lundi 22 juin 2020

à bout, la révolte

Seuls les inconscients, parce qu'ils auront été perméables à la propagande de ce gouvernement, n'auront pas été touchés par la souffrance physique et plus encore morale de cette infirmière interpellée par la police le 16 juin au cours d'une manifestation pour la défense de l'hôpital public.
Sa photo, où on l'a voit encadrée sans ménagement par des policiers armés et casqués, aura fait le tour des réseaux sociaux.

Comme l'ensemble de ses collègues cette infirmière a été pourtant pendant plusieurs semaines parmi ceux et celles qui ont fait front contre la pandémie dont d'ailleurs elle-même a été victime. Comme si cela ne suffisait pas elle est aussi la proie d'un pouvoir qui s'acharne contre elle sur le plan judiciaire.
Elle passera le 25 septembre devant le tribunal correctionnel pour outrage et violence sur personne dépositaire de l'ordre public.

Ainsi donc les rôles sont inter-changés, les media ont retenu de Farida, c'est son nom, l'image d'une délinquante qui jette aux forces de l'ordre des morceaux de bitume que l'on confondra opportunément avec des pavés pour mieux faire passer ce message : tolérance zéro pour tous ceux qui résistent, y compris ceux qu'E.Macron a qualifié dans son infinie reconnaissance de "héros".

Il faut bien faire oublier à la population l'essentiel. Ce gouvernement, il est vrai qu'il n'est pas le premier, continue d'affaiblir l'hôpital public, encore 600 suppressions de postes annoncées au CHRU de Nancy par exemple, hôpital public qu'il entend privatiser à terme, pour en faire un  endroit privilégié de marchandisation au lieu de le considérer prioritairement comme un havre de secours et de soins.

Au lieu de répondre concrètement et efficacement à des revendications légitimes, il interdit les manifestations et fait donner sa police dont il ne condamne qu'au bout des lèvres les violences avérées de certains de ses membres.

L'image était trop belle de cette militante prise en flagrant délit d'outrage aux forces de l'ordre. Cela fait de Farida une double victime, victime comme personne soignante maltraitée institutionnelle dans son travail, victime comme citoyenne non autorisée à exprimer un désaccord profond et durable.

Mais alors pourquoi ce geste qui, au plan médiatique et légaliste, la disqualifie ? C'est que la coupe est pleine, c'est que le dégoût remplace ou empêche la raison, c'est que l'irrésistible révolte emporte tout souci de son propre ménagement.
Cette infirmière, invisible pendant la lutte qu'elle a menée contre la pandémie avec ses collègues, entendait être enfin visible non pas par besoin d'une improbable notoriété, mais par désespérance, par une déception extrême qui peut se muer en haine envers des gens "responsables" qui la maltraite elle-même et son métier.

D'où ces gestes qui ne sont pas ceux d'une criminelle.

La responsabilité en incombe à ce pouvoir qui ne négocie pas, qui impose ses vues, qui réprime, qui nie la démocratie sociale, au risque des révoltes et des violences qu'il suscite lui-même.

La violence n'est pas du côté des plus faibles.

JMG



mardi 9 juin 2020

Lons-le-Saunier : 28 juin, second tour municipales 2020

  Communiqué Gauche Démocratique et Sociale Jura            


 Le 28 juin se tiendra le deuxième tour des municipales à Lons-le-Saunier comme dans de nombreuses villes en France.
Nous déplorons que les collectivités territoriales, et les communes en premier lieu, soient sous contraintes budgétaires, affaiblies qu’elles sont par les baisses de dotation de l’Etat central. Elles ont à subir également les effets d’une politique fiscale injuste imposée par un gouvernement sourd à imposer de véritables réformes qui pourraient être bénéfiques à l’ensemble de la population.
Au contraire les contre-réformes prescrites ou accélérées par le gouvernement sont autant de marches en arrière comme celles qui touchent et affaiblissent depuis des années l’hôpital public et l’ensemble des services publics.
C’est pourquoi ces élections doivent être aussi l’occasion de dénoncer ceux qui soutiennent ces politiques, comme à Lons-le-Saunier la liste conduite par un pilier  de la République en Marche.
Au terme d’une campagne électorale, confuse à bien des égards, deux listes sont en présence, la liste C. Bois soutenue par LREM et J. Pélissard d’une part, et d’autre part une liste d’union de gauche conduite par JY. Ravier.
La Gauche Démocratique et Sociale  appelle à voter pour la liste Ravier soutenue par le PC, le PS et EELV. Cette liste a su travailler pour un projet municipal qui doit rassembler les citoyens de Lons-le-Saunier attachés à une ville davantage sociale et écologique, valeurs que la gauche démocratique et sociale défend naturellement.

A Lons-le-Saunier, le 9/06/2020

vendredi 5 juin 2020

Municipales : on ne gagne rien à trop perdre

On ne peut le nier, et le reconnaître devrait constituer le début d'une solution et mieux encore d'une résolution, les résultats du premier tour des municipales à Lons-le-Saunier ne sont pas bons pour la gauche.

Je veux parler d'une gauche de transformation (voire de conservation) sociale qui soit d'emblée résistante devant les coups de butoir d'un néolibéralisme dont les ravages nous sont apparues évidents lors de cette crise sanitaire. De celle-ci, semble-t-il, ni le gouvernement actuel, ni son opposition de droite classique, ne veulent reconnaître et combattre les  raisons profondes. 

Ainsi par exemple, l'hôpital public a fait les frais d'une austérité qui depuis trente ans n'a pas manqué de s'accroître. Les moyens donné aux hôpitaux publics ont diminué alors que la population française a sensiblement augmenté. Des dizaines de milliers de lits ont été supprimés, près de cent mille en trente ans, de même que de nombreux postes de soignants. Cette politique désastreuse a fait peser, sur les services des urgences notamment, tout le poids et les souffrances d'une austérité imposée et inutile.

Les élections municipales se jouent donc dans ce contexte. Elle ne peuvent, elles ne doivent pas être divertie de cette réalité économique et politique dont les responsables doivent être, si on ose dire, distingués.
Les responsables ce sont tout ceux qui, de leurs localités respectives, ont soutenu ces politiques, comme celle de la tarification à l'activité par exemple laquelle, de fait, favorise la privatisation rampante ou franche de l'hôpital public.
Ces politique doivent être condamnées à tous les niveaux, et donc à l'occasion aussi des élections locales.

Voici donc rappelés ces résultats du premier tour à Lons-le-Saunier:

liste C.Bois soutenue par le maire actuel (LR) : 36,22%
liste J.Y Ravier (PS, EELV,PC, société civile) : 29,99%
liste J.Huet (divers droite, dissident) : 21,01%
liste C.Perny (divers gauche?, ancien PS, ancien Macroniste mis à l’écart) : 7,66%
liste G.Revy (liste citoyenne soutenue par LFI) : 3,61%
liste J.Morel (LO) : 1,52%

Bien sûr, et pour paraphraser Lénine, l'arithmétique est têtue. La liste Bois est proche de l'emporter, je doute que les voix de J.Huet, en dépit de toutes les velléités de recomposition ou décomposition de listes à droite, se porte en tout ou partie significative sur la liste Ravier. 

De même que je ne m'attends pas à ce que les 7,66% des électeurs déçus de C.Perny se portent comme un seul homme ou femme sur cette même liste.

Quant à aux voix de la liste "citoyenne" soutenue par Lfi, elles ne sont pas en mesure, de par leur nombre, de se faire décisives.  Le refus de l'unité lui aurait-t-il été fatal ? Ou bien La France Insoumise ne se serait-elle pas donnée les moyens de prendre au sérieux ce scrutin municipal ? J'en prends ma (petite) part de responsabilité.
Dommage, car une gauche structurée sans une gauche alternative sur laquelle s'adosser, n'est rien.

Cette situation difficile est aussi le produit de la confusion idéologique dont ces gauches sont victimes depuis un certain nombre d'années. On en voit ici à Lons-le-Saunier, les répliques locales. Pourtant le bilan de l'ère Pélissard, après trente ans de règne sans partage, n'est pas si brillant, il aura même été destructeur comme par exemple la liquidation de la MJC. Sa réussite est essentiellement politique, il aura fait de son électorat un roc à toute épreuve, même à celle d'une apparente division de la droite. 

La confusion localement est même illustrée, de manière baroque et caricaturale, par la présence dans la liste Bois de J.P.Huelin, de P. Petitjean, ancien(ne)s du PS, qui se sont ralliés au centre-droit pour garder leur place ou pour avoir mieux. Et je ne parle pas de la députée D.Brulebois qui du PS est passée sans coup férir à la LREM. Je le dis en passant : il n'est pas de vraie politique sans un peu de morale.

Confusion encore avec la présence ambiguë  au premier tour de C.Perny qui après avoir appartenu au PS, a rejoint LREM pour ensuite en être plus ou moins rejeté.

Oui, rien qu'à le dire c'est compliqué, complication de nature à décourager plus d'un électeur, tenté plutôt par la pêche à la ligne.

Il apparaît, au cours d'une campagne bien singulière pour cause de pandémie, que la liste Ravier aura fait un travail collectif intéressant. portant un projet municipal plutôt cohérent.
Sans autre dynamique, cela suffira-t-il ? Ce qui est certain c'est qu'on retrouvera au conseil municipal au moins les quatre ou cinq noms de l'actuelle opposition municipale issue de la liste M.H Duvernet* de 2014, (à part le PC qui s'était à raison présenté seul à l'époque).

Une victoire est donc bien incertaine, même en comptant sur le retour des abstentionnistes.
Mais il reste un espoir, et donc il faut le jouer, il faut battre la droite. Pour ma part le 28 juin je voterai pour la liste Y. Ravier.

JMG


*lequel, avec l'appui de C.Perny, s'étaient allègrement affranchis des règles d'un parti socialiste qui ne s'en est jamais véritablement remis.