Premier ministre, pourquoi pas ? Jean-Luc Mélenchon, fort de sa « victoire » au premier tour des présidentielles qui lui donne le leadership à gauche, explore un moyen habile de continuer un combat qui aurait pu échapper à la France insoumise comme aux autres forces de gauche. Est proposé en effet à la gauche ce trou de souris qui pourrait lui permettre de n’être pas disqualifiée et mieux peut-être de parvenir à une victoire qu’elle n’espérait plus compte tenu d’un contexte politique abîmée par une extrême-droite qui s’est encore renforcée électoralement et idéologiquement.
L’article 20 de la Constitution de la Vème République dispose
que le gouvernement conduit la politique de la nation, gouvernement lui-même dirigé
par un premier ministre sur la base d’une majorité absolue ou relative. Cette majorité donnerait à ce
dernier sa confiance et son blanc-seing pour une politique qui ne soit pas celle
d’un Président de la République plus antisocial que jamais.
Ainsi E. Macron, Président nouvellement élu contre Marine Le
Pen avec près de 59% des voix, serait cependant dans l’obligation morale et politique
de nommer un Premier Ministre porté par des élections législatives victorieuses.
Mais voilà, pour cela il faut gagner ces législatives et pour
espérer avoir une chance, il convient d’arriver, dans un optimisme volontaire, à
une unité de toutes les formations politiques
qui se revendiquent des gauches sociales et écologiques.
Les élections législatives ne sont pas l’élection présidentielle.
Elles sont plus complexes, encore plus
incertaines du fait de particularités locales diverses et variées. La marche
est plus haute car au lieu d’avoir une seule élection on en compte 577, du nombre de députés qui composent l’Assemblée
Nationale. Il faut rendre cette Assemblée capable d’asseoir un Premier Ministre
chargé de la conduite de la nation dans une version parlementariste de la Constitution
et non plus quasi-exclusivement présidentialiste comme c’est le cas depuis la
dernière cohabitation de 1997 à 2002.
L’urgence dans ce contexte est d’élire 290 députés pour
espérer gouverner le pays et conduire une politique de gauche sur la base d’une
plate-forme commune reprenant les thèmes
essentiels que nous défendons depuis longtemps, fût-ce dans une formulation
propre aujourd’hui à LFI, à savoir notamment la retraite à 60 ans, le SMIC à
1400 euros, la planification écologique, la VIème République…
Urgent de s’entendre sur un seul candidat de gauche par circonscription.
Au moins 290 raisons ou conditions d’être unis. Le combat, dans l’unité, doit
continuer.
JMG