samedi 16 février 2013

Quel est ce citoyen ?

Ainsi pour les municipales prochaines de 2014, un membre du PS, conseiller général du canton de Lons-Nord, et qui se porte clairement candidat à la mairie sans même avoir reçu encore l'investiture de sa formation politique, consulte les citoyens. Mais lesquels ? Sont-ce les quatre qui se sont réunis dans une brasserie à Lons-le-Saunier et qui se sont vus déjà affublés de missions particulières, et dont la presse locale avec force photos, s'est fait l'écho ? On nous dit que ce sont des membres de la société civile, mais les membres du parti socialiste ne sont-ils pas aussi membres de la société civile ? Et pourquoi, parmi la société civile, choisit-on ceux-là et pas d'autres ?
Ils sont sympathiques sans doute, très certainement compétents dans leurs domaines, mais beaucoup dans le parti socialiste s'interrogent sur la légitimité de "ces animateurs d'ateliers" qu'on leur impose sans trop de discussion, de ces experts qui sont chargés de penser, de réfléchir, de fédérer,de créer, à la place de membres du parti socialiste, ou bien à la place, tout autant, d'autres citoyens. Il s'agit donc en effet de s'interroger.

Je prendrai donc, contre l'expertise, la supposée expertise plutôt, la défense de l'idée de parti politique.

C'est vrai qu'en ces temps de démagogie ambiante,  défendre cette idée là passe pour une gageure, d'autant plus que le parti socialiste en particulier est en passe, si ce n'est déjà fait, de traverser  des épisodes tumultueux qui pourraient bien lui être fatals. Le peuple pourrait en effet ne pas lui pardonner de défendre sans discussion, aveuglément, une politique gouvernementale d'austérité semblable à peu de choses près, au moins pour l'instant, et moyennant il est vrai quelques mesures de correction sociale, à ce que fut la politique de Sarkozy, une politique de l'offre pour faire court, plutôt qu'une politique de la demande qui pourtant serait la plus pertinente en ces temps de chômage record. Dix pour cent de la population quand même !

 Et donc, malgré que je sois le plus souvent critique vis à vis de mon parti, c'est consciemment que je défends le fait que le salut vient d'une démocratie régulée qui fonde précisément la notion d'organisation politique.
Car contrairement à la "société civile" à laquelle on fait illusoirement appel, souvent de manière démagogique, pour aller parler directement au peuple, mais aussi en l'occurrence pour faciliter sa propre carrière politique, le parti est un lieu de débat réglementé, policé, même si les explications ou les disputes militantes parfois peuvent se révéler rudes.

Et donc les "experts" c'est bien, mais la démocratie c'est mieux. Tout le monde est expert de quelque chose, il est bien plus difficile d'être un citoyen.
Le plus inquiétant c'est que certains membres du parti semble ne pas en avoir pleinement conscience aveuglés peut-être par la lumière du pouvoir, ou bien victimes d'une certaine inculture politique.


JMG

http://www.maintenantlagauche.fr

samedi 9 février 2013

"L'Europe" : l'éternelle agonie ?

Ainsi l'Europe, comme à l'accoutumée, est parvenue à un accord sur la prolongation de son budget, sauvant, au grand soulagement de la France, la politique agricole commune, même entamée. Et, c'est du point de vue des agriculteurs, bien là l'essentiel bien qu'il ne perdent certainement rien pour attendre.

Le vote de ce budget a minima arrange cependant, tant soit peu, les intérêts de tout l'appareil qui accompagne l'Europe institutionnelle, l'euro-technocratie, tous ceux qui défendent mordicus la survivance de "l'Europe" dans l'optique d'intérêts purement alimentaires.

Si "l'Europe" est sauvée, pendant ce temps l'idée européenne démocratique continue de sombrer.

Une Europe à vingt-sept est une idée folle, c'est une idée dangereuse qui plus est, facteur de conflits internes potentiels. Il serait temps de serrer les rangs pour arriver à quelque chose de crédible. Mais tout porte à croire que c'est impossible aujourd'hui, car la situation sans doute en arrange quelques-uns.

Le parlement aura beau vouloir se révolter, ce n'est pas lui qui propose le budget, il aura simplement ou non à le voter, et nul doute qu'à la fin il l'adoptera, quel qu'il soit, tant il y  un intérêt pour ses membres aussi à le faire.

Ce budget est le premier qui fût en baisse depuis la naissance de cette Europe.
De plus il revient largement sur les crédits de recherche et d'innovation, voire même sur des crédits sociaux de première nécessité.

Autant dire que l'Europe est peau de chagrin et devient telle que les Britanniques la veulent : un espace économique libre, terrain de chasse de la spéculation financière et des grandes entreprises multinationales, au mépris de la démocratie, et dans l'appauvrissement des populations.

JMG