samedi 20 janvier 2018

Notre-Dame-des-Landes : ordre, contre-ordre, désordre

Il se confirme qu'on s'acheminait bien dans "les milieux autorisés" (Coluche) vers un report de l’aéroport de NDDL, et "en même temps" (Macron) on envisageait de faire déguerpir de la Zad de Notre-Dame-des-Landes toutes les graines de gauchistes voulant prendre racine dans milieux naturels et autres zones humides.

Et les media, attirés par le sang peut-être ou au moins par un certain goût du sport, y allaient de leur tambours. On nous préparait la guerre, une sorte de Vietnam des pauvres, l'expression faisant florès, Vietnam que deviendrait les champs de bataille de la ZAD.

Aux armes CRS, aux armes gendarmes mobiles, l'ordre est en danger, le désordre est partout, s'insinue dans les champs et surtout dans les têtes, l'heure était à "ne vous inquiétez pas, on va vous en débarrasser !" (Sarkozy).

Patatras, la nouvelle tombait donc comme une bombe à fragmentation, même si on s'y attendait un peu : l'aéroport ne se ferait pas. 
Le problème cependant restait entier, il faudrait bien porter ailleurs l'estocade, il conviendrait de changer en victoire ce qui s'annonçait comme une défaite cuisante, défaite vieille de plus de quarante ans maintenant.
Il resterait à montrer aux gauchos et autres anarcho-communistes ou crytpto-marxistes que la loi c'est pas eux qui la font mais bien Macron, Collomb, et quelques autres qui sont la lumière et les leaders incontestés et incontestables, premiers de cordée d'un peuple, le nôtre, qui fût rangé, productif, efficient, mondialisé, intégré, startup-tisé, hygiénisé, appertisé, désinfecté, et vacciné huit fois plutôt qu'une.

Donc voilà un des visages de la politique "en marche", céder oui, mais tout en montrant qu'on reste le plus fort, qu'on n'a pas tout à fait perdu, et continuer à invoquer la guerre pour faire croire que l'ordre est bien gardé, même si c'est au prix du désordre et de la répression, tant il est vrai que "l'ordre établi a besoin du désordre" (Sartre).

Il semblerait toutefois, aux toutes dernières nouvelles, que le gouvernement pencherait pour l’apaisement. Par sagesse ? Ou plutôt par pragmatisme, découvrant que la violence pour la violence, même sous le prétexte de la défense d'un hypothétique état de droit, ne lui apporterait que des ennuis ?

Serait-ce que le métier commence à entrer dans la tête de ces "surdoués" ?  A suivre...

JMG

samedi 13 janvier 2018

Il est interdit de parler au conducteur

Si le projet va au bout comme le veut le gouvernement, il sera désormais interdit de rouler à plus de 80 kms heures sur les routes du réseau secondaire. Pour ma part je dois dire que je ne dépasse jamais le 70 sur les routes secondaires, j'aime pas les routes secondaires, surtout quand il pleut, ou qu'il neige, ou qu'il fait nuit, ou les trois, et qu'on ne voit même pas la signalisation horizontale qui est censé borner la route.

Quitte à apporter des limites ou des interdictions, que le gouvernement descende à 70 km/h, voire à 60 tant qu'on y est, vitesse normale en fait pour qui sait conduire avec un minimum d'attention sur des routes dont on constate pour beaucoup qu'elles sont de moins en moins bien entretenues.

Ce mauvais entretien on le constate aujourd'hui à peu près partout et il faut être un chauffard invétéré pour ne pas en tenir compte. Finalement, le gouvernement ne ferait-il que régulariser une situation en ajustant la vitesse réglementaire à l'état, de plus en plus désastreux, de nos routes ?

Les conseils départementaux, qui on le sait ont encore sous leur responsabilité les routes du même nom, ont de moins en moins de moyens financiers, ceux-ci ayant été fortement diminués via un désengagement de l'Etat par des baisses de dotations ainsi que par une politique fiscale visant à étrangler les collectivités. (suppression de la taxe d'habitation notamment sans que rien pour l'instant ne vienne à la remplacer...).
Il en est de même pour le réseau secondaire géré par l'Etat qui se donne de moins en moins de moyens pour entretenir ce qui reste de son patrimoine routier.

Si le gouvernement était véritablement attaché à notre sécurité il se saisirait des moyens à sa disposition, par exemple en baissant significativement le péage de autoroutes pour renforcer leur attractivité pour ceux qui hésitent à les prendre par souci économique. Mais le choix a été fait, depuis leur nationalisation par Villepin, de  les rendre attractives uniquement pour les actionnaires.

Je me souviens étant gamin de cette injonction "il est interdit de parler au conducteur" affichée dans les autocars et de mon embarras à la comprendre. Pourquoi donc était-ce interdit ? Je me doutais un peu de l'exigence sécuritaire sans vraiment la formuler. On la retrouve aujourd'hui dans l'interdiction, bienvenue, des téléphones portables. Je comprends cette exigence et je la défends.
Mais elle ne saurait être absolument efficace sans une politique plus large de la route, ce qui exclut d'abord la tentation de la privatiser à des fins lucratives.

D'accord pour une sécurité accrue sur les routes mais qui ne passe pas uniquement par des interdictions. Il est d'autres raisons de l'insécurité routière, on voit de plus en plus de gens qui roulent sans permis conséquence d'une paupérisation contre laquelle il faudrait s'insurger.
D'une manière générale la violence routière est le reflet d'une violence plus profonde qui s'enracine dans des inégalités sociales qui finissent par dépasser les politiques publiques.

Les mesures coercitives ou punitives en matière routière ne doivent pas servir uniquement à des fins politiciennes. On pourrait montrer aisément qu'elles sont prises au détriment des plus faibles : les mesures toucheront en priorité les gens qui prennent leur voiture tous les jours pour aller bosser. Ce gouvernement veut nous faire croire par ses décisions qu'il maîtriserait les situations.

N'a-t-il trouvé là au contraire un moyen de cacher son impuissance à régler les véritables problèmes ? N'est-ce pas au fond une manière de communication politique ?

JMG

samedi 6 janvier 2018

Politique : meilleurs vœux, pour une meilleure année

Bonne année, que cette année soit celle de la conscience retrouvée qui nous permette de regarder autour de nous sans rien oublier de ce par quoi collectivement nous sommes faits. Bonne année de pleine conscience, mais pas seulement axée sur soi ou sur l'individu. Et donc bonne année de pleine conscience collective.

La bonté, l'attention à l'autre, les bonnes résolutions diverses et variés, c'est bien, c'est nécessaire en cela qu'ils sont de la matière dont on fait la profondeur des relations interpersonnelles, et peut-être de la fraternité. On a besoin de ce carburant qui nous permet de nous ressentir vivant, avec d'autres, tous les autres.

Mais il est une autre exigence, tout aussi noble, tout aussi nécessaire qui donne une vision qui dépasse la première par son importance, voire qui l'autorise. Cette exigence c'est celle de la conscience collective qui nous fait accepter ce monde en tentant de l'organiser au regard d'intérêts contradictoires ou de rapports de force aujourd'hui déséquilibrés au détriment des plus faibles.

J'en viens au fait : que cette année soit celle de la renaissance de l'esprit de solidarité inscrit dans des buts politiques pour précisément redonner du pouvoir aux plus faibles, au déshérités, aux sans domicile fixe dont le nombre d'année en année s’accroît, au monde du travail créateur de richesses. Aujourd'hui cet esprit de progrès semble mort, et il est insuffisant de le remplacer uniquement par les initiatives individuelles, fussent-elles associatives.

Je souhaite donc que l'année 2018 voie le retour du politique, mais pas n'importe lequel bien sûr.

La tâche est immense après des années de traîtrise, de tromperie qui continuent aujourd’hui de plus belle tout en distillant l'idée, dans nos tristes cerveaux de consommateurs inconscients, que la politique ce serait fini. En réalité l'idée a été confisquée par ceux qui ne veulent le bonheur que du petit monde dont ils font partie

Ainsi j'émets le vœu très précis que nous citoyens, et là j'en appelle à la gauche qui ne redeviendra forte que si elle retrouve son unité, nous nous battions pour défendre toutes les institutions qui préservent et organisent dans notre pays la solidarité nationale sans laquelle n'est possible aucun progrès social ni économique.
Il s'agit donc de défendre l'ensemble de services publics qui sont la richesse de ceux qui n'ont rien, et la sécurité sociale plus que jamais en péril à cause de l'irresponsabilité ou de la volonté de certains hommes politiques vendus à des intérêts particuliers.

La sécurité sociale a été construite par des forces de progrès au moment de la Libération, à un moment où la France était beaucoup moins riche qu'aujourd'hui. L'homme ne serait-il sage seulement qu'au lendemain des guerres ? C'est pourquoi le devoir de mémoire doit s'exercer aussi pour sauver ce bien commun conquis de haute lutte.
Il est essentiel de lutter contre la privatisation rampante de la sécurité sociale, la mise en pièces de l'hôpital public, mais aussi contre la disparition de notre droit du travail, contre tout ce qui porte atteinte au plein emploi et à notre contrat social.

Bonne année de résistance, bonne année de conscience, bonne année de nouvelles conquêtes sociales.

JMG