lundi 29 octobre 2012

Toulouse : un congrès mi-figue, mi-rose, mi-raisin

Congrès morose d'après le Figaro, ou même le Monde, on arrive à les confondre aujourd'hui, engloutis tous deux, de façon égale, dans ce magma idéologique qui les empêche de traiter l'information de manière tout à fait honnête.

Pas morose ce congrès, car il y a toujours cette effervescence inhérente au nombre, plus de 2000 militants se retrouvaient dans ce parc des expositions de Toulouse au bord d'une Garonne rendue tumultueuse par un vent froid inhabituel qui n'amusait que les cormorans.
Et tout au bord du fleuve, tout un symbole, des tentes, ou des constructions précaires pour abriter des sans-abris, des Roms, ceux-là mêmes qu'Emmanuel Valls, à moins d'être devenu aveugle, a dû voir en se rendant sur les lieux. Habitats précaires comme autant de rappels d'une crise morale et économique que personne ne veut ou ne peut maîtriser parce que ses solutions seraient trop lointaines.

Ce n'était pas un congrès morose, c'était un congrès qui s'interroge, mais pas trop fort pour ne pas laisser apparaître des solutions qui ne seraient pas dans l'air du temps, de cet air précisément qui court dans les couloirs du Monde ou du Figaro et fait éternuer toutes les rédactions, écrites ou audio-visuelle de France et de Navarre. Ainsi va l'opinion privée qui se fait passer pour publique, mais assez efficace pour empêcher un gouvernement d'être tout à fait de gauche.

D'une manière générale, les orateurs qui se sont succédés à la tribune avait un discours offensif, y compris même les ministres présents, mais c'est comme s'il y avait eu la musique sans forcément les paroles, l'air seulement...
L'essentiel du congrès, ce qu'on en a retenu, c'était ce soutien plusieurs fois scandé à un premier ministre cible de toutes les attaques, soutien dont il fut visiblement ému.

Emmanuel Morel, Gérard Filoche ont été plus concrets et ont su poser les vrais enjeux, notamment sur la question sociale, tout comme Julien Dray qui fit un discours clair et tonitruant sur, (ou contre), l'Europe telle qu'en tout cas elle apparaît aujourd'hui.
L'Europe qui sert, au travers les exigences de l'euro fort, l'intérêt des rentiers, l'Europe telle que certains la veulent ou l'acceptent, qu'ils soient complices ou inconscients.

Au total un congrès qui se cherchait mais qui ne s'est pas trouvé, avec très peu d'appel à l'union de toute la gauche sans laquelle aucune politique favorable à l'ensemble du monde du travail ne sera possible.
De cela le congrès, dans son ensemble, ne se montra pas convaincu. Dommage.


Jean-Marc Gardère

http://www.maintenantlagauche.fr/


mardi 23 octobre 2012

PS Jura : un congrès, quel congrès ?


Le congrès fédéral du pari socialiste du Jura, vendredi 19 octobre, a laissé à beaucoup le goût amer du "ni fait ni à faire". Peu de monde d'abord, on pouvait s'attendre à une plus grande mobilisation des militants à l'heure où un gouvernement de gauche, socialiste, est au pouvoir.
Le congrès a été à l'image de ce qui se passe aujourd'hui dans le pays au niveau politique : personne ne connaît plus la règle du jeu, ni d'ailleurs les enjeux, ou feint de ne pas les connaître, rien de politique dans ce congrès à part l'antienne maintes fois répétée " le soutien au gouvernement Hollande".

Certes, mais cela suffit-il ?

Le parti socialiste doit rester un parti politique, qui pour soutenir en effet comme il se doit un gouvernement qu'il a porté au pouvoir, ne doit pas pour autant abandonner son travail de réflexion critique et de proposition.
Et il y a de quoi faire !
Dix ans au pouvoir d'une droite décomplexée a désorganisé l'Etat social et l'administration même du pays. L'heure n'est pas seulement à la gestion des décombres que les équipes Chirac, Raffarin, VIllepin, Sarkozy nous ont laissées en héritage, l'heure est aussi, surtout, à la reconstruction. Et cela dans la perspective d'une autre Europe qui ne soit pas celle des "banksters". C'est pourquoi nous nous attachons à une révision fondamentale des traités européens actuellement en vigueur.

Il faut revenir sur la baisse continuelle du pouvoir d'achat depuis au moins dix ans, et pour cela continuer de défendre mordicus, sans complexe, et en restant résolument offensif, les trente-cinq heures que les restes de la Droite parlent encore de supprimer, défendre la sécurité sociale en revenant sur des franchises qui ont sans cesse pris de l'ampleur à tel point qu'aujourd 'hui cinquante pour cent seulement des dépenses de santé sont couvertes par l'assurance maladie.

Le chantier est immense et c'est pourquoi nous soutenons une motion " maintenant la gauche, le social au coeur, l'écologie en avant" qui a l'ambition de faire revenir à ses fondamentaux un parti socialiste qui sinon pourrait perdre son âme et ses motivations.

Nous avons choisi, dans l'impréparation inhérente au contexte politique qui ne voulait à l'origine, qu'une unique pensée, qu'une seule et unique motion, de ne présenter aucun candidat au poste de premier fédéral. C'est peut-être, rétrospectivement,  une erreur car c'eût été sans doute une occasion supplémentaire, même si le rapport de force aujourd'hui est encore en notre défaveur, de poursuivre un débat essentiel au niveau départemental.

Le 11 octobre dernier la motion a fait plus de 21% des voix dans l'ensemble de la fédération du Jura, résultat qui nous permet d'avoir cinq sièges au conseil fédéral.

Nous en ferons bon usage.

JMarc Gardère

http://www.maintenantlagauche.fr/

lundi 8 octobre 2012

Au nom de la compétitivité ?

Au nom de la compétitivité de la France dans l’économie mondiale, on s’apprêterait donc à baisser le coût de travail de 8 à 10 milliards par an. Sachant qu’en France il est approximativement de 1100 milliards d’euros, l’économie supposée serait donc de quelque 50 milliards d’euros soit 4 à 5% de baisse en cinq ans. C’est beaucoup.
Cette mesure ne représenterait pourtant que très peu par rapport aux écarts des salaires qui existent entre la France et d’autre pays. Un Français gagne dix fois plus qu’un Chinois, 5 fois plus qu’un Polonais ou un Brésilien. L’écart est énorme et le restera longtemps encore. Cette mesure économiquement parlant n’est donc qu’un faux semblant, elle n’accroîtra pas, en tout cas de façon significative, la fameuse compétitivité de l’économie française chère au patronat français, surtout que nos principaux concurrents, qui restent cantonnés dans la zone euro, font de même, dans cette même logique d’austérité.
Par contre la mesure  risque de conduire à un appauvrissement de la population. Car réduire le coût du travail, même en cas de transfert partiel ou total sur la contribution sociale généralisée,  c’est réduire les salaires, qu’ils soient directs ou différés comme les prestations sociale, l’assurance maladie, les retraites.
Il faudrait au contraire combattre l’euro cher qui entame notre compétitivité, et dans le même temps augmenter les salaires, dont les cotisations sociales qui en font partie, pour éviter cette spirale du moins-disant social généralisé dont est victime l’ensemble des Européens.

JMG