dimanche 31 août 2014

J'aime pas les entreprises ?

Je n'étais pas à la Rochelle mais j'en ai entendu parlé. J'ai entendu que Valls avait répété ce qu'il avait dit déjà à l'université d'été du Medef : il aime les entreprises.
Mais peut-on imaginer le contraire ?
Il y a comme de la tautologie dans l'air. Mais cela sous-entend, de façon pernicieuse, que les autres socialistes, ceux qui ne sont pas forcément d'accord avec lui, ne les aimeraient pas, eux, les entreprises. C'est un peu ce que faisait Sarkozy, il clamait une évidence pour suggérer que ces adversaires étaient incapables d'y souscrire, et les faire passer ainsi pour des primaires ou des archaïques.
C'est aussi une façon de couper le débat, et d'évacuer les choses essentielles pour mieux œuvrer dans le vent du libéralisme : remettre en question les seuils sociaux dans les entreprises par exemple, (comme s'il y avait trop plein de démocratie sociale, comme si celle-ci était la cause du chômage !)
Valls comme Sarkozy sont de gros malins, ils savent parler au peuple.

JMG


dimanche 24 août 2014

Un peu plus de rythme les enfants !

Frangy, non ce n'était pas la morne plaine, mais ce n'était pas l'explosion non plus et encore moins la révolution que d'ailleurs personne n'appelle de ses voeux, courageux mais pas téméraires...Mais c'était Frangy, on devait s'attendre à quelque chose d'un peu fracassant d'Arnaud et de Benoît ( je suis au parti socialiste, c'est mon côté "moi j'ai deux copains ministres") après qu'ils eurent déclaré dans la presse que l'heure de la fronde avait sonné. Donc, elle a sonné c'est vrai, mais un peu creux disons-le. Car la Fronde, s'il en est, ne se fait pas seulement dans les esprits et par les mots, fussent-ils aussi beaux et forts que ceux d'Arnaud Montebourg, la fronde s'opère dans les cœurs puis dans la rue, en dehors en tout cas des palais de la République qui furent il n'y a pas si longtemps encore ceux de la Royauté.

Mais il était plaisant, presque réjouissant, de les entendre tous les deux, les sachant au gouvernement, dénoncer les excès de Mme Merkel et ceux d'une Europe plus attachée à la défense artificielle d'une monnaie unique amie des rentiers qu'à une croissance suffisamment équilibrée et forte pour assurer le plein-emploi. Il était encourageant de les écouter tous les deux, à dire haut et fort des choses que d'habitude nous "la gauche du PS" nous disions, mais avec cette épée de Damoclès sans cesse au-dessus de nos têtes, celle du bannissement idéologique ( bon d'accord c'est pas trop grave) au sein de telle ou telle section, de telle ou de telle fédération, la pensée unique sociale-libérale faisant des ravages dans le plus profond de nos ville et de nos campagnes, y compris à Lons-le-Saunier, préfecture du Jura.

Et donc si la révolution consentait à survenir, à la suite de ces deux discours de Frangy, ce ne sera pas tant grâce à nos deux apprentis-frondeurs qu'à la réaction de Manuel Valls qui leur aurait promis, via son entourage (prudent le bonhomme), de leur couper la tête. A mon avis, il ne le fera pas, car ce serait de la part de Manuel (je suis du PS, et donc le premier des ministres est un de mes copains, pire un camarade) une sorte de suicide. Mais sait-on jamais, un coup de folie parfois est si vite arrivé même dans les milieux les mieux bénis des Dieux de la République.

Satisfait donc de ce que j'ai pu entendre mais un petit bémol cependant ( car on ne se refait pas), destiné à mon camarade Benoit Hamon qui a osé nous dire, devant une foule malgré tout applaudissante, que la réforme dite des rythmes scolaires était une bonne réforme. Je ne le pense pas pour ma part, car l'Etat aura réussi à faire financer par les collectivités locales le rétablissement d'une cinquième matinée d'école, qui rappelons-le avait été supprimée par la droite, "réforme" dont la charge morale et financière aurait dû incomber au ministère de l'éducation Nationale. Sans compter les ruptures d'égalité devant le service public d'éducation selon que votre enfant dépende de tel ou tel territoire, pauvre ou riche selon les latitudes.

Et donc je dirai à mes deux excellents camarades, au terme de cette journée, "des progrès ont été faits durant ce trimestre, continuez vous êtes sur la bonne voie".

Comme quoi parfois les vacances (scolaires) parfois ont du bon. Si toutefois ils ne se font pas renvoyer de leur école, ce que je ne parierai pas.

JMarc Gardère






samedi 23 août 2014

Eté pourri

Un temps de merde même, si je n'étais poli. Un avion en Ukraine qui s'écrase, touché par un missile, dit-on, dont on aurait perdu la trace et qui, selon les points de vue, ressemblerait plutôt à un avion de l'armée de l'air ukrainienne voulant porter l'opprobre sur des Russes qui n'y seraient pour rien. Rien n'est simple au Donbass, bien moins que ce qu'on voudrait nous faire croire.

Le plus étonnant dans cette histoire c'est que l'Europe a pris déjà parti sans trop connaître de ses intérêts, au risque qui plus est de déclencher un embrasement général, ou d'en être la principale complice. Les Etats-Unis, que l'on suit aveuglément, ne sont pas innocents. 
Ne serait-il pas dans cette histoire plus prudent, plus réaliste, et plus sage, de ne pas prendre le parti des va t-en guerre qui aujourd'hui voudrait faire l'histoire, comme si Août 14 cent ans avant, n'avait pas servi de leçon ? 
L'Europe a choisi de prendre fait et cause pour un gouvernement ukrainien dont on veut taire les penchants fascistes sous prétexte de pourfendre  l'autocratie poutinienne. Le gouvernement français a lui aussi, dans sa logique du moment, choisi son camp, le même que celui de Merkel, on s'en serait douté, la référence, le modèle, au risque commercial de perdre les commandes que la Russie a fait de ses deux bateaux logistiques. Un Mistral... deux Mistraux ? Que ne ferait-on pas pour faire plaisir à l'oncle Sam ou à son caniche Cameron, avec lequel aussi, complaisamment, on aboie ? C'est aussi une des (mauvaises) surprises qu'Hollande continue de nous faire.

N'aurait-il pas été plus judicieux pour le coup d'adopter une saine et profitable neutralité qui eût été bien plus courageuse, et surtout plus lucide ? L'Europe ne va-telle pas jusqu'à l'Oural ? L'avenir de la France n'est -il pas autant à l'Est qu'à l'Ouest, plus même si l'on en croit notre histoire culturelle commune ? Je le dis ici, les Russes sont nos amis ( pas nos ennemis en tout cas) au moins autant que les Américains sont imprévisibles dans leur propension, l'histoire le montre en effet, à toujours faire la guerre. Il y a du cow-boy même chez Obama.

Orage à Gaza, pluie de de bombes, et un peuple qui souffre le martyr sous les coups d'un Etat terroriste ( je sais, il en est d'autres, mais beaucoup moins efficaces finalement, si l'on en croit les comptabilités mortifères) qui frappent les femmes et les enfants d'abord. Malheur aux vaincus que l'on colonise en dépit des résolutions de l'ONU dont on bombarde jusqu'aux écoles que des enfants prirent pour des refuges. Mais tout ça n'est pas grave puisque l'Europe, encore, comme à chaque "réponse" guerrière, paiera la note des reconstructions à venir, si tant est qu'il reste dans la bande suffisamment de pierres. Mais pour Israël le combat continue, les Etats-Unis à qui elle sert de gigantesque porte-avions,  payeront la note des armes employées. Il faut faire marcher le complexe militaro- industriel et, en Israël même, alimenter une industrie sécuritaire qui ne fleurit que dans les champs de la désolation.
Et puis la guerre, sans doute, contribue à faire le ciment de ce peuple que De Gaulle avait l'audace  de qualifier de dominateur, mais dont on ne dit pas assez qu'il souffre sous un gouvernement d'extrême-droite, avec Netanyahu, qu'il a choisi pour son malheur.

Enfin l'Irak et ceux, qu'on a nous-mêmes armés, dont les armes se retournent contre nous. Un journaliste assassiné parce qu'il eut la mauvaise idée d'être Américain. il ne faisait que son travail pourtant et c'est pourquoi il est mort, victime de la barbarie. Mais ces bourreaux là ne furent -ils pas engendrés eux-mêmes par un terrorisme d'un autre genre, industriel celui-là ? Voilà donc une des nombreuses répliques de l'intervention des Américains en 2003 en Irak dont on sait aujourd'hui qu'elle fut  quasi-exclusivement attirée par l'odeur du pétrole.

Le terrorisme règne, dans toute son atrocité, et ce sont les innocents qui trinquent, bien davantage que les terroristes, de quelque bord qu'ils fussent. 

Il n'est de solutions que politiques sous peine que les hivers qui suivent, y compris dans les contrées qui nous sont proches, ne soient plus rudes que prévus.

JM Gardère