mardi 29 octobre 2013

Europe : encore un marché de dupes

Le 18 octobre dernier a été signé, au terme de cinq années de négociations, un accord de libre échange entre l’Europe et le Canada. Les membres du Parlement européen n’ont même pas été pas été associés aux négociations qui a été le privilège de la seule commission européenne. Ainsi une petite trentaine de personnes aura décidé pour tous les peuples composant l’union européenne.
Où est la démocratie pour un accord qui risque de toucher à partir de 2015, dans leur vie quotidienne, plusieurs millions de personnes ?

Cet accord avec le Canada prévoit la suppression des tarifs douaniers pour les produits agroalimentaires ce qui devrait favoriser les échanges…y compris ceux où sont affaiblies les normes sanitaires et environnementales. Nos agriculteurs vendront peut-être un peu plus de fromages mais nous mangerons davantage de bovins élevée aux hormones. Qui gagnera au change ? En tout cas ce ne sera pas non plus l’écologie puisque cet accord devrait mécaniquement accroître les transports, maritimes notamment.

Autre inconvénient, de taille : à l’heure où des régions comme la Bretagne pleurent sur le dumping social à l’échelle européenne cause réelle de la désindustrialisation du pays, cet accord va niveler par le bas les normes sociales. Il préfigure déjà un accord beaucoup plus important, le traité transatlantique avec les Etats-Unis. Rappelons que les coûts de production sont là-bas de plus de 30% inférieurs aux nôtres ce qui annonce encore de graves désordres économiques dans nos campagnes. Mais, après tout on pourra toujours dire que c’est la faute de l’éco-taxe !

Enfin, cet accord risque de constituer une nouvelle attaque contre les services publics des deux côtés de l’Atlantique puisque seuls les services nommément indiqués en seront exclus ( régime de la liste négative.)
Il paraît que certaines multinationales comme Veolia, devant les privatisations de services publics que cela pourrait entraîner, s'en pourlèchent déjà les babines.

JMarc Gardère

http://www.maintenantlagauche.fr/



mardi 15 octobre 2013

Jeu de c...omptes à quelques mois des municipales

Si j’étais aussi injuste qu’elle peut l’être avec les collectivités territoriales je dirais qu’elle nous coûte bien cher la Cour des Comptes. Pourtant et par la bouche de son Président Didier Migaud, elle vient de déplorer que les collectivités souffraient de masses salariales  importantes qui augmenteraient chaque année, et trop bien sûr…

Je ne sais plus si Migaud est socialiste, il a dû l’être si je me souviens bien, il a dû oublier. Mais qu’il le soit ou non, ou peu, ou plus du tout, ça commence à bien faire. Est-ce son rôle de rallier ainsi les pleureuses de droite, et maintenant de gauche plus ou moins, que l’on entend du matin au soir se plaindre de dépenses publiques qui seraient insoutenables ? Ainsi, la tentation de cette démagogie étant trop facile, Migault déplore-t-il que les fonctionnaires seraient trop payés et que les avancements dont ils bénéficierait crèveraient les plafonds budgétaires. Je ne rentrerais pas dans une bataille de chiffres, elle serait vaine. Et ce serait faire le jeu de ceux qui ne savent regarder que par le petit bout de la lorgnette. Retenons seulement que la moitié des agents de la fonction publique territoriale gagne moins de 1600 euros net par mois et que leurs salaires globalement baissent d’année en année depuis 2008.

Mais voilà c’est fait, ce qui devait arriver arrive, la crise financière de l’Etat, enfermé dans le carcan européen tel qu’il se présente aujourd’hui, est exportée vers les collectivités locales. Que la Cour des comptes, dont la mission première est de rendre la justice financière, les accuse de façon aussi injuste est le signal d’un hallali qui ne fait que commencer. L’Etat réduit pour 2014 et 2015 de 1,5 milliards ses dotations aux collectivités, amputations financières qui s’ajoutent à celles déjà programmées. Et donc les zélateurs de la Cour des Comptes ont là une belle occasion d’apporter leur pierre au dénigrement général qui jette la gestion des collectivités à l’opprobre populaire. Puisque qu’on est incapable de combattre les causes réelles de « la crise », c’est avec démagogie qu’on pousse à l’économie des dépenses publiques jusqu’à la caricature. Il faut bien des coupables, et après la sécurité sociale hier, c’est au tour aujourd’hui des collectivités.

Ainsi en appelle-t-on à l’austérité dans les collectivités sans voir qu’elles sont l’un des derniers atouts au soutien d’une activité qui se meurt. L’emploi devrait être la priorité en France. Or que fait-on, alors que les collectivités sont encore pour 75% dans l’investissement public, alors qu’elles sont encore pour des milliers de jeunes l'espoir d’obtenir un emploi à peu près stable ?
Que restera-t-il lorsque les régions, les départements, les communes n’auront plus assez de moyens financiers pour faire fonctionner leurs services publics ou pour donner du travail à ces milliers de petites et moyennes entreprises dont les collectivités sont les clients ? Que fera-t-on lorsque l’urgence sociale ne pourra même plus être financée ?

Il est dommageable qu’en la matière le gouvernement Ayrault continue le travail de sape du gouvernement Sarkozy. 

On avait voté pour ça ?

JMG


jeudi 10 octobre 2013

Place au changement

Suite à mon désistement à l’investiture du Ps pour conduire la liste socialiste aux Municipales à Lons-le-Saunier, la Voix du Jura titre ainsi mon entretien : «  je devrais avoir une bonne place sur la liste PS ». Une bonne place...une bonne place...faut pas exagérer non plus, l’action du PS à la bourse des valeurs électorales n’est pas si bien cotée en ce moment, je doute fort qu’il s’agisse, quoi qu’il arrive, d’une « bonne place » même en cas de victoire. Et je ne suis même pas sûr que ce soit si bien payé. Sans doute ai-je dit plutôt « en bonne place ».

L’essentiel est que je me place à soutenir mon camarade MH Duvernet dans sa conquête pour la mairie de Lons-le-Saunier même si chacun sait que ce sera extrêmement difficile. Difficile face à un Jacques Pélissard excessivement expérimenté, et pour cause puisque qu’il est maire depuis 1989, vingt-quatre ans déjà, et cela fera vingt-cinq l’année prochaine. Un quart de siècle !

Donc…un peu de changement ne fera pas de mal. Rien que pour ça. Et puis ce sera excellent qu'un peu de gauche revienne au pouvoir dans cette ville, il faut changer les hommes, (et les femmes en parité), pour tenter de changer les choses.

J'y prendrai en effet ma place.

Jean-Marc Gardère


mardi 8 octobre 2013

Clémenceau, Valls et Sarkozy

Que Valls veuille combattre l’insécurité c’est son devoir de ministre de l’Intérieur, rien à redire  à cela, et s’il veut jouer les Clémenceau, après tout c’est son droit. Si j’ai bien compris c’est un rêve de jeunesse. Pourquoi pas après tout si l’on retient de Clémenceau  le défenseur des communards plutôt que celui qui réprima violemment les grèves ? Et puis tout cela c’est du passé avec la poétisation qui va avec.

Le plus embêtant c’est que le camarade Valls imite Sarkozy qui, lui, est beaucoup plus récent et dont on a tendance très justement à n’avoir pas encore oublié les travers. Il fait même plus qu’imiter Sarkozy, il est tout derrière, prenant à son compte une pensée politique très pauvre qui consiste à instrumentaliser « un problème », celui des Roms par exemple, mais il en est d’autres, pour faire avancer sa carrière politique. Mais peut-être le fait-il inconsciemment, un réflexe...

C’est l’ennui avec les gens qui se persuadent d’un destin, et celui-là est national, ils peuvent percevoir dans le malheur ou la solitude des autres les moyens d’arriver à leurs fins.

Si vraiment il était sincère à vouloir réduire certains ghettos et en extraire le crime,  le camarade Valls gagnerait, et nous ferait gagner par la même occasion, à être plus discret. Il est bien connu que dans la police plus vous êtes discret plus vous êtes efficace. Mais là encore, comme Sarkozy, Valls a tendance à en faire des tonnes car il a compris que le « premier flic de France » selon la définition que donnait Clémenceau de sa fonction de ministre de l’Intérieur, peut devenir premier en tout, y compris jusqu’à l’Elysée.

Comme ministres de l’Intérieur de gôche, j’ai préféré Pierre Joxe ou Daniel Vaillant, pour leur discrète efficacité, avec une préférence pour le second qui, bravant  la démagogie ambiante, se prononce aujourd’hui pour la légalisation du cannabis laquelle permettrait au moins de stopper les trafics.

Comme quoi, question efficacité, à la discrétion on peut ajouter le courage, dont même quelques gesticulations douteuses ne peut cacher le manque.

mardi 1 octobre 2013

Les chats, les chiens, et les autres


Devant l’augmentation réelle ou supposée de la mendicité dans la ville de Lons-le-Saunier ( c'est dans le Jura, ceci dit pour les Parisiens), le député-maire, déjà ému peut-être de la perspective des municipales, a recommandé à ses concitoyens de ne plus donner aux personnes faisant la manche sur les trottoirs.
Je ne pense pas que Jacques Pélissard soit inhumain, mais sans doute sa parole de gestionnaire a-t-elle pris ici, de façon bien malencontreuse, le pas sur son souci humanitaire.
Quoi qu’il en soit il a touché là quelque chose de douloureux chez ceux qui peu ou prou sont capables de mansuétude.
Car on le dit des chats ou des chiens sans collier, pour lesquels le conseil est donné parfois de ne pas les nourrir, ne leur donner ni à boire, ni à manger de peur qu’ils ne reviennent rôder autour de la maison.

Cela nous rappelle « le problème » des Roms qu’il faut bien expulser parce que la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde, (phrase qu’on attribue à Rocard mais sans en donner d’ailleurs jamais la suite : « mais elle doit savoir en prendre fidèlement sa part ». Comme quoi il est toujours facile par omission de déformer les propos de ceux qu’on veut dénigrer.)
La pauvreté avance en France, de manière inexorable, et il y a fort longtemps déjà qu’elle ne vient plus exclusivement de l’extérieur, loin de là. Non la pauvreté, la misère sont de chez nous, elles ne nous sont plus étrangères.

Il est temps de réagir, et de faire plus que s’indigner de l’indifférence voire de la lâcheté d'un monde politique qui a lâché la bride aux oligarchies financières. Par la spéculation généralisée, sans plus d'entraves régulatrices, ces oligarchies jouent contre l’emploi et distillent ainsi la misère. Les liens de causalité sont peut-être lointains mais ce sont ces intérêts particuliers qui commandent aujourd’hui.

Ce ne sont pas les pauvres ni les sans domicile fixe qu'il faudrait priver de boire et de manger, ce n'est pas eux forcément à qui il faudrait couper les vivres.

JMG