dimanche 16 septembre 2012

Défendre le statut de la fonction publique, c’est défendre la République

Il est toujours de bon ton de critiquer le statut de la fonction publique, héritier du statut général des fonctionnaires d’octobre 1946.
 On dénonce le carcan qu’il représenterait pour l’Etat employeur, qu’il soit central ou pas. 

Ce statut, trop protecteur pour certains, rendraient les fonctionnaires inefficaces, voire paresseux, la vulgate libérale, en l’occurrence, ne reculant devant aucun poncif. Car elles vont ces critiques naturellement de pair avec une idéologie, dominante aujourd’hui, qui voue aux gémonies la notion d’Etat régulateur ou interventionniste. L’Etat non seulement confisquerait les libertés économiques, mais aussi offriraient la protection à des parasites nombreux et grassement payés par « nos impôts ».

La gauche, maintenant, fera bien pourtant de tout faire pour réhabiliter les valeurs républicaines qui ont présidé à l’élaboration de ces statuts, et cela dans ses trois versants, Etat, collectivités, hôpitaux. Ils ont notamment  été instaurés par les excellentes lois d’Anicet le Pors votés de 1983 à 1986. Celles-ci sont toujours heureusement en vigueur pour l’essentiel et montrent ainsi encore, malgré tout, leur solidité juridique et leur consistance politique. Elles ont subi pourtant, de part les gouvernements successifs, surtout venant de la droite, des modifications visant à les dénaturer et les détruire.

Ainsi le travail de restauration est immense, mais il est nécessaire. Travail idéologique avant tout pour la défense de l’égalité républicaine devant les services publics. Ne soyons pas naïfs, derrière les attaques contre le statut, se cache encore, vivace, la volonté de privatiser des pans entiers de services publics.

Il est aussi essentiel de défendre l’indépendance de la fonction publique, laquelle doit rester « serviable et non servile » devant le pouvoir politique. Le fonctionnaire ne doit pas être soumis aux pressions partisanes  et le statut doit lui en donner la garantie en privilégiant le principe de la carrière opposé à celui de l’emploi que défend les libéraux.

En France, ces dernières années, cela a pris la forme de la généralisation des contrats, précaires bien entendu, avec pour corollaire l’abandon pur et simple du concours. Le « spoil system » n’est pas républicain, il va à l’encontre de la continuité de l’action publique, il favorise la courte-vue et l’opportunisme  aux dépens le plus souvent de l’intérêt général.

Il est plus que jamais nécessaire de réaffirmer la responsabilité reconnue et nécessaire du fonctionnaire sur le plan de ses fonctions ou de ses tâches, mais aussi s’agissant de son rôle de citoyen.
La France est une grande nation démocratique et le monde entier reconnaît les mérites de sa fonction publique. C’est sans doute parce qu’elle s’inspire encore des valeurs contenues dans la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789.


La gauche elle-même, revenue au pouvoir, doit en reprendre conscience.


JMG

samedi 8 septembre 2012

Spéculation : la pieuvre se refait une santé

Voilà que la Banque Centrale Européenne est enfin disposée à racheter une partie des dettes des pays en difficultés financières, au grand dam de l'Allemagne, on ne s'en étonnera pas, mais aussi paradoxalement à l'encontre des dispositions prévues par les traités européens.

Ceci constitue pourtant une excellente nouvelle pour les places financières qui ont dès le lendemain saluer l' annonce du Président de la BCE.

Ainsi l'Europe libéraliste, celle dont le peuple français en 2005 par référendum avait refusé le principe, s'adapte à toutes les situations telle une pieuvre aux tentacules souples, agiles, mais fermes.

Aux conditions de cette aide figure l'obligation qui sera faite aux maillons dits faibles de l'Europe, dont la Grèce bien sûr, l'Espagne, l'Italie, la France peut-être, d'adopter des plans d'austérité pour soigner leur crédibilité financière.

Ainsi la zone euro pourrait être sauvée, mais c'est au mépris du droit international européen, au mépris surtout des peuples dont au confisquera ce qui leur reste encore d'acquis sociaux.

Il ne faut passe leurrer, ce sauvetage que la presse nous présente comme historique n'est qu'un moyen pour la spéculation internationale de continuer son oeuvre fût-ce sur le dos du monde du travail, aux dépens de ceux qui produisent les véritables richesses.

JMG



http://www.liberation.fr/economie/2012/09/06/la-bce-lance-l-operation-rachat_844436