mardi 28 janvier 2014

Guy Mollet était-il d'extrême-gauche ?

...comparé à Hollande, on peut se le demander, du moins sur le plan de la politique économique.

Baisser le coût du travail, voilà le maître mot, la nouvelle frontière, le nouvel horizon à atteindre, et ce gouvernement, pourtant élu par le peuple de gauche comme on disait à l'époque de Mitterrand, est à l'oeuvre pour satisfaire cette immense ambition. Quelle misère !

La France, contrairement à l'Allemagne dont l'activité économique a toujours été traditionnellement tournée vers l'exportation, trouve principalement son ressort sur son marché intérieur. Dans ce contexte une politique de l'offre qui se fonde sur une illusoire libération de l'entreprise, voulant imiter l'Allemagne peut-être, est inappropriée pour relancer l'activité. Réduire le "coût du travail", les salaires en réalité, est une aberration économique, d'autant plus que le chômage de masse que nous connaissons, lequel contrairement aux "engagements" ne cesse d'augmenter, constitue de fait un abaissement du coût du travail celui-ci se faisant de plus en plus rare.

Les trente-cinq milliards d’euros, ou trente on ne sait plus, annoncés à grand frais par le Président pour "aider" les entreprises et augmenter leur marge seront d'une efficacité des plus aléatoires. D'autant que tout ceci sera financé par une contraction des dépenses publiques de cinquante milliards qui ne seront plus injectés dans le circuit économique. Et bonjour les coupes sombres dans les services publics !

Sur le front des marchés extérieurs, on oublie simplement que les entreprises, avant d'être des victimes  de "charges salariales", sont à la merci d’une hausse anti-compétitive du cours de l’euro. La diminution des marges des entreprises, réelle en effet, provient d'abord d'une baisse de la demande et de l'activité. Elle a peu à voir avec une hausse de ce qu'on nomme abusivement le coût du travail.

Le gouvernement ferait mieux de chercher, entre autres solutions et comme le revendique la CGT, dans une baisse décisive du (sur)coût du capital qui ne cesse depuis des décennies d’augmenter, hausses des dividendes qui n’ont rien à voir avec l’investissement des entreprises et qui au contraire le tuent.

Il faudrait s’attacher plutôt à l’avènement d'une autre fiscalité plus égalitaire, plus respectueuse de la diversité des entreprises, ou bien encore à une réglementation plus contraignante de la finance, et en finir avec le sacrifice des entreprises au grand profit de financiers cupides qui jouent contre l’activité et l’intérêt général. 
Pour ça, il faudrait un peu de courage politique.

Le courage c'est ce qui manque. On se souvient de la mine déconfite, cocufiée de François Hollande tout neuf président de la république, après que Merkel, en mai juin 2012 lui eut signifié que jamais ne serait renégocié le pacte budgétaire. Même le volet croissance que voulait Hollande, ne serait-ce que pour des raisons de communication politique intérieure, en réalité volait en éclats. La France, par la volonté de l'Allemagne, se mettait elle-même les fers aux pieds et continuait tristement sur le chemin d'une austérité servant uniquement la valeur monétariste de l'euro, aux dépens de l'emploi.

La solution que choisit le gouvernement pour combattre la crise est pour le moins étonnante pour un pouvoir élu à gauche, et mortifère pour le pays. On écarquille les yeux, la stupéfaction est grande devant de tels reniements. Au lieu de se mobiliser et se battre pour la réduction du temps de travail  par exemple autour de laquelle pourrait se faire un vrai compromis social, on fait des yeux doux et capitulateurs  en direction du Medef pour un pacte de responsabilité à sens unique.

La vision libérale a triomphé au gouvernement. On retiendra de Hollande qu'il a viré sa cuti sitôt élu, il le confirme aujourd'hui sur fond de renaissance de la droite extrême. A quoi joue-t-il ? Ou entraîne-t-il la gauche, et avec elle le pays ?

JMG

dimanche 19 janvier 2014

Scooter, une affaire de mâle

Tous les media le claironnent et c'est donc que c'est vrai : cela ne nous regarde pas que notre Président aient deux ou trois maîtresses, successivement, ou en parallèle, il est libre de vivre la vie qu'il veut, n'en déplaise à la presse anglo-saxonne et aux esprits chagrins qui ne savent même pas ce que c'est d'être moderne, français et libéré, comme l'est notre Président. 

Et puis électoralement ça peut le faire, on se dit qu'on a voté pour un Président plus expert encore pour la chose que le précédent qui, c'est le cas de le dire, peut aller se rhabiller. En plus ça nous fait un Président qui a des c... lui dont on disait qu'il était mou. C'est non seulement un chef de guerre, c'est non seulement un gars qui a le courage de faire une politique autre que celle promise, c'est aussi le gars qui sait séduire les plus belles femmes du monde même s'il se cantonne à des actrices ou des journalistes françaises.

Imaginons maintenant que Ségolène Royal ait été élue présidente de la République en 2007, ça remonte un peu, mais cela aurait pu être le cas. C'est donc François Hollande qui aurait été alors la première Dame de  France avec un bureau à l'Elysée, un secrétariat, et c'est Ségolène qui aurait chevauché un scooter, ou plus si affinités, pour aller faire son cirque dans les rues à Paris avoisinant l'Elysée. Vous imaginez François en pleurs au Val de Grâce pour un chagrin d'amour ?

Vous l'imaginez ? Moi, j'avoue que je l'imagine à peine. Je n'imagine même pas Ségolène en Solex, avec un casque, et un ou deux gardes du corps sur son porte-bagages à l'arrière. Faire du rodéo dans les rues de Paris, serait donc réservé aux hommes publics, et non aux femmes. D'ailleurs on ose à peine qualifier ces dernières de publiques, c'est tout dire mais en dit long sur le chemin qui reste à faire pour faire de la politique autrement. 

Cette affaire du Scooter, outre qu'elle nous révèle un François Hollande que peu avait soupçonné, nous montre que la politique reste essentiellement une affaire de mâle. 
Et donc même si cela ne me regarde pas que François soit amoureux, de plusieurs et des plus belles, c'est la question de la parité, je dois l'avouer, qui me turlupine. Je vois là une rupture d'égalité entre les genres.

Même si ce n'est plus politiquement correct, même si c'est vieux jeu, j’aurais aimé qu'il soit plus discret le François, et qu'on le croie  utiliser son temps à combattre efficacement la finance plutôt qu'on le prenne pour un Don Juan assez peu respectueux, car les trompant, de ces compagnes.

Soit les femmes sont beaucoup plus sages, soit elle ne sont pas encore assez nombreuses en politique pour que certaines puisse percer dans ces jeux-là ( quoique Rachida Dati paraît-il..), soit plus simplement qu'elles sont beaucoup plus discrètes que les hommes. 

A se demander même si ceux-ci ne font pas exprès de se faire prendre abusivement en photo "à l'insu de leur plein gré", tout ça pour rouler des mécaniques.
Président ou pas, de gauche ou non, il est permis d'en rire, même jaune.

JMG

mardi 7 janvier 2014

Quenelles et autres légumes

Je sais, c'est pas un légume, mais j'ai jamais aimé les quenelles.

Venons-en à des choses moins alimentaires : la polémique fait rage pour savoir si ou non il convient d’interdire les spectacles de Dieudonné. Avant cette polémique je ne connaissais pas Dieudonné autrement qu’en duo avec le dénommé Eli Semoun, tous deux m’ont fait beaucoup rire.
Tout comme d’ailleurs je ne savais pas que les quenelles pouvaient pousser sur les plateaux de télévision, ou dans l’entourage immédiat d’un ministre de l’Intérieur en visite sur le terrain, ou bien encore sur les terrains de foot britanniques mêmes cultivés par un joueur de nationalité française (Anelka, je crois).

C’est donc que le sieur Dieudonné a  réussi son coup, et à la place de certains media et du ministère de l’Intérieur, si ce n’est pas trop tard ce dont je doute, je me méfierais de cette publicité involontaire faite à un humoriste qui, manifestement, ne demande pas qu’à en rire.

La question de la liberté d’expression a toujours été délicate, par nature elle ne demande pas d’exception. Cela fut le premier travail de Hitler ou des Fascistes en Italie que de la mettre à mal. Ensuite, comme on le sait, fut mise à mort la liberté. Et donc ils ont beau jeu ceux qui jouent de la quenelle, ou la cultive, forcément : car il y a une contradiction naturelle et irréductible à se prémunir contre une liberté d’expression au nom de la liberté tout court.

Il est une loi en France qui sanctionne pénalement le délit de racisme ou d’antisémitisme. Que l’on applique la loi. Au lieu d’interdire les spectacles de Dieudonné ou de le forcer au silence, au lieu de le victimiser et d’en faire ainsi le point de ralliement de tous les déçus, les perdus, les exclus de notre société, il convient de relever, sérieusement, juridiquement, tous ses manquements à la loi. Il doit y en avoir. Et de laisser passer la justice.

Cela c’est pour le court-terme, pour l’urgence. 
Pour l’avenir, outre qu’il faille entretenir la mémoire des peuples et de leur malheurs, il convient de lutter contre les conditions économiques, celles-là même qui ont permis l’avènement du fascisme et du nazisme en Europe. L’Europe monétariste que nous connaissons aujourd’hui, et qui n’a rien à envier à celle des années trente, qui paupérise les peuples et enrichissent les riches par les politiques d’austérité stupides et cupides qu’elle implique, n’est pas de nature à admettre la sérénité politique et démocratique. 

C’est cela qu’il faut combattre en même temps qu'il faut renforcer la République et les valeurs qu'elle représente. Les sociétés ont l’expression qu’elles méritent.

JMG