mardi 26 mai 2015

ça va, pas trop désespérant ?

Il serait temps d’abandonner la politique néo-libérale, de moins en moins sociale, actuellement menée par le gouvernement de Manuel Valls. Je rappelle que Manuel Valls avait fait à peine 5% lors de la primaire des présidentielles. Les socialistes n'avait donc pas voté pour ça, il y a là un véritable déni de démocratie, assez désespérant. Certains, sans doute par carriérisme, bien souvent déçu d’ailleurs, y compris dans le Jura, avait salué cette nomination par François Hollande, alors qu’elle ne correspondait ni à l’aspiration des militants ni aux électeurs de 2012. Elle marquait de façon violente la volonté de tourner le dos à une politique conforme aux valeurs du parti et de l’ensemble de la gauche.

Les politiques d’austérité actuellement menées en Europe sont désastreuses, elles sont sources de chômage et à terme de violence sociale, au risque de rompre un contrat social déjà bien fragilisé.
La France est écoutée, c’est une puissance économique essentielle en Europe, un gouvernement socialiste digne de ce nom devrait dire non à ce désastre et proposer une autre politique pour relancer l’activité et s’attaquer aux inégalités, véritables cause de « la crise. »

D'autre part, le projet de traité transatlantique se négocie dans notre dos. Il donnera encore plus de pouvoir aux grands groupes industriels et financiers, dont le siège n’est souvent pas en France, au détriment des petites entreprises et des services publics. Aucun bienfait de ce traité n’est à attendre, par contre l’écologie, la culture, la santé auront à en souffrir gravement. 

Il n’y a pas eu de réforme fiscale et le projet balbutié de retenue à la source ne répond pas à la question. Il y a c’est vrai une volonté de lutter contre l’évasion fiscale qui porte ses fruits, mais il faudrait davantage de courage politique pour revenir à une véritable progressivité de l'impôt, taxer les très hauts revenus et imposer davantage les rentes outrancières. Le plus grave c’est qu’on s’habitue à ces inégalités incroyables. Quant à la réforme bancaire elle a avorté. La spéculation se porte très bien, merci pour elle, et entament gravement l’investissement industriel au détriment une fois encore de l’emploi.

Tout est à reconstruire, au parti socialiste bien sûr, et à gauche aussi, peut-être faudra-t-il en effet repartir de la base, plus facile à dire qu’à faire, surtout dans un contexte et à la veille d'un congrès où les effectifs militants fondent à vue d’œil. En tout cas il s’agit que le parti socialiste retrouve une véritable autonomie vis à vis d’un gouvernement qui va à sa perte politique.
Localement, dans le Jura, je ne vois personne aujourd’hui capable de reprendre la flamme dans le respect des valeurs défendues traditionnellement par les forces qui appellent à la transformation sociale. Le parti socialiste doit reprendre le goût du débat qui est sa seule force, on ne peut pas compter seulement sur deux ou trois « camarades » dont on voudrait faire la carrière. Ceux qui ont été battus lors des dernières élections doivent en tirer les conséquences. Ce n’est ni avec du vieux, ni avec du jeune qu’on refera le parti, mais avec du neuf dans le respect des règles et des valeurs de la gauche. Le parti socialiste doit rester un parti de progrès social, dans une perspective d’union de la gauche, et ne pas lorgner vers le centre, voire la droite, car la place est déjà prise !

La gauche ne gagnerait rien à la mort du parti socialiste. Nous sommes à la croisée des chemins.

JMG





dimanche 24 mai 2015

Pas de débat, pas de chocolat

Les règles dans un parti c'est pas seulement pour faire beau, cela sert à continuer de fonctionner lorsque la fraternité, "la camaraderie", peinent à se maintenir. Car entre la liberté, l'égalité et la fraternité c'est encore cette dernière qui a le plus de mal à se faire une place. La fraternité, pour essentielle qu'elle soit, est à la merci des contingences et des intérêts divergents. C'est pourquoi il faut faire respecter les règles même si, et surtout si, cela peut gêner certains dans leur irrésistible ascension.

 Il faut sans relâche dénoncer des pratiques qui n'ont rien à voir avec les valeurs démocratiques que tout homme de gauche bien constitué, et je sais qu'il en est encore pour en avoir rencontré, devrait défendre et au moins respecter. Ainsi, s'agissant du débat sur les motions (je rappelle que je défends la motion B, "à gauche pour gagner", c'est la meilleure, mais bon on a perdu comme on sait), il n'y a pas eu au sein de la section PS de Lons-le-Saunier, de débat consacré spécialement au vote des motions qui aura eu lieu le jeudi 21 mai.

Pourtant il avait été décidé par le grand Solférino lui-même que ces débats devaient être organisés non seulement au niveau fédéral mais aussi dans chacune des sections, qui plus est dans l'une des plus importantes comme celle de la ville-préfecture du Jura.

Ce débat devait donc avoir lieu le 18 mai. Au lieu de cela, mon camarade Marco, le secrétaire de section qui défend la motion D (à ne pas confondre avec le sous-commandant Marcos), a décidé tout seul apparemment, sans en informé le bureau de section (dont je fais partie) que cette discussion aurait lieu le 13 mai en même temps qu'avait lieu l'assemblée générale de la fédération du Jura. Ce changement brutal de date se fondait sur l'argument qu'il y avait trop de réunions et qu'il fallait les fusionner (comme on fusionnerait deux vulgaires multinationales). Bien sûr ça n'a l'air de rien comme ça, surtout pour les non initiés, mais cela s'ajoutait à d'autres entorses aux règles du fonctionnement du parti.

Et donc pas de débat digne de ce nom au sein de la section. De quoi ont-ils peur ceux qui précisément appellent à plus de démocratie dans le parti, y compris ceux de la motion D (encore pardon pour les non-initiés) ? Ne le feraient-ils que pour se placer ? Tout ça pour dire et constater que le parti socialiste est également malade de sa démocratie, tout est fait pour placer de (futurs ?) élus, rien pour fabriquer des programmes qu'on s'appliquerait ensuite à respecter. Les carriéristes sont en train de tuer le parti à petit feu.
Certains, à tort ou à raison, s'en réjouiront.

JMG


lundi 11 mai 2015

Congrès de Poitiers " A gauche, pour gagner »


Il faut faire gagner la gauche et le parti socialiste, lequel, ne serait-ce que pour des raisons historiques, reste une de ses composantes. C’est pourquoi le Congrès du parti qui va se tenir début juin à Poitiers est essentiel pour les forces progressistes de notre pays qui entendent se battre contre un néo-libéralisme qui envahit notre vie quotidienne jusqu’à vouloir la détruire.
Il s’agit d’abord de regagner la confiance de nos électeurs et de renouer avec notre base politique, le monde du travail.
Pour quelques avancées, comme la création de la banque publique d’investissement, ou la loi Consommation, ou le lois dites sociétales, combien de renoncements à défendre l’activité économique dans la justice sociale ?
Nous disons qu’il faut améliorer les conditions de vie des Français en augmentant le pouvoir d’achat des ménages. Cette exigence conditionne la relance de l’activité économique, c’est aussi comme cela que nous parviendrons à résoudre la question du chômage et du sous-emploi.
Nous proposons de recentrer les aides des entreprises qui aujourd’hui se font sans véritables contre-parties. Il faut absolument répondre aux fractures sociales et territoriales avec un plan pour les quartiers. Il s’agit de répondre au désarroi des populations, qui donne des ailes au Front National, par des investissements locaux et l’implantation de services publics.
Pour cela il s’agit de rompre avec les politiques d’austérité et rester ferme vis-à-vis de Bruxelles qui mène l’Europe à la catastrophe. Nous demandons que le gouvernement français mette un terme aux négociations sur le Traité Transatlantique qui signifierait autant de défaites pour l’écologie, la santé, la culture et l’ensemble de notre mode de vie. Il faut reprendre le chantier de la réforme bancaire et s’attaquer enfin à la réforme fiscale promise dans le sens de la progressivité de l’impôt. Il faut aussi sécuriser véritablement les parcours professionnels.
Sur le plan, local, dans le Jura, nous avons collectionné les défaites. Cela ne peut plus durer. Il faut absolument retrouver une véritable vie démocratique dans le parti et mettre fin aux égocentrismes sans fond politique qui nous ont mené où nous sommes aujourd’hui.
C’est pourquoi nous appelons les adhérents du parti socialiste du Jura le 21 mai prochain à voter pour la motion B « A gauche, pour gagner ».

 JMarc Gardère , mandataire de la motion B « à gauche, pour gagner »conseil fédéral
Bernard Colon
Valérie Depierre  conseillère régionale Franche-Comté, conseil fédéral
Guy Goursaud conseil fédéral
Robert Limat
Et beaucoup d’autres qui entendent contribuer à la fierté retrouvée de la gauche

samedi 2 mai 2015

Pas trop tard


Le congrès de Poitiers serait-il celui de la dernière chance pour le parti socialiste ? Les militants, l’ensemble des adhérents, se posent légitimement la question. Il faut dire que la déception devant les actions du gouvernement depuis mai 2012, parmi plus largement le peuple qui l’a porté au pouvoir, est incommensurable. Il s’agit là d’une débâcle idéologique qui aura des conséquences durables. 
Comment pourra-t-on faire revenir les électeurs, des milliers d’adhérents dégoûtés de la façon dont on a pu les traiter, par la tromperie, par un langage à plusieurs fonds, tout en menant une politique néo-libérale qui aura sans complexe tout oublié de l’exigence sociale et économique ?

Le gouvernement, soutenu par le silence d’une direction socialiste sans conviction, aura appliqué l’essentiel des recommandations de la commission Attali, dans lequel un certain Emmanuel Macron a pu activement siéger, ou bien encore les conclusions du rapport Gallois qui donna naissance aux fameuses mesures de compétitivité des entreprises (le CICE notamment). Ces réformes depuis deux ans n’auront rien donné en termes d’emploi, elles auront revanche coûté quarante milliards supplémentaires que le gouvernement financera par davantage d’austérité avec des effets concrets sur l’ensemble de la population qui n’en finit pas de s’appauvrir dans un contexte d’inégalités croissantes.

Ces mesures auront accessoirement augmenté les dividendes des entreprises lesquels rien qu’en 2014 se seront accrus de 30%.

On aura donc écouté davantage les dirigeants des grandes entreprises, en oubliant les plus modestes. Le Medef n’en demandait pas tant ; et de surenchérir tous les jours dans ces exigences de flexibilisation du droit de travail. D’où l’embarras d’une droite qui se demande même si ses propres parts de marché politiques échapperont à cette confusion idéologique.

Alors bien sien sûr on en vient à se demander à quoi servent les Congrès du parti socialiste. Celui de Toulouse en 2012 pourtant très modéré, s’était terminé par un appel du premier ministre de l’époque, JMarc Ayrault, à un énigmatique « nouveau modèle français ». Cela ne voulait pas dire grand-chose, pourtant bien du monde applaudit et préfigurait ce qu’il advenait des votes de congrès. La nomination de Manuel Valls comme premier ministre finit, si l’on peut dire, de nous convaincre de nos doutes. Le parti socialiste risquait bientôt de n’être socialiste que de nom, on comprenait alors ceux qui revendiquaient l’abandon de ce nom-là pourtant chargé d’histoire. Finalement on se dit qu’on aurait dû les laisser faire et les laissait partir pour un autre parti en effet. 

Le congrès de Poitiers se tient à la croisée des chemins. Il est clair que si la direction actuelle l’emporte, le PS ne sera plus définitivement socialiste, ce malgré tous les éléments de langage de la motion Cambadélis qui voudraient nous faire croire le contraire.
Il ne resterait alors au PS qu’à piétiner les plates-bandes du centre droit. N’est-ce pas ce qu’au fond Manuel Valls voudrait ?

JMG