samedi 28 avril 2018

Courage !

Drôle de monde que ce monde qui porte aux nues les gens qui manquent de courage et qui au contraire vilipende ceux qui en font preuve.

Macron et les patrons de la SNCF sont réputés courageux parce qu'ils tiennent tête aux cheminots et ces derniers au contraire en manqueraient car faisant grève pour un oui pour un non.

Le pouvoir le sait, la fermeté peut payer politiquement et électoralement, comme elle eut payé en son temps pour Margaret Thatcher lors du conflit des mineurs en Grande-Bretagne en 1985, ou pour Reagan lors de de la grève des aiguilleurs du ciel aux États-Unis en 1981. Les aiguilleurs furent licenciés mettant fin à l'un des épisodes les plus douloureux du syndicalisme aux États-Unis, et dont la société américaine, par effet direct ou indirect, souffre encore aujourd'hui.

Macron est le successeur en somme de ces deux grands néo-"libéraux" fossoyeurs d'un contrat social pourtant indispensable aux sociétés qui se veulent civilisées. Macron, avec quarante ans de retard, suit ardemment, sans coup férir pour l'instant et surtout sans état d'âme qui eût pu le rendre plus humain, le chemin emprunté un temps outre-Atlantique et outre-Manche, en bon serviteur de la classe sociale à laquelle il appartient, celle qui s'alimente en spéculations financières et en boursicotage systématisé.

Qui sont les plus courageux ? Ceux qui, comme les cheminots, décident de se battre collectivement pour défendre, au delà de leurs intérêts professionnels, une société solidaire,  ou bien ceux aujourd'hui au pouvoir, prétendument "en marche", qui font preuve d'un entêtement coupable et imbécile ?

En réalité la paresse et la couardise sont bien dans le camp du pouvoir. Le gouvernement Macron est paresseux, il laisse faire, joue d'indifférence et de mépris face aux mouvements sociaux, en discréditant ou en niant les corps intermédiaires, en les humiliant, en les jetant en pâture à une démagogie ambiante qu'il entretient par media interposés.
Le gouvernement compte sur le pourrissement,  en cela il est irresponsable, il est le véritable fauteur de trouble sur le dos des usagers des services publics.
Il entend installer une contre-réforme dont on sait l'inefficacité et la nuisance, car une concurrence accrue, tout comme la destruction du statut des cheminots n'apportent rien, que ce soit en termes de tarification ou de service, et au contraire participent à la fin de l'égalité d’accès aux services publics de transport.

Face à ces offensives, contre ce gouvernement rétrograde qui utilise trop souvent la répression policière, à la SNCF, mais aussi à l'hôpital, dans les universités, dans les collectivités territoriales, dans l'ensemble des services publics, le courage déterminé, solidaire, organisé, conscient, reste la seule réponse possible. 

JMG


1 commentaire:

  1. Pas la seule, entraîner le système dans sa chute est une alternative.

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