombe atomique de l’incitation à la mutualisation des services : le CIF ( coefficient d’intégration fiscale). C’est simple, plus vous aurez supprimé d’emplois publics, plus vous obtiendrez d’aides financières de l’Etat. Je n’exagère pas. Insolite et grotesque dans un  pays qui comptent plus de trois millions de chômeurs !

Ainsi la commune est embrassée jusqu’à l’étouffement par une coopération intercommunale forcée dans le cadre des communautés de communes ou d’agglomérations. Les compétences des communes risquent de se trouver réduites à la plus simple expression rendant la distance plus grandes entre le service et ses bénéficiaires, dans le cadre d'un contrôle démocratique moins serré puisque là encore le pouvoir sera recentré sur l’agglomération avec une assemblée délibérative démesurée à la merci pourtant des villes-centre.

Plus sérieux encore, la question des métropoles que l’on veut rendre plus « compétitives » mot à la mode, à l’échelle européenne, jusqu’à nier les départements ou les communes qu’elles engloberont aussi. Des métropoles certes, mais à la campagne. Lons-le-Saunier concernée ? Non, mais Lyon ou Marseille, oui sans doute...Quoi de plus saugrenu ?

Le désir de l’usager-citoyen est de comprendre, d’y voir plus clair. En temps de crise il convient de stabiliser les compétences des collectivités, pour les rendre plus claires et donc plus efficaces, et non pour les rendre encore plus opaques, ou plus éloignées des citoyens qu'elles ne le sont aujourd'hui. Et  de leur donner des moyens appuyés par une fiscalité locale enfin plus juste…

Mais de cela on ne veut pas. Ce serait presque trop simple.

JMG

samedi 30 novembre 2013

Où l'on voit qu'il n'y a pas que les municipales dans la vie, surtout en ce moment

Cette semaine à Lons-le-Saunier (  Jura, sur Vallière pour ceux qui ne connaissent pas) aura été marquée par le rassemblement que Marc-Henry Duvernet, notre candidat, investi par le parti socialiste (voir les épisodes précédents),  aura réussi avec un certain brio à organiser au Carcom, ce dont je le félicite. Une belle réunion, conviviale comme on dit, même si parfois l’auto-congratulation mutualisée et généralisée, à l'américaine, a pu paraître excessive à certains, comme hors-sol. Maintenant si cela peut contribuer à nous faire gagner, tant mieux...ça ira, ça ira...pourvu que ce ne fût au prix de nos valeurs, celles de la gauche s'entend...

C’était le 26 novembre dernier donc, le jour même, hasard du calendrier, où l’Assemblée Nationale votait la « réforme » des retraites dans les griffes d’un article 49-3 de la Constitution ( dit vote bloqué) qui permet à un gouvernement peu sûr de lui de faire adopter des projets dont il sait qu’ils n’obtiendrait pas, sans ce stratagème constitutionnel, l’aval des députés de son camp.
Un bel exemple de contre-démocratie parlementaire que nous dénoncions encore il n’y a pas si longtemps. De cette réforme il ne fut nullement question pourtant, l’atmosphère étant à la fête et au rassemblement.

Les façons d’arriver à cette « réforme » des retraites  aggrave le fond de l’affaire : une loi de nature à accentuer la paupérisation de la population, et qui vient à la suite de celles concoctées par la Droite. Contre ces réformes, des millions de personnes ont manifesté, en 2003, 2008 et 2010, dont un certain nombre d’actuels ministres, pour finir ces jours récents où nous ne fûmes plus que quelques syndicalistes.

Ces réformes n’ont pas été remises en cause par le gouvernement Hollande. Bien au contraire. D’autres solutions pourtant étaient possibles ( lire le blog de Gérard Filoche) mais pour cela il aurait fallu d’abord faire fi de l’argument fallacieux, mais bien commode, du supposé allongement de la durée de la vie…qui est en train de régresser d’ailleurs, et pour cause.
C’est le chômage qui est en train de tuer nos système de retraites, les jeunes étant fort logiquement le plus touchés puisque les « seniors », ceux d’entre eux qui ne seront pas déjà au chômage ( en France moins d’un salarié sur deux est en emploi avant la retraite),  seront obligés de travailler plus longtemps.

Le gouvernement aura donc choisi la solution de facilité, et répondu ainsi par la même occasion à un diktat de la commission de Bruxelles qui a exigé une réforme des retraite contre le délai supplémentaire donné au gouvernement pour atteindre les moins de 3% de déficit public. Résultat : la France a un régime des retraites parmi le plus durs des pays européens....Et ce n'est pas cela qui fera revenir la croissance !

Quels rapports avec les municipales me direz-vous ? On peut vouloir dynamiser une ville mais on ne peut faire abstraction de la situation économique et sociale du pays. La diminution du pouvoir d’achat, celui des retraités comme celui des salariés a des conséquences sur les politiques municipales. Il n’y a pas que des bobos en centre-ville (et les bobos eux-mêmes ont de plus en plus de difficultés à vivre décemment.)

Les élus, s’ils sont de gauche, doivent en avoir conscience et combattre une austérité qui est en train, insidieusement, et à distance, de tuer leur ville.

JMG


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samedi 23 novembre 2013

La démocratie au prix du marché

Les Etats-Unis et l’Union Européenne se sont donc entendus pour débuter des négociations pour un accord de commerce et d’investissement ( accord de libre échange transatlantique). De la même manière que cela s’est produit tout récemment avec le Canada, ces négociations sont secrètes et s’opèrent en dehors de la connaissance que devrait en avoir chacun des peuples qui composent l’Europe.

Plus qu’autour des tarifs douaniers qui ne sont pas si élevés entre les Etats-Unis et l’Europe, l’accord s'il devait être conclu, se fera surtout sur les questions qui réglementent les échanges, en particulier celles de nature environnementale ou de protection des consommateurs.

Il y a fort à parier que ces accords se feront sur le dos de ces derniers au profit des milieux d’affaires, lesquels véritablement ont la main sur ces discussions. Pour ces oligarchies, les banques, les sociétés multinationales, il y a lieu de faire disparaître tout ce qui serait susceptible d’entraver le commerce, quitte à détruire des pans entiers du secteur public.

Plus grave encore : les grandes sociétés commerciales internationales auraient toute latitude d'attaquer en justice un Etat dont la politique sociale ou économique serait en contradiction avec les intérêts de ces grands groupes privés. Les Etats seraient donc redevables d’indemnités qui compenseraient les inconvénients de ces politiques, comme la sécurité sociale en France, ou un Droit du travail qui seraient jugé trop contraignants aux yeux du "marché".

Cela paraît à peine croyable mais c’est pourtant ce qui était déjà prévu, comme le rappelle « le monde diplomatique » de novembre par l’accord multilatéral sur l’investissement ( l’AMI) négocié en secret par les Etats membres de l’OCDE entre 1995 et 1997. Le tollé que cela avait produit à l’époque, lorsque cela fut révélé, avait obligé à une remise de ce projet.
Mais il revient donc en force aujourd’hui avec la volonté de créer des tribunaux spéciaux composés essentiellement d'avocats d'affaires et dont les jugements feraient se plier les Etats aux normes du libéralisme économique.
L'Europe ( je parle de celle qu'on nous impose aujourd'hui), composée des gouvernements qui l'ont bien voulu, dont le nôtre, cette Europe-là laisse faire.

Il est grand temps de réagir avant que les démocraties européennes ne soient définitivement jetées en pâture à la cupidité du peu qui entend gouverner le monde.

JMG


Lire l'article de Lori Wallach dans "Le Monde Diplomatique" de novembre 2013

dimanche 10 novembre 2013

Petit rappel

Lorsqu’un parti est en grave crise morale, comme je pense le Parti socialiste aujourd’hui, il ne lui reste pour continuer son action et ce pour quoi il s’est constitué dans l’histoire, que les règles qu’il s’est lui-même données. 
Il se doit surtout de les respecter s’il veut rester démocratique et garder une chance de rebondir. Le « pragmatisme », valeur que l’on attache le plus souvent à la droite, mais que la gauche doit légitimement prendre à son compte elle aussi, ne doit pas entraîner que la règle de quelques-uns s’opère aux dépens du droit et de l'intérêt général.

Le parti, dans sa sagesse collective et bien comprise on l'espère, a édicté dans une circulaire les modalités de désignation des candidats qui, outre l’investiture du premier des socialistes habilité à  conduire la liste des municipales ( mais ça c’est déjà fait comme à Lons-le-Saunier et Dole), organise la constitution des listes qui seront soumises au suffrage universel de mars prochain.
Ainsi le dépôt des candidatures pour les listes aux municipales est clos, depuis le 3 novembre précisément.

Il est prévu la mise en place d’une commission fédérale des candidatures au plus tard le 15 novembre. Un vote des adhérents aura lieu le 21 novembre sur la liste soumise par cette même commission.

La liste élaborée par cette commission devra être complète et ordonnée même si elle aura éventuellement à tenir compte d’accords pouvant intervenir plus tard avec les partis partenaires du Parti socialiste. Les candidatures doivent être portées à l’attention des adhérents concernés. 
Des conventions fédérales de ratification des listes pour les villes qui comptent moins de 20 000 habitants ( sauf préfectures) se tiendront entre le 29 novembre et le 6 décembre. La convention sera nationale pour les autres et se tiendra le 7 décembre.

Tout cela a l’air bien compliqué, mais la démocratie ce n’est jamais simple surtout lorsque la liberté et l’égalité peuvent de surcroît se trouver orphelines de la fraternité, comme bien souvent dans l’histoire.

JMG


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lundi 4 novembre 2013

Ne rien renier de ce qu'on est

On peut être surpris des propos que notre candidat a tenus au lendemain de son investiture pour représenter le parti socialiste aux municipales de Lons-le-Saunier, ville emblématique du Jura s’il en est. Dire qu’on n’appartient pas au parti socialiste et affirmer ne vouloir aucun logo partisan sur les affiches aux élections municipales, c’est vouloir s’avancer masqué. Nous avions dans d’autres temps dénoncé ces candidats de l’UMP qui lors d’élections locales refusaient d’afficher leur appartenance à leur parti, comme si cela leur brûlait les doigts ou le cerveau.
Je suis triste de constater que nous en sommes là nous aussi aujourd’hui.

Il est par ailleurs curieux de constater que ceux qui, à l’intérieur du parti, défendent le gouvernement en abandonnant le plus souvent leur esprit critique sans lequel aucune démocratie véritable n’est possible, sont les premiers tentés de le mépriser ou de l’ignorer dès qu’il est susceptible de les gêner.

Nier l’appartenance à un parti, alors qu’on s’y trouve encore, et grâce auquel on est candidat à un mandat, voire élu, c’est pousser un peu loin le bouchon de la vieille politique.

Pour ma part j’appartiens au parti socialiste, et je l'assume sans vergogne. Jusqu’au jour où peut-être je le quitterai mais uniquement parce j’aurais fait le constat qu’il n’est plus possible en interne de le faire avancer dans le combat de la transformation sociale qui historiquement l’a fabriqué ; ou parce qu’il sera trop lourd de soutenir des gens dont la légèreté des convictions me serait devenue insupportable. Ce jour n’est pas encore venu, loin s'en faut malgré les conseils amicaux ou inamicaux de tout bord. S'il venait je l’accompagnerais d’un effort d’explication que je devrais alors à ceux qui me font confiance.

La liste que je défends pour les municipales est une liste de gauche, vouloir en enlever les signatures des partis qui voudront bien la composer ne constituera pas le meilleur moyen de gagner la confiance de nos électeurs potentiels. A moins que cela ne fût pour d’autres raisons comme celle de vouloir prendre de la place à droite ? Mais la place à droite est déjà prise par un certain Jacques Pélissard. Ce dernier je crois devrait se représenter pour au moins tenter de préparer sa succession. Il pourrait d’ailleurs retrouver comme par enchantement les couleurs de l’UMP qui dans l'opposition en a naturellement repris.

L’UMP ce parti auquel nous devons beaucoup de nos déboires économiques et sociaux d'aujourd’hui…nous n'aurions plus rien pour les combattre si nous affirmions ne plus appartenir à la gauche. A nous de reconstruire une pensée politique qui visiblement manque tant aujourd’hui à notre gouvernement et au parti censé le soutenir !

JMG



mardi 29 octobre 2013

Europe : encore un marché de dupes

Le 18 octobre dernier a été signé, au terme de cinq années de négociations, un accord de libre échange entre l’Europe et le Canada. Les membres du Parlement européen n’ont même pas été pas été associés aux négociations qui a été le privilège de la seule commission européenne. Ainsi une petite trentaine de personnes aura décidé pour tous les peuples composant l’union européenne.
Où est la démocratie pour un accord qui risque de toucher à partir de 2015, dans leur vie quotidienne, plusieurs millions de personnes ?

Cet accord avec le Canada prévoit la suppression des tarifs douaniers pour les produits agroalimentaires ce qui devrait favoriser les échanges…y compris ceux où sont affaiblies les normes sanitaires et environnementales. Nos agriculteurs vendront peut-être un peu plus de fromages mais nous mangerons davantage de bovins élevée aux hormones. Qui gagnera au change ? En tout cas ce ne sera pas non plus l’écologie puisque cet accord devrait mécaniquement accroître les transports, maritimes notamment.

Autre inconvénient, de taille : à l’heure où des régions comme la Bretagne pleurent sur le dumping social à l’échelle européenne cause réelle de la désindustrialisation du pays, cet accord va niveler par le bas les normes sociales. Il préfigure déjà un accord beaucoup plus important, le traité transatlantique avec les Etats-Unis. Rappelons que les coûts de production sont là-bas de plus de 30% inférieurs aux nôtres ce qui annonce encore de graves désordres économiques dans nos campagnes. Mais, après tout on pourra toujours dire que c’est la faute de l’éco-taxe !

Enfin, cet accord risque de constituer une nouvelle attaque contre les services publics des deux côtés de l’Atlantique puisque seuls les services nommément indiqués en seront exclus ( régime de la liste négative.)
Il paraît que certaines multinationales comme Veolia, devant les privatisations de services publics que cela pourrait entraîner, s'en pourlèchent déjà les babines.

JMarc Gardère

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mardi 15 octobre 2013

Jeu de c...omptes à quelques mois des municipales

Si j’étais aussi injuste qu’elle peut l’être avec les collectivités territoriales je dirais qu’elle nous coûte bien cher la Cour des Comptes. Pourtant et par la bouche de son Président Didier Migaud, elle vient de déplorer que les collectivités souffraient de masses salariales  importantes qui augmenteraient chaque année, et trop bien sûr…

Je ne sais plus si Migaud est socialiste, il a dû l’être si je me souviens bien, il a dû oublier. Mais qu’il le soit ou non, ou peu, ou plus du tout, ça commence à bien faire. Est-ce son rôle de rallier ainsi les pleureuses de droite, et maintenant de gauche plus ou moins, que l’on entend du matin au soir se plaindre de dépenses publiques qui seraient insoutenables ? Ainsi, la tentation de cette démagogie étant trop facile, Migault déplore-t-il que les fonctionnaires seraient trop payés et que les avancements dont ils bénéficierait crèveraient les plafonds budgétaires. Je ne rentrerais pas dans une bataille de chiffres, elle serait vaine. Et ce serait faire le jeu de ceux qui ne savent regarder que par le petit bout de la lorgnette. Retenons seulement que la moitié des agents de la fonction publique territoriale gagne moins de 1600 euros net par mois et que leurs salaires globalement baissent d’année en année depuis 2008.

Mais voilà c’est fait, ce qui devait arriver arrive, la crise financière de l’Etat, enfermé dans le carcan européen tel qu’il se présente aujourd’hui, est exportée vers les collectivités locales. Que la Cour des comptes, dont la mission première est de rendre la justice financière, les accuse de façon aussi injuste est le signal d’un hallali qui ne fait que commencer. L’Etat réduit pour 2014 et 2015 de 1,5 milliards ses dotations aux collectivités, amputations financières qui s’ajoutent à celles déjà programmées. Et donc les zélateurs de la Cour des Comptes ont là une belle occasion d’apporter leur pierre au dénigrement général qui jette la gestion des collectivités à l’opprobre populaire. Puisque qu’on est incapable de combattre les causes réelles de « la crise », c’est avec démagogie qu’on pousse à l’économie des dépenses publiques jusqu’à la caricature. Il faut bien des coupables, et après la sécurité sociale hier, c’est au tour aujourd’hui des collectivités.

Ainsi en appelle-t-on à l’austérité dans les collectivités sans voir qu’elles sont l’un des derniers atouts au soutien d’une activité qui se meurt. L’emploi devrait être la priorité en France. Or que fait-on, alors que les collectivités sont encore pour 75% dans l’investissement public, alors qu’elles sont encore pour des milliers de jeunes l'espoir d’obtenir un emploi à peu près stable ?
Que restera-t-il lorsque les régions, les départements, les communes n’auront plus assez de moyens financiers pour faire fonctionner leurs services publics ou pour donner du travail à ces milliers de petites et moyennes entreprises dont les collectivités sont les clients ? Que fera-t-on lorsque l’urgence sociale ne pourra même plus être financée ?

Il est dommageable qu’en la matière le gouvernement Ayrault continue le travail de sape du gouvernement Sarkozy. 

On avait voté pour ça ?

JMG


jeudi 10 octobre 2013

Place au changement

Suite à mon désistement à l’investiture du Ps pour conduire la liste socialiste aux Municipales à Lons-le-Saunier, la Voix du Jura titre ainsi mon entretien : «  je devrais avoir une bonne place sur la liste PS ». Une bonne place...une bonne place...faut pas exagérer non plus, l’action du PS à la bourse des valeurs électorales n’est pas si bien cotée en ce moment, je doute fort qu’il s’agisse, quoi qu’il arrive, d’une « bonne place » même en cas de victoire. Et je ne suis même pas sûr que ce soit si bien payé. Sans doute ai-je dit plutôt « en bonne place ».

L’essentiel est que je me place à soutenir mon camarade MH Duvernet dans sa conquête pour la mairie de Lons-le-Saunier même si chacun sait que ce sera extrêmement difficile. Difficile face à un Jacques Pélissard excessivement expérimenté, et pour cause puisque qu’il est maire depuis 1989, vingt-quatre ans déjà, et cela fera vingt-cinq l’année prochaine. Un quart de siècle !

Donc…un peu de changement ne fera pas de mal. Rien que pour ça. Et puis ce sera excellent qu'un peu de gauche revienne au pouvoir dans cette ville, il faut changer les hommes, (et les femmes en parité), pour tenter de changer les choses.

J'y prendrai en effet ma place.

Jean-Marc Gardère


mardi 8 octobre 2013

Clémenceau, Valls et Sarkozy

Que Valls veuille combattre l’insécurité c’est son devoir de ministre de l’Intérieur, rien à redire  à cela, et s’il veut jouer les Clémenceau, après tout c’est son droit. Si j’ai bien compris c’est un rêve de jeunesse. Pourquoi pas après tout si l’on retient de Clémenceau  le défenseur des communards plutôt que celui qui réprima violemment les grèves ? Et puis tout cela c’est du passé avec la poétisation qui va avec.

Le plus embêtant c’est que le camarade Valls imite Sarkozy qui, lui, est beaucoup plus récent et dont on a tendance très justement à n’avoir pas encore oublié les travers. Il fait même plus qu’imiter Sarkozy, il est tout derrière, prenant à son compte une pensée politique très pauvre qui consiste à instrumentaliser « un problème », celui des Roms par exemple, mais il en est d’autres, pour faire avancer sa carrière politique. Mais peut-être le fait-il inconsciemment, un réflexe...

C’est l’ennui avec les gens qui se persuadent d’un destin, et celui-là est national, ils peuvent percevoir dans le malheur ou la solitude des autres les moyens d’arriver à leurs fins.

Si vraiment il était sincère à vouloir réduire certains ghettos et en extraire le crime,  le camarade Valls gagnerait, et nous ferait gagner par la même occasion, à être plus discret. Il est bien connu que dans la police plus vous êtes discret plus vous êtes efficace. Mais là encore, comme Sarkozy, Valls a tendance à en faire des tonnes car il a compris que le « premier flic de France » selon la définition que donnait Clémenceau de sa fonction de ministre de l’Intérieur, peut devenir premier en tout, y compris jusqu’à l’Elysée.

Comme ministres de l’Intérieur de gôche, j’ai préféré Pierre Joxe ou Daniel Vaillant, pour leur discrète efficacité, avec une préférence pour le second qui, bravant  la démagogie ambiante, se prononce aujourd’hui pour la légalisation du cannabis laquelle permettrait au moins de stopper les trafics.

Comme quoi, question efficacité, à la discrétion on peut ajouter le courage, dont même quelques gesticulations douteuses ne peut cacher le manque.

mardi 1 octobre 2013

Les chats, les chiens, et les autres


Devant l’augmentation réelle ou supposée de la mendicité dans la ville de Lons-le-Saunier ( c'est dans le Jura, ceci dit pour les Parisiens), le député-maire, déjà ému peut-être de la perspective des municipales, a recommandé à ses concitoyens de ne plus donner aux personnes faisant la manche sur les trottoirs.
Je ne pense pas que Jacques Pélissard soit inhumain, mais sans doute sa parole de gestionnaire a-t-elle pris ici, de façon bien malencontreuse, le pas sur son souci humanitaire.
Quoi qu’il en soit il a touché là quelque chose de douloureux chez ceux qui peu ou prou sont capables de mansuétude.
Car on le dit des chats ou des chiens sans collier, pour lesquels le conseil est donné parfois de ne pas les nourrir, ne leur donner ni à boire, ni à manger de peur qu’ils ne reviennent rôder autour de la maison.

Cela nous rappelle « le problème » des Roms qu’il faut bien expulser parce que la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde, (phrase qu’on attribue à Rocard mais sans en donner d’ailleurs jamais la suite : « mais elle doit savoir en prendre fidèlement sa part ». Comme quoi il est toujours facile par omission de déformer les propos de ceux qu’on veut dénigrer.)
La pauvreté avance en France, de manière inexorable, et il y a fort longtemps déjà qu’elle ne vient plus exclusivement de l’extérieur, loin de là. Non la pauvreté, la misère sont de chez nous, elles ne nous sont plus étrangères.

Il est temps de réagir, et de faire plus que s’indigner de l’indifférence voire de la lâcheté d'un monde politique qui a lâché la bride aux oligarchies financières. Par la spéculation généralisée, sans plus d'entraves régulatrices, ces oligarchies jouent contre l’emploi et distillent ainsi la misère. Les liens de causalité sont peut-être lointains mais ce sont ces intérêts particuliers qui commandent aujourd’hui.

Ce ne sont pas les pauvres ni les sans domicile fixe qu'il faudrait priver de boire et de manger, ce n'est pas eux forcément à qui il faudrait couper les vivres.

JMG

samedi 28 septembre 2013

Lons-le-Saunier 2014 : éléments pour un projet municipal


Au parti socialiste depuis 2003, j’entends y défendre les idées de solidarité et de meilleur partage des richesses en rejetant tous les excès du capitalisme financier qui est en train de tuer notre modèle social jusque dans nos communes.
J’ai déjà eu l’occasion de dire à quelle ville j’étais attaché. Elle est sociale et écologique, les deux étant selon moi indissociables.

Sociale d’abord : la ville est un lieu de solidarité et d’échanges, elle est même faite pour cela, elle doit être commune, respectée, et respectueuse de tous dans l’égalité.

Une politique de gauche se doit d’être attentive en priorité à la question du logement à la fois pour des questions urbanistiques et sociales. Il faut renouer avec une certaine densité urbaine, Lons-le-Saunier peut accueillir plus de 20 000 habitants, or aujourd’hui elle ne les atteint pas. Il faut continuer à mettre en œuvre, avec les acteurs du logement, les collectivités concernées, une politique de développement du logement social.

S’agissant de l’urgence sociale, il s’agira de mettre en place, au travers de l’action du CCAS, au niveau de l’agglomération et de la ville, des mécanismes d’aide aux plus démunis en simplifiant les démarches administratives autant qu’il est possible.
Nous appellerons à la création d’un comité d’usagers pour la mise en œuvre d’une politique sociale solidaire. Il est d’urgent d’aider les victimes de la crise sociale et économique, ils n’en sont pas responsables, à nous de faire jouer la solidarité.
De même faudra-t-il dessiner une véritable politique locale de santé à l’échelle de la ville et de son agglomération.

Pour resserrer les liens il s’agira aussi de ré-examiner les conditions du transport public sur Lons et son agglomération, étudier une baisse significative des tarifs, en particulier pour les familles nombreuses, une ville solidaire est une ville qui facilite les échanges entre les quartiers.

Il est essentiel d’avoir une action d’animation des quartiers les plus touchés par le chômage, en direction des jeunes plus particulièrement. Nous devrons porter plus d’efforts encore sur l’éducation populaire en créant de nouveaux équipements si besoin et en recrutant des personnels facilitant cette mise en oeuvre.

Quant à la citoyenneté, nous nous attacherons à développer une intelligence territoriale sur l’ensemble de l’agglomération en y associant tous ceux dans la population qui le souhaiteront.

Il faut à tout prix que la ville de Lons-le-Saunier garde la maîtrise politique et financière de ses services publics en ne déléguant pas de façon systématique leur gestion au secteur privé. Je le dis ici car c’est un danger que courent beaucoup de collectivités en France, au travers de l’usage des partenariats publics privés qui se révèlent catastrophiques pour les contribuables et les services à rendre en direction des usagers et des citoyens.




Une ville écologique :
La ville de Lons-le-Saunier se doit d’être attractive. Lons-le-Saunier a la chance d’avoir un cadre naturel exceptionnel. Il faut le valoriser en soignant particulièrement les entrées de ville mais aussi en redessinant le paysage urbain notamment en harmonisant dans la ville le minéral et le végétal.
D’accord pour ne pas faire disparaître la voiture de ce cadre mais il s’agira de mieux partager l’espace entre ces moyens de déplacement. Une politique de développement des pistes cyclables devra être menée. Par ailleurs, il faudra envisager des écos-quartiers avec expérimentation d’énergie renouvelable et autonome.

Cette ville a des ressources qu’il faut mieux valoriser, comme le thermalisme par exemple mais il en est d’autres qu’il faudra redécouvrir et promouvoir.
Un grand projet structurel urbain, résolument écologique, devra être mené sur la ville, il pourra s’agir notamment de la redécouverte de la Vallière. Il n’est pas normal que cette rivière qui traverse la ville d’Est en Ouest soit ainsi cachée comme si on en avait honte. Elle doit revenir une pièce maîtresse dans l’identité de la ville.
Une ville est vivante dans la mesure où son cœur, le centre-ville, l’est aussi. Or celui-ci n’est viable qu’avec des commerces de proximité nombreux et viables. Il faudra donc conduire ensemble une politique en ce sens.

Sur le plan économique, sans faire de surenchère par rapport à d’autres territoires contiguës, il s’agit néanmoins de permettre et de faciliter l’implantation d’entreprises sur Lons et son agglomération. Le cadre plus accueillant de la ville pourra le permettre, mais aussi des mesures plus concrètes, qui seront développées au cours de la campagne, pour aider les entreprises à projet durable pour l’emploi.
Il ne faut pas se bercer de mots. Les situations financières des collectivités, dans un contexte général d’austérité qu’il nous faut par ailleurs combattre, seront à l’avenir encore plus critiques qu’elles ne le sont aujourd’hui. Malgré cela, nous avons des marges de manœuvre qu’il faudra mettre à profit de façon optimale.
Je vois la campagne pour ces municipales comme un vaste rassemblement autour des idées qui fondent le parti socialiste depuis des décennies. Nous ferons appel à nos partenaires historiques, le parti communiste et ses alliés, les écologistes, mais aussi tous ceux dits de la société civile qui voudront nous rejoindre.

Dans la mesure où Marc-Henry Duvernet se prononce positivement sur l’ensemble de ces orientations politiques que je viens d’énoncer, j’appelle au rassemblement, et au soutien de sa candidature pour mener la liste aux municipales au nom du parti socialiste. Je vous invite, tous adhérents de la section du Bassin Lédonien à en débattre tous ensemble le 7 octobre prochain à 20 heures dans les locaux de la fédération.

Mon parcours est celui d’un militant de gauche. J’ai adhéré au Parti socialiste en 2003. J'ai par ailleurs une longue expérience de syndicaliste, d’abord à la CFDT à partir de 1981, puis à la CGT depuis 1995. Je me suis présenté aux municipales en 2008 à Lons-le-Saunier sur une liste d’union.
Pour moi, l’action politique est indissociable de l’action syndicale et le Parti socialiste le reconnaît et l’énonce dans ses statuts-mêmes. Pour marcher, il faut les deux jambes.
Professionnellement, je suis fonctionnaire territorial. A ce titre, je connais bien le fonctionnement des collectivités. J'ai toujours été neutre dans l'exercice de mes fonctions comme l’exige la qualité d’« agent public » tout en gardant et préservant jalousement ma conscience et mon action citoyennes, ainsi que je les exerce singulièrement ici. Pour moi, les deux termes ne sont pas seulement conciliables, ils sont complémentaires.

Jean-Marc Gardère


http://www.maintenantlagauche.fr/ 
 

samedi 21 septembre 2013

Maire pour quoi faire

J’hésite, c’est mon péché mignon. Ce n'est pas conseillé en politique où il vaut mieux pour réussir se montrer déterminé, quitte à faire semblant. Même si j'ai posé formellement posé ma candidature auprès de la fédération du parti socialiste du Jura, j’hésite à courir après l’investiture pour conduire la liste des municipales à Lons-le-Saunier, car je me demande si je ne vais pas encore me prendre une veste, devant les adhérents socialistes s'entend. C’est cela la politique, prendre coup sur coup, encaisser, au risque à la fin de devenir susceptible, sans compter que cela peut être dérangeant pour les idées qu'on défend.

Alors sérieusement : quelle est donc la situation politique -je préférerais dire "politicienne"-, puisqu’il faut bien en parler ? La section du PS lédonien est aux mains de son secrétaire qui est aussi candidat à la mairie avant, on l’a vu, de l’être à cette même investiture. Il est jeune, ambitieux, ce qui en politique sont deux qualités essentielles, indispensables même, au moins pour la seconde, sans parler de convictions sincères que je lui reconnais. Et tout est en place pour qu’il l’emporte au sein du parti socialiste, tout c’est-à-dire des adhérents prêts, majoritairement, et c’est là pour moi que le bât blesse, à voter pour lui. Normal, il s’est montré assez persuasif pour les faire adhérer et s’assurer ainsi d’un soutien majoritaire. Il a eu ce talent et ce temps de façonner la section à son image, et plus encore à l'intérieur même de la section, faire adhérer des camarades habitant Lons-le-Saunier, assez peu nombreux en valeur absolue, mais qui dès lors pourront décidé par leur vote de cette investiture. 

Sur quelles bases sa candidature ? Pour l’instant on ne sait trop, on verra bien , tout ce que l’on sait aujourd’hui nous le savons par une équipe "d’experts" ou "d’ambassadeurs" qu’il a formée ( l’équipe pas les experts) et qui ont travaillé à un diagnostic du bassin lédonien dont nous devrions bientôt voir le compte-rendu public. Franchement je ne m’attends pas à des miracles, je crains quelques discours technocratiques de plus. Il s’agissait si j’ai bien compris d’une démarche participative qui peut en effet prendre tout son sens sauf que cette démarche, et j’en ai déjà parlé ici même, se faisait en dehors du parti socialiste comme si celui-ci était à rejeter, qui plus est dans un contexte général de délitement idéologique qui le touche de plein fouet
On me rétorquera qu’il a été consulté, le parti socialiste. Vouais. J’ai déjà eu l’occasion, ici ou là, de souligner les dangers pour la gauche toute entière de cette démarche qui consiste à vouloir rassembler, mais trop bien, quitte à cligner des yeux vers les forces « conservatrices » du centre ou du centre-droit jusqu'à oublier la distinction droite-gauche, classique peut-être, mais qui n'a jamais été aujourd'hui autant d'actualité. Car on peut facilement perdre son âme ou, ce qui encore plus grave, renoncer à ses convictions, la fin justifiant les moyens de se faire élire à tout prix.

C’est pourquoi, j’y reviens, l’envie de me présenter me taraude toujours mais en défendant comme je l’ai déjà fait un projet pour la ville qui annonce une couleur franche.

Et donc je proposerai à mon jeune camarade ( permettez que je l’appelle camarade) d’être fidèle au moins à quelques principes de base que je me fais fort de défendre, et dont voici quelques lignes à partir desquelles on pourra s'élaborer un projet :
 -une orientation politique portant défense des services publics en privilégiant l'internalisation de l'action municipale.
- développement des services à destination de la jeunesse en faisant un sort particulier et privilégié sur les quartiers plus particulièrement touchés par le chômage
-favoriser l'accueil des jeunes travailleurs sur la ville en leur facilitant le logement
-faire porter l'effort sur tout ce qui pourra faire avancer l'éducation populaire en créant de nouveaux équipements si besoin après étude de la demande sociale à cet égard
-réexamen des politiques tarifaires pour un accès aux services publics municipaux rendu plus facile en direction particulièrement  des familles à faibles ressources
-une politique de densification du centre ville en optant pour des réhabilitations de logements, on voit que beaucoup sont vidés de leurs habitants
-une vision et des actions ou projets structurels de nature écologique qui participent de l'attrait naturel de la ville et à son développement économique durable
-défendre l'activité du centre-ville ainsi que son attractivité en faisant tout ce qui est en notre possible pour ne pas asphyxier le petit commerce ou le commerce de proximité
-travailler à faire venir des nouvelles activités économiques et à garder celles qui sont actuellement installées et en action sur l'ensemble du territoire de l'agglomération
-travailler à l'entretien de la ville lequel laisse beaucoup à désirer aujourd'hui, au besoin en confortant par des créations d'emploi les services municipaux
-promotion d'une politique culturelle de qualité ouverte à tous
-développer une intelligence et une conscience territoriales sur l'ensemble de l'agglomération en y associant la population
-et globalement faire un audit financier à l'arrivée pour déceler les marges de manœuvre financières qui nous permettront de mener la politique que nous voulons pour la ville de Lons-le-Saunier et son agglomération
  Tout cela a un coût me diront les esprits chagrins et ils auront raison puisque les collectivités locales, et Lons-le-Saunier et son agglomération n’y échapperont pas, seront bientôt si ce n'est déjà fait à plein touchées par la « crise », ce qui d’ailleurs est injuste puisqu’elles n’y sont pour rien.

Mais on ne fait rien sans ambition. Et l'intendance, quand on lui prête vie, en général suit.

Jean-Marc Gardère



mardi 3 septembre 2013

Que va faire Hollande en Syrie ?

Ou dans cette galère ? On ne demande qu’à comprendre. Il y a eu incontestablement  le 21 août dernier des morts pas centaines, victimes de gaz de combat (1421 morts exactement), mais on ne sait pas avec certitude, formellement comme disent les juristes, quels en sont les auteurs, aucune preuve matérielle n’ayant été trouvée de l’aveu même des services secrets français.

Ce serait une expédition punitive. Mais pour punir qui ? Un dictateur ? Mais lui sera protégé, contrairement aux civils qui, en bons dégâts collatéraux qu’ils sont, y laisseront leur peau. Une attaque pour faire perdre à cet assassin la confiance de son peuple ? C’est déjà fait je crois.
Faire la guerre à la guerre, c’est toujours la guerre. On l’a vu en Irak, en Afghanistan, en Libye ; pas encore au Mali, c’est vrai, mais ce n’est pas une raison pour continuer ailleurs, forts croit-on d’une « victoire » qui reste toujours à prouver, tant il faut du temps pour départager définitivement les vainqueurs des vaincus, il n’est que l’histoire qui fasse le bilan exact des batailles et des guerres.

Nous avons, avec celle des Américains, la diplomatie la plus efficace et la plus nombreuse de la planète, et malgré les ravages qu’ont pu faire là aussi  la « révision générale des politiques publiques » (de droite) ou la « modernisation de l’action publique » (de gauche) , elle le reste heureusement encore.
Pourquoi ne pas la faire jouer à plein au lieu d’opérer avec des Rafales ou d’autres systèmes d’armes tout aussi meurtrières ? Parce qu’il faudrait absolument vendre les avions de M. Dassault, et pour cela en faire la promotion ? Je ne veux pas croire que cette guerre annoncée ne soit que commerciale.

Cette aventure ne me dit rien car on ne sait qui devra-t-on combattre ensuite.  Les Islamistes d’Al Quaïda qui veulent eux aussi, eux surtout, renverser Bachar el-Assad ? Voudrions-nous comme en Somalie un nouvel Etat islamiste ? Que de contradictions lorsqu’on combat ces mêmes partout ailleurs. On les arme même au risque, déjà maintes fois vérifié, que ses armes se retournent contre nous.
L’étincelle d’un bombardement même ciblé sur la Syrie pourrait embraser tout le Moyen-Orient en commençant en particulier par le Liban, le plus fragile de tous, le plus accoutumé pour son malheur à la guerre.

Enfin, on a raison de souligner ou de rappeler que l’armée continue de subir elle aussi les coupes budgétaires issues du livre blanc des armées, commencées par Sarkozy et que Hollande continue de faire avec certes un petit moins de violence. Je ne verrai qu’un petit avantage, dérisoire, de cette aventure militaire supplémentaire : celui de révéler ou de continuer de révéler un manque criant et sans cesse croissant de moyens.

Alors que faire ?

Une offensive diplomatique que la France pourrait mener, comme elle le faisait jadis où elle était plus pacifiste, saluée et reconnue par l’ensemble du monde arabe parce qu’elle refusait de s’aligner sur le géant américain, contrairement à ce qu’elle semble faire aujourd’hui avec un gouvernement (pourtant) socialiste. Mais pour cela convient-il pour le moins de respecter le droit international en ne considérant pas l’ONU pour le coup comme un simple « machin ».

Sur le plan intérieur, on voit une fois encore les limites démocratiques de la Vème république où un Président de la République peut porter le feu dans un pays étranger sans même un vote du Parlement.

Là aussi vivement la VIème République !

JMG

mercredi 28 août 2013

Le 1er avril désormais tombera le 1er octobre

C’est une des mesures prévues par le gouvernement pour « réformer » les retraites. La revalorisation annuelle des pensions est ainsi retardé au 1er octobre, il n’est pas de petites économies…pour les caisses de retraite.

Les retraités eux auraient plutôt tendance à décaisser, par exemple les parents d’au moins trois enfants qui auront à supporter une fiscalisation de la majoration de 10% des pensions.

Alors qu’on pouvait s’attendre à une hausse de la CSG comme beaucoup pouvaient le craindre, il y aura à la place une hausse des cotisations salariales et patronales (quatre milliards d’euros d’ici 2020.)

Il est aussi des mesures intéressantes comme le compte pénibilité (lequel serait  financé y compris par les employeurs au grand dam du Medef qui durant ces derniers mois s’était habitué à beaucoup mieux de la part du gouvernement, les pauvres…).
Mesure intéressante et positive aussi ces années d’apprentissage qui seront validées pour la constitution du droit à retraite. Mais quoi de plus « normal » pour un président de la République qui avait mis la jeunesse au cœur de son argument politique ?

Bref, c’est moins grave que si c’était pire…

…A part pour les jeunes qui un jour deviendront vieux eux aussi, ce qu’en tout cas on leur souhaite…
De 41 ans de durée de cotisation on passe à 43 ans d’ici…2035, ouf ! (si j’ose dire, car d’ici là, nous les presque vieux, serons-nous peut-être presque tous morts...)

Cela ne prête pas à rire cependant car imaginons un jeune qui, après avoir poursuivi quelques études, entre sur le marché du travail à 26 ans ( en admettant que d’ici là le marché du travail soit un peu plus accueillant) : sa retraite à taux plein ne sera effective qu’à soixante-neuf ans.
Et ce n’est pas la possibilité prévue par la loi de racheter ses années d’études qui pourra consoler durablement ce jeune qui, de par la faiblesse de l’aide financière que prévoirait la loi, aura fini de prendre un coup supplémentaire de vieux.

On a dit que cette « réforme » était politiquement habile. C’est vrai. Car elle paraît indolore. Après le battage médiatique de cet été, après les remèdes proposés par la docteur Moreau, on s’attendait à un coup de massue…
Elle n’aura été finalement qu’une petite claque en prolongement des « réformes » Balladur, Chérèque-Fillon, Sarkozy sans leur remise en cause. D’ailleurs, la CFDT est d’accord, c’est tout dire.

Dès lors était-elle si utile ?

Des progrès sans doute. Mais il aurait sans doute été plus utile de revenir à la retraite à soixante ans pour tous, utile socialement, utile économiquement ne serait-ce que pour défendre l’emploi des jeunes désespérés  de ne pouvoir contribuer aux richesses de ce pays, utile politiquement enfin pour contrer une droite et une extrême-droite qui montent dans l’opinion malgré le mal qu’elles ont pu faire qu’elles soient ou non au gouvernement.

La question des retraites ne peut être vue uniquement sous l’angle comptable. C’est ce qu’en 2010 les opposants à la réforme Sarkozy, dont l’ensemble du parti socialiste, avaient fortement manifesté dans la rue.
 C’est donc, malgré quelques avancées, un grand écart auquel se livre aujourd’hui le gouvernement si l’on considère les espoirs qu’il avait suscité à cet égard.
Ou alors qu'on nous explique pourquoi ce qui était possible dans les années quatre-vingt ne l’est plus aujourd’hui alors que la France produit aujourd’hui deux fois plus de richesses.  

samedi 20 juillet 2013

Extrême-droite : souple dans ses bottes

Il est à la fois symptomatique et inquiétant que le parti socialiste cherche à contrer le front national sur le plan économique.
Jusqu’alors la tactique consistait à dénoncer le FN sur l’immigration et la question démocratique. Parce qu'il juge que cet angle se révèle peu opératoire sur le plan électoral, le PS aurait tendance à quitter ces domaines pour attaquer le Front National sur un sujet, l’économie, que ce dernier est censé méconnaître et ignorer.

La tactique du PS et simple : le front national serait fou et irresponsable de demander une sortie de l’euro.
Est-ce la bonne tactique ? Le désordre économique et social que "l’Europe" telle nous que la connaissons aujourd’hui a pu produire en Europe du Sud, de laquelle culturellement nous faisons partie, peut conduire les citoyens que nous sommes à nous interroger sur le chemin étroit que nous ont fait prendre nos "élites".

Le Front National joue sur cette corde là. Et il en profite même se félicitant que ses adversaires « républicains » puissent l’attaquer sur ce point. 

Attaquer le Front National sous l'angle de sa pensée économique est vain, d'abord parce que cela conforte l'idée qu'il en a une.

Ensuite, le parti d'extrême-droite sait, abusivement, adapter son discours  social et économique à la réalité électorale d'un moment qui risque de durer, "crise" oblige.
Ainsi par exemple le Front National défend désormais l'idée d'une monnaie commune au lieu de la monnaie unique, ce qui est politiquement habile et économiquement plus crédible.

Le parti socialiste serait donc mal inspiré de l'attaquer  principalement sur ce terrain peu sûr.

Il serait mieux inspiré à reprendre l'offensive politique sur ces sujets sans se référer à ce que peut en dire le FN.
Le PS doit donc défendre plutôt l'idée d'une autre orientation de l'Europe qui ne soit celle du néo-libéralisme ni de l'ordo-libéralisme à l'allemande. Et il est vrai qu'à cet égard l'euro ne doit pas resté un sujet interdit.  Sous peine de le laisser à l'extrême-droite, ce qu'elle fait avec une joie politique non dissimulée.

Il faut en débattre au contraire et ce fut même la volonté de la majorité des militants socialistes lors de leur convention sur l'Europe.

La meilleure façon, pour la gauche, de combattre l'extrême-droite c'est de rappeler que l'Europe aujourd'hui pèche à ne pas être sociale. Et d'en convaincre Hollande.

On sait, on sait, c'est pas gagné, mais ne rien faire, ni ne rien dire, compte tenu de l'urgence, serait criminel.

JMG


jeudi 11 juillet 2013

PS : On rame, on rame, mais on avance

On dirait que le parti socialiste se réveille et ce n’est pas trop tôt. Quoique, il ouvre un œil seulement, encore abasourdi par la chaleur ambiante et les coups qu’il se porte à lui-même, depuis plus d’un an déjà, en refusant d’émettre la moindre critique, et la moindre proposition ce qui est encore plus grave, en direction du gouvernement. Comme ces chiens de chasse qui suivent le maître en se gardant bien de lever le gibier.

Le Bureau National du parti socialiste a donc adopté le 9 juillet un texte sur les retraites qui ne reflète pas, ou plus tout à fait, ce que voudrait le gouvernement Hollande. ( Je dis gouvernement Hollande au lieu de gouvernement Ayrault car dans notre V éme république le 1er ministre n’existe pas, je le dis en passant, à part gérer les affaires courantes comme la nomination à certains postes dont tout monde à part les intéressés se foutent…j’exagère à peine...)

Le gouvernement Hollande, suite à un rapport Moreau qui reprend les propositions éculées déjà faites par les gouvernements de droite selon lesquelles il faut, prioritairement, allonger les durées de cotisation comme si celles actuellement en vigueur  ne suffisaient pas.
Rappelons que le système des retraites en France, après les réformes Balladur et autres lois Chérèque-Fillon, est le plus dur d’Europe, plus dur qu’en Allemagne en tout cas que l’on prend toujours en exemple, en Allemagne où trente-cinq ans de cotisations ouvrent droit à une retraite, alors qu’en France on voudrait bientôt que  44,5 années fussent nécessaires ( contre 41 aujourd’hui, ce qui n’est déjà pas mal).

Et je me réjouis aussi puisque le bureau national semblant avoir pris son envol, on peut espérer que le secrétariat fédéral du Jura se montrera plus tolérant envers ceux, comme « maintenant  la gauche », voire "un monde d'avance" qui osent critiquer le gouvernement de François Ayrault  (j'ai dit François ?) quand ce dernier adopte une politique plus proche du (social)-libéralisme que de la social-démocratie.

Ainsi le bureau national, par 26 voix pour et 10 abstentions, refuse :
-         l’accélération du calendrier de l’allongement des durées de cotisations, pas avant 2020 en tout cas, (c’est toujours mieux que rien , non ?)
-         il refuse la désindexation des pensions et leur baisse par voie de conséquence
-         il demande une mise à contribution des revenus du capital
-         enfin il demande que soient prises en compte les années d’études, de stages d’insertion professionnelles dans le calcul des retraites.
Finalement rien de révolutionnaire, loin de là, car on ne revient pas sur les lois concoctées par la droite en son temps...mais on s'éloigne heureusement du rapport Moreau.
Et dire que certains osaient parler de grand écart pour les syndicalistes qui oseraient rester au parti socialiste tout en n’adhérant pas à la réforme des retraites version Hollande-Ayrault.
On ne sait pas ce que le gouvernement en retiendra.

A-t-il tenu compte du vote des adhérents en juin dernier sur l’Europe qui demandaient, entre autres choses, un ajournement des négociations sur le traité transatlantique ?
Pas sûr, et aucun message dans ce sens n'a été lancé par le gouvernement français à la commission de Bruxelles, ( et cela dans un contexte où les grandes oreilles de l'administration américaine nous écoutent et nous espionnent !)

Peut-être que le vent du boulet électoral qui souffle déjà sans même être sorti du fût du canon, saura cette fois-ci faire entendre raison à ce gouvernement...que nous soutenons.

JMG

mercredi 3 juillet 2013

De quoi le parti socialiste est-il encore le nom ?

Ainsi nous apprenons que le Modem soutient un candidat proclamé, issu du parti socialiste, pour les prochaines municipales de Lons-le-Saunier. Le Modem fait ce qu’il veut. Je ne savais pas pour ma part qu’il existait encore. (Je me souviens d’un certain Bayrou mais cela reste très nébuleux pour moi.)
Je confonds avec l’UDI, et un peu aussi avec l’UMP. Sans être désobligeant avec tous ces sigles et ce (ou ceux) qu’ils voudraient (ou pas) représenter, ça me rappelle les noms des grandes sociétés commerciales qui,  au gré de rachats ou  autres fusions, changent de nom comme de chemise Lacoste. Quoique Lacoste est un mauvais exemple ici : (outre le fait que je n’en ai jamais porté et que je me fous des marques comme de mon premier polo), il faut reconnaître que Lacoste est une grande marque  qui précisément a su garder son identité.

Un peu comme le parti socialiste qui malgré les velléités exprimés un jour par Emmanuel Valls ( qui aurait pu être lui de l’ump pour les misères qu’il fait aux sans-papiers ou aux Roms) n’a pas encore changé de nom. Ce qui sauve un peu son âme. Il y a encore un peu d’espoir qu’en se disant socialiste on le reste tant soit peu.

C’est que le parti socialiste, dans les esprits, et dans l’électorat ( mais oui, c’est pourquoi logiquement beaucoup d’élus ne le quitteraient pour rien au monde, pour l’instant tout au moins ) reste encore malgré tout une valeur sûre. Mais jusqu’à quand ? Les coups de butoir idéologiques dont il est victime, en interne, mais aussi par effet indirect des actions ou inactions gouvernementales, pourront-ils le préserver d’un changement mortifère ?

En d’autres termes, jusqu’où ira-t-il, le parti socialiste,  pour faire une politique qui n’aurait plus rien à voir avec son nom, jusqu’à précisément se lier au Modem, ou à l’UDI, ou à d’autres choses encore ?
Saura-t-il se défaire de l’anti-communisme primaire de certains de ses membres, rares peut-être mais influents, qui l’empêche aujourd’hui de travailler avec son propre camp historique ?

Sans faire dans la grandiloquence le parti socialiste est  le parti de Jaurès.
Jaurès qui aurait été bien malade d’apprendre ou de constater, même sous un gouvernement de gauche, ce que l’on peut faire aujourd‘hui de son héritage.

En clair, le parti socialiste qui reste la composante essentielle de la gauche, autant localement que nationalement, doit retrouver les valeurs qui le fondent encore, et ne pas se vouer aveuglément, et sans débat interne surtout, à des alliances qui pourraient finir de le couler. Il doit avant tout se faire le porte-parole de ceux qui l'ont porté au pouvoir, c'est à dire les salariés.
C'est là une urgence politique.

JMG

jeudi 27 juin 2013

...tout juste un peu vénère


...mais ça se soigne,

....quand même, ce n'est pas en bafouant les principes démocratiques que le parti socialiste gagnera les prochaines élections, dont les municipales  de mars 2014.
A cet égard les apparences à Lons-le-Saunier ne sont même pas respectées et c'est dommage . Une circulaire a été publié en mars  dernier par la rue Solférino traitant du vote qui doit avoir lieu pour choisir les têtes de liste socialistes, notamment dans les villes de plus de vingt mille habitants ou dans les villes préfecture comme Lons-le-Saunier. Plusieurs candidats peuvent donc se faire connaître d'ici le  23 septembre, date à laquelle l'enregistrement des candidatures sera close.

 A quoi ça sert que Solférino il se décarcasse ?

Le parti socialiste tire sa force de sa capacité démocratique. Les fois où il a gagné sont bien celles où il s'est trouvé rassemblé dans le respect mutuel et bien compris de ses composantes. Et il n'est pire déloyauté que celle qui consiste à ne pas respecter les règles que l'on s'est soi-même fixées. ( c'est de moi, ce n'est pas de Montaigne, il faudra que je la ressorte celle-là...)

C'est une question politique, mais c'est donc aussi une élémentaire question d'éthique.  On ne peut pas se présenter, ou se faire présenter par un aîné, comme seul candidat à une élection alors que le vote d'investiture n'a même pas eu lieu. Ou au moins doit-on sauver les apparences ne serait-ce que par respect vis à vis d'autres candidats possibles. Moi-même j'ai annoncé mon intention de présenter ma candidature à cette investiture, et il peut y en avoir d'autres. 

Les jeux sont joués d'avance semble-t-il (nous verrons bien) et je me pose parfois, légitimement, la question de savoir si je vais continuer de participer à ces simagrées.

La méthode qui consiste à mettre les militants devant le fait accompli ne participe pas d'une "démocratie renouvelée" dont certains pourtant se targuent.

 C'est pourquoi je ne n'ai pas finalement voulu participer à cette réunion que le candidat proclamé avait organisé avec ses "experts" ou ses "ambassadeurs" à la salle du Puits Salé mercredi dernier.

C'est une question de morale politique. Et il y a même une académie pour ça.



Jean-Marc Gardère


maintenant la gauche




lundi 17 juin 2013

Un coup (à boire?) pour le Pasok

Je n'ai pas reconnu qui ce pouvait être au début. Un gros gars entouré d'un aréopage musclé, et de policiers qui accouraient, un remous dans la foule, des tables dérangées sur la terrasse de ce café, et des Parisiens qui continuaient de passer à côté, plus ou moins pressés, imperturbables. Le gars en question c'était Evangelos Venizélos, le président du Pasok, l'équivalent grec pour faire court du parti socialiste français. Le responsable du Pasok, légèrement groggy, stupéfait pour le moins, s'essuyait le front avec un mouchoir blanc, tentait de reprendre ses esprits après que deux de ses compatriotes en visite ou vivant à Paris, l'ayant reconnu, lui jetèrent un verre à la figure, le verre, et pas seulement le liquide qui le contenait.

La scène se passait sur la terrasse du café Saint-Victor, juste en face de la Mutualité à Paris où avait lieu ce samedi 5 juin le forum des progressistes européens, tout un programme. Que du beau monde, on aurait aimé pouvoir dire, de la belle Europe, de Harlem Désir à Martin Schultz, président du parlement européen, futur chancelier allemand ( peut-être), en passant par José Séguro, le Portugais, Guglielmo Epifani l'Italien, Alfredo Pérez Rubalcapaba le secrétaire général du Parti socialiste ouvrier espagnol, et d'autres jusqu'à Jacques Delors qui pleurait le temps passé. Ce dernier semblait en effet, du haut de ses 87 ans et de son expérience européenne, regretter que l'Europe aujourd'hui ne fût pas tout à fait celle qu'il avait rêvée.
A qui la faute ?

Cette question, essentielle pourtant, ne fut pas vraiment posée au cours de ce forum qui réunissait les "progressistes européens". Et c'est vrai qu'ils l'étaient progressistes si on les compare à tous ceux qui aujourd'hui partout en Europe composent les ( extrême)-droites européennes qui montent, qui montent...
Progressistes mais qui ne le furent pas assez sans doute, ou par trop pusillanimes : ce sont les mêmes dans ce forum qui déplorent au fil de leurs interventions le chômage endémique qui ronge aujourd'hui tout le continent. Ils dénoncent tout aussi bien les spéculateurs qui sévissent dans la zone euro laquelle est devenue, comme si on ne s'y était jamais attendu, le terrain de chasse privilégié de l'oligarchie financière. Ils s'étonnent et regrettent, à juste titre mais un peu tard, que la banque centrale européenne puisse prêter à un 1% à des banques commerciales qui à leur tour prêtent aux Etats à des taux prohibitifs.

On a donc entendu un constat d'échec, mais prononcé sur le bout des lèvres, comme si personne parmi eux n'avait pu l'empêcher alors qu'il leur arriva de tenir en Europe les rênes du pouvoir. Ils n'ont pu empêcher ce à quoi l'Europe est arrivée, un "machin" ingouvernable incapable de produire ni la prospérité, et encore moins la justice sociale. Où donc est passée l'idée d'Europe sociale dont ces partis, socio-démocrates au départ ou qui le sont peut-être encore,  devaient être les promoteurs ?

Et il y eut même pour certains, comme un soupçon de satisfecit décalé : tel  Evangelos Venizélos qui eut la mauvaise idée de prendre ce verre, au propre comme au figuré au café Saint-Victor en face de la mutualité. Ironie du sort : il venait de se féliciter, en substance, que son pays, la Grèce, avait atteint certains des objectifs de la Troïka ( FMI, commission européenne, banque centrale européenne).

Sans grande compassion pour son peuple à qui il  dut imposer, avec d'autres, des sacrifices bien inutiles. Le hasard fit le reste, il tomba sur deux de ses compatriotes, deux touristes grecs, (ou des travailleurs ayant trouvé en France des cieux plus cléments si c'est encore possible), deux de ses compatriotes helléniques qui passaient par là et qui, eux, le reconnurent.

JMG