samedi 3 décembre 2016

Le Roi est mort, vive le Roi !

Il a renoncé, et alors ? N'était-ce pas le plus sage dans sa situation de président "normal", qui a loupé à peu près tout de son mandat, ce mandat que ceux qui avaient voté pour lui en 2012, pétris d'espérance ou de candeur, étaient en droit d'attendre en mieux ?

Qu'on se le dise, Hollande a renoncé à se représenter parce qu'il n'avait aucune chance, il n'est pas question de courage ici, il se serait pris une déculottée qu'il aurait eu du mal à assumer sur le plan politique, comme sur le plan affectif : il est certain, ceci étant, que la décision a dû être difficile, d'où l'émotion qui l'étreignait et que l'on prendrait pour de la vertu.

Au-delà des larmes de crocodile, il faut voir le bilan de ce président qui, disait-il, et on l'a cru, allait conduire  une politique de gauche, en défendant le monde du travail, en terrassant la finance, en renégociant le traité budgétaire européen, en tenant bon devant l'ordo-libéralisme de Merkel.
Mais rien de tout cela ne s'est produit, tout s'est dégonflé...Trop nombreux au PS ont été ceux qui n'ont pas moufté, qui, lâchement, ou par ignorance, lui ont donné leur blanc-seing, et donc renoncé à faire leur devoir, leur devoir de militant, celui de faire de la politique.
 A la place ces mêmes se sont livrés à de l'idolâtrie, aveuglés par une  naïveté coupable, par un légitimisme béat. On les voit encore ces pleureuses au lendemain de la "démission" de leur mentor, accusant les autres, des frondeurs, des syndicalistes, que sais-je encore, de l'avoir fait toucher terre, alors qu'ils en sont les principaux responsables pour n'avoir permis aucun débat.

On pouvait espérer que  Hollande sur la question sociale respecte sa parole, qu'il convoque une grande conférence sociale où l'on aurait parlé salaires, temps de travail, licenciements boursiers...
C'est tout le contraire qu'il a fait, avec la loi de son ministre Macron, son protégé et bientôt traître, et surtout la loi travail qui a jeté des millions de salariés dans la rue, pour un des conflits sociaux les plus long de ces trente dernières années. Avec en prime, même s'il n'en est pas directement responsable, une criminalisation de l'action syndicale, aidé en cela par un premier ministre n'hésitant pas à alimenter l'amalgame entre casseurs et syndicalistes, la CGT plus particulièrement en point de mire. Trop c'est trop !
Sur un plan politique, on voit aujourd'hui le résultat : le retour d'une droite conservatrice qui s'est sentie des ailes, le réveil d'une droite fillonesque, aussi archaïque que revancharde, égoïste bien que catholique, prête à revenir sur tous les acquis sociaux issus du conseil national de la résistance.
Valls est donc en passe de prendre le relais d'une candidature qu'il a lui-même , d'une manière assez honteuse, déjouée ou, pour le moins, découragée.
Certains sont prêts à soutenir Valls comme si il était le nouveau monarque. Comment peut-on croire qu'il mènera une autre politique ? A moins qu'elle ne fût pire, ce ne serait pas étonnant. Le roi est mort, mais un même revient.
Nous sommes en pleine monarchie républicaine et tout l'enjeu aujourd'hui est d'en sortir sans trop de casse ! La VIéme et vite, comme le préconisent Filoche, Montebourg, Mélenchon, et d'autres !

Et pour cela qu'ils s'entendent donc, qu'ils s'unissent à la fin. La gauche, contrairement à ce que prétend Valls, ne peut pas mourir.

JMG