mercredi 30 novembre 2016

Parti...socialiste ?

Le parti socialiste n'est plus, il n'est plus, et depuis longtemps déjà, bien avant 2012, le parti auquel j'avais adhéré en 2002-2003. A l'époque il portait encore un projet  à peu près clair, même si déjà on pouvait, on devait même, relever les insuffisances et déjà les trahisons fomentées en interne par manque de fond politique. Mais alors y avait-il urgence, il fallait relever le défi dû au traumatisme d'avril 2002, traumatisme qui concernait la gauche dans son ensemble, et pas seulement le PS.

Ensuite tout s'est gâté, peu à peu, d'année en année, au PS se sont révélés des gens qui n'avaient plus rien à voir avec la défense du monde du travail, qui avaient abandonné toute référence à la question sociale. Et qui, c'est là le plus grave, avaient utilisé le parti à des fins d'ambition personnelles en jouant avec les procédures du parti pour les contourner ou carrément les nier. 

A Lons-le-Saunier, dans cette fédération du Jura que je connais bien puisque je siège à son conseil fédéral, on a vu ce que cela a donné, un feu de paille, trois petits tours, au conseil général de 2011 à 2014, et puis s'en vont. Des gens sans conviction prêts, pour sauver leur existence politique, à rejoindre aujourd'hui Macron ou à flirter avec les idées droitistes, sans vergogne. Ils ne voient pas ces bougres qu'ils se tuent eux-mêmes emportant avec eux l'idée de socialisme, en faisant au passage un label repoussoir, tout en préparant la route à la droite extrême qui revient, on le voit, de plus belle.

C'est que tout cela s'accompagnait d'un amaigrissement idéologique, de la fin de tout esprit critique qui ont fait qu'au niveau national cette fois, les Hollande, Valls, Macron ont pu faire ce qu'il leur chantait de faire, c'est à dire des politiques empruntées à droite de l'échiquier politique, le dépassant même, comme la loi travail dont on n'a pas fini de souffrir des conséquences pratiques et idéologiques.

Le parti socialiste n'est pas tout à fait un astre mort comme certains le prétendent mais c'est une maison hantée. Hantée par les promesses non tenues bien sûr, par les espoirs entretenus mais jamais honorés, par les mensonges et les tromperies d'un gouvernement et d'une direction nationale qui se sont moqués de ses militants.

Quels sont aujourd'hui les valeurs du PS, ne sont-elles pas abîmées par l'histoire des trahisons récentes ? Sont-ce encore des valeurs de gauche ? Hollande, Valls, Macron sont-ils de gauche,  ont-ils servi véritablement les intérêts du monde du travail, ont-ils agi pour les intérêts du peuple, autrement dit  pour  l'intérêt général ? N'ont-ils pas au contraire distiller les conditions d'un retour fracassant d'une droite dure, dure avec les faibles, dure avec la jeunesse ?

Comment peut-on ensuite tenter de mobiliser le peuple de gauche, composé par nature, de par son histoire, d'ouvriers, d'employés, de bas salaires, de chômeurs, des laissés-pour-compte. Le PS n'est pas un parti conservateur, il était même le parti de l'émancipation mais ce sont des conservateurs, hors les questions sociétales, qui l'ont pris d'assaut, de mèche avec les banques et les grands groupes industriels et financiers.

C'est pourquoi je le quitte après beaucoup d'hésitation, après m'être battu en toute modestie, à mon humble niveau, mais fermement, pour qu'il en soit autrement.

Le dernier conseil fédéral auquel j'ai participé a été violent. J'ai été attaqué parce que j'ai osé critiqué le gouvernement en dénonçant ce qu'il a fait avec la loi travail, le pacte de responsabilité qui porte si mal son nom, et le CICE qui va de pair. C'est à cette occasion que je me suis aperçu que ces "camarades" ne mesurent pas les conséquences, en période de crise prononcée, de cette politique de l'offre  pour laquelle il n'y a pas eu de débat. Savent-ils même ce que contient la loi travail ? Leur principal intérêt est politicien, ils sont devenues une espèce de secte, leur principal souci étant de défendre LEUR gouvernement, celui dont il pense qu'il est encore de leur côté.

Nous n'avions plus en face de nous des gens capables de débattre. A l'impossible nul n'est tenu, c'est pourquoi je m'en vais.

JMG
















jeudi 24 novembre 2016

Tenir la route

Les automobilistes s'en rendent compte jour après jour, le réseau routier est malade, de plus en plus malade. La CGT le rappelait dernièrement, près de 50% des accidents seraient liés à des questions d'infrastructures routières.
Ceux qui roulent la nuit, sur les routes nationales comme départementales, ne peuvent que souffrir, entre autres désagréments provoqués par faute d'entretien,  de l'effacement de la signalisation horizontale. Ainsi on ne distingue plus, ou très difficilement, les bandes blanches au milieu ou sur les bas-côtés des routes. Tout cela pose de véritables problèmes de sécurité qui peuvent, en cas d'accident, justifier de saisir les tribunaux. A qui la responsabilité, à qui la faute ?

De la même manière qu'on délaisse depuis des années l'entretien des infrastructures ferroviaires, l'entretien des routes prend de plein fouet les politiques stupides et criminelles d'austérité. La tendance lourde est à la non-intervention publique, à la diminution drastique des dépenses d'entretien courant et de gros entretien, et à l'abandon pur et simple d'investissements publics nouveaux.

On sert prioritairement les autoroutes, favorisant les grands axes,  avec au passage des augmentations de tarif dont profitent davantage les rentes boursières que les investissements utiles.
Ainsi le patrimoine routier, dans son ensemble, fait partie des victimes de ces politiques de réduction des dépenses publiques qui ont encore la faveur de la plupart des gouvernements en Europe. 
En France la tendance va s'affirmer avec des candidats de la droite, ou de la gauche gouvernementale actuelle, Macron compris. Tous sont d'accord au fond pour aboutir à la privatisation la plus large possible du domaine routier. Si l'on n'y prend garde, si on laisse faire, les routes à l'instar des autoroutes deviendront payantes ! Il y a là de l'argent à se faire, les milieux financiers à cet égard sont moins aveugles que les citoyens ou les usagers des routes !
Depuis 2011, les crédits de l'Etat et des collectivités à l'entretien courant du réseau routier est à la baisse. (baisse de 27 % de 2010 à 2011, et qui se confirme d'année en année). Ceci n'est pas dû au hasard et encore moins à un souci d'une saine gestion des deniers publics.
Cela est de nature à préparer bien plutôt les esprits à cette privatisation du domaine routier, les pouvoirs publics passant alors pour de piètres gestionnaires qu'il faudra à tout prix remplacer par des entreprises privées du BTP.
Les usagers ne pourront rien y faire une fois le fait accompli : les privatisations qui s'annoncent profiteront in fine à des actionnaires que l'intérêt public, par nature, indiffère.

Debout citoyens avant qu'on ne vous confisque vos routes au prix fort ! Encore un domaine où il est nécessaire de se battre pour ne pas laisser au privé une gestion qui dès lors deviendrait plus coûteuse  pour l'usager, ou pour le citoyen qui de surcroît ne pourra plus exercer son contrôle démocratique.
JMG

samedi 5 novembre 2016

Contre la mélancolie

Contre la mélancolie, on a trouvé un truc extra-bon, ce sont les primaires de la droite et du centre.
Bien sûr on peut en pleurer, se dire que c'est foutu de chez foutu, qu'entre Sarko, Juppé, Poisson, Copé, NKM, Fillon, Lemaire, dans ce délire néo-libéral où des clowns se font la courte-échelle, le champ politique nous est fermé désormais,  annonciateur d'une catastrophe politique dont nous aurons, tous et toutes à gauche, si même elle existe encore puisque Valls lui-même en distille la fin prochaine, du mal à nous remettre.

Alors, contre mauvaise fortune on peut décider d'en rire, de faire de ces primaires un divertissement, au diable la tragédie, et les chants de désespoir.
Je ne dirai même pas que nous avons affaire à la droite la plus bête du monde, prête à tuer notre modèle social dans la lignée de ce qu'auront initié ou encouragé Hollande, Valls, Macron et quelques autres pourtant de notre camp, je ne parlerai pas de la fin annoncée de la fonction publique et des services qu'elle fait fonctionner dans un effort d'égalité, ni de la privatisation programmée de l'hôpital et de la sécurité sociale, des promesses de hausse de TVA, de la baisse des impôts sur les sociétés, des surenchères imbéciles comme l'âge de la retraite qui ne devrait sonner que de plus en plus tard, ni de la fin des 35 heures laquelle, si l'un de ces imbéciles étaient élus, serait de nature à accroître encore plus le chômage, je ne parlerai de rien de cela.

Mais à la place, je tiens à faire part de mon admiration pour les bons coups que font Bayrou et Juppé à Sarko et donc aux autres aussi par la même occasion.
Bayrou a dit, pas très fort mais il l'a dit,  que si Juppé était battu à la primaire de la droite, il se présenterait fissa et malgré ça à la présidentielle. Lui Bayrou, lui le Béarnais, il se présenterait contre Sarko.
Et ce dernier de fulminer d'un coup aussi pendable, comme on le comprend, lui qui a trouvé là bien plus malin que lui.
On reconnait là le Béarnais, le Henry quarto of competition , qui sait jouer gagnant-gagnant, qui va donc, avec Juppé, quoi qu'il arrive, emporter la mise...Bayrou est un génie, et Juppé aussi pour l'avoir  choisi pour ami dans ce tournant politique décisif. En fait ces primaires n'en n'auront plus que le nom puisque Sarkozy, même s'il en sortait vainqueur, trouverait face à lui un François Bayrou tout frais pour continuer le combat.

Oui, on peut s'amuser des heurs et malheurs de la droite pour faire oublier les coupables tergiversations de la gauche qui ne parvient pas, pour l'instant en tout cas, à trouver l'unité indispensable pour éviter la catastrophe.
Quand on n'a plus le cœur de rire de soi-même il est fortement conseillé, pour la détente, de se moquer du camp adverse, et des dindons de la farce qu'il nous livre en pâture.

JMG