mercredi 28 août 2013

Le 1er avril désormais tombera le 1er octobre

C’est une des mesures prévues par le gouvernement pour « réformer » les retraites. La revalorisation annuelle des pensions est ainsi retardé au 1er octobre, il n’est pas de petites économies…pour les caisses de retraite.

Les retraités eux auraient plutôt tendance à décaisser, par exemple les parents d’au moins trois enfants qui auront à supporter une fiscalisation de la majoration de 10% des pensions.

Alors qu’on pouvait s’attendre à une hausse de la CSG comme beaucoup pouvaient le craindre, il y aura à la place une hausse des cotisations salariales et patronales (quatre milliards d’euros d’ici 2020.)

Il est aussi des mesures intéressantes comme le compte pénibilité (lequel serait  financé y compris par les employeurs au grand dam du Medef qui durant ces derniers mois s’était habitué à beaucoup mieux de la part du gouvernement, les pauvres…).
Mesure intéressante et positive aussi ces années d’apprentissage qui seront validées pour la constitution du droit à retraite. Mais quoi de plus « normal » pour un président de la République qui avait mis la jeunesse au cœur de son argument politique ?

Bref, c’est moins grave que si c’était pire…

…A part pour les jeunes qui un jour deviendront vieux eux aussi, ce qu’en tout cas on leur souhaite…
De 41 ans de durée de cotisation on passe à 43 ans d’ici…2035, ouf ! (si j’ose dire, car d’ici là, nous les presque vieux, serons-nous peut-être presque tous morts...)

Cela ne prête pas à rire cependant car imaginons un jeune qui, après avoir poursuivi quelques études, entre sur le marché du travail à 26 ans ( en admettant que d’ici là le marché du travail soit un peu plus accueillant) : sa retraite à taux plein ne sera effective qu’à soixante-neuf ans.
Et ce n’est pas la possibilité prévue par la loi de racheter ses années d’études qui pourra consoler durablement ce jeune qui, de par la faiblesse de l’aide financière que prévoirait la loi, aura fini de prendre un coup supplémentaire de vieux.

On a dit que cette « réforme » était politiquement habile. C’est vrai. Car elle paraît indolore. Après le battage médiatique de cet été, après les remèdes proposés par la docteur Moreau, on s’attendait à un coup de massue…
Elle n’aura été finalement qu’une petite claque en prolongement des « réformes » Balladur, Chérèque-Fillon, Sarkozy sans leur remise en cause. D’ailleurs, la CFDT est d’accord, c’est tout dire.

Dès lors était-elle si utile ?

Des progrès sans doute. Mais il aurait sans doute été plus utile de revenir à la retraite à soixante ans pour tous, utile socialement, utile économiquement ne serait-ce que pour défendre l’emploi des jeunes désespérés  de ne pouvoir contribuer aux richesses de ce pays, utile politiquement enfin pour contrer une droite et une extrême-droite qui montent dans l’opinion malgré le mal qu’elles ont pu faire qu’elles soient ou non au gouvernement.

La question des retraites ne peut être vue uniquement sous l’angle comptable. C’est ce qu’en 2010 les opposants à la réforme Sarkozy, dont l’ensemble du parti socialiste, avaient fortement manifesté dans la rue.
 C’est donc, malgré quelques avancées, un grand écart auquel se livre aujourd’hui le gouvernement si l’on considère les espoirs qu’il avait suscité à cet égard.
Ou alors qu'on nous explique pourquoi ce qui était possible dans les années quatre-vingt ne l’est plus aujourd’hui alors que la France produit aujourd’hui deux fois plus de richesses.