jeudi 28 décembre 2017

Ultra riches : Macron vous souhaite de très bonnes fêtes

On ne dirait pas comme ça, mais Macron trump énormément. Le jeu de mot est facile, j'en conviens, un peu indigne même. Mais c'est vrai qu'on lui donnerait le bon dieu sans confession à notre président, on pourrait penser à le voir, à l'entendre, qu'il se bat pour "son" peuple, qu'il le protège, et les sondages favorables, dont il est en ce moment gratifié, montreraient que ce peuple lui en serait naturellement reconnaissant.

En tout cas, nul de ce côté-ci de l'Atlantique n'oserait le comparer à Trump qui lui, au contraire, même s'il reste encore soutenu par une bonne partie de ses électeurs, souffre d'une mauvaise presse laquelle retient surtout ses postures un peu folles ou ses prises de position erratiques qu'on n'avait pas encore connues, à ce point, chez un président des Etats-Unis.

Pourtant, dans le fond, les deux chefs d'Etat ont des points communs que l'actualité récente a dévoilés. Outre les politiques en matière d’immigration, c’est particulièrement vrai en matière de politique fiscale, faite pour les riches et sous la pression des riches. Il faudrait bien sûr s'efforcer de définir le terme, qui est riche, qui ne l'est pas, ou d'aborder, de façon plus satisfaisante, la question sous l'angle du pouvoir économique ou financier.
Qui profite le plus de la « crise » si ce ne sont les détenteurs de ces capitaux, propriétaires des plus grandes entreprises aux dépens le plus souvent des petites et moyennes qui n’en sont le plus souvent que les sous-traitantes ?

En France on avait coutume de parler des 500 familles, elles existent toujours, même si le terme a quelques relents désuets elles représentent toujours 15% du produit intérieur brut.

Pour leur donner plus encore de ce pouvoir, Macron fait passer l’impôt sur les sociétés de 33 à 25%, sans garantie que les sommes ainsi « libérées » puissent être réinvesties dans la production, et bien entendu sans contrepartie en termes d’emplois créés. En cela il est le continuateur des politiques menées par Sarkozy ou Hollande.
Contrairement à la propagande relayée par les media, l’emploi, qui dans le meilleur des cas est précarisé, semble être le dernier des soucis du gouvernement.

Si c’était le cas il interviendrait contre les licenciements boursiers de plus en plus fréquents, facilités par une loi travail dont on voit concrètement les effets dévastateurs dans les conflits en cours, comme chez Carrefour, ou chez Pimkie, (groupe Mulliez), où l’on licencie massivement en utilisant la rupture conventionnelle collective dont on offre désormais la possibilité aux employeurs.

Trump quant à lui vient juste de faire passer l’impôt sur les sociétés de 35 à 25% rompant définitivement avec la tradition aux Etats-Unis d’une relativement forte imposition des entreprises.

Ces politiques se ressemblent et obéissent à une même démarche qui traduit l’abandon des politiques économiques par les pouvoirs publics. L’Etat, que ce soit de ce côté ou l’autre de l’Atlantique, abandonne ses prérogatives et ses obligations en laissant faire « le marché », ce qui ne profite qu’à la spéculation et à l’enrichissement des plus riches.
Les pauvres eux n’auront qu’à pointer au chômage dont les contrôles se feront plus drastiques comme on vient de l’apprendre par le « Canard Enchaîné », ce que Macron n’a pas démenti.

Macron de par sa politique fiscale c'est trois milliards d'euros en moins pour les trois mille les plus riches. Macron c'est l'homme de la "flat tax", ce que même la droite ici en France n'avait même pas osé envisager, et qui finit d’affaiblir le principe de la progressivité de l'impôt sur le revenu, facteur de justice.

Macron peut donc souhaiter de très bonnes fêtes aux très riches. Il les représente bien, comme Trump il est des leurs, il n’en a pas honte, il sait très bien ce qu’il fait en cassant notre contrat social.

A nous donc, les miettes de la fête, ou les gouttes plutôt si l’on en croit « la théorie du ruissellement » qui voudrait que les richesses d’un petit nombre « d’élites » s’écoulent jusqu’à nous.

Car sur ce plan au moins on peut toujours rêver. On nous y incite même.

JMG

samedi 9 décembre 2017

et si on lui lâchait un peu la gratte à Johnny ?

Convertir au cathlolicisme la place de la Concorde, et une bonne et belle partie de la jet set dans une Madeleine transfigurée, Johnny l'a fait et bien fait, terminant ainsi son oeuvre par une apothéose digne d'un demi-Dieu. Il l'a peut-être voulu en secret, et son entourage, tout comme des media surexcités, ont concrétisé cette volonté. 
Bon, Johnny est mort, et alors, et après ? Cela va-t-il réconcilié les Français ? Pourquoi tant d'effusion ? Cet excès, car c'en est un, n'est-il pas le signe d'un manque, celui d'une société qui n'a plus rien a rêver et à qui il reste cependant la nostalgie, indéfinissable et légèrement sucrée, tout juste un peu amère comme toute nostalgie, une nostalgie faute de mieux ?

Macron, en grand intuitif qu'il est, ne s'y est pas trompé, et en une fin de semaine de décembre, a pu jongler entre le Rock et l'Académie et surfer ainsi sur l'indifférence collective d'une société qui se sert de ces "héros", d'Ormesson ou Halliday, d'apparence si différents, pour se dispenser de penser à autre chose. Oui, la société fançaise est malade à ne pas discerner l'essentiel du superflu (même légitime), et de plus on l'y encourage. Ce n'est pas que l'émotion est banissable, haïssable, condamnable, mais elle reste à craindre, car suspecte de cacher d'autres vérités plus profondes ou plus graves, de dangers imminents. L'émotion doit rester privative au risque de tout cacher, de tout gâcher.

Comment se fait-il qu'on ait pu, en ces quelques jours, tout oublier des malheurs du monde pour se concentrer avec autant de ferveur, de force, de nombre, sur ceux d'un petit groupe de personnes qui ne furent pourtant pas les plus oubliées du bonheur ? Comment se fait-il que depuis le jour de la mort consécutive de deux célébrités, l'on ait pu ne plus se rappeler de rien, ni de la Palestine qu'on veut mettre à mort, ni du détricotage de notre droit social, ni d'une Europe incertaine, ni de tant d'autres  choses qui mériteraient notre attention en cela qu'elles détiennent les clés de nos destins collectifs ? 

C'est de quoi et pour quoi est faite cette émotion collective, sans réel projet qu'elle même, une drogue puissante comme le fut un temps, ou encore de nos jours en d'autres lieux du monde, tout aussi aveuglante et convaincante, la religion pour le peuple. 

JMG


dimanche 19 novembre 2017

Impuissance et colère

La "république en marche", LREM pour les intimes, menée par son premier de cordée bonapartiste,  est en train, à la suite d'au moins deux quinquennats catastrophiques autant pour le pays que pour la gauche, de dilapider la construction sociale que la France avait patiemment et sagement édifiée aux lendemains de la dernière guerre.

Le plus étonnant est que devant cette révolution néo-libérale, archaïque à bien des égards puisqu'elle ne fait que copier jusqu'à la ringardise ce que Reagan ou Thatcher avaient initié dans le monde anglo-saxon, l'opposition apparaît bien faible et en tout état cause pas à la hauteur  du défi ainsi opposé à l'ensemble des citoyens français.

Cette léthargie, cette mobilisation insuffisante, dont les media dépendants des grands groupes se repaissent et se réjouissent, tiennent de plusieurs facteurs.

D'abord la division syndicale orchestrée depuis des années par une CFDT plus que jamais désorientée par ses propres choix stratégiques et dont la direction nationale continue de tabler sur un dialogue social illusoire qui lui permet de ne rien faire et de ne tenter aucune mobilisation de ses troupes.

On peut y ajouter la position de Mailly qui a été de nature durant l'été dernier à déstabiliser son organisation, on le voit maintenant revenir, mais trop tard.

Cela a pour conséquence un relatif isolement de la CGT qui a peine à mobiliser l'ensemble des salariés malgré les attaques du gouvernment qui n'ont jamais été aussi violentes et multiformes. Tous les secteurs du monde du travail ainsi sont touchés y compris bien sûr la fonction publique où l'on revient sur des accords passées avec le gouvernement précédent comme notamment des revalorisations de carrière pourtant bien modestes au demeurant.

Et tout cela dans un contexte de raréaction systémique de l'emploi, avec en corrollaire une pression sur les salaires qui à son tour alimente la "crise".

Voilà pourquoi on peut se désespèrer de ce découragement général du monde du travail dont une bonne partie n'a pas encore mesuré l'ampleur nuisible des réformes en cours qui ne feront qu'aggraver une situation déjà dramatique.

Macron et ses soutiens feraient bien de ne pas se réjouir de l'impuissance citoyenne voire de l'affaiblissement du fait syndical. Cette impuissance n'est que provisoire, mais surtout elle peut être le signe ou le préalable de révoltes plus grandes suscitées par une colère légitime mais de moins en moins maîtrisable, susceptibles pour le malheur de tous de réveiller de vieux démons.

JMG

samedi 18 novembre 2017

Exclusion : bienvenu au club

Une nouvelle fois, après un tweet trouble comme peut l'être notre époque, et lâché un peu trop vite, Gérard Filoche est mis au pilori d'un parti socialiste qui n'attendait qu'un prétexte pour l'exclure tout à fait. Et cette fois l'occasion est trop belle, l'os trop bon à ronger. Ils ont enfin ce qu'ils attendaient. C'est une meute, au travers les réseaux sociaux qui va s'en charger, conduite par des Tartuffe  qui se disent encore de gauche mais qui au fond n'en partagent plus réellement les valeurs.

Il faut ne pas le connaître, ou être complètement frappé, et tout à fait à la masse, ou bien d'une malveillance certaine pour oser dire qu'il est un antisémite. Or ils osent ces "socialistes" de droite alors que toute la vie de militant de Gérard Filoche aura été précisément de combattre les droites extrêmes et leurs politiques inégalitaires ou monétaristes qui mènent tout droit au racisme, à l'antisémitisme, et encouragent la xénophobie.

Filoche s'est excusé pour avoir tweeté trop vite, et bien sûr l'a retiré aussitôt.
Macron lui continue sa politique de destruction sociale, Macron lui ne retire rien, ne s'excuse pas, comme ne s'excusent jamais tous ceux qui depuis trente ans s'acharnent à semer la misère. 

Quant au PS il est agonisant. L'exclusion de Filoche, si finalement elle se produit, ne fera qu'accélérer la disparition d'un parti qui, par la faute volontaire de ces responsables, nous aura tant trahis.

JMG



samedi 11 novembre 2017

Entourloupe autour des salaires

Richard Ferrand, tout juste sorti (peut-être) de ses ennuis judiciaires, annoncait tranquillement que vint-trois millions de salariés verraient leur paye augmenter. Et bien sûr il se félicitait que les promesses du candidat Macron puisse être ainsi tenues.

Sept milliards d’euros de pouvoir d’achat en plus pour le monde du travail, nous dit-on, tout ça par le biais de la baisse des cotisations sociales. Le mensonge en réalité est insupportable comme sont insupportables ces trente années passées à la révision et à la remise en cause de ce que nous osons encore appeler notre modèle social.

Il faut en effet être bien conscient que derrière la baisse des cotisations sociales, derrière cette prétendue hausse du pouvoir d’achat, se cache une baisse du salaire brut dont les conséquences se font d’ores et déjà sentir. 

Et ce en parallèle de cadeaux décisifs faites aux plus riches de ce pays au travers une fiscalité non progressive et donc foncièrement injuste. Ajoutons à cela, la Macronie n'est pas à une escroquerie politique près, une hausse (+1,7%) de la contribution sociale généralisée dont seront redevables à partir du 1er janvier 2018 la grande majorité des retraités. Cette contribution, inédite pour les retraités, servira à "compenser » le manque à gagner consécutif à la baisse des cotisations des actifs.
C'est le triomphe des "vases communicants" alliés au "diviser pour régner", les retraités étant, comme on ose le prétendre, beaucoup plus riches que les actifs.

Dans ce contexte, peu favorable aux plus démunis tout comme aux classes moyennes, la baisse des cotisations sociales pourrait apparaître en effet, hormis donc les retraités, comme un cadeau fait au classes populaires.
Le mensonge est tellement énorme !

Mensonge car n'oublions pas que les cotisations sociales rendent possibles les prestations sociales, il s’agit en réalité de la part socialisée du salaire. Sans cotisation sociale, aucune couverture possible de la maladie, du chômage, des accidents du travail ou des maladies professionnelles, plus aucune prestation familiale, plus de moyens de se mettre à l’abri des aléas de l’existence.

Le projet de Macron est clair aujourd'hui : remplacer une société économiquement et socialement solidaire en une société d'assistanat qui ne fasse pas obstacle au triomphe de la finance.
On veut faire la peau aux cotisations sociales car elles sont perdues pour le capital financier, et échappent à la spéculation boursière ou financière.

C’est pourquoi il faut démasquer la tromperie en répétant à l’envi que les cotisations sociales sont une part importante du salaire.
Baisser les cotisations sociales c’est plus ni moins que baisser les salaires.
Halte aux entourloupes dont usent les "cyniques" ou les "extrêmes" !

                                                          JMG

samedi 21 octobre 2017

Chômage et atteinte à la santé

Le chômage en Europe est devenu endémique, et s’accroît d’année en année. Les politiques menées depuis des années sont censées le combattre mais en réalité l’aggravent en développant les inégalités et la paupérisation générale de la population.
On le voit en France avec la politique fiscale du gouvernement qui est en passe d'instituer, entre autres cadeaux aux plus riches, la suppression quasi-totale de l'ISF ainsi qu'une "flat tax" (prélèvement forfaitaire unique) qui permet de limiter à 30% l'imposition des revenus du capital.

Ces politiques d’austérité et d’inégalité, tout comme la flexibilisation du marché du travail,  conduisent à un chômage et une pauvreté qui deviennent insoutenables pour les populations touchées.
 L’Inserm (institut national de la santé et de la recherche médicale) a récemment produit une étude qui recense plus de 10 000 décès par an imputables au chômage.
Au chômage, on perd son salaire, sa dignité mais on perd aussi sa santé. Cela se traduit souvent par du stress, de l’hypertension, de l’addiction à l’alcool et au tabac et par un terrain propice à des maladies chroniques dont le cancer.
 L’institut de veille sanitaire pointait une augmentation moyenne de 1,5 % de suicides pour une augmentation de 10% du chômage.

Au delà des statistiques, le chômage est d'abord une souffrance dont notre société politique doit prendre la mesure pour mieux le combattre. Que cela incite nos gouvernants dont le premier d’entre eux, l’actuel président de la république, à ne pas user de propos vexatoires et désobligeants envers ceux qui précisément se battent pour conserver leur emploi.

Et surtout on peut appeler ces "responsables" gouvernementaux ou  à ne pas ajouter de la souffrance à la souffrance, ou du malheur au malheur, en intensifiant le contrôle des chômeurs, en les accusant comme l'a fait Castaner le porte-parole du gouvernement, de vouloir "toucher des indemnités chômage pendant deux ans pour partir en vacances", et donc en les rangeant parmi les pestiférés d'une mondialisation décidément coupable et meurtrière.
                                                                 JMG                                                          
sources : cese

mercredi 11 octobre 2017

Qui commande le "bordel" macronien ?

Même pas sûr que ce soit Macron ! Prenez l'OCDE, pour qui se prend-elle ? D'ailleurs c'est quoi au juste l'OCDE, on en entend parler souvent mais peu de monde, et moi le premier, au fond ne sait que que c'est. Tout ce que l'on sait c'est que ç'a l'air sérieux, et la caractéristique du sérieux c'est qu'il est difficilement susceptible de recours, on ne peut qu'avoir confiance.

L'OCDE, après visite sur leur site internet que je vous recommande, c'est l'organisation pour la Coopération et le Développement Economique. En principe c'est un truc bien, coopération, développement, ça se pose là, on peut y aller les yeux fermés, c'est l'espoir, le bel avenir, le bonheur à toutes les sauces, l'harmonie universelle !

Et donc, l'OCDE, ce faiseur de joie, dans son « étude économique » sur la France, publiée le 14 septembre 2017, salue sans ambages "le projet gouvernemental de supprimer 120 000 fonctionnaires d’ici à 2022 et de geler le point d’indice en 2018." Fonctionnaires, qui avez manifesté en force mardi 10 octobre, vous savez maintenant d'où ça vient, d'où tombent les coups  !
Et c'est dit avec un tel aplomb que cela est de nature de vous ôter toute envie de manifester, et au contraire de vous dégoûter à tout jamais de l'action politique.

Cela explique en partie le mépris avec lequel le gouvernement traite les organisations syndicales y compris celles, les naïves, qui pensaient  pouvoir négocier avec lui dans le cadre d'un dialogue social imaginaire.

Cette même OCDE suggère fortement de réformer « le système régissant les augmentations de salaire », autant dire qu'elle se prononce contre le smic et contre toutes les échelles mobiles qui régissent encore l'espoir pour les salariés, de moins en moins nombreux, de voir au cours de leur carrière, leur salaire ou leur traitement augmenter.

L'OCDE, on l'aura deviné, est une organisation qui défend des politiques inspirées des thèses néo libérales. Et c'est depuis très longtemps qu'elle est écoutée par les "responsables politiques" qui s'en servent à leur tour pour conforter leur action ou pour la crédibiliser aux yeux des pouvoirs économiques privés, ainsi Moscovici le prétendu "socialiste", qui par exemple déclarait en 2013 :

 « Je note que l’OCDE souligne notre volontarisme en matière d’assainissement des finances publiques et reconnaît notre sérieux, dont témoigne notre stratégie de consolidation ainsi que la mise en place du Haut conseil pour les finances publiques.»

Ce qui existait il y a peine quatre ans est plus vrai encore aujourd'hui sous le macronisme qui n'est en réalité qu'une forme à peine nouvelle d'une politique extrême-droitière en matière économique et sociale, un nouveau thatchérisme en quelque sorte.
Les recommandations de l'OCDE, de l'OMC, et du FMI, et autres organismes étrangers à notre République, sont toujours à sens unique, à part pour une seule fois le FMI qui, inquiet des politiques d'austérité, a alerté les gouvernements qu'il ne faudrait pas aller trop loin dans ce sens au risque de casser la machine à croissance.
Et je ne parle même pas de la Commission Européenne, qui sans avoir été élue, fait la pluie et beau temps, de façon occulte, dans l'Union Européenne et nos vies quotidiennes.

Et donc, Macron, et les politiques qui croient nous gouverner, n'ont vraiment pas de quoi être fiers et devraient se poser la question de savoir à quoi ils servent et par qui ils sont manipulés, ou plus simplement de qui ils sont les mercenaires.

Pour dire vrai on se fout de leur fierté comme ils se foutent de nous. Mais, et c'est le plus dramatique, que reste-t-il de notre démocratie ?

                                                                   JMG




                                                                     

vendredi 29 septembre 2017

Vendus !

C'est en effet à ce cri, vendus !, que nous devrions accueillir la dramatique absorption d'Alstom, la grande entreprise française qui nous avait valu le TGV,  par Siemens l'Allemande. Car il ne s'agit pas de mariage, loin de là, ou alors s'agit-il d'une union bancale et déséquilibrée où l'on voit dès maintenant quelles en seront les victimes.

Car c'est désormais Siemens qui commande et qui pourra, bien avant les quatre ans pendant lesquels, nous promet-on, rien ne serait commis en terme de licenciements, faire la pluie, le beau temps, et le gel surtout sur le territoire de Belfort.

Oui, comme le dit Montebourg, il aurait fallu nationaliser pour éviter cette énième catastrophe  de politique industrielle. Et tant pis si un ou deux imbéciles eussent pu alors, pour empêcher sottement tout débat, nous parler du Venezuela ou, comme Attali un jour, un des chantres de Macron, de la Corée du Nord.
Non, même le courage a été privatisé, ou plutôt confisqué des mains de ceux qui sont censés nous gouverner aujourd'hui. Ils ne nous gouvernent plus mais restent néanmoins, par leur inaction coupable, des facteurs de la carence industrielle qui sévit aujourd'hui en France.

La concurrence infra-européenne est faussée et bénéficie principalement aux pays du Nord de l'Europe et à l'Allemagne au détriment d'un équilibre et d'une harmonie qui devait être l'objectif européen.

L'épisode Alstom Siemens, tout comme le contrôle de STX par l'Italien Ficantieri, sont les récentes et spectaculaires illustrations de notre déclin industriel présent ou annoncé.
La CGT rappelait que l'emploi industriel avait reculé de près 25% en quinze ans et ne représentait plus aujourd'hui que trois millions de salariés.
L'industrie française n'atteint même plus les 10% du PIB alors qu'il se monte à 16% dans l'ensemble de la zone euro. C'est dire le danger qui nous guette, qui guette à terme notre indépendance politique et démocratique dans l'ombre d'une Union Européenne aujourd'hui en perdition.

La financiarisation outrancière des grandes entreprises sans que l'Etat veuille s'en mêler, même s'il fait semblant, est la cause de leur évaporation du territoire français. La gestion industrielle n'est plus la priorité, elle a laissé la place à une gestion financière qui échappe aux pouvoirs publics et bien entendu aux salariés qui sont les premiers à en souffrir.
Ce sont eux, en première ligne, qui sont ciblés par des politiques irresponsables qui laissent faire et s'en remettent au "marché",  par lâcheté ou par intérêt.

Au lieu de se laisser aller, comme Macron, à l'esbroufe d'une hypothétique nouvelle économie, et de s'acharner à détruire le droit du travail qui ne fera que faciliter les licenciements et donc à se priver de précieux savoir-faire, il est urgent de s'attacher à mener une politique véritable de ré-industrialisation.
Celle-ci demeure encore possible.

Commençons par dénoncer ces politiques d'austérité, dans l'obsession de la réduction des dépenses publiques, alors que la commande publique, comme aux Etats-Unis, est un des moteurs essentiels de l'activité industrielle.
Et profitons-en pour faire des choix stratégiques cruciaux, par exemple en investissant massivement dans la transition écologique !

                                                                       JMG



dimanche 24 septembre 2017

Paris brûle-t-il ?

Les soutiens d'en "Marche" ne savent plus où donner de la tête pour discréditer l'opposition à la loi travail, qu'elle soit de nature politique ou syndicale. Pour cela les adulateurs de Macron en empruntent au mensonge ou à l'inculture. 
Ainsi ce weekend Mélenchon est-il vilipendé parce qu'il a déclaré dans son discours de la Bastille samedi 23 septembre :

"c'est la rue qui a abattu les rois, les nazis, le plan Juppé et le CPE..."

Dans la précipitation et le vif d'un discours on peut toujours commettre des raccourcis ou des apparentements, plus ou moins volontaires, que vos contradicteurs se pensant pris au piège ne manqueront pas en retour de relever et d'exploiter. C'est de bonne guerre.
Mais pour la République en Marche ainsi que le patronat, pour la droite en général, tous les moyens sont bons pour démonter une résistance pourtant légitime à la régression sociale qui continue de plus belle sous le gouvernement Macron.

Il se trouve que Mélenchon n'a pas tort, il est vrai que c'est la rue, composante historique de la démocratie, n'en déplaise aux incultes et aux tenants de la mauvais foi, qui a in fine pu abattre les rois, Juppé et le CPE.
S'agissant des nazis, la rue n'eût pas été suffisante mais elle fut à l'oeuvre du 19 au 25 août 1944 dans une France combattante rassemblée lors de Libération de Paris. Allons, cédons à rappeler le discours de De Gaulle :

"Il y a là des minutes, nous le sentons tous, qui dépassent chacune de nos pauvres vies. Paris, Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé mais Paris libéré, libéré par lui-même, libéré par son peuple, avec le concours des armées de la France, avec l'appui et le concours de la France toute entière ;c'est-à-dire de la France qui se bat, c'est-à-dire de la seule France, de la vraie France, de la France éternelle."

Alors bien sûr comparaison n'est pas raison, mais l'heure est suffisamment grave aujourd'hui sur la question sociale pour rappeler que celle-ci, malgré d'évidentes difficultés, fut au cœur de la reconstruction au lendemain de la guerre. Elle en fut même le moteur.
Les "provocations" de Mélenchon en tout état de cause ne seront jamais aussi caricaturales que les attaques et approximations d'un pouvoir qui a décidé de continuer de détruire, dans une violence occulte, la République Sociale.


                                                                             JMG

vendredi 15 septembre 2017

Berger : et maintenant que va-t'il ne pas faire ?

Attention, avis aux âmes sensibles, ce billet est légèrement polémique. Quelque chose au moins aura pu nous amuser, faut bien rire en ces temps, même si c'est jaune, jaune précisément comme sait l'être Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT. Qui d'autre en effet qu'un syndicat jaune eût pu se livrer  à cet appel à la non-grève en plein mouvement social l'année dernière contre la loi El Khomry ?
Berger aujourd'hui se sent et se déclare "déçu" par le contenu des ordonnances de la loi travail version Macron. Comme on dit dans les cours de récréation, bien fait pour lui ! Il ne voit dans ces ordonnances aucun élément qu'il pourrait soutenir au nom de la prétendue "démocratie sociale", ou de l'idée qu'il s'en fait. Comme si la "démocratie sociale" avait été à l'œuvre lors de l'adoption de la loi El Khomry !

On remarquera que Berger s'est fait damer le pion par un Mailly, premier responsable de FO, qui de son côté revendique d'avoir été pendant l'été un interlocuteur privilégié du gouvernement. Qui dit mieux ? Ce serait même grâce à lui que la loi travail serait moins dure que prévu, notamment en laissant quelques miettes aux négociations de branche. Des miettes qu'il se fera un plaisir de digérer à la santé de Macron. Par rapport au positionnement de FO l'année dernière, c'est à ni rien comprendre. Quels intérêts derrière tout ça ?

ET Berger, pourquoi est-il déçu au fond ? La CFDT, ou plutôt sa direction nationale, accompagne sans quasiment aucune hésitation, soutient même, toutes les réformes que les gouvernements néo-libéraux, de droite comme prétendument de gauche, nous servent depuis plus de trente ans.

Déçu notre Berger de voir que la place privilégiée que la CFDT occupe à détricoter le contrat social pourrait lui être ravie, ou au moins disputée, par le secrétaire général de Force Ouvrière. Déçu aussi sans doute que le pouvoir actuel, en quelque sorte, ne lui ait pas renvoyer l'ascenseur.

Berger est donc fidèle à lui-même, comme le fut avant lui, Edmond Maire d'abord, puis Jean Kaspar, Nicole Notat, Chérèque père ou fil et tous ceux qui dans cette confédération ont suivi le mot d'ordre du "modernisme", de la "concertation", du "réalisme" mais au prix de la remise en cause de nos principaux acquis sociaux, dans le secteur privé comme dans le secteur public, les reculs des uns entraînant le recul des autres dans une dynamique infernale.

Il est à noter que la journée du 12 septembre n'a pas trop souffert de la non participation de FO et de la CFDT. La CGT principalement, mais aussi la FSU ou Solidaires, ont su mobiliser autant de salariés que lors du mouvement de l'an dernier dans ces débuts.

Que va faire Berger maintenant ? On ne l'entend plus. Va-t-il reprendre le train en marche pour donner une chance à la CFDT d'exister à nouveau en tant qu'organisation syndicale et non simplement comme supplétive d'un pouvoir décidé à s'en prendre frontalement au monde du travail ?
On a vu des militants de la CFDT dans les cortèges le 12 septembre, plus conscients que ne l'est leur patron du péril historique que représentent ces ordonnances pour notre contrat social.

On n'a pas besoin de Berger au vu des trahisons passées, mais gageons que cela le fera réfléchir.

JMG

jeudi 31 août 2017

Le coût de Pénicaud

Le cas Pénicaud, ministre du travail, aura singulièrement réussi pendant cet été parlementaire à attirer notre attention, et à trancher parmi une floraison de faits tout aussi graves ou incongrues venant d'un gouvernement que beaucoup d'électeurs gaffeurs regrettent, mais un peu tard, d'avoir porté au pouvoir.
Oui, Muriel Pénicaud aura fait un bon coup boursier. Et pourtant Castaner, porte-parole du gouvernement a pu déclarer que sa collègue ministre du travail, en empochant 1,13 millions d'euros de stocks options, n'avait pas fait une bonne affaire.
C'est ainsi, dans la macronie ambiante, qu'on peut sans coup férir se foutre de la gueule du monde. Plus c'est gros plus ça passe, c'est bien connu et, "dans les milieux autorisés" comme aurait dit Coluche, on ne s'en prive pas, la preuve.

Résumons : Muriel Pénicaud, avant d'entrer dans le gouvernement Macron, a participé activement en tant que DRH de chez Danone, à l'élaboration du "plan social" de cette multinationale qui se traduit alors par la suppression en 2013 de neuf-cents emplois en Europe dont près de deux-cent-cinquante en France.
L'annonce de ces licenciements a eu pour effet de faire augmenter le prix unitaire de l'action Danone, ce que les dirigeants de Danone ont pu mettre à profit (c'est le cas de le dire) en les revendant au meilleur prix possible. L'ensemble des administrateurs de Danone, dont notre ministre du travail, aura reçu une somme totale de 4,8 millions d'euros.
Ils n'auront pas travaillé plus pour autant, et bien au contraire auront fait perdre leur travail à d'autres. Plus vous licenciez plus vous gagnez, voilà le but, voilà la morale, et le plus beau c'est que peu de gens ou de journaux s'en émeuvent.
Ainsi ces bons gestionnaires de leur propre fortune ont pu l'augmenter sans aucun risque puisque ces stocks options leur avait été gracieusement offerts par Danone. Le yaourt et l'argent du yaourt !
Ainsi va le capitalisme et ceux qui peuvent en profiter aux dépens des salariés qui eux travaillent et ne sont pas seulement là pour percevoir le jackpot !

Le problème, et il est de taille, c'est que Pénicaud est ministre, ministre du travail, dans un gouvernent qui s'attache aujourd'hui à mener une politique anti-sociale dans la continuité du Sarko-hollandisme.
Pénicaud c'est celle qui prétend que les emplois aidés coûtent trop cher et qu'il faut donc les supprimer, ce qu'elle s'emploie à faire avec le même dynamisme que celui à faire fructifier sa fortune. Elle le fait en toute impunité, en toute inconscience morale, en toute irresponsabilité sociale. Ministre du travail quand même ! Où est donc l'intérêt général dans ses conditions, ou sont les principes républicains ?

 Le montant total des dividendes versés en France est passé de 37 milliards en 2012 à 56 milliards en 2016. Alors que le prétendu coût du travail ne cesse de baisser en pourcentage du PIB, celui du capital ne cesse d'augmenter. Des cas Pénicaud il y en a trop en France.
Pour les faire oublier, pour les rendre invisibles, on assène que code du travail serait trop volumineux et qu'il serait de par sa complexité le facteur principal du chômage de masse, et qu'il faut donc le faire disparaître.

C'est bien le coût du capital qui ne cesse en France d'augmenter par le biais des dividendes et des intérêts versées aux détenteurs des grandes fortunes. C'est ce coup exorbitant du capital qui tue le travail. Ces sommes ne sont nullement réinvesties et sont la plupart du temps recyclés dans une bulle financière improductive et parasite qui risque à tout moment d'exploser.

Dans le même temps les salaires, qui eux n'augmentent pas, sont accusés de freiner la compétitivité des entreprises françaises.

La colère a donc ses raisons, elle ne devrait pas manquer de s'exprimer. Si toutefois on veut collectivement que cesse enfin le scandale.

JMG

jeudi 20 juillet 2017

Macron fait (toujours plus) fort

Ce doit être le soleil, la chaleur, ou alors le doping (non pas aux dépenses publiques dont le premier ministre ou le Président de la République croient les Français accros), mais à d'autres substances plus pernicieuses. Ces derniers jours ont été en effet le théâtre d'un véritable festival macronien :
mais c'est l'été, les vacances, l'insouciance, et donc passons,

passons sur la France qui, selon E.Macron, serait responsable de la rafle du Vel d'Hiv alors que les coupables sont connus et bien connus : les nazis et les collaborateurs et tous les sbires du régime de Vichy qui, bien que français, en aucune façon ne représentaient la France, ni légitimement, ni même légalement,

passons sur la visite officielle du premier ministre Israélien Netanyahu, notoirement d'extrême-droite, et pas vraiment un homme de paix, pour commémorer en France les 75 ans de ce sinistre événement,

passons sur l'invitation faite à Trump de fouler le bitume des Champs Elysées ou de s'envoyer un gueuleton au deuxième étage de la Tour Eiffel (après tout pourquoi pas, il n'est pas interdit de parler au beau monde pourvu, même si on peut en douter, que cela serve la paix),

passons sur les 800 millions que l'on refuse à une armée de plus en plus fragilisée par manque de moyens, ce qui se traduit par la démission inhabituelle et tonitruante de son chef d'état-major,

passons sur le projet de loi dit de "sécurité intérieure et de lutte contre le terrorisme", projet liberticide qui ne fait que reprendre, pour les inscrire dans le marbre législatif, les principaux éléments d'un état d'urgence encore en vigueur,

et j'en passe en effet des pires et des meilleures

Et ne retenons pour l'heure que le discours de notre président prononcé au Sénat sur la réduction des finances publiques dans les collectivités territoriales, dans le cadre d'une "conférence des territoires" où on parla de tout sauf de l'intérêt bien compris de ces derniers.

Ainsi le Président de la République devant le Haute Assemblée, garante pourtant de la défense des territoires, a-t-il annoncé la nécessité de tailler dans les dépenses des Communes, des Régions, des Départements et autres Communautés de Communes...

Notre président a annoncé le chiffre de 13 milliards (au lieu des 10 milliards annoncés durant la campagne) envisagés d'ici à 2022. C'est considérable, et c'est à ajouter au 11 milliards d'euros d'économie que le gouvernement  Valls, Hollande, et Macron déjà, avait voulu imposer aux collectivités durant le précédent quinquennat !
Encore une fois on montre du doigt, pour le vilipender, le monde des collectivités qui pourtant représente, on ne le dira jamais assez, 70 % des dépenses d'investissement public.
Tailler ainsi dans ces dépenses de façon brutale, et non justifiés autrement que par la volonté de tuer la démocratie et l'économie locales, signifie aussi la fragilisation voire la disparition de nombreux services publics locaux auxquels pourtant, et parfois sans en avoir conscience, les habitants dans les territoires sont attachés.

On ira se plaindre après qu'il n'y aura pas suffisamment d'assistantes maternelles dans les écoles, pas assez de crèches pour faire garder ses enfants, pas assez de piscines municipales ou de stades sportifs, rien pour "occuper" des jeunes en déshérence, plus ou pas assez d'agents publics pour entretenir les voieries ou les espaces-verts, et moins que rien pour les maisons de retraite, et encore moins que rien pour  des pauvres de plus en plus nombreux victimes de la relégation économique et sociale...

Parallèlement les entreprise du bâtiment ou de travaux publics, parce que les budgets communaux, départementaux ou régionaux seront encore plus serrés, se plaindront que leur carnets de commande ne soient pas assez garnis pour maintenir l'emploi et les richesses dans nos régions !

Que veut Macron ? On peut se demander ce qui l'anime ainsi, si ce n'est recentraliser le pouvoir, le sien, ou bien encore, en parfait petit soldat d'une Union Européenne ayant délibérément opté pour un néo-libéralisme destructeur, exécuter sans broncher la feuille de route qui lui aura été donnée par Bruxelles, voire le FMI...

Oui, en attendant de percer le mystère, il est permis de s'inquiéter.

JMG

samedi 8 juillet 2017

Une Assemblée à côté de ses pompes

Cette époque politique, la nôtre, a quelque chose de surréaliste, d'étrange, d'inquiétant, oui Macron et son assemblée qui paraît être à sa botte, m'inquiètent, me dérangent, dans le genre tout nouveau tout beau mais trop beau pour être vrai.

Cette assemblée s'apprête comme un seul homme (ou femme, puisque leur nombre a augmenté de plus de 10 %, elles sont aujourd'hui 39% et tant mieux) à voter des projets de loi dangereux pour la démocratie sociale, comme pour la démocratie tout court. Pas étonnant quand on a tant soit peu examiné sa composition et la façon surtout dont elle s'est constituée. Imaginez que pour marcher avec Macron il fallait envoyer son CV comme si l'assemblée nationale de notre pays, cinquième puissance mondiale quand même, n'était désormais à diriger que comme une vulgaire entreprise multinationale cotée à Wallstreet.

Et donc quels CV auront été retenus ? L'auront-ils été sur des critères de "compétences" ? On constate que le nombre des cadres à l'assemblée nationale a augmenté de 8%, celui des professions libérales de 5%. On peut supposer que la victoire "d'en marche" organisation qui regroupe plutôt les classes moyennes supérieures n'est pas étrangère à cette augmentation, même légère.
Et bien sûr pas un seul ouvrier ! Mais cela aurait-il changé quelque chose ? La question avant tout  est idéologique. Le pouvoir n'est pas aux mains des classes populaires, d'ailleurs celles-ci ne sont se sont pas mobilisées (69% des ouvriers se seraient abstenus étude Ipsos). Notre démocratie s'approche dangereusement de l'abstentionnisme qui règne aux Etats-Unis, c'est le lot des sociétés qui se paupérisent ou dans lesquelles les inégalités gagnent du terrain. La dépolitisation va de pair avec le découragement social.

Résultat : l'Assemblée Nationale, en tout cas dans sa majorité, est l'ombre d'un président-monarque qui s'apprête à remettre en cause de fond en comble notre contrat social. La politique économique et sociale de Macron ressemble à s'y méprendre à celle que Le Pen ( père) rêvait d'imposer à la France dans les années quatre-vingt-quatre-vingt dix, une politique à la Reagan ou à la Thatcher qui remette notamment en cause les acquis sociaux au profit des grandes entreprises multinationales.
La politique de Macron sera de nature à accélérer la montée du Front National, c'est pourquoi il ne fallait pas voté Macron, ni au premier ni même au deuxième tour, car on ne combat pas l'extrême-droite en favorisant par son vote une politique qu'elle aurait pu mener elle-même.

Mais point n'est besoin pour Macron d'imiter Le Pen de ce temps-là, il lui suffit de suivre la stratégie européiste décidée à Lisbonne en mars de l'année 2000, stratégie qui entend ravager les droits et les acquis sociaux pour installer une concurrence prétendument libre et non faussée.
Ces acquis sont encore défendues, mais de plus en plus péniblement, par des syndicats que l'on accuse d'emblée, comme le procès fait à la CGT, de ringardise ou d'irresponsabilité, que l'on voue à la vindicte publique par media interposés parce qu'ils ne seraient plus adaptés à une mondialisation heureuse qui, paraît-il, finira par arriver. On peut attendre longtemps, et d'ici là...

Ainsi l'Assemblé Nationale telle qu'elle se révèle aujourd'hui est-elle à côté de ses pompes, composée plutôt d'ambitieux, ou pire d'arrivistes, ou encore de curieux qui voudraient jeter, sans payer, un œil amateur sur la vie politique, une assemblée de godillots cornaqués par quelques députés lucides et cyniques chargés par le pouvoir de donner le "la" néo-libéral à la majorité parlementaire.

L'état social est en grand danger, il a fait pourtant la richesse de notre pays en amortissant les crises financières et en contentant les inégalités. Ce n'est pas la remise en cause du droit du travail, ou la destruction des services publics, ou encore l'état d'urgence permanent qui vont nous enrichir ou consolider notre démocratie.

L'Asssemblée Nationale n'est pas prête aujourd'hui, de toute évidence, de servir de contre-pouvoir à la décadence qui vient, au contraire elle l'encourage.

JMG

 

samedi 24 juin 2017

Des mots et des mensonges

"Mal nommer un objet c'est ajouter au malheur de ce monde" ce mot d'Albert Camus peut s'appliquer à cette entourloupe gouvernementale revendiqué et appuyé depuis fort longtemps par le Mouvement des entreprises de France (Medef).
Plus c'est gros plus ça passe, et plus le mensonge, incarné ici par la confusion des termes, s'installe pour créer du malheur supplémentaire dont le peuple français comme le monde du travail n'avaient vraiment pas besoin.

Ce n'est pas de l'humour mais c'est vrai qu'on pourrait en rire tant c'est gros et grossier.
Déjà les salariés du bâtiment connaissait les CDI de chantier. Aujourd'hui E.Macron avec un nouveau droit du travail qui voudrait laver encore plus blanc que blanc, sous prétexte que cela combattrait le chômage, entend imposer à l'ensemble de salariés la possibilité d'un contrat dit de projet, "à durée indéterminé". En réalité, c'est tout le contraire d'un CDI tel qu'on a coutume encore de l'envisager. Mais cela devrait faire mouche, on dira que le président Macron est déterminé à se battre contre la précarité de l'emploi.

On veut donc nous appâter par un mensonge, en jouant sur le vocabulaire, et on y réussit en partie, les honnêtes citoyens n'y verront que du feu comme la plupart des gens pour qui le droit social restera toujours du chinois, peu enclins à vouloir y comprendre quelque chose,  découragés en cela par quelque Bayrou démagogue qui jetait comme un pavé le Code du Travail en prétextant qu'il était trop gros, trop lourd !
Mais le quidam en entendant le vocable CDI comprendra à tort que le pouvoir veut promouvoir la stabilité et la permanence dans l'emploi plutôt que d'encourager une précarité dont on affuble précisément le Contrat à Durée Déterminé, CDD.
Ainsi avec cette nouvelle disposition, par une habile et pernicieuse inversion des termes, le nouveau CDI, le "mal-nommé" comme aurait dit Camus, sera encore plus précaire que le CDD !

En effet, le terme "indéterminé" est justifié ainsi non pas du point de vue du salarié mais de celui de l'entreprise. C'est le projet qui est indéterminé et c'est le projet qui donne la durée à ce nouveau contrat. On attend à cet égard des précisions du gouvernement mais quel sera précisément les contours du "projet", comment ce dernier sera-t'il défini, ne sera-t-il pas au contraire sujet à toutes les imprécisions, toutes les indéterminations ? 
Le salarié va donc se trouver encore plus démuni, dépossédé de droits que lui donnaient les véritables contrats à durée indéterminée. Il s'agira bien d'un contrat à durée déterminé par la durée du projet lui-même avec au passage la suppression de la prime de précarité. Il n'y a pas pour le Medef de petites économies.

Avec la multiplication de ces soi-disant CDI, il n'y aurait plus, ni vu ni connu, de licenciement économique. Le "projet" achevé le salarié pourra être remercié sans ambages. Ne se rapproche-t-on pas ainsi tout bonnement de l'emploi à la tâche, comme au dix-neuvième siècle, avant tout droit du travail codifié et respecté ?

Macron, et pas seulement lui en matière de droit social ou de vocabulaire, n'ont pas fini de nous faire marcher.

JMG

vendredi 16 juin 2017

La position du démissionnaire

Ça y est ils m'ont démissionné, ils y ont mis le temps mais c'est fait. Je viens de recevoir un brillant mail du premier secrétaire de la fédération PS du Jura, Marc Henry Duvernet, dit Marco, (qu'on ne pourrait confondre avec le sous-commandant Marcos), mail qui finit par un cordial mais banal "cordialement".
Jusqu'à présent les lettres, missives, messages du parti socialiste qui m'était gentiment destinés se terminaient toujours par "salutations socialistes" ce qui entre nous ne manquait pas de sel pour une formation politique dont beaucoup de responsables manquèrent, c'est le moins qu'on puisse dire, à leurs devoirs de défense de la république sociale.
De même, jusqu'à aujourd'hui, les messages débutaient par un tonitruant "camarade", à vous donner l'envie, même en plein été, de faire le matin au pied levé une ou deux Révolution d'Octobre. Nous nous serons contentés de quelques évolutions bien timides sans compter les plus amères à mon goût, loi travail, CICE, etc...

Le mail débute par un poli "Madame, Monsieur". La classe ! Franchement je ne m'attendais pas à une telle promotion, j'y perds peut-être en énergie mais y gagne en considération.

A moins d'une discrimination flagrante, certains indices me donnent à penser que je n'aurai pas été le seul à être démissionné, car en plus du "Monsieur" (que j'ai bien pris pour moi) il y aurait aussi une "Madame", au moins une. Je pensais que c'était déjà fait, peut-être s'agit-il de la candidate investie par la République en marche (République en marche qui d'ailleurs, l'avez-vous vu, commence de boiter).

Combien sont-ils ou t-elles dans la charrette des démissionnaires ? El Khomry par exemple en fera-t-elle partie ? Une frayeur tout à coup : j'aimerais pouvoir choisir la mienne de charrette, je n'aimerais pas être embarqué dans une où se trouveraient des admirateurs de Macron, de Valls ou de Hollande. Il n'est pas question pour moi, même en ces temps politiquement bouleversés, de confondre les torchons et les serviettes.

Ceci étant je trouve normal l'honneur qui m'est ainsi donné, même si "démissionnaire" (terme employé dans le courrier) dans les faits je l'étais depuis longtemps ; en raison déjà de mes prises de position qui m'ont bien valu quelques engueulades, au conseil fédéral ou dans d'autres instance du parti.

C'est donc la règle et je ne la remets pas en cause, j'ai trop demandé par le passé que les règles soient respectées pour aujourd'hui m'en plaindre et quémander le contraire. C'est d'ailleurs ce qui me chagrine le plus : me faire rappeler à l'ordre par des gens qui, sans vergogne parfois, pouvaient allégrement les contourner.
J'aurais dû peut-être prendre les devants, démissionner moi-même avant de devenir un démissionnaire "à l'insu de son plein gré". J'estime cependant que ce n'était pas à moi de partir le premier.

J'avais prévenu, ici même, ou ailleurs à plusieurs reprises. Mon seul tort, ceci dit sans me vanter, a été d'avoir raison trop tôt. Et mon regret de n'avoir pu, avec d'autres camarades, changer les choses avant que n'arrive à gauche la catastrophe que nous connaissons aujourd'hui.

Et donc la voilà ma faute : j'ai soutenu le candidat de la France Insoumise (ici) au lieu de soutenir Marco qui avait l'investiture officielle du PS aux législatives.

C'est ce choix mûrement réfléchi, à mes yeux politiquement cohérent, qui me vaut cette appellation d'origine contrôlée.
 "Démissionnaire", c'est-t-y pas beau ça ?

JMG

samedi 3 juin 2017

Législatives à Lons-le-Saunier, à gauche toute

Je le redis, je voterai et j'appelle à voter Gabriel Amard le candidat de FI dans la première circonscription du Jura, celle de Lons-le-Saunier, dans la ligne logique de mon vote au premier tour des présidentielles. J'avais considéré alors, faute et en dépit d'une unité dont la responsabilité est largement partagée, que JLuc Mélenchon était le mieux placé pour battre la droite ; battre y compris cette droite macronnienne d'autant plus dangereuse qu'elle marche et avance masquée. Elle prend les allures d'une force nouvelle soi-disant moderne et réformiste, mais en réalité ô combien rétrograde, ennemie de ceux qui en définitive créent les véritables richesses. La nomination d'un premier ministre issu de la droite partisane a fini de lever l'ambiguïté, cette nomination comme les premières mesures annoncées par ce gouvernement auront fini d'effacer tout doute à cet égard. Si l'on en croit le programme cette politique s'annonce désastreuse pour notre contrat social, sans aucune efficacité macro-économique, dans l'exacte lignée de celles conduites jusqu'alors depuis au moins trente ans.

On aurait pu se réjouir de l'unité retrouvée de la gauche dans cette circonscription autour du parti communiste, des verts et du parti socialiste ou de ce qu'il en reste.
Et il en reste trop peu.
Trop peu par le nombre des militants, mais trop peu surtout sur la question démocratique. Les instances fédérales du PS ne fonctionnent plus comme elle le devrait, faute de combattants, faute d'une pratique politique sérieuse, et tout cela accompagné d'un appauvrissement idéologique et programmatique qui d'ailleurs a favorisé localement le transfert opportuniste ou naturel d'une bonne partie des "cadres" du PS jurassien vers "en marche".

Malgré le dynamisme qu'il faut reconnaître à Marc-Henry Duvernet, ce qui reste du PS dans le Jura est donc devenue portion congrue, on ne sait plus qui est qui, qui défend quoi, sur quel programme on doit se prononcer ou pas. Des années de carence idéologique, de coup de butoir de hollandisme ou de vallsisme, ou de macronisme, ont tout cassé de la sincérité de ceux qui pouvaient l'être encore.

Et donc je n'ai pas confiance, malgré l'amitié que je peux garder pour lui, en la candidature d'un MHD qui n'est devenu un "frondeur" que bien tard,  trop tard en tout cas pour être suffisamment crédible. Il est des pratiques politiques que j'ai dénoncées, parmi celles qui visent à utiliser son parti pour  favoriser une carriérisme politique d'ailleurs bien illusoire. La moralisation de la vie politique, dont on parle tant, passe aussi dans le respect de la cohérence de ses propres idées.
Oui, je crains que mon ami Duvernet, s'il devenait député, devant un projet de loi comme la loi travail par exemple, rejoigne le camp des "réformateurs" pour quelque strapontin.

Et donc je vote pour le candidat le plus sûr à cet égard et le mieux placé à mes yeux pour défendre la cause du monde du travail contre les politiques austéritaires dictées par une Union Européenne qui continue aujourd’hui de nous perdre, et qui n'est pas l'Europe sociale et solidaire que nous voulons. J'entends surtout ne pas donner une majorité parlementaire à un gouvernement qui déclare sans ambiguïté la guerre à une république sociale seule capable de faire la richesse de notre pays, de ses habitants, et des citoyens que nous sommes.

JMG


samedi 20 mai 2017

Jura, dinosaures, accords et désaccords

Je reviens sur un accord qui a été passé dans le département du Jura pour les législatives de juin prochain. C'est un accord relativement rare dans un contexte généralisé de désunion de la gauche un peu partout en France, un accord exemplaire puisqu'il semble réconcilier les partis de gauche traditionnels : le PS, le PC, et les verts, une gauche plurielle ressuscitée qu'on croyait pourtant et à jamais disparue.

Là où le bât blesse c'est que France Insoumise dans le Jura ne s'est pas associée à cette union. Or aujourd'hui, et dans l'instant politique que nous connaissons, inédit à bien des égards, rien ne se fera à gauche sans l'appui ou l'assentiment de cette (nouvelle) force politique. Sans chercher qui est responsable ou pas de cette désunion, il aurait donc fallu (je sais c'est plus facile à dire qu'à faire) œuvrer à recomposer tous les morceaux de cette gauche éclatée pour espérer son retour, rassemblée, au Parlement.
Cet accord a quelque chose de bien artificiel. A Lons-le-Saunier dans cette première circonscription du Jura, il est en effet étrange et remarquable que le parti communiste accepte de s'allier à un parti socialiste fragilisée et blessé, pour ne pas dire moribond, déchiré qu'il a été ces dernière années par les effets d'une politique gouvernementale ayant abandonné toute référence sérieuse aux idéaux d'une gauche fidèle à ses valeurs.
Cette agonie du PS a donc commencé dès les débuts de la présidence Hollande, sans doute même avant, à la faveur de prises de position de la part de certains responsables du parti, au plan national ou comme ici localement dans le Jura, sans esprit critique ou aveuglé par un esprit de carrière, à la remorque d'un gouvernement plombé par les incroyables trahisons d'un Macron, d'un Valls ou d'un Hollande...

Illustration parmi d'autres : Eddy Lacroix, l'ex-premier secrétaire de la fédération PS du Jura, aura rejoint Macron après avoir flirté avec le Club Perspectives et Réalités (vieux club giscardien du milieu des années soixante-dix que l'on croyait pour le coup disparu). Nous avons donc appris que ce vieux truc vivotait encore dans le Jura, mais comme sont conservés des traces de dinosaures à Coisia ou à Loulle. (j'invite les amateurs de Jurassique Supérieur à se renseigner auprès du comité départemental du tourisme du Jura pour avoir de plus amples informations à ce sujet).

Ce secrétaire fédéral, après une lutte fratricide, avait dû laisser la place à l'encore plus jeune Marc Henry Duvernet, lequel en bon politicien mais en mauvais politique, après avoir semble-t-il hésiter à rejoindre Macron lui aussi, a pu louvoyer au gré du vent. Aujourd'hui candidat aux législatives au nom d'un PS en mal de démocratie, il semble avoir renouer pour la circonstance avec un discours qui lui permette d'accorder son violon avec ceux d'un parti communiste lui-même en grande difficulté dans la région comme ailleurs, ce que ce parti de militants ne mérite d'ailleurs pas.

Et donc voilà, l'unité c'est bien, c'est beau, c'est nécessaire, mais il convient de savoir pourquoi et comment elle s'est faite, et ne pas trop s'illusionner sur sa relative solidité. En réalité on a l'unité qu'on mérite. Et il faut une bonne force de caractère, collective, pour faire sans illusion table rase des désaccords passés.
Pour ma part, je reste sur mon vote du premier tour des présidentielles en le projetant sur la candidature de Gabriel Amard investie par France Insoumise.

Il reste de ce côté un espoir de victoire qui n'aurait rien à devoir au hasard. C'est un mouvement qui a su collectivement construire un projet et un programme, exigence que le PS pour l'heure a abandonné, ne serait-ce que par inanition démocratique

JMG

vendredi 12 mai 2017

et maintenant ?

Tant de choses se sont produites ces derniers jours, ces dernières heures, qu'on  ne saurait pas comment les embrasser, ces événements il faut bien l'avouer nous dépassent un peu. Un des faits marquants auront été les volées de bois verts que se sont pris les gens qui osaient dire qu'ils ne votaient pas Macron, ceux-là on les aura mis dans le même sac que Le Pen, alors que précisément c'est parmi ces gens-là qu'on trouvait les plus déterminés à combattre l'extrême-droite. Ne pas voter Macron n'équivalait pas à voter Le Pen, l'équation présentée comme une évidence était bien loin d'être juste.
On a pu retrouver là quelques relents du vote de 2005 sur le traité européen ou les gens qui votaient "non" furent montrés du doigt comme s'ils avaient opté pour le diable.

Cette mauvaise plaisanterie étant passée, le danger étant (provisoirement) écarté, il faut s'attacher aujourd'hui à bien considérer ce qui nous attend. Car Macron pourrait avoir sa majorité parlementaire pour conduire les dégâts qu'il nous a promis.
Or peu de Français connaissent son programme, peu savent pour qui et surtout pour quoi au fond ils ont voté.
Sans doute, pour la plupart, n'ont-ils pas pris la mesure de la stratégie que Macron s'apprête à mettre en oeuvre, néo-libérale à souhait, dans la continuité de celle de Sarkozy puis de Hollande. Cette startégie s'annonce dans l'air du temps, c'est celle de l'Union Européenne telle qu'elle se présente aujourd'hui, avec, en quelque lieu, des relents racistes et xénophobes comme en Hongrie, en Pologne voire au Pays-Bas, idées nauséabondes auxquelles notre pays a échappé pour l'heure mais qui précisément sont amenées ou encouragées par les excès du néo-libéralisme.

Ainsi, comme pour en donner la preuve, Macron serait sur le point de prendre comme premier ministre, de façon claire et transparente, un homme issu d'une droite assumé qui n'aura rien à voir avec les résultats d'un premier tour des présidentielles électoralement bien plus nuancé. Sa politique ne fera qu'aggraver les inégalités lesquelles demeurent le véritable moteur du déclin de notre pays.

Il s'agit d'abord pour Macron de réparer un affront lorsqu'il était encore dans le gouvernement Hollande : la loi travail n'était pas tout à fait celle qu'il avait envisagée. Il va donc la reprendre pour l'aggraver dans le sens d'une plus grande flexibilisation du droit du travail. On sait que ces mesures sont commandées en sous-main par la commission européenne. Il s'agit à terme, dans le contexte d'une zone euro à préserver au nom de l'ordo-libéralisme allemand, d'aligner la France sur une exigence de compétitivité lui permettant de conquérir ou de pas perdre des marchés face à des pays qui ont déjà des salaires plus bas et un droit du travail réduit à la plus simple expression.

Le programme de Macron contient le rétablissement des "exonérations sociales sur les heures supplémentaires" ce qui est de nature à fragiliser la sécurité sociale qui n'avait pas besoin de ça.
L'essentiel de sa loi travail à lui : les salaires comme les conditions de travail pourront être définis au sein de l'entreprise et non par des accords de branche ou de par la loi. Malheur aux salariés de certaines petites ou moyennes entreprises, bien souvent sous-traitantes, dans lesquelles les syndicats sont faibles voire inexistants.
La philosophie Macron réside dans cette volonté de faire pression sur les salaires dans le but, inaccessible et illusoire par ce moyen-là, de rétablir une compétitivité perdue par rapport à l'Allemagne de Merkel.

Idem pour la dépense publique qu'il faudra, selon le credo néo-libéral dont on nous rebat les oreilles, diminuer à tout prix. Les victimes sont toutes désignées, la fonction publique dont on veut continuer de supprimer les postes, à hauteur de 120 000, différence de degré et non de nature avec le projet de ce cher François Fillon.
Les services publics, victime de cette idéologie, seront donc atteints gravement avec des conséquences désastreuses en terme de rélégation économique et sociale.
 Que dire aussi des chômeurs dont le programme de Macron prévoit une baisse des indemnisations, ou carrément leur suppression en cas de refus de plus de "deux emplois décents".
Ces mesures de régression sociale sont portées par un vent mauvais qui nous vient d'outre-manche ou d'outre-Atlantique.
Il est d'autres aspects de ce programme sur lequel il faudra bien s'attarder par nécessité d'une résistance qui reste toujours à organiser, dans l'unité si possible...
Les Français pour avoir massivement rejeté l'hypothèse Le Pen, n'en seront pas pour autant remerciés. Au contraire l'équipe Macron pourra se prévaloir de l'excellent score de son chef pour appliquer un programme présidentiel qui ne fera qu'aggraver la "crise" avec son lot de victimes habituelles, les plus démunis mais aussi les classes moyennes, ou les retraités qui seront particulièrement touchés via l'augmentation du taux de la CSG (Contribution Sociale Généralisé).

Il est d'usage républicain de souhaiter bonne chance au nouveau président, de "lui laisser sa chance". Macron est "sympathique" n'en doutons pas, c'est là une de ses forces, il pourra même, sait-on jamais dans les eaux troubles de la politique politicienne, mener sa barque avec une réussite qui pourra en dérouter certains.

Aux citoyens exigeants que nous sommes d'aller chercher, au-delà de la séduction facile, les raisons d'une lucidité plus grande, préalable à une cruciale et indispensable résistance.

JMG




mercredi 10 mai 2017

pour rire "en marche" ou en courant

Devant la naissance de tous ces mouvements, j'ai décidé de créer le mien qui s'appellera "en courant"

Les réformes ainsi seraient plus rapidement mises en place ( "en marche" à côté ce sera vraiment nul question vitesse) et en même temps ce nouveau truc pourrait servir à tous ceux qui n'ont pu trouver refuge dans les autres au terme d'une carrière politique plus ou moins bien aboutie (Manu, si tu m'entends)

La nature des réformes ne sont pas encore connues exactement (elles seront malgré tout dans l'air du temps, du genre pas trop pour les pauvres) mais c'est pas grave car, quelles qu'elles soient, elles ne sont jamais bien regardées par le grand public qui a certainement d'autres chats à fouetter que de s'emmerder à lire un programme qui pourra à peine être appliqué et ce pour des raisons diverses et absolument indépendante de ma volonté

J'aimerais avoir des avis pour savoir si ça vaut le coup mon truc
mais il vous est possible dès maintenant de déposer votre dossier de candidature au cas où vous voudriez vous présenter aux législatives au nom de ce nouveau courant "d'en courant"

vous voudrez bien mettre votre photo
je vous dis tout de suite, je ne vous prend pas en traître, je ferai très attention à la forme, à l'esthétique, à la communication, à toutes ces choses dont les imbéciles ou les naïfs en politique n'attribuent que très peu d'importance

jmg

mercredi 3 mai 2017

Le Pen, là où ça fait mal

Le risque est grand qu'on ait Le Pen à l'issue du deuxième tour, le risque est grand qu'on ait Macron. La question, ne serait-ce que pour la suite, est de savoir pourquoi on en est arrivé là. Pour l'heure cette question demeure tabou, comme il est impossible de ne pas dire qu'on doit voter Macron.
Et donc est morte toute possibilité de pensée politique. On espère juste que ce soit provisoire.

C'est pourquoi pour ma part je garderai le secret de mon vote, secret que pour une fois je revendique, je le planquerai dans l'isoloir lequel ainsi retrouvera sa raison d'être, merci aux Républicains, les vrais, qui l'ont inventé. Il est un barrage, le seul qui semble nous rester, au macron-lepénisme d'aujourd'hui.

On espère que nous sortirons vite de cette situation ubuesque, dangereuse pour la démocratie, on souhaite que chacun à sa manière aura résisté à cette propagande finement ou grossièrement diffusée par des media détenues en France rappelons-le par une dizaine de milliardaires, comme Bolloré, Niel, Bouygues, Dassault, Bergé, Pinault, Drahi, Pigasse et Lagardère.

Il y a donc un loup (ou une louve) quelque part. Il faudrait obligatoirement se prononcer pour Macron, avec optimisme nous dit-on, comme si l'optimisme pouvait se commander.
C'est ballot, mais qu'on le veuille ou non, voter Macron c'est soutenir le CETA,  voter aussi pour une loi travail encore plus nocive encore que celle qui vient de nous être imposée par Valls-El Khomry...Le jeune homme Macron encore à ministre à Bercy aurait été vexé que sa loi initiale n'ait pas été reprise dans sa violente intégralité.
Il veut donc, aussitôt élu, en remettre une couche, sa couche à lui. Grand bien lui fasse le bougre, mais à nos dépens. Il faudrait donc se prononcer entre Macron et Macron, un peu limité comme choix démocratique, on en conviendra. Puisque l'heure est à l'imprécision des concepts ou des termes, on pourrait même parler de fascisme mais d'un fascisme rampant.

Et donc pourquoi cette situation ? Surtout à l'issue d'un premier tour où les candidats de gauche ont finalement perdu même si c'est brillamment comme JL Mélenchon. On peut remonter très loin, mais il nous suffira seulement de faire le bilan d'un quinquennat pour lequel nous avons apporté nos suffrages en 2012. Le président élu représentait alors la gauche, du moins l'avons nous cru. A la place nous avons eu la victoire de la finance dans un cadre monétaire européiste qui malgré les promesses françois-hollandaises n'a jamais été remis en cause.
Pour faire bonne figure aux yeux d'une Merkel intransigeante aucun traité européen n'aura fait l'objet d'un ré-examen salutaire.
Hollande, Macron, Valls ont été plus loin encore que les exigences bruxelloises puisqu'en plus de la règle d'or budgétaire, ils nous ont offert le pacte de responsabilité et le CICE avec ces 40 milliards d'argent public jeté par les fenêtres, gabegie accompagnée de toutes les souffrances sociales visibles ou invisibles.

Là où ça fait mal c'est que Marine Le Pen s'est contentée fort opportunément de reprendre cet argumentaire, et de s'adresser sans en avoir l'air aux masses populaires, c'est pourquoi elle s'est banalisée et a pu s'implanter dans le cœur des plus faibles ceux-là même que la gauche dite gouvernementale a abandonnés depuis longtemps déjà, depuis trente ans au moins.
Macron est le bébé cadum de cette démission politique et de cette absence de pensée.

C'est pourquoi, en attendant les législatives de juin pour lesquelles on se doit malgré tout de nourrir quelque espoir, vous me permettrez dimanche de m'isoler un peu.

JMG





mercredi 26 avril 2017

Prise de tête dans le rideau de l'isoloir

Je vais faire mon psy, une fois n’est pas coutume, je vais lâcher prise comme ils disent les psys tendance bouddhiste, je vais vous dire pour vous apaiser que votre vote, quel qu’il soit, à moins que vous soyez un Macron de la première heure (il n’y a donc pas longtemps) ou une Marine butée, votre vote sera nul. Il ne servira à rien, il ne fera barrage ni à Macron ni à Le Pen, et donc détendez-vous.

Il n’est plus le temps où on pouvait voter Chirac pour faire la nique au père de la ci-devant, c’est fini ça. En 2002, j’étais dans les manifs contre le père de la ci-devant, j’ai pu mesurer le nombre, la détermination, la sincérité, des gens qui se sont persuadés qu’il fallait voter Chirac pour, selon l’expression mille fois répétée, « faire barrage à l’extrême-droite ». Bon d’accord on n’a pas eu Le Pen, mais on s’est payé Raffarin, ce n’était pas (beaucoup) mieux. On a eu la réforme des retraites quelques semaines après, avec en prime la trahison du syndicat dit réformiste le plus en vue de la droite et des libéraux, la CFDT. En gros on a eu le beurre et l’argent du beurre.

Le Pen a dû faire à l’époque au second tour moins de vingt pour cent. On avait gagné ! Aujourd’hui on voudrait, « pour faire barrage à Le Pen », nous faire voter Macron. On nous prendrait pour des cons que ça m’étonnerait pas, en plus ça rime, comme si c’était fait exprès. Comme si il ne suffisait pas de ne pas voter Le Pen pour lui faire barrage. Pour faire barrage à Le Pen, réellement, il aurait fallu y penser avant. Maintenant c’est un peu tard.

Par exemple il aurait ne pas faire voter la loi Macron. Idem pour la loi El Khomry. Je ne vois pas pourquoi il faudrait faire barrage à Le Pen tout en disculpant Valls, El Khomry, Macron qui se seront révélés comme de véritables fossoyeurs de l’espoir même de la rénovation sociale. Faire barrage à Le Pen présupposerait d’abord de ne pas faire barrage à la gauche. Or c’est ce qu’ont fait les gouvernements Hollande qui se sont succédé, et tous ceux qui sans vergogne ont trahi Hamon, le pauvre Hamon qui a trouvé plus frondeur que lui, lui qui en fait n’a jamais été un frondeur. Il n’a fait que critiquer Valls, et en plus sur le tard, ce n’est pas fronder ça, c’était seulement faire  preuve de bon sens : lorsque on est de gauche on évite de faire trop de lois que la droite n’aurait jamais osé faire.

On est bien d’accord il existe un risque Le Pen, cette présidentielle est bien celle de tous les impossibles. Tout peut arriver même le pire. Mais le pire n’est-il pas déjà là, en embuscade ? Qui aurait dit qu’on aurait un tel embarras de non-choix ? Qui aurait pensé que l’offre politique fût à ce point pauvre et fermée ?

Car existe aussi le risque Macron. Lui qui fait venir à lui tous les opportunistes dont certains ont montré déjà de quoi ils étaient (in)capables, lui qui est sur le point de s’en prendre de plus belle à l’Etat Social avec une violence que nous soupçonnons mal et dont il a pourtant donné un aperçu pendant les quelques mois qu’il est resté au gouvernement Valls-Hollande. Ces derniers d’ailleurs, incarnation de la deuxième droite, ne sont-ils pas, eux qui jouent aujourd’hui les vierges effarouchées, co-responsables de l’avènement inquiétant de l’extrême-droite ?

Et donc je ne dirai rien de ce que j’ai décidé, déjà pour la bonne raison que je n’ai pas encore décidé. Compte tenu de l’histoire récente j’estime avoir le droit de considérer que le mai de 2002 n’a rien à voir avec le mai de cette année. Un peu comme Méluche, je n'ai pas le cœur à me prononcer. Réflexion.
Je sais, c’est décevant.

JMG



mercredi 12 avril 2017

je vote Mélenchon

A quelques jours du premier tour, même si la décision est particulièrement difficile à prendre, il faut se construire une raison, et bien plus une détermination en tenant compte des circonstances qui sont offerts à nos choix. Et dire le sien. Voter est un engagement d'autant plus grand qu'il est rendu public.

JL Mélenchon, aujourd'hui me paraît être le seul à gauche susceptible de l'emporter. Ce n'est pas tant les derniers sondages qui me font dire cela, ni même la dynamique qui semble le porter depuis quelques jours, mais bien plutôt la force des idées qui paraissent avoir un effet dans la population française, effet secrètement que tout le monde attendait.
La France est une terre de gauche, il convient seulement de le lui rappeler de temps en temps, chose que ni Hollande, ni Valls (au fait où est-il passé ?), et encore moins Macron n'ont voulu faire. Ils ont fait le contraire contre toute morale politique et pour les échecs qui ont suivi sur les plans économiques et sociaux.

Ces idées ce sont celles d'un PS de l'origine, n'en déplaisent à quelques thuriféraires de Mélenchon oublieux ou bien naïfs qui croient avoir inventé l'eau chaude, ce sont en tout cas celles que pour ma part je défends depuis toujours. Mais ces idées, tout comme leur propagation renouvelée, sont aussi le fruit de débats sérieux ayant eu cours au sein de "la France insoumise" avec un sort singulier et bénéfique à la question écologique. En tout cas le projet de Mélenchon n'est pas n'importe quoi, il parait savamment construit, avec une cohérence interne que l'on peut saluer, produit d'un travail collectif, démocratique.

Hamon n'a pas démérité, mais il faut se rendre à l'évidence, il lui est impossible désormais de rassembler, je ne dis pas que Mélenchon lui pourra le faire à coup sûr avec à la clé une victoire inespérée mais il semble être sur une meilleure voie que le vainqueur des primaires socialistes sur lesquelles Valls et d'autres, dont beaucoup rejoignent Macron, auront craché sans vergogne, contre leur propre camp, comme un point d'orgue à toutes les trahisons d'ordre idéologique et programmatique dont ils se sont montré capables et coupables surtout.

Ceci bien sûr est fragile, il se peut dans quelques heures, dans quelques jours, que cette dynamique, agressée par des attaques de tous bords, de droite, ou de "gauche" comme celle venue d'un François Hollande sentant venir le danger d'une remise en cause de son néo-libéralisme, se retourne à nouveau et casse un élan que l'on pût croire décisif.

Mais je ne crois pas. En cette dernière ligne droite, il s'agit d'utiliser les accélérateurs qui nous sont offerts. Cela me parait d'autant plus nécessaire qu'on peut se sentir réticent sur un revenu universel aventureux et encore trop mal défini. Je me sens plus proche de Mélenchon que de Hamon sur la question européenne, plus proche encore de Mélenchon sur la politique au Moyen-Orient. Benoît Hamon à cet égard me paraît trop suiviste par rapport aux Etats-Unis dans le sillage d'un Hollande aveuglé par une pensée dominante guerrière.

Voilà.

JMG

dimanche 26 mars 2017

Dans l'intérêt des usagers

Un préavis de grève a été déposé par la CGT du Conseil Départemental du Jura le mardi 4 avril pour protester contre la façon dont se passe le transfert de compétence des transports du département du Jura à la région Bourgogne-Franche-Comté. 
Encore une fois le personnel et les usagers sont les victimes de cette loi Notr(e) qui s'est faite sans aucune concertation avec les citoyens ou les usagers, singulièrement ici dans le domaine des transports publics. Il s'agit d'une réforme purement idéologique, politicienne mais qui peut avoir des conséquences désastreuses sur l'ensemble des services publics locaux et notamment sur le service public des transports interurbains, scolaires ou réguliers. 
Dans l'immédiat la CGT, avec l'ensemble du personnel du service des transports du Département, demande que le déménagement des locaux prévu par le Conseil Départemental ne se fasse pas en tout état de cause avant le 1er Décembre prochain afin de ne pas contrarier gravement le bon déroulement de la rentrée scolaire en matière d'organisation des transports et d'accueil des usagers.
Je donne ici le contenu de la lettre que nous avons adressée vendredi 24 mars à Clément Pernot Président du Conseil Départemental avec copie à la Présidente de Région.

JMG

Monsieur le Président,

La réforme territoriale, contre laquelle depuis de longues semaines notre organisation syndicale se bat, a des conséquences désastreuses sur l’organisation des services comme sur les conditions de travail des agents des collectivités territoriales.

C’est le cas pour la Direction des Transports du Département qui subit un bouleversement et une déstabilisation difficilement acceptables.
Il nous semble que ni la Région BFC ni le Département du Jura ne mesurent véritablement les conséquences de ce changement.

Le personnel, s’il ne remet pas en cause le principe, est particulièrement inquiet de la perspective d’un déménagement qui, d’après nos informations, devrait se faire dans le courant du mois d’avril. C’est sans compter en effet l’exigence absolue d’une bonne marche du service pour la réussite de la prochaine rentrée scolaire.
C’est pourquoi nous demandons que ce déménagement, s’il devait avoir lieu, se fasse après le 1er décembre pour tenir compte des contraintes techniques (informatique, accueil du public, information…) et pour s’assurer du bon déroulement de la préparation de la rentrée scolaire, et ainsi permettre le transport à tous les élèves du Jura, dans des conditions satisfaisantes, dès le premier jour de classe.

Par ailleurs nous émettons de sérieuses réserves quant aux futurs locaux proposés pour la Direction des Transports. Le lieu actuel avenue Rouget de Lisle se trouve à proximité de la Gare, ce qui constitue un avantage pratique très appréciable pour tous les usagers scolaires et commerciaux des transports Jurago.
En conséquence, nous demandons à ce sujet qu’il y ait une véritable concertation entre les deux collectivités en tenant compte du point de vue des agents mais aussi des usagers.

Nous tenons aussi à défendre le principe de l’aide aux familles en matière de transport scolaire. Nous revendiquons que cette aide reste au moins au niveau où elle se trouve aujourd’hui dans le contexte social tendu que nous connaissons.

Nous avons enfin quelques inquiétudes sur le devenir professionnel de certains agents et sur leurs conditions de travail à venir dans l’une ou l’autre des deux collectivités.

Pour toutes ces raisons, notre syndicat dépose un préavis de grève pour le mardi 4 avril 2017. Ce préavis est particulièrement destiné à la Direction des Transports où nous appelons à des débrayages. Mais il couvre également l’ensemble des services du Département  pour permettre aux collègues, qui le désirent, de manifester leur solidarité.

Une copie du présent courrier sera également transmise à Mme la Présidente  de Région tout aussi concernée par la question. Le personnel ne saurait être l’enjeu, ou la victime, d’un manque de concertation, voire d’une mésentente, entre les deux collectivités notamment sur les questions pratiques découlant des transferts de compétence.

Nous sommes disposés à vous rencontrer pour discuter des points abordés.



                                   Nous vous prions d’agréer Monsieur le Président l’expression de nos sentiments distingués.


                                                                             Pour la CGT

                                                                              le secrétaire
                                                                           

                     

                       

                                                                    

 


         

samedi 18 mars 2017

Permis de prendre parti ?

Permis de douter c'est sûr, malgré que le doute par nature est un obstacle à l'efficacité de l'action.
Mais d'action il n'y a guère aujourd'hui, en tout cas de bien viable, nous sommes en effet à gauche dans une situation de paralysie inédite. On l'aura remarqué au passage, malgré l'air du temps, et pour cause, je fais encore la différence entre la gauche et la droite. Ne serait-ce que parce que le confusionnisme idéologique nuit à la démocratie.

Mettons-nous à la place des citoyens normaux...que nous sommes. Dans nos malchances, il y avait une chance pour la gauche : les ennuis judiciaire ou moraux de Fillon alliés à une triangulaire au sommet incarnée par Le Pen, Macron, Fillon. Cette situation pour le moins originale aurait pu nous faire sortir de l'impasse politique dans laquelle nous sommes engagés aujourd'hui.

 Ces trois-là, Le Pen, Macron, Fillon, "en tête des sondages", demeurent donc en concurrence et dispersent leurs voix au profit éventuel d'une gauche arithmétiquement capable de passer le cap du premier tour avec même une chance d'arriver en tête du deuxième, comme arrivée au paradis. Hélas il s'agit d'une gauche déjà défaite, dans le cadre contraint d'une cinquième république moribonde, gauche schizophrène écartelée entre  Hamon d'un côté et Mélenchon de l'autre.

Ils sont tous deux à peu près à égalité même si Hamon est légèrement en tête, mais pas suffisamment pour lui donner une légitimité capable de faire plier une "France Insoumise", d'autant plus que cette légitimité peut être invoquée de ce côté-ci en faisant valoir un programme cohérent, incisif, complet car enrichi par des semaines de réflexion politique collective, et surtout indemne d'une participation gouvernementale encore brûlante.

Quoi qu'il en soit, chacun des deux camps se bouchent les yeux et les oreilles forts de leurs engagements ou de leurs enragés respectifs. Nous sommes donc bientôt à un point où il faudra choisir tout en sachant que ce choix, quel qu'il soit, sera celui de la défaite annoncée. En fait, au point où nous en sommes, il nous faudra choisir entre faire battre la gauche ou faire battre la gauche. Joli programme !
Il est à craindre de surcroît que chacun des deux candidats perdront en crédibilité au profit d'un vote prétendument "utile". Nous voilà bien !

Et pendant ce temps, Valls, comme Iznogoud l'aurait fait pour nous divertir, crachant sur les primaires qu'il avait pourtant promis de respecter croix de bois croix de fer, ne perdant rien de ses capacités de nuisance, traître et déloyal jusqu'au bout des ongles, débordé par ses propres ambitions et nourri du carriérisme et de l'opportunisme de ces amis pour qui la politique n'a plus grand chose à voir avec l'intérêt général, jouant le coup d'après en lorgnant déjà sur la présidentielle de 2022 comme si c'était là l'essentiel, Valls prépare et construit son maintien en se ralliant, même du bout des lèvres, à un Macron gêné comme on peut l'être de l'appui d'un ami embarrassant,  Macron qui n'en demandait pas tant.

On s'étonnera après de la montée irrésistible et massive de l'abstention ! N'est-elle pas le produit de  cette situation ubuesque dont  nous sommes victimes, mais aussi responsables pour n'avoir pas assez dénoncer la division et surtout pas assez préparé une unité qui aurait demandé, bien en amont, un travail de fond.
Mais travail rendu difficile voire impossible du fait des reniements et trahisons des gouvernements Hollande, casseroles ou cocottes-minutes que nous traînerons longtemps.
Il ne nous resterait que quelques petites semaines pour imposer la sagesse d'une unité cruciale.

On y croit ?

JMG