samedi 4 juillet 2020

Municipales Lons-le-Saunier : félicitations

C'est volontiers que je félicite la liste d'union conduite par J.Y Ravier, (qualifiée par l’administration préfectorale de divers gauche) qui a remporté les élections municipales à Lons-le-Saunier, c'est volontiers et avec plaisir que je le fais, car il était temps que la gauche gagne à nouveau à Lons-le-saunier tant les esprits se font durablement aux rentes de situation politiques.

Plus de trente ans que la ville n'avait pas vu ça, une municipalité qui ne fût pas issue de la droite.
J'avoue que je n'y croyais pas et j'ai déjà ici fait part de mes doutes voire de mes réserves. La gauche a gagné, c'est la promesse d'un changement. On ne sait encore exactement lequel, et de quelle gauche il s'agit, l'avenir et l'action le diront bientôt à la lumière du temps qui passe, mais cette liste bon an mal an veut bien se nommer ainsi, c'est tant mieux. Nous verrons bien si le mot pour une fois correspond à la chose

De plus s'est-elle opposée à une liste soutenue par le maire sortant, J.Pélissard, qui aura été le seigneur républicain de ce territoire pendant plus de trente ans, a-t-on vu beaucoup de princes régner aussi longtemps ? Pour faire des choses utiles à la populations et pour en faire d'autres qui le furent moins. Mais trente ans c'est beaucoup, c'est trop même, d'autant qu'on allait changer de tête sans changer de casquette en la personne de celui que J.Pélissard avait désigné comme son successeur, C. Bois, sympathique et souriant au demeurant mais sans que cela suffise au besoin de renouvellement.

C.Bois avait un frère ennemi (pas qu'un sans doute) et c'est cela qui l'a fait tomber, la droite s'est divisée, J.Pélissard aura raté cela aussi, à moins qu'il ne l'ait fait exprès en guise de cadeau d'adieu.
Un gagnant sans conteste dans l'ensemble du pays, ce fut l'association non formatée des pêcheurs à la ligne, une abstention qu'on avait jamais vue encore pour des élections municipales, et de cette abstention Lons-le-Saunier, à plus de 56%, n'aura pas été en reste. Bien sûr le coronavirus y aura été pour quelque chose, mais aussi, je l'avais souligné, la confusion en politique, qui parvient à nous faire prendre, à nous le peuple, des vessies pour des lanternes.

Donc voilà la gauche est au pouvoir municipal dans la préfecture du Jura.
Je remarque d'abord que la liste "citoyenne" soutenue par la France Insoumise, si elle n'a pas apporté de bien par le petit score qu'elle a fait, n'y a fait aucun mal. On avait craint (que n'avons nous pas entendu à ce sujet ) que sa présence aurait pu mener particulièrement à Lons, la gauche à sa perte. Il n'en a rien été bien sûr et le problème ne s'est même pas posé. La France Insoumise s'est faite l'artisane de sa propre défaite, au plan national comme au plan local, ne serait-ce que pour avoir rendu invisibles la plupart de ses listes. J.L Mélenchon a eu, semble-t-il, l’honnêteté de le reconnaître. Mais bon, passons.

Et donc je félicite les vainqueurs même si ce fut sur le fil, c'est le résultat qui compte et il fut inespéré. Dès lors tout peut s'annoncer possible pour le vivre en commun municipal, sans oublier personne des hommes et des femmes de bonne volonté, ils sont les plus nombreux. La tâche est ardue, et bien de nouveaux élus, parmi les plus sincères et les plus armés politiquement, n'en ont pas  réellement encore conscience. Passé le temps de la joie et de l'ivresse de l'avoir emporté, il faudra bien se mettre au travail, et résolument.

Le premier travail pour un élu c'est d'éviter d'avoir la grosse tête. Pour ne pas l'attraper, il convient d'avoir toujours un œil sur le programme annoncé pendant la campagne. Allié à l'expertise du réel, en général ça calme. Dans ma modeste carrière de fonctionnaire, qui plus est syndicaliste, j'aurai trop connu d'élus qui l'attrapaient bien plus vite (la grosse tête) qu'aujourd'hui on contracte le coronavirus.

Féliciter quelqu'un c'est l'encourager à être heureux, comme ici d'avoir été élu (avec d’ailleurs bien enfouies quelque consonances religieuses), mais c'est un bonheur relatif, précaire, délicat et glissant. 
Le seul bonheur qui vaille finalement c'est celui, le plus exigeant, de servir la population.
En gardant la tête froide et restant fidèle à ses valeurs comme prioritairement, la volonté de défendre le monde du travail  ainsi que les plus faibles en promouvant les services publics et les fonctions qui les accompagnent.

Sans plaisir forcément, le bonheur est là peut-être, à ne pas décevoir. Et donc bon courage.

JMG