jeudi 31 décembre 2015

Montesquieu pas si nul

"Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires".* Il y a donc aussi des lois nuisibles. François Hollande, que des paparazzi surprirent, un été 2006, à parcourir "l'Histoire pour les nuls", gagnerait de relire Montesquieu, ou pour le moins d'en retenir l'essentiel.

Ainsi notre Président, sous les applaudissements du Front National, veut-il "constitutionnaliser", c'est à dire incorporer dans la Constitution, des dispositions, comme celle de la déchéance nationale dont on parle tant ces temps-ci, qui n'ont rien n'a y faire et qui surtout sont, par nature, anti-républicaines, contraires dans le fond à la déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Faire une distinction, qui plus est constitutionnelle, entre nationaux et bi-nationaux c'est écarter tout un ensemble de citoyens particulièrement nombreux pour un pays qui dans l'Histoire, pour le meilleur ou souvent pour le pire, a construit son image, sa fortune, sa renommée bien sûr, et son universalité, au delà de ses propres frontières.

Le pire dans l'histoire, ce n'est pas que l'Esprit des lois ne soit pas le livre de chevet de Hollande, mais que ce dernier, à l'instar de Sarkozy qui en fit ses chevaux de bataille politicienne, entende faire des lois de simples moyens de propagande. Hollande, mais aussi Valls, cheville ouvrière ces temps-ci de l’instrumentalisation juridique, y parviennent puisque plus de 90% des Français se montreraient favorables à la déchéance de nationalité pour les bi-nationaux.

Voilà donc, tout ça pour ça : faire du sarkozisme, se fonder sur la folie et la paresse sondagières pour tenter de regagner l'estime de l'opinion, dans la perspective d'échéances électorales qui pourraient en effet se trouver compromises par un bilan économique et social catastrophique (inspiré et alimenté par un corpus idéologique d'un autre temps, d'un autre camp, et dont on constate le peu d'efficacité à combattre le chômage).

La Constitution, plus encore qu'une simple loi, est le texte sacré s'il en est de la démocratie, on ne doit pas s'en amuser. Il faudrait la réformer bien sûr, mais pour d'autres raisons, pour acter l’avènement d'une Sixième République qui ne soit pas la caution d'un coup d'Etat permanent dont nous voyons, au travers de l'Etat d'urgence, les effets antidémocratiques, comme si c'était bien le terrorisme, tout compte fait, qui avait gagné la partie.

Il faut que l'exécutif retrouve rapidement ses esprits, dont celui des lois, et par là-même sa base politique qu'il lâche pour des raisons purement politiciennes sans considérer l'intérêt général.
On ne construit pas un projet politique sur la manipulation d'une opinion fragilisée par la confusion idéologique mâtinée de misère sociale.

JMG

*L'Esprit des Lois (Montesquieu, 1748)

samedi 26 décembre 2015

Virer les arrivistes, mais y'a du boulot

Oui, il faut virer les arrivistes, il faut les empêcher de nuire, c'est d'autant plus nécessaire qu'une fois arrivés les arrivistes oublient bien vite de d'honorer les idées ou les promesses qui les ont fait arriver si vite.
Il faut en politique renouer avec l'éthique. Voeux pieux bien sûr mais bon...c'est le temps d'en formuler. Ce n'est pas que l'éthique ou la morale fassent toujours défaut, bien au contraire dans la plupart des cas, fort heureusement, mais force est de constater que beaucoup d'élus ou de responsables politiques, et parmi eux les plus visibles, jettent avec aussi peu de gêne, toutes les promesses et les idées qui les auront fait arriver là où ils sont, c'est-à-dire en situation d'exercer le pouvoir, notamment dans un régime républicain, le cinquième du nom, qui ressemble à s'y méprendre à un régime monarchique.

Ainsi Hollande et Valls qui nous auront trompé à tel point que toutes les valeurs et tous les repères politiques désormais sont effacés, au point que nul ni personne ne s'y reconnaît plus. Au point que nombre d'adhérents au parti socialiste, pour ceux en tout cas qui n'en sont pas encore partis, en ont honte. Honte de ce qui a pu être fait (ou pas) jusqu'à présent en leur nom.

L'affaire de la déchéance de la nationalité révèle la duplicité de ce pouvoir, mais le plus marrant c'est que celle-ci s'exerce dans une certaine transparence. Tout le monde sait en effet, sauf les imbéciles, que cette mesure ne servira à rien, ce n'est pas comme cela qu'on va empêcher le kamikaze moyen de se faire sauter. Cela n'empêche pas notre gouvernement d'agiter le chiffon rose, il sait qu'une grande majorité de Français, à qui on a posé la question par voie de sondage, est d'accord pour accorder aux islamo-suicidaires l'ultime et posthume déshonneur de n'être plus français.

On se demande d'ailleurs si la mesure qu'entend prendre le gouvernement, annoncée par Hollande devant le congrès à Versailles, puis abandonnée, puis reprise à nouveau entre deux parts de bûche au chocolat, ne serait pas plutôt le fruit de la simple incompétence. C'est peut-être tout le problème des arrivistes qui, à force de s'exténuer à des stratégie d'accaparement du pouvoir, oublient carrément d'être sensés et efficaces.

L'état d'urgence me fait encore moins rire. Donner à la police ou à l'administration tous les droits sans passer par le pouvoir judiciaire est autrement dangereux, cela pourrait donner aux apprentis autocrates, que l'on voit poindre à droite et à gauche, des idées auxquelles ils n'auraient peut-être pas pensé eux-mêmes.

Il est d'autres moyens, bien plus efficaces, de combattre le terrorisme, à commencer par se demander d'où il vient. C'est la condition première de toute bonne politique, y compris lorsqu'il s'agit comme ici de combattre la barbarie.

En tout cas ce n'est pas en niant l'Etat de droit qu'on arrivera à s'en débarrasser.

JMG






dimanche 13 décembre 2015

Et demain qu'est-ce qu'on fait ?

On doit se réjouir de la non-victoire du Front National pour ces élections régionales après un premier tour particulièrement inquiétant. Mais non-victoire en effet, car ce n'est pas encore une défaite, loin de là, l'extrême-droite dans le proche avenir peut revenir de plus belle, en raflant les présidentielles de 2017.
Lundi, qu'est-ce qu'on fait ? 
On continue les politiques stupides d'austérité et de recul social ? On poursuit et on affirme, en le constitutionnalisant, un Etat d'urgence sans efficacité réelle contre le terrorisme, mais qui tue les libertés publiques à tel point que le FN même pourrait en pâlir de jalousie ? On s'acharne encore à faire reculer les droits des salariés en réformant le code du travail sous le prétexte imbécile qu'il serait trop lourd et incompréhensible ? 
On persiste à faire les yeux doux au monde de la finance sans l'ambition et le courage de l'affronter et lui enlever la capacité de nuire à la démocratie, tout comme aux progrès social et économique ? On continue à ne pas réaliser, malgré les promesses, une réforme fiscale qui remette à l'honneur la progressivité de l'impôt ? On se refuse à envisager, avec l'entêtement que l'on connait, une augmentation des salaires susceptible de relancer la consommation ? On continue à aggraver le chômage, et la précarité de l'emploi des jeunes en autorisant trois CDD consécutifs en 18 mois ? 
On continue à remettre en cause, en multipliant les exonérations,  les bases de la sécurité sociale ?

On en passe, et des meilleures, qui visent à détruire l'Etat Social héritier du Conseil National de la Résistance.

Cela suffit, le gouvernement doit changer de politique et être fidèle désormais à ce pour quoi il a été élu. 
Il reste très peu de temps pour que l'extrême-droite ne prenne définitivement le pouvoir. Il reste en même temps très peu de crédibilité au gouvernement aujourd'hui.
Pourtant rien n'est perdu. Le sursaut, si étroit soit-il, du 13 décembre le démontre. Il faudra pour cela que l'exécutif, et ceux qui le soutiennent aveuglément en ayant abandonné tout sens critique, veuillent bien renouer avec la base politique qui les a portés au pouvoir.

JMG


lundi 7 décembre 2015

Mensonges et confusion

On ne ment pas au peuple, enfin on ne devrait pas. L'Elysée, qui n'en perd pas une, a paraît-il demandé à Cambadélis, le premier secrétaire du PS, d'exhorter les listes PS placées en troisième position de se retirer de la compétition pour permettre à la droite dite républicaine d'avoir quelque chance de battre, à elle seule, le Front National. Ce serait le cas en Alsace (mais on nous dit que le socialiste là-bas refuserait la combine), en Paca, en Nord Picardie...

Voilà une posture bien étrange qui pourrait ne pas être efficace, risquée même. Voter à droite, les électeurs de la gauche l'on déjà fait, au moins une fois, avec le résultat que l'on sait en 2002 à la présidentielle. On a vu un Chirac triomphant, grâce aux voix de la gauche, faire une politique résolument conservatrice et réactionnaire : Raffarin son premier ministre allait faire quelques mois plus tard une contre-réforme des retraites qui devait historiquement porter un coup très dur à la résistance sociale. La droite butée, pour qui on aura voté (on, dit-on, est un con), cette droite donc aura eu raison en 2003 de millions de manifestants battant le pavé durant plusieurs semaines. Et aura du même coup, comme une réplique, donné de mauvaises idées à cette gauche de gouvernement dont a vu encore tout récemment qu'elle se foutait du mouvement social comme de l'an quarante...

On a du mal à le comprendre mais la porosité entre ces droites existe bien, les combinaisons électorales n'en sont que l'écume. Bien sûr il en est une un peu plus "républicaine" que l'autre, mais les deux participent activement au glissement à droite et à l'extrême d'une société déboussolée par la confusion idéologique entretenue par la classe politique et le monde médiatique.

Cette confusion, il faut le savoir, provient en partie d'un pouvoir  qui a ignoré, sans vouloir en mesurer les conséquences, les valeurs et les projets qu'ils étaient censés défendre et porter.

Au lieu des renoncements auxquels nous avons assisté au cours des deux ou trois années écoulées, il eût fallu que la "gauche" au pouvoir s'empare d'un programme qui emporte l'adhésion et l'enthousiasme. Au lieu de cela elle a plutôt incarné le fait sécuritaire sans la sécurité, l'Europe néo-libérale, l'atlantisme, la répression sociale, la défense des entreprises et de son capital financier au lieu du monde du travail, autant de signaux qui l'ont fait passer aux yeux de son électorat traditionnel, les salariés, ouvriers, employés, cadres intellectuels, comme vecteur et accompagnateur des régressions sociale et économique. Et tout cela avec les résultats catastrophiques que l'on connaît, en terme de chômage notamment.

Il n'est pas trop tard, pas tout à fait, il est encore temps de redonner espoir en bâtissant dès à présent et en dépit de ce qui été fait jusque-là, des programmes politiques qui remettent la question sociale au cœur du débat politique.

Pour cela, il est vrai, il faudra bien, mais ça va pas être de la tarte, se passer de Macron, Valls et quelques autres qui nous font perdre espoir comme il nous font perdre tout court.

JMG

samedi 21 novembre 2015

Paris, guerre et paix

Je me souviens de ce séjour en mars 2003 en Grande-Bretagne, c'était à quelques jours de l'intervention britannique et américaine en Irak, la veille je crois même, tous les tabloïds titraient sur cet événement annoncé comme si sa survenance enfin allait libérer d'un coup des tensions contenues durant des semaines. Quelque chose d'étrange, le pays cessait de respirer avant ce grand saut dont nul ne savait où il allait mener. Mais l'excitation était à son comble, celle surtout des va-t-en guerre, ceux-là mêmes qui avaient gagner semble-t-il la partie, mais, comme l'histoire l'aura révélé quelque années plus tard, sûrement pas la guerre.
Dans le nord de l'Angleterre, à Durham notamment, nous tombions sur des manifestations pacifiques et le fait d'être français nous ouvraient quelques portes, sinon quelques sourires approbateurs, chez ceux qui se mobilisaient, de plus belle et dans l'urgence, contre la guerre. Avec nous ces Britanniques avaient ce mot : "peaceful", avec une nuance d'admiration, "peaceful" ce dont précisément leur gouvernement à l'époque ne voulait pas. Je me sentais fier d'être français non pas pour des batailles hypothétiques victorieuses mais pour celles que notre pays allait heureusement éviter.

Ainsi pendant quelques années la France fut épargnée, non pas seulement par le terrorisme mais surtout par la terreur ou la peur qu'elle pouvait auto-alimenter en direction de son propre peuple. La place était encore laissée à la diplomatie au lieu de la guerre dont Clausewitz pensait qu'elle n'était que "la continuité de la politique par d'autres moyens". On sait, on imagine ce que ce sont "ces autres moyens", des larmes, du sang, de la souffrance, et de l'absurde par dessus-tout.

Cette neutralité guerrière de la France ne pouvait pas être lue comme de l'indifférence mais au contraire comme la volonté d'agir dans l'arène internationale en ne choisissant pas qu'un seul camp. Était laissée ouverte la possibilité de les écouter tous aux seules fins d'épargner la paix. Le discours de Villepin devant l'assemblée générale de l'ONU, -il n'est pourtant pas de mon camp-, fut efficace, réaliste, vrai. Et courageux aussi face à des États-Unis particulièrement fermés et absolutistes dans leur désir d'en découdre avec "le terrorisme", en faisant semblant de croire et en répandant l'idée mensongère que celui-ci venait uniquement de l'Irak de Saddam Hussein.

Sarkozy vint, puis Hollande, et là tout devint différent. Au discours de Villepin de 2003, et donc au lieu de la politique et de la diplomatie, se succédèrent les interventions militaires de Sarkozy puis à partir de 2012, celles tout aussi guerrières de Hollande. En mars 2008, faisant fi de ces engagements de campagne, Sarkozy envoyait un millier de soldats en renfort en Afghanistan, s'alignant ainsi de fait sur les positions américaines. Puis le même, en mars 2011, déclencha l'intervention en Libye, ce qui devait achever de déstabiliser l'ensemble de la région, jusqu'au Mali où François Hollande, début 2013, se révéla en un inattendu chef de guerre.
L'intervention de la France en Syrie à l'été 2013 fut évitée seulement parce qu'Obama lâcha Hollande au dernier moment. Comme on le sait ce ne fut que partie remise, tout récemment en septembre dernier qui vit le déclenchement des frappes aériennes françaises contre Daesh sur ce même territoire. Pour quels résultats tactiques et stratégiques ?

Il faut donc lire les attentats de Paris à la lumière de la politique étrangère de la France depuis 2007 jusqu'à aujourd'hui. Le nier ajouterait au drame.
Ce sont bien ces engagements militaires, au mépris du travail diplomatique, qui nous auront fait  devenir le pays cible que nous sommes devenus aujourd'hui, au péril y compris de nos libertés comme on le voit aujourd'hui avec la promulgation et le prolongement d'un état d'urgence décidé dans la précipitation, alors que peinent à s'évanouir la peine et l'émotion de ces attentats horribles et lâches.

JMG

samedi 7 novembre 2015

Grosse bourde chez Bourdin

Que la nouvelle ministre du travail ne connaisse rien, ou pas grand chose au Code du Travail, finalement ce n'est pas trop grave, elle n'a pas fait l'ENA et ne sait donc pas répondre aux questions dont elle n'a pas la réponse.

Je me suis mis à la place Myriam El Khomri, ministre du travail presque malgré elle. C'est vrai qu'il ne doit pas être si facile, assez vexant même, de se faire piéger par un Gourdin au moins aussi ignorant et imbécile que soi-même. Mais lui au moins n'est pas ministre ! Il est juste à RTL, et a donc beaucoup d'excuses ou "à décharge" à faire valoir.

Reste le problème de fond, en dépit de cet épisode qui pourrait cacher ce qui au fond fait le plus mal : comment a-t-on pu de la sorte mettre au premier rang du débat public la question du Code du Travail alors que d'autres priorités pourraient et devraient être stratégiquement mises en avant de la part d'un gouvernement...de gauche ?

Pardon de remuer le couteau dans la plaie mais...quelle irresponsabilité ou quelle traîtrise, au mieux quelle inconscience, ont pu être assez puissantes pour transformer la défense du monde du travail, pourtant une des missions essentielles de la gauche, en des attaques quasi-obsessionnelles contre le Code du Travail ? Et tout cela,bien entendu, avec la bénédiction et les encouragements d'un Medef qui n'en demandait pas tant. Ce code du travail, qui n'est pas moins complexe ou volumineux que le Code du Commerce, n'est-il pas fait précisément pour compenser le rapport de subordination entre l'employeur et l'employé, pour le rendre plus vivable ?

Et donc ce n'est pas cette ministre que j'accuse d'incompétence, mais c'est bien Rebsamen par exemple, le père géniteur des fameux trois CDD en 18 mois qui furent à l'origine des questions de Bourdin : car il faut être complètement à l'ouest pour croire que la précarisation des plus jeunes sera de nature à combattre le chômage. C'est le contraire qui se passera ! C'est aussi Macron, Valls, Hollande que je soupçonne de traîtrise et d'incompétence, ce sont eux les responsables, ce sont eux qu'il faut blâmer en premier.
Car l'affaire est grave, et en effet elle n'est pas fini, la destruction en règle du code du travail ne fait que commencer ne serait-ce que parce que bientôt, trop tôt, le mimétisme et la surenchère aidant, la droite pourrait revenir avec une volonté plus que jamais destructrice des droits des salariés.

Non content de la précarisation de la jeunesse, le gouvernement prévoit, pour rendre plus "fluide" le marché du travail, de donner la priorité aux accords d'entreprise au détriment de la loi. Cette remise en cause de la hiérarchie des normes, bien qu'elle ait été démentie par Manuel Valls, risque d'être catastrophique pour l'emploi. Comme se plaît à le répéter Gérard Filoche, "autant de contrat que possible, mais autant de loi que nécessaire", car la loi reste l'ultime rempart contre l'arbitraire des employeurs lesquels aujourd'hui sont eux-mêmes souvent confrontés aux exigences et à la dictature des financiers.

En ces temps de crise endémique, revenir sur les droits collectifs des salariés, faciliter de fait le recours aux licenciements ne favorisera pas pour autant les embauches. Les négociations n'ont pas commencé mais cela n'a pas empêché Valls (communiqué de la CGT en date du 4 novembre) d'indiquer que la réécriture annoncé du Code du travail ne se ferait pas à droit constant.

Comme quoi la simplification du code n'est qu'un prétexte grotesque et mensonger pour cacher le recul des droits des salariés au nom de la compétitivité des entreprises qui pour autant ne reviendra pas. Et pas, en tous les cas, parce que le Code du Travail aurait perdu dans la course quelques grammes ou quelques pages.

JMG




samedi 31 octobre 2015

Ce qui m'épate le plus

C'est bien l'entêtement de ce gouvernement à vouloir continuer une politique qui ne marche pas et qui nous fait reculer tous ensemble !
Le gouvernement Valls ne peut pas penser autrement qu'en termes de réduction de dépenses publiques, à tout prix, pour prétendument relancer la croissance. En cela il est parmi le pire des gouvernements néo-libéraux connus jusqu'ici.

 Hollande n'était pas obligé  de décider, fin 2013, ce pacte dit de responsabilité qui va au delà des exigences de Bruxelles. Le carcan européen apparemment, de façon suicidaire, ne lui suffisait pas !
Ce "pacte", toujours en vigueur aujourd'hui, est censé faire reculer le chômage en créant pas moins de 200 000 emplois d'ici 2017. Comment ? En accordant 41 milliards d'euros d'aide aux entreprises sous forme de réduction d'impôts ou d'exonérations sociales (lesquelles affaibliront plus encore la sécurité sociale...)

On pourrait faire un premier bilan des effets de ce cadeau monumental aux entreprises. On est loin en effet encore des 200 000 emplois prévus et sans doute n'y parviendra-t-on jamais.
Car le gouvernement, et de manière délibérée, réfléchie, n'a prévu aucune contre-parties, celles-ci   ayant été laissées aux bons soins des partenaires sociaux. Et donc, comme il était prévisible, le Medef se fait prier. Il ne lâchera rien. C'est que le rapport de forces, dans les entreprises, ou plus largement dans les branches d'activités, n'est pas aujourd'hui à l'avantage des organisations de salariés qui les défendent encore. 
D'autant que les directions nationales des syndicats dits réformistes comme la CFDT sont à l'appui sans sourciller d'un patronat de plus en plus arrogant, de plus en plus exigeant envers le monde du travail.
Ce que le Medef lâchera le sera bien évidemment au profit des actionnaires, très peu pour les investissements des entreprises et encore moins pour les salaires !

Mais il y a plus grave encore, ces quarante milliards il faut les trouver quelque part. Le financement se partage donc en des réductions drastiques de crédits sur la période 2015-2017 : moins 18 milliards aux dépens des services de l'Etat, moins 11 milliards pour la protection sociale, moins 11 milliards pour les collectivités locales.
C'est ainsi qu'un gouvernement dit socialiste continue d'appauvrir les citoyens et, ce faisant, aggrave les inégalités. Ces aides en effet se traduisent surtout par des augmentations de dividendes.

Les diminutions de ces crédits correspondent à des choses bien concrètes, comme par exemple le gel du point d'indice de fonctionnaires, le gel de certaines prestations sociales, la non-revalorisation des retraites, on en passe et des meilleures.

Par ailleurs, les 11 milliards dont elles devront se passer sont en train de déstabiliser les collectivités locales. Ces réductions de crédit, peu importantes en valeur absolue mais essentielles en valeur relative, atteignent de manière de plus en plus préoccupante les économies locales. Il n'y a pas un jour où un patron ( le même parfois qui n'a pas de mots assez durs contre la dépense publique) se plaint dans la presse de la baisse d'activité consécutive à des commandes qui ne sont plus passées par les communes, les départements, les régions.
Les travaux publics se réduisent comme peu de chagrin et ont des conséquences désastreuses en matière d'emploi !

Tout cela à la veille des élections régionales. Mais de cela le gouvernement  n'en a cure, il est hors-sol. Et la foi aveugle que garde la majorité du parti socialiste en ce gouvernement, confine à la bêtise, à l’inconscience, ou pire à la lâcheté. Mais où est passé l'esprit critique qui faisait la force il n'y a pas si longtemps encore de ce parti ?

C'est triste, c'est inacceptable, c'est irresponsable. Cela se traduira prochainement dans les urnes.

JMG






samedi 24 octobre 2015

La réforme territoriale, une stratégie du choc à la française

Standard & Poors, l'agence de notation, s'intéresse aux régions qui vont passer, aux termes de la loi NOTRe (loi portant nouvelle organisation territoriale de la République), de vingt-deux à seulement treize.
Continue-t-on ainsi à vouloir imiter l’Allemagne ? Alors même que le poids budgétaire des régions françaises restera, malgré la réforme, ridiculement bien inférieur à celles d'outre-Rhin ?
Réforme phare, voire pharaonique, qui n'était pas prévue dans les soixante propositions du candidat Hollande, mais réforme qui présente l'avantage de faire oublier, peut-être !, le désastre de la politique économique actuellement menée. L'accroissement indéfectible d'un chômage de masse, on le sait, n'est pas l'effet du hasard, c'est bien le résultat d’une politique d'inspiration néo-libérale qui sape le moral de l'ensemble de la société.
Les souffrances qu'endurent les chômeurs, qui par ailleurs seront encore plus contrôlés, ne mériteraient-elles pas qu'on s'y attarde sérieusement ? A la place, comme pour cacher la misère au sens propre comme au figuré, le gouvernement propose cette réforme qui loin de rendre les régions plus efficaces les rendra certainement plus coûteuses. On nous avait pourtant vanté que cette loi révolutionnaire constituerait par-dessus tout une réelle et prodigieuse source d'économie d'échelle.

Et donc du point de vue du pouvoir, la plaie de notre société, c'était bien avant tout ce maudit mille-feuilles administratif qu'il fallait à tout prix remettre en cause ! Et voilà, c'est fait, comme une lettre à la poste, tant les citoyens n'y comprennent pas grand'chose, et surtout ont d'autres préoccupations, d'autres inquiétudes.
Sans parler ici des autres versants de la réforme territoriale ( suppression de la clause générale de compétences, métropoles, départements, fusion des communes …), la constitution des nouvelles régions est en train de déstabiliser l'ensemble du système administratif français comme si celui-ci avait besoin de ce chaos artificiel concocté par des politiciens en mal de stratégie politique.

Mais, alors que ce pouvoir comme ceux qui l'ont précédé font tout et n'importe quoi pour plaire aux marchés financiers, un de leur affidés, Standard & Poors, clame aujourd'hui que la fusion des régions ne sera la source d'aucune économie.

Cette agence, qui donne des notes aux institutions comme on un instituteur peut donner des bons ou des mauvais points à des élèves respectueux ou soumis, estime que la réforme territoriale, sous l'angle singulier de la fusion des régions, n'aurait aucun effet d'économie sur la Dépense Publique, grand Satan désignée de l'économie néo-libérale.

D'autant que Standard & Poors pointe aussi que les baisses des dotations de l'Etat, pour l'ensemble des collectivités locales, entraîneraient une diminution des investissements d'au moins trois milliards d'euros entre 2014 à 2016 (ce sera d’ailleurs probablement beaucoup plus élevé), sans que les impôts locaux baissent pour autant !
Et donc là aussi mauvais point pour Valls, Hollande, Macron, la réforme à cet égard ne servirait donc à rien, elle entraînerait même, dans un premier temps au moins, des surcoûts supplémentaires. Rappelons qu'à l'origine il avait été question, puisque le nombre des régions diminuait, de réduire d'autant le nombre des élus. Cette idée, sans doute pour ne décevoir personne, aura été bien vite abandonnée.

Nous ne sommes qu'au début de l'application concrète de la réforme. On entend déjà, et de plus en plus fort, les échos de la désorganisation des services déconcentrés de l'Etat qui eux aussi sont concernés comme ils l'ont été déjà à l'occasion des phases antérieures de cette prétendue "décentralisation".
Il faudra aussi compter les risques psycho-sociaux qui pèseront sur l'ensemble des agents publics, et s'attendre à la désorganisation de l'ensemble des services publics locaux.
N'est-pas là une sorte de stratégie du choc à la française ?

Quel en seront les effets ou les buts ultimes ? Le risque n’est-il pas au fond de désorganiser ces services publics pour les rendre encore plus vulnérables à des privatisations qui, elles, pourront bien plaire aux agences de notation et à tous ceux auxquels elles pourront profiter ?

JMG










samedi 17 octobre 2015

Valls et l'anticégétisme primaire

La crise d' "Air France" aura révélé, s'il en était encore besoin, la véritable nature politique de notre premier ministre et donc par extension, celle de son gouvernement, solidairement attaché à la stratégie conduite et à la manière dont est envisagé ce qu'on appelle encore le dialogue social.

Alors que l'affaire Cahuzac n'en était encore qu'à ses balbutiements, et pour cause, Valls le 4 avril 2013, déclairait dans une émission de radio : "déclencher les enquêtes n'est pas de mes prérogatives". On sait ce qu'il advint de cette affaire qui restera une des grandes hontes du quinquennat de François Hollande, et qui surtout aura plongé dans la désillusion et l'amertume de nombreux militants du parti socialiste, et dans la perplexité l'ensemble de l'électorat de gauche. Ce n'est pas tous les jours que l'on voit un ministre "socialiste", chargé de combattre la fraude fiscale, la pratiquer lui-même avec autant de constance et de conviction.

Pour "Air France", dont l'Etat est encore le principal actionnaire, c'est une autre sémantique qui a été tout récemment employé par notre premier ministre. Ainsi, suite à des déchirures de chemises certes condamnables, employait-il les termes de "voyous" contre lesquels il faudrait prononcer "des sanctions lourdes". L'ennemi ce n'était donc pas la finance mais bien des salariés, et parmi eux des syndicalistes, auxquels on confisquait brutalement le travail et la dignité.

Le premier ministre fut relayé et encouragé par des membres éminents du parti socialiste, tout comme ici à Lons-le-Saunier, par un ancien de ces membres, président battu du conseil départemental, tout nouveau adhérent du mouvement des radicaux de gauche (on se demande pourquoi). Et donc Valls, pour tous ces gens, avait raison : au lieu de la finance, au lieu d'une gestion calamiteuse et de la concurrence déloyale qui sont les véritables responsables de tous ces maux, il fallait clouer au pilori cinq malheureux salariés dont on découvrait, comme une cerise sur le gâteau de l’anti-syndicalisme primaire, qu'ils faisaient pour certains partie de la CGT.

Et donc Haro sur ce syndicat, qui fête ces jours-ci ses cent-vingt ans, et sur l'ensemble de ses militants. On sait pourtant que certains d'entre eux furent à l'origine de l'exfiltration des deux cadres d'Air France. Ces derniers, grâce à ces mêmes militants, ne perdirent que leur chemise, seulement leur chemise.

On peut retenir de cette histoire que les gens qui sont au gouvernement aujourd'hui, bien qu'issus d'un parti censé les représenter et les défendre, ne connaissent pas grand chose du monde des salariés pour la simple raison qu'ils n'en firent jamais partie. Que connaissent Valls, Macron, Hollande du monde du travail ?
Dès lors, bien que "socialistes", comment peuvent-ils savoir ce qu'est un syndicat ? Et de quoi sont faites les luttes ? Ils n'en connaissent aujourd'hui que ce que peuvent marteler des media plus sensibles aux injonctions du Medef qu'à celles des organisations de travailleurs.

 D'où les fautes politiques et les erreurs d'un gouvernement dont l'action la plus remarquable aura été de tracer et de préparer une avenue pour l’avènement des droites extrêmes.
La politique ayant horreur du vide, il est à craindre que celles-ci ne manqueront pas de l'emprunter.

JMG

samedi 26 septembre 2015

Dévaluations

 On ne le sait que trop peu mais la « prospérité », relative et très peu partagée, de l’Allemagne se fait au détriment de ses pauvres qui eux sont de plus en plus nombreux avec un taux de pauvreté de 15,2%.
Ce taux est même plus élevé qu'en France (13,7%) lequel paraît-il en France aurait baissé un peu...(sauf pour les retraités qui  d'après l'INSEE seraient 39 000 supplémentaires cette année à avoir atteint le seuil pauvreté !)
Un hebdomadaire que l'on ne peut suspecter de gauchisme, l'Express, relatait même que des régions entières en Allemagne s’enfonçaient dans le déclin avec des fermetures de services publics, entraînant le désœuvrement et le désespoir de toute une jeunesse.

Avant l’euro-mark, les marchés se gagnaient pour une bonne part grâce à la dévaluation raisonnée des monnaies : cela pouvait avoir pour effet de contenir le chômage. On a aujourd'hui abandonné l'instrument monétaire pour le remplacer par  la  dévaluation et la paupérisation des populations et des territoires. Dans une Union européenne où domine une pensée politique et économique unique, les gouvernements néo-libéraux, comme celui que nous avons en France aujourd'hui, prétendent aider les entreprises par une politique de l'offre.

C'est cette course à l’échalote qui paupérise aujourd’hui, en Allemagne comme en France, les populations, dans un contexte de réduction délibérée de la dépense publique, laquelle est pointée du doigt par nos néo-libéraux comme la raison de tous les maux.
C'est oublier que les entreprises ne doivent leur salut qu'à une demande suffisamment forte et donc à un carnet de commandes consistant.

Puisse l'Allemagne, dont les media vantent la prétendue réussite, servir de contre-exemple à nos gouvernants. Cela n'en prend pas le chemin et, bien au contraire, tout laisse à penser que l'actuel gouvernement français "de gauche"  -il est vrai que l'on est toujours à la gauche de quelqu'un-  continue de mener sa politique de dévaluation interne au risque de se couper, définitivement cette fois-ci, de sa base politique, celle grâce à laquelle il est aux manettes aujourd'hui.

Tout cela pour un résultat économique et social nul, comme portent à le croire les chiffres de plus en plus mauvais du chômage.
Dans ces conditions, et si on peut encore le croire sur parole, Hollande aura bien du mal, dans deux ans, à se représenter.

JMG

samedi 19 septembre 2015

ça va vous faire de belles jambes...

...mais ça me tenterait de me mettre en congé du parti socialiste, (j'aime bien ce mot, congé, ça fait vacances). Ce n'est pas encore fait, je revendique le droit à l'hésitation, la politique est une chose sérieuse, il est permis de douter. Sans dramatiser, nous ne sommes heureusement pas en guerre. Si je prenais congé ce serait d'abord par protestation et cela signifierait même que je pourrais revenir, comme on revient de vacances, congé seulement, au cas où, sait-on jamais, ce parti reprendrait majoritairement conscience de lui-même et de son histoire et par dessus tout de ces missions, celles qui étaient programmées tant soit peu en mai 2012. Programme, propositions dont on a pas vu grand'chose et auxquelles d'autres se sont substituées, qu'on  ne voulait pas, comme la réforme du collège par exemple, réforme qui montre à quel niveau le syndicalisme est considéré dans ce pays, qui plus est par un parti ou un gouvernement dits socialistes.

La question de quitter ou pas traverse aujourd'hui tout le parti et particulièrement, comme on le sait, son aile gauche. Finalement, c'est une question aussi légitime que saine. Compte tenu du contexte, il serait même anormal de ne pas se la poser.

Ce parti a fait ces dernières années l'objet d'un véritable coup d'Etat, pris d'assaut par quelques "militants", parmi lesquels beaucoup auront eu un destin national voire ministériel : charité bien ordonnée commence par soi-même. Ainsi les bases idéologiques et politiques naturelles de l'organisation s'en trouve déstabilisées et personne n'y retrouve ses petits, et surtout pas les électeurs, et moins encore ses militants les plus sincères.
Vals aura fait le pire score lors des primaires en 2012, et c'est lui pourtant que Hollande aura choisi comme son directeur de la communication pendant sa campagne présidentielle, c'est lui enfin qu'il aura choisi comme premier ministre. Il est là le "coup d'Etat".

A tel point que nous en sommes aujourd'hui à construire ou tout au moins soutenir des politiques qui sont exactement le contraire de ce pour quoi nous nous sommes battus depuis des années. Car l'idéologie ce n'est jamais abstrait tout à fait, et au contraire influe sur la réalité autant qu'elle en peut être le reflet.

Le légitimisme, disons simplement le suivisme, font le reste du travail de sape et donc participent à la mort maintes fois annoncée  de ce parti. Comment ? En désamorçant le débat, en le rendant tout bonnement impossible. "Tina", (there is not alternative) hérité des années quatre-vingt,  est devenu le lieu commun, je dirais vulgaire, de la pensée. Le mal vient d'assez loin, Mitterand avait ouvert les vannes dès 1983.

Il suffit que l'on dise qu'on n'est pas d'accord avec la politique de l'offre actuellement menée pour passer pour des rêveurs, des archaïques, des dinosaures, des irresponsables.  Les actuelles productions, ou contre-productions de ce pouvoir, les attaques contre le code du travail, la charge idiote pas plus tard qu'hier de Macron contre le statut de la fonction publique, une politique d'austérité qui se cache derrière un pacte dit de responsabilité, tout cela participe à conforter le doute, le découragement, et cette envie donc de laisser tout cela pour aller ailleurs, ou nulle part, laissant à d'autres, par lâcheté ou plutôt par dégoût, à ceux-là mêmes qui sont les véritables responsables de cette situation, le soin de mener et d'enfoncer la barque.

Un espoir peut-être Outre-Manche, où l'on voit un parti travailliste qui se retrouve en la personne de Jeremy Corbin et qui tente à nouveau ce qui n'avait pas été fait depuis longtemps : réconcilier le monde du travail avec un parti de gouvernement.

JMG


samedi 5 septembre 2015

Valls et Macron, ou les vertiges de l'amour

L'année dernière déjà, à l'université d'été du Medef, Manuel Valls avait fait sa déclaration en faveur des entreprises par un tonitruant, vibrant et énamouré "moi, j'aime l'entreprise". Peu de temps auparavant, à Londres, à l'adresse d'un parterre d'hommes d'affaires britanniques, il lançait avec un accent qui se voulait britannique, genre City sensible très favorisée, un vibrant "my government is pro-business".
Et c'est Emmanuel Macron à son tour qui assurait devant une assemblée de patrons plutôt bronzés pour cause d'université d'été, que lui, Emmanuel, ne se contentait pas d'aimer l'entreprise mais qu'en plus il en donnait les preuves. Tout ça sous un tonnerre d'applaudissements patronaux. Indécent.

Il fallait alors fixer son regard pour voir à quel point l'amour, surtout celui-ci, peut rendre idiot. Mais il n'est pas mort malgré le ridicule. Aucun des deux d'ailleurs, ni Manuel, ni Emmanuel, politiquement ils sont toujours là, contre l'intérêt du camp qui les aura portés au pouvoir.

Tout cela était préparé, la piste bien damée. De longue date la vulgate néo-libérale modèle les esprits pour nous donner qu'une seule vision de l'entreprise. Ainsi, le code du travail serait trop lourd, trop difficile à appliquer, constituerait de par son opacité ou son extrême complexité un frein à l'emploi. Et tous y vont désormais de leur petit discours, y compris "à gauche", comme Lyon-Caen ou Badinter, dans l'air du temps.

Avant c'était plutôt la droite qui osait dire cela, timide encore à rapporter ou relayer les propos d'un Medef prêt à toutes les impostures, comme la promesse de créer des millions d'emplois contre un allègement de leurs "charges". De là les exonérations des cotisations, un CICE en mal de discernement et toute autre forme d'aides qui en réalité n'auront en termes d'emplois ou de richesses rien apporté, à part une charge supplémentaire pour le contribuable.

Aujourd'hui, la droite évidemment surenchérit et c'est ainsi qu'on a attendu un Eric Woerth bronzé déclarer tout bonnement que le code du travail créait le chômage ! Pourquoi se gêner quand un gouvernement de "gauche" aura lui-même donné le départ, de façon concrète, comme la promulgation de la loi du 14 juin 2013 qui réformait fondamentalement le droit du travail ?

Ainsi la stratégie de nos néo-libéraux, plus ou moins parés du label de "socio", est fondée sur l'idée que l'efficacité d'une entreprise serait entravée par la loi comme opposable à tous sur le territoire national. Bouleversant la hiérarchie des normes ils voudraient ces "socio" que la loi fût soumise au contrat et donc, en l'occurrence,  en accords passées entre les salariés et les dirigeants d'entreprise. Ces accords étant conclus par branche d'activité voire par entreprise.
Cela est désolant, car c'est méconnaître les rapports de force sur les lieux de travail dans un contexte où l'action syndicale très souvent en France est dévalorisée voire entravée.

C'est en réalité une vieille idée qui fut avancée sous couvert de "modernisme" par la CFDT dès le début des années quatre-vingts. L'idée refait surface aujourd'hui avec une particulière acuité, sous la forme par exemple d'un rapport "Réformer le Droit du Travail" concocté par Terra Nova, Think Tank proche du parti socialiste. Réformer dans quel sens et dans quel intérêt ?

Un de ses auteurs, Gilbert Cette qui fut conseiller de Martine Aubry (bonjour la confusion idéologique !),  prône même un SMIC en fonction de l'âge et de la région.
Il est à déplorer que c'est sous le gouvernement actuel que ces idées prennent un tel essor médiatique et politique. La droite aura un programme tout tracé qui pourrait aller plus loin que les suggestions d'un Combrexelle, (chargé par le premier ministre de faire un rapport sur la place des accords d'entreprise qui aurait donc définitivement la primauté sur la loi.)

Ce n'est pas un hasard si Macron et Valls ont pour l’entreprise les yeux de Chimène, c'est l'aboutissement d'une pensée politique, d'une idéologie qui confondent business et entreprise.  C'est celle-ci qu'il faut aider mais comme lieu de création de richesses, et non les affairistes, en renouant avec une politique de la demande qui a été abandonnée par ce gouvernement.

Ce pouvoir donne au Medef des preuves d'amour sans contreparties. Pourtant la réduction du temps de travail pourrait en constituer une.
Mais Macron et Valls ne sont que des apprentis sorciers qui cèdent aux facilités idéologiques du moment. Il leur manque le véritable courage d'agir.

JMG


samedi 22 août 2015

François Hollande par le trou de la serrure

J'aurai profité de cet été pour lire "Merci pour ce moment" de la dénommée Valérie Trierweiler. J'étais en chasse de menues courses dans un supermarché lorsque je suis tombé sur le rayon "culture" ou apparenté. J'y ai vu pas mal de livres dont les "50 nuances de Grey", mais je n'avais pas trop envie de faire dans la nuance ce jour là, c'est pourquoi peut-être je me suis trouvé nez à nez avec le livre de celle qui fut, un moment seulement, maîtresse de notre Président.
C'était écrit sur le bandeau, "meilleur vente 2014", j'ajoutai donc mon choix 2015 à cette consécration commerciale. Je me suis dit, vacances pour vacances, cultivons-nous, voyons ce qu'est devenue la littérature à l'eau de rose.

Eh bien, pas du tout, ce fut au contraire d'un ravissant réalisme, ravissant s'entendant au premier sens du terme : je l'ai lu de bout en bout. C'est un bouquin pas cher surtout depuis sa parution en Livre de poche. Sa lecture m'a donc tenu en haleine. C'est écrit simplement, loin de la grande littérature ou qui prétend l'être, et surtout c'est un témoignage sur les mœurs du pouvoir dans la France de ce début (déjà bien entamé, ça nous rajeunit pas) de 21 éme siècle, en pleine Véme République décadente.
Bien sûr il y avait un air de déjà vu tant les épisodes de la vie amoureuse de notre président ont pu être relatés dans l'ensemble des media qu'ils soient écrits ou sonores, ou trébuchants dans toutes sortes de poubelles.
J'avais le sentiment étrange de revoir un film déjà maintes fois passé à la télévision, sauf qu'il était monté ici par une des principales protagonistes de la série. Au plaisir de revoir les épisodes, comme autant d'airs reconnus, s'ajoutait l'intérêt d'une relation, sans intermédiaire, d'événements dont nous fûmes, malgré nous le plus souvent, les témoins. Enfin plus ou moins les témoins : j'ai enfin compris cette affaire de tweet avec Ségolène à La Rochelle.

J'ai l'air de me moquer, mais ce n'est pas le cas tout à fait, je répète le livre est intéressant dans la mesure où il nous dit beaucoup de la cinquième République et de ce qu'elle fait de ces principaux acteurs, dont le premier d'entre eux bien sûr, le Président.

En fait ils s''ennuieraient presque à la cour de la famille Royal (je sais c'est facile, je fais même pas exprès), c'est un tout petit monde, et on a l'impression que le destin leur laisse le temps de s'occuper de tout sauf de nos propres affaires, celles des gueux, celles en tout cas pour lesquelles ils ont été élus. En effet, il faut du temps et de la disponibilité d'esprit pour se balader la nuit en Scooter à deux pas de l'Elysée, ce n'est pas donné au premier venu des peintres en bâtiment.

J'entends que ça ricane à droite, mais c'était du même acabit du temps de Sarko. A quelques nuances près, la monarchie républicaine aura produit des monstres de normalité...

Et donc on redécouvre au fil des pages les personnalités de ceux-là mêmes que l'on cite souvent dans la sainte Télévision et dans les journaux qui lui sont plus ou moins associés, les Hollande, les Valls, les Le Foll, les Royal donc, les Moscovici, les Bartolone et d'autres dont le caractère est dévoilé pour le meilleur ou pour le pire, tous décrits par une femme blessée qui, il faut le reconnaître, témoigne davantage d'un monde perdu, en tout cas pour elle, qu'elle ne règle ses comptes.  Elle ne se gêne pas cependant pour donner ici ou là quelques coups bien sentis, dévoilant l'arrogance, la duplicité, le cynisme qui habitent parfois l'esprit de ceux qui peuplent ou fréquentent les allées du pouvoir élyséen.
On découvre ainsi un Hollande pour qui le mensonge est une arme politique essentielle. On s'en serait douté.

On pourrait même en faire une lecture "lutte des classes". François est issue d'une famille (assez) riche, lui qui disait ne pas les aimer, les riches, alors que Valérie non, elle qui est née au sein d'une famille nombreuse, mère caissière de supermarché et père grand invalide de guerre. A l'en croire, et je veux bien par ses accents de sincérité, François ( elle l'appelle ainsi, car c'est comme cela qu'il s'appelle) n'avait pas vraiment le profil d'un président de gauche. Mais il a de l'humour ce qui, aux yeux de l'amour aveugle, peut sauver un homme ! On apprend aussi que c'est décidément un éternel optimiste : au point par exemple de croire dur comme fer à l'inversion de la courbe du chômage, quitte à être déçu sincèrement du résultat final. Naïf ?

Il y a un truc aussi qui m'a bien fait rire, c'est lorsqu'il confie à Valérie parlant de Fabius (page 292) : " C'est terrible pour lui, il a raté sa vie...Il n'est jamais devenu président."
C'est vrai ça, pauvre Laurent ! Tandis que François lui...

Qu'on le regrette ou non, les rumeurs de la vie privée font échos dans le grand hall de la vie publique. Au point d'en donner quelques clés.


JMG

"Merci pour ce moment" Valérie Trierveiller, Le Livre de Poche, 372 pages

jeudi 6 août 2015

Compétitifs ou morts, ou les deux

Ce n'est pas parce qu'on n'en parle presque plus que le conflit des éleveurs est terminé, il ne fait même que commencer. Et au delà de la question de la viande, c'est toute l'agriculture qui est aujourd'hui en péril, l'agriculture française s'entend, soumise à une concurrence "libre et non faussée". Cette expression ferait rire si elle n'était la source de drames économiques et par voie de conséquence, s'agissant des agriculteurs, de drames humains, familiaux, sans compter le coût social. On entend ici par coût social le coût pour la société dans son ensemble, coût environnemental, coût pour la santé publique, coût culturel, avec le danger concomitant à moyen ou long terme que notre agriculture ne soit plus capable de  nous garantir l'autonomie ou l'indépendance en terme d'alimentation.

Le plus remarquable, le plus paradoxal, et le plus tragique en un sens, c'est que les agriculteurs-éleveurs au travers en tout cas des organisations censées les représenter, et c'est le cas essentiellement pour la FNSEA,  défendent une agriculture de type productiviste obligée de composer avec une concurrence le plus souvent déloyale issue d'outre-Rhin par exemple où les coûts salariaux ( y comprises les cotisations sociales qui sont du salaire socialisé) sont moindres que ceux pratiquées en France, quitte aussi à mettre à l'oeuvre des salariés étrangers payés au lance-pierre. Cet inégalité des coût salariaux s'applique de bout en bout de la filière viande et c'est au final l'éleveur français chargé de trinquer à la santé de la sacro-sainte compétitivité.

Quant aux marges des intermédiaires, dont celles des grandes surfaces, comment les dénoncer à ce point sans pour autant faire le moindre geste pour encadrer les prix de manière autoritaire, administrative ? Ce serait pourtant la solution, mais les temps ne sont pas à l'économie administrée. C'est bien dommage, on y reviendra peut-être, sans doute même, mais dans combien de temps, et après combien de drames ?

Il n'y a dans ce fonctionnement aucune trace de régulation, pourtant nécessaire, du marché. Celui--ci reste ouvert, libre, et on sait combien cette liberté-là est meurtrière pour l'ensemble de l'agriculture française. Pourtant la FNSEA et son président défendent les principes néo-libéraux, ainsi qu'une union européenne qui leur a pourtant tourné le dos, et qui a sciemment décidé de déréguler un marché qui demanderait pourtant une planification accrue. 

Alors ? Et bien tout ira au plus mal jusqu'à, non pas la prochaine crise car nous y sommes encore, mais jusqu'à la prochaine mobilisation qui pourrait être encore plus violente que la précédente.

JMG

mercredi 15 juillet 2015

Dégrèçons la Corrèze

Compte tenu d'un déficit commercial désormais insoutenable, la Corrèze se voit bientôt obligée de quitter la zone euro. Aucune date précise toutefois n'a été fixée. Ce serait, pour les plus pessimistes, l'affaire de quelques jours. Déjà de nombreux Corréziens font la queue devant les distributeurs automatiques, inquiets de la décision de la banque centrale de couper les liquidités. François Hollande, bien emmerdé (car de Tulle), a cependant déclaré qu'il favoriserait en priorité les intérêts financiers de l'Europe et par dessus tout protégerait son couple...franco-allemand.
"Entre ma mère (il veut parler de la Corrèze) et Merkel je choisis Merkel" a-t-il déclaré paraphrasant Albert Camus, sans rire pour une fois.

 Bernadette Chirac après avoir lancé une pétition pour le maintien de la Corrèze dans la zone envisage d'affréter un TGV pour collecter des pièces jaunes (en centimes d'euros bien sûr, pas en monnaie locale, pas folle la guêpe !).

La Grèce, en la personne de son premier ministre Alexis Tsipras, soutient la Corrèze. Il a déclaré qu'il valait mieux, pour elle aussi, un mauvais accord que pas d'accord du tout, surtout s'il n'était pas applicable.
Quant à Chirac il en déclaré s'en battre les...Il a ajouté :" C'est quand même pas maman à son âge qui va m'obliger à prendre le train, surtout avec ce grand couillon de Douillet !"

Le FMI est disposé, d'après nos informations, à consentir un nouveau prêt à la Corrèze mais moyennant l'abattage de la moitié de son cheptel (vaches, veaux, poules, cochons). D'après le FMI les économies de fonctionnement que cela entraînerait sont de nature à rétablir la confiance des milieux financiers.
A cela s'ajouteront la fermeture de la moitié des hôpitaux, la vente de la seule poste qui reste dans le département, la privatisation des trois quarts des établissements scolaires ainsi que la totalité des ports fluviaux et maritimes ( ce dernier point est douteux, mais il faut compter que le FMI n'est pas à une erreur près. )

 Bref c'est l'austérité et celle-ci pourrait bientôt atteindre plusieurs départements, la Corse pour ne pas la nommer ( surtout celle du sud) pour laquelle l'euro-groupe ne cache plus son agacement, et d'autres comme la Lozère, les Deux-Chèvres, peut-être même le Jura lequel, d'après notre envoyé spécial, a demandé l'indépendance. Carrément !
Les prochaines élections départementales risquent d'être mouvementées...

JMG

lundi 13 juillet 2015

En une seule phrase

Peut-être la fin de la démocratie parlementaire en Grèce :

« Le gouvernement doit consulter les institutions et convenir avec elles de tout projet législatif dans les domaines concernés dans un délai approprié avant de le soumettre à la consultation publique ou au Parlement »

Cette phrase est tirée de la déclaration du sommet de la zone euro sur la Grèce adoptée le 13 juillet dans la matinée, (et dont évidemment je ne connaissais pas la teneur au moment où, avant que cet accord n'intervienne, je rédigeais mon précédent billet. C'est que les événements sont allés bien vite ce matin.)

Cela nous rappelle l'obligation faite à la France et autres pays de l'euro-groupe de montrer leur projet de budget à Bruxelles avant d'avoir la possibilité de le faire adopter par leur Parlement respectif. Ainsi la Commission, dans le cadre du pacte dit de responsabilité, demandait à la France fin 2014 quatre milliards d'euros supplémentaire en recettes ou diminution de dépense publiques dans le projet de budget 2015.

François Hollande a donc agi aujourd'hui en terrain habituel, celui préparé par une "Europe" qui veut tout voir, tout savoir, faisant fi de la liberté des peuples telle qu'elle devrait s'exercer en tout cas au travers de leur pouvoir législatif.

François Hollande, et son gouvernement, (et Sarkozy n'aurait pas fait mieux lui qui aura fait le malin toute cette sainte journée en proclament qu'Hollande n'avait pas été à la hauteur), ont l'habitude de se conformer aux commandements de Bruxelles.
Pourquoi les Grecs ne suivraient-ils pas eux aussi ce chemin tortueux après tout, eux qui sont réputés être encore plus "fautifs", accablés d'une dette qu'on leur somme de rembourser au prix d'efforts surhumains ?

Je ne crois pas que François Hollande se soit montré particulièrement habile pour le coup, mais c'est vrai il aura fait le job, il sera apparu comme le sauveur de la zone euro, même si une fois encore au regard de la question européenne, ce sera au prix des principes essentiels de la démocratie. Pauvre Europe, qu'en reste-t-il ?

JMG

En sortir ?

On dit Tsipras défait, et les media de se réjouir de ses renoncements, pire de sa traîtrise supposée. Il n'en est rien. Tsipras a fait ce qu'il avait dit dans un chemin semé d'embûches. On dit que les Grecs dans leur majorité veulent rester dans la zone euro. Franchement, j'en viens à me demander pourquoi, dans quel intérêt ? C'est aussi au nom de cette exigence qu'Alexis Tsipras et son gouvernement paraissent avoir cédé sur les retraites, sur la TVA, et sur d'autres choses encore, essentielles, comme les privatisations de certains ports, quoique pour ce dernier point rien n'est acquis heureusement, Tsipras dans l'adversité réussirait même à sauver quelques meubles. 
Il fallait ces concessions de taille, en contradiction avec le "non" référendaire, pour amadouer les idéologues de Bruxelles  attachés aux dogmes néo-libéraux comme des bigorneaux à leurs rochers.

Ainsi, ce faisant et grâce à ces reculs, le gouvernement grec espère une aide supplémentaire ( rien que pour payer les intérêts, oui on marche sur la tête ! ) et un rééchelonnement  de la dette grecque. Mais cela il n'est même pas certain que Berlin l'accepte, et déjà les Finlandais qui fricotent avec l'extrême-droite, exigeraient des Grecs une sortie de l'euro, comme sans doute au fond la majorité des pays de l'Europe du Nord. 
Les fanatiques néo-libéraux sont aux commandes d'une Europe qu'ils précipitent vers le chaos. Elle est déjà bien mal en point, et si ce n'était que "l'Europe" encore, mais non c'est l'ensemble des peuples de l'Europe, les peuples allemands, français, portugais, italiens etc...tous soumis à une austérité qui fait de l'Europe, avec sa monnaie forte, la Suisse de la planète entière où l'on peut placer son argent avec une certaine sécurité. Pourquoi croyez-vous que les Américains ou les Chinois veulent garder intacte la zone euro, Grèce y compris dont la sortie possible pourrait en entraîner d'autres ?

Si donc le gouvernement allemand, car c'est lui réellement qui commande,  faisait capoter la négociation qui se joue aujourd'hui, le premier ministre grec pourrait au moins faire valoir d'avoir bien jouer, jouer jusqu'au bout la raison, la sagesse contre la folie des européistes. 

Et donc la Grèce dans ce cas quitterait l'euro. Et Tsipras, aux yeux de son peuple, comme à ceux du monde, ne passerait pas pour le jusqu'au-boutiste qu'il n'est pas et qu'il n'a jamais été.

JMG

lundi 29 juin 2015

L'Europe de Bruxelles et sa dette...démocratique

L'Europe, je veux parler de celle de Bruxelles,  est née d'un péché originel, celui du déficit démocratique. Il se perpétue sous nos yeux sans que nous, le bas peuple européen, n'y puissions rien, ou pas grand'chose.
L'Europe, celle qu'on voudrait nous imposer, c'est ce monstre manipulé par les financiers dont la bride a été lâchée par des politiques irresponsables. Ce ne sont pas ces derniers, forcément, qui s'en mordront les doigts, ils ne seront que les spectateurs d'une désolation dont les peuples seront les victimes.

Car est-ce être à la hauteur que d'avoir permis que le peuple français ne soit pas entendu lors du référendum de 2005 ? Et, surtout, pour quel résultat ? L'Europe est aujourd'hui en faillite, déjà au moins sur le plan économique et social : pas ou peu de budget pour agir, près de 20 millions de chômeurs, des inégalités qui ne cessent de croître, une misère qui gagne au point de conduire à la violence générale. On parle de rigueur budgétaire, ce n'est que de l'austérité, et les Grecs, le peuple grec, n'y sont pas pour grand chose. Mais ils sont de commodes boucs émissaires pour ceux qui rechignent plus que jamais à  endosser leur propre responsabilité, celle d'avoir tuer l'idéal européen.
La Grèce à cet égard est devenue un champ d’expérimentation. L'Europe devait la sauver, elle ne cesse au contraire de l'enfoncer en l'accusant de ses propres turpitudes ou de celles de ces banquiers indignes auquel elle a confié le pouvoir réel. Qui est à l'origine en effet de l'explosion des dettes si ce ne sont ces fameux banquiers qui ont accordé des prêts qu'ils savaient insolvables, et pour au final, comme toujours, les socialiser au travers des dettes dites publiques ?

Le peuple grec est aux abois, on prend cela comme un détail, l'essentiel étant aux yeux des media que la Grèce paye sa dette. La belle affaire ! Est-ce là l'essentiel, quand on sait que l'austérité imposée, au contraire, est de nature à l'augmenter. La dette en Grèce est passée de 136% du PIB en 2012 à 160% aujourd'hui.
Parallèlement, depuis 2010 le chômage dans ce pays a triplé, les salaires ont baissé de 30% et les retraites de près de 50%. 
Alors qu' au moins il soit permis de se poser la question de la viabilité de l'euro, tout comme celle de l'opportunité de sa sortie.

La semaine dernière encore la Grèce était prête à céder aux injonctions de l'eurogroupe en acceptant certaines de  ces exigences, au grand étonnement de certains qui commençaient à condamner les abandons ou les concessions du Premier Ministre grec.
Mais c'était sans compter l'aveugle sottise des créanciers qui refusaient, malgré les sacrifices nouveaux consentis, d'accepter le plan proposé par le gouvernement grec. Était-ce parce que ce dernier proposait notamment de porter de 26 à 30% le taux de l'impôt sur les sociétés ? Serait-ce une chose impie pour les fanatiques de l'ordo-libéralisme actuellement en vigueur en Europe ?

Cela permet donc à Tsipras de s'en remettre au peuple au travers d'un référendum. A quelque chose malheur est bon.
Ainsi pourrait renaître de ces cendres une démocratie jusqu'ici bafouée par une idéologie européiste pour qui décidément le monétarisme béat et criminel demeure le seul horizon politique.

JMG







mercredi 10 juin 2015

A la fédération


Depuis les présidentielles de 2012 nous avons perdu toutes nos élections. Ce n’est pas faire preuve de « déclinisme » que de le rappeler. C’est du réalisme et cela participe de la volonté de faire en sorte que cela ne se renouvelle pas. Ainsi que je l’ai dit jeudi 4 juin, lors de la présentation des candidatures devant l’ensemble des adhérents de la fédération, l’heure est grave, plus grave que la situation dans laquelle nous nous trouvions en avril 2002. Si nous voulons que la gauche gagne en 2017 nous avons tout intérêt à nous ressaisir et à retrouver toutes les valeurs du parti socialiste.

Nous avons encore une chance de nous en sortir en retrouvant un parti socialiste qui ait le courage de combattre certaines mesures gouvernementales qui vont contre les intérêts des citoyens qui nous ont fait confiance. Le parti socialiste se doit de retrouver son autonomie et sa capacité de débattre. Oui, bien sûr notre ennemi c’est la finance, mais nous devons en apporter la preuve et mettre en face les moyens politiques de la combattre, notamment en séparant les banques d’affaires des banques de dépôts. Cela avait été promis ! Tout comme avait été promis parmi les 60 propositions du candidat Hollande une réforme fiscale qui rende l’impôt plus juste !

Au lieu de cela nous avons eu des mesures de type libéral qui accroissent les inégalités et détruisent les services publics, ou la sécurité sociale dans son ensemble.Ainsi l’hôpital public en France est de plus en plus malade faute de financement public suffisant. On voudrait privatiser à terme la santé qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

Le projet de loi Macron revient sur nombre d’acquis sociaux comme par exemple le repos dominical qui n’est qu’un aspect parmi d’autres des reculs permis par un pouvoir néo-libéral pour lequel nous n’avons pas voté. En 2012 nous avons porté au pouvoir un gouvernement dont nous avons espéré qu’il conduise une politique de transformation sociale et de lutte contre le chômage. Aucun résultat probant à ce niveau ! Au contraire le chômage s’accroît inexorablement alors que d’autres politiques sont possibles en exigeant une réorientation de l’Europe qui fut aussi promise ! Mais rien n’a été même essayé à ce niveau !

Sur le plan local : il s’agit de remettre la fédération du Jura en état de marche en alliant les volontés diverses et en y associant toutes les sensibilités capables de remobiliser nos électeurs dans le respect et la défense de nos valeurs : justice sociale, respect de la démocratie, attention à notre histoire et à celle de la gauche.

Nous avons été trop suivistes et nous en voyons les résultats malheureux qui nous coupent de notre base politique traditionnelle : les employés, les ouvriers et aujourd’hui, de plus en plus, la fonction publique. On vote de moins en moins pour nous. Il faudra pour cela renouer des contacts réels avec nos partenaires comme le parti communiste, le parti de gauche, les écologistes afin d’élaborer ensemble des programmes qui répondent à la demande de la population jurassienne.
Je veux insister sur le travail d’équipe. Au Parti socialiste, il ne doit y avoir aucune hiérarchie entre ceux qui sauraient tout et les autres. Pour autant, je serai le garant des décisions prises et je ferai respecter les délibérations collectives.
Au niveau fédéral, nous devons retrouver le temps de débattre. Notre force c’est le débat, car c’est du débat, voire de « la dispute » au sens noble et serein du terme, que vient la compréhension du monde dans lequel nous vivons. Il faut nous rappeler que notre force principale c’est la démocratie, contrairement aux partis de droite, prétendument populaires. J’insiste aussi sur a nécessité d’avoirune véritable politique de formation des adhérents et militants. Il nous faut faire connaître l’histoire de notre parti et ce pour quoi, au fond, nous devons nous mobiliser.
C'est dans le respect mutuel que l’on favorisera l’action collective, en discutant des orientations de notre parti. Nous dénoncerons les politiques anti-sociales en y associant militants et citoyens, y compris dans la définition des politiques publiques que le parti sera en charge de promouvoir.
Je voudrais être ce premier secrétaire fédéral dont je viens de décrire rapidement les missions, conscient, voire inquiet de la tâche à entreprendre, mais la considérant avec enthousiasme.

Mon parcours est celui d’un militant de gauche.J’ai adhéré au Parti socialiste en 2002-2003. J'ai par ailleurs une longue expérience de syndicaliste, d’abord à la CFDT à partir de 1981, puis à la CGT depuis 1995 où j’ai actuellement des responsabilités nationales au sein de la fédération des services publics. Pour moi, l’action politique est indissociable de l’action syndicale et le Parti socialiste le reconnaît et l’énonce dans ses statuts-mêmes. Pour marcher, il faut les deux jambes.

Je me suis présenté aux municipales en 2008 à Lons-le-Saunier. Je ne l’ai pas fait en 2014 car j’ai considéré qu’on avait écarté le parti et ses militants du débat municipal. Je n’ai pas pu le cautionner. Professionnellement, je suis fonctionnaire territorial. A ce titre, je connais bien le fonctionnement des collectivités. Je travaille au Conseil général du Jura après avoir travaillé à la mairie de Niort et à la mairie d'Alençon. J'ai toujours été neutre dans l'exercice de mes fonctions comme l’exige la qualité d’« agent public » tout en gardant et préservant jalousement ma conscience et mon action citoyennes, ainsi que je les exerce singulièrement ici. Pour moi, les deux termes ne sont pas seulement conciliables, ils sont complémentaires.


Jean-Marc Gardère
Mandataire motion B pour la fédération du Jura
Le 5 juin 2015

lundi 1 juin 2015

quelques raisons de ma candidature à la tête de la fédération...

Je me présente au poste de premier fédéral pour le PS du Jura (motion B, "à gauche pour gagner"), c'est donc moi qui m'y colle sur une décision collective de mes camarades que l'on nomme, à tort, des frondeurs. Comme on sait, il n'y a de frondeurs qu'à l'Assemblée Nationale, et encore ceux-là frondent-t-ils modérément, je les trouve même bien "raisonnables".

Nous, nous sommes là pour rappeler à ceux qui ont été élus par la gauche en 2012 qu'ils devraient rester fidèles à l'ensemble de ses valeurs et, tant qu'à faire, la servir, la faire croître, la réunir.
Il nous semble qu'aujourd'hui ces socio-libéraux font le contraire, jouent la division à gauche par leur discours et leurs actes, même s'ils argumentent, et en un sens ils n'auront pas tort, que la gauche et la droite ce n'est pas pareil, et que la droite fera pire lorsqu'elle sera revenue, ce qui est encore plus vrai.
Nous redisons que le parti socialiste doit appartenir aux socialistes, pas aux néo ni même aux socio-libéraux. 

Manuel Valls, Emmanuel Macron, et d'autres moins en vue, sous prétexte de modernisme, remettent en cause les seuils sociaux dans les entreprises, suppriment les élections prud’homales, facilitent les procédures de licenciement, désindexent les pensions de retraite, privatisent les aéroports de Lyon ou de Nice, réduisent les dotations aux collectivités mettant ainsi en difficulté les services publics locaux de proximité...on en passe et des meilleures.
Hollande ne nous a pas trahis, mais il nous a trompés. La trahison s'accompagne des convictions qu'on a pu avoir un jour. Il y a au contraire dans la tromperie quelque chose de mûri, on sait ce que l'on fait, en conscience, et parfois depuis longtemps. Et donc oui je soupçonne Hollande d'avoir caché son jeu. Si véritablement il a toujours cru qu'il n'y avait pas d'alternative possible, il aurait fallu qu'ils nous le dise avant. Son quinquennat quoi qu'il arrive maintenant sera entaché de ce mensonge.

Dans le Jura trois motions se sont exprimés la A (Camba), la D ( Berger) chic ça rime, et la B, la nôtre, celle de Christian Paul, celle dont l'ambition est de revenir au socialisme et de combattre, notamment, les politiques d'austérité que le PS soutient au travers d'un pouvoir qui les applique sans ambages. Que n'aurait-on pas dit si elles étaient appliquées par un pouvoir clairement identifié à droite ? Ainsi ce pacte de responsabilité qui, décidé par le gouvernement, gêne toute reprise de l'activité puisque les 20 milliards qu'il nous coûte à nous contribuables ne reviendront jamais dans la production ni dans les salaires, mais iront pour l'essentiel alimenter des fonds de pension trop heureux de l'aubaine. Ainsi les marges des entreprises et leur hypothétique progression n'iront pas à l'investissement et se perdront dans les limbes de la spéculation financière. Non ce ne n'est pas ainsi que lutterons contre le chômage et nous tenons à l'affirmer haut et fort.

La motion B est celle qui défend le monde du travail, mes deux adversaires eux n'ont pas l'air de s'en soucier. Je ne les ai jamais entendu dire qu'il fallait le défendre. Or le code du travail et sa défense, pour ne citer que cette composante, font partie de notre identité politique. Nous sommes pour l'Etat Social qui est le garant du développement économique harmonieux. Les droits des salariés sont les garants et, loin d'en être une entrave, participent aux conditions du développement économique.

Je déplore encore que ce gouvernement n'aie pas su, ou pire, n'aie pas voulu travailler à une réorientation résolue de l'Europe. De fait l'Europe ressemble davantage aujourd'hui à une zone de libre échange qu'à un projet commun des nations dans le sens d'une harmonisation sociale par le haut.

Voilà donc brièvement le sens de ma candidature, aider modestement à remettre en marche un parti dans le sens du progrès social. Contrairement à d'autres nous ne serons pas les soutiens indéfectibles du gouvernement. Au contraire nous le rappellerons à ses devoirs et ses obligations.

Quant au plan local, et l'organisation de la fédération, je réserve pour l'heure mes propositions aux militants ou adhérents du PS jurassien.

JMarc Gardère

 http://congres.parti-socialiste.fr/motions/motion-b-a-gauche-pour-gagner

mardi 26 mai 2015

ça va, pas trop désespérant ?

Il serait temps d’abandonner la politique néo-libérale, de moins en moins sociale, actuellement menée par le gouvernement de Manuel Valls. Je rappelle que Manuel Valls avait fait à peine 5% lors de la primaire des présidentielles. Les socialistes n'avait donc pas voté pour ça, il y a là un véritable déni de démocratie, assez désespérant. Certains, sans doute par carriérisme, bien souvent déçu d’ailleurs, y compris dans le Jura, avait salué cette nomination par François Hollande, alors qu’elle ne correspondait ni à l’aspiration des militants ni aux électeurs de 2012. Elle marquait de façon violente la volonté de tourner le dos à une politique conforme aux valeurs du parti et de l’ensemble de la gauche.

Les politiques d’austérité actuellement menées en Europe sont désastreuses, elles sont sources de chômage et à terme de violence sociale, au risque de rompre un contrat social déjà bien fragilisé.
La France est écoutée, c’est une puissance économique essentielle en Europe, un gouvernement socialiste digne de ce nom devrait dire non à ce désastre et proposer une autre politique pour relancer l’activité et s’attaquer aux inégalités, véritables cause de « la crise. »

D'autre part, le projet de traité transatlantique se négocie dans notre dos. Il donnera encore plus de pouvoir aux grands groupes industriels et financiers, dont le siège n’est souvent pas en France, au détriment des petites entreprises et des services publics. Aucun bienfait de ce traité n’est à attendre, par contre l’écologie, la culture, la santé auront à en souffrir gravement. 

Il n’y a pas eu de réforme fiscale et le projet balbutié de retenue à la source ne répond pas à la question. Il y a c’est vrai une volonté de lutter contre l’évasion fiscale qui porte ses fruits, mais il faudrait davantage de courage politique pour revenir à une véritable progressivité de l'impôt, taxer les très hauts revenus et imposer davantage les rentes outrancières. Le plus grave c’est qu’on s’habitue à ces inégalités incroyables. Quant à la réforme bancaire elle a avorté. La spéculation se porte très bien, merci pour elle, et entament gravement l’investissement industriel au détriment une fois encore de l’emploi.

Tout est à reconstruire, au parti socialiste bien sûr, et à gauche aussi, peut-être faudra-t-il en effet repartir de la base, plus facile à dire qu’à faire, surtout dans un contexte et à la veille d'un congrès où les effectifs militants fondent à vue d’œil. En tout cas il s’agit que le parti socialiste retrouve une véritable autonomie vis à vis d’un gouvernement qui va à sa perte politique.
Localement, dans le Jura, je ne vois personne aujourd’hui capable de reprendre la flamme dans le respect des valeurs défendues traditionnellement par les forces qui appellent à la transformation sociale. Le parti socialiste doit reprendre le goût du débat qui est sa seule force, on ne peut pas compter seulement sur deux ou trois « camarades » dont on voudrait faire la carrière. Ceux qui ont été battus lors des dernières élections doivent en tirer les conséquences. Ce n’est ni avec du vieux, ni avec du jeune qu’on refera le parti, mais avec du neuf dans le respect des règles et des valeurs de la gauche. Le parti socialiste doit rester un parti de progrès social, dans une perspective d’union de la gauche, et ne pas lorgner vers le centre, voire la droite, car la place est déjà prise !

La gauche ne gagnerait rien à la mort du parti socialiste. Nous sommes à la croisée des chemins.

JMG





dimanche 24 mai 2015

Pas de débat, pas de chocolat

Les règles dans un parti c'est pas seulement pour faire beau, cela sert à continuer de fonctionner lorsque la fraternité, "la camaraderie", peinent à se maintenir. Car entre la liberté, l'égalité et la fraternité c'est encore cette dernière qui a le plus de mal à se faire une place. La fraternité, pour essentielle qu'elle soit, est à la merci des contingences et des intérêts divergents. C'est pourquoi il faut faire respecter les règles même si, et surtout si, cela peut gêner certains dans leur irrésistible ascension.

 Il faut sans relâche dénoncer des pratiques qui n'ont rien à voir avec les valeurs démocratiques que tout homme de gauche bien constitué, et je sais qu'il en est encore pour en avoir rencontré, devrait défendre et au moins respecter. Ainsi, s'agissant du débat sur les motions (je rappelle que je défends la motion B, "à gauche pour gagner", c'est la meilleure, mais bon on a perdu comme on sait), il n'y a pas eu au sein de la section PS de Lons-le-Saunier, de débat consacré spécialement au vote des motions qui aura eu lieu le jeudi 21 mai.

Pourtant il avait été décidé par le grand Solférino lui-même que ces débats devaient être organisés non seulement au niveau fédéral mais aussi dans chacune des sections, qui plus est dans l'une des plus importantes comme celle de la ville-préfecture du Jura.

Ce débat devait donc avoir lieu le 18 mai. Au lieu de cela, mon camarade Marco, le secrétaire de section qui défend la motion D (à ne pas confondre avec le sous-commandant Marcos), a décidé tout seul apparemment, sans en informé le bureau de section (dont je fais partie) que cette discussion aurait lieu le 13 mai en même temps qu'avait lieu l'assemblée générale de la fédération du Jura. Ce changement brutal de date se fondait sur l'argument qu'il y avait trop de réunions et qu'il fallait les fusionner (comme on fusionnerait deux vulgaires multinationales). Bien sûr ça n'a l'air de rien comme ça, surtout pour les non initiés, mais cela s'ajoutait à d'autres entorses aux règles du fonctionnement du parti.

Et donc pas de débat digne de ce nom au sein de la section. De quoi ont-ils peur ceux qui précisément appellent à plus de démocratie dans le parti, y compris ceux de la motion D (encore pardon pour les non-initiés) ? Ne le feraient-ils que pour se placer ? Tout ça pour dire et constater que le parti socialiste est également malade de sa démocratie, tout est fait pour placer de (futurs ?) élus, rien pour fabriquer des programmes qu'on s'appliquerait ensuite à respecter. Les carriéristes sont en train de tuer le parti à petit feu.
Certains, à tort ou à raison, s'en réjouiront.

JMG


lundi 11 mai 2015

Congrès de Poitiers " A gauche, pour gagner »


Il faut faire gagner la gauche et le parti socialiste, lequel, ne serait-ce que pour des raisons historiques, reste une de ses composantes. C’est pourquoi le Congrès du parti qui va se tenir début juin à Poitiers est essentiel pour les forces progressistes de notre pays qui entendent se battre contre un néo-libéralisme qui envahit notre vie quotidienne jusqu’à vouloir la détruire.
Il s’agit d’abord de regagner la confiance de nos électeurs et de renouer avec notre base politique, le monde du travail.
Pour quelques avancées, comme la création de la banque publique d’investissement, ou la loi Consommation, ou le lois dites sociétales, combien de renoncements à défendre l’activité économique dans la justice sociale ?
Nous disons qu’il faut améliorer les conditions de vie des Français en augmentant le pouvoir d’achat des ménages. Cette exigence conditionne la relance de l’activité économique, c’est aussi comme cela que nous parviendrons à résoudre la question du chômage et du sous-emploi.
Nous proposons de recentrer les aides des entreprises qui aujourd’hui se font sans véritables contre-parties. Il faut absolument répondre aux fractures sociales et territoriales avec un plan pour les quartiers. Il s’agit de répondre au désarroi des populations, qui donne des ailes au Front National, par des investissements locaux et l’implantation de services publics.
Pour cela il s’agit de rompre avec les politiques d’austérité et rester ferme vis-à-vis de Bruxelles qui mène l’Europe à la catastrophe. Nous demandons que le gouvernement français mette un terme aux négociations sur le Traité Transatlantique qui signifierait autant de défaites pour l’écologie, la santé, la culture et l’ensemble de notre mode de vie. Il faut reprendre le chantier de la réforme bancaire et s’attaquer enfin à la réforme fiscale promise dans le sens de la progressivité de l’impôt. Il faut aussi sécuriser véritablement les parcours professionnels.
Sur le plan, local, dans le Jura, nous avons collectionné les défaites. Cela ne peut plus durer. Il faut absolument retrouver une véritable vie démocratique dans le parti et mettre fin aux égocentrismes sans fond politique qui nous ont mené où nous sommes aujourd’hui.
C’est pourquoi nous appelons les adhérents du parti socialiste du Jura le 21 mai prochain à voter pour la motion B « A gauche, pour gagner ».

 JMarc Gardère , mandataire de la motion B « à gauche, pour gagner »conseil fédéral
Bernard Colon
Valérie Depierre  conseillère régionale Franche-Comté, conseil fédéral
Guy Goursaud conseil fédéral
Robert Limat
Et beaucoup d’autres qui entendent contribuer à la fierté retrouvée de la gauche