vendredi 25 juillet 2014

Contradictions

Le patronat au travers de la fédération nationale des travaux publics s’alarme, avec certaines organisations syndicales ce qui est assez rare pour être souligné, des baisses de dotation de l’Etat aux collectivités territoriales.

Ainsi, dénoncent ces organisations, un emploi sur cinq dans les Travaux Publics pourrait disparaître si le gouvernement s’entêtait à restreindre les dépenses publiques appliquées aux communes, régions, départements (avant d’ailleurs que ces derniers ne disparaissent bientôt corps et biens sur l’autel du moderno-réformisme inutile).

La politique de l’offre du gouvernement a quelque chose d’étrange puisqu’elle intervient à un moment où il y aurait plutôt surproduction par rapport à la demande.

On retire de l’argent aux collectivités pour le redonner indirectement aux grandes entreprises qui ne savent qu’en faire et qui, globalement, ne l’utilisent ni en investissements, ni en salaires. On entre ainsi en plein dans une politique d’austérité qui profite non pas aux pauvres qu’on assiste de moins en moins, mais aux actionnaires et aux rentiers qui n’espéraient pas autant d’assistance de la part d’un gouvernement pourtant issu d’un parti censé être celui des salariés.

JMG

paru dans "le Progrès de Lyon" juin 2014

mardi 15 juillet 2014

Ne pas s'interdire de dire la vérité

Pourquoi faudrait-il définitivement nous taire sous prétexte que nous avons voté pour ce gouvernement ? Pourquoi n'aurions nous pas le droit de dénoncer les mesures ou les actions que nous jugeons contraires à l'intérêt général,  à celui de la gauche, à l'intérêt du parti socialiste lui-même ?

Ainsi  le pacte de responsabilité qui nous mène droit dans le mur. Devrions-nous le trouver absolument positif et ne pas le dénoncer, alors qu'il appauvrit l'ensemble des Français sauf ceux qui y ont intérêt, et qui sont probablement derrière cette politique désastreuse, j'ai nommé les oligarchies financières ? 

Pourquoi devrions-nous nous interdire, sous prétexte que nous serions socialistes, de dire haut et fort que Valls aujourd'hui non seulement conduit une politique de droite mais prépare activement, par son attitude, le retour d'une droite qui, elle, sera plus dure et plus dogmatique encore, toute tendue vers la volonté d'en découdre contre ce qui sera resté de la gauche moribonde. Cet esprit de revanche finira de faire exploser la gauche dans son ensemble.  Pire, la droite qui se sera certainement dégagée de la boue des affaires dans laquelle elle se trouve actuellement, continuera ce travail de sape contre  les projets de société progressistes que nous voulions malgré tout. 

Et donc voilà, voilà pourquoi il convient de ne pas se taire, voilà pourquoi je me force, car je ne le fais pas de gaieté de coeur, à condamner par exemple, parce qu'elle est révélatrice, la dernière trouvaille d'un Benoît Hamon que j'ai longtemps soutenu mais qui me déçoit comme me déçoit l'ensemble de ces membres du gouvernement qui délibérément, consciemment, confondent politique et communication politique.
Comme ministre de l'éducation nationale, Benoît Hamon en effet dit vouloir faire bénéficier les écoliers d'un enseignement au codage informatique. Le problème c'est que cet enseignement se ferait hors du temps scolaire. Cet  enseignement en effet est important, essentiel même si on ne veut pas que les outils technologiques nous dépassent un jour. Mais pourquoi alors ne pas laisser la maîtrise de cet enseignement à l'Education Nationale elle seule en mesure d'en assurer l'égale et équitable répartition sur tout le territoire national ?  

Dispensé par qui alors cet enseignement, si ce n'est par l'éducation nationale ? Par les collectivités, premières victimes du pacte de responsabilité, ou dans le cadre des nouveaux rythmes scoalires, par les parents eux-mêmes ?
Quels élèves en bénéficieront finalement ? Pas ceux en tout cas qui n'auront pas eu la chance d'habiter des communes ou des communautés de communes suffisamment riches ou organisés pour monter de tels enseignements ? Et que dire encore des volontés politiques qui seront forcément différentes selon les collectivités. 

Ainsi aura-t-on remplacé la fracture numérique par la fracture territoriale. A moins, qu'à force de jouer les apprentis sorciers, nous restent sur les bras les deux ensemble.

JMG



vendredi 11 juillet 2014

Qui gère mal la MJC de Lons-le-Saunier ?

Comme on dit souvent, si la culture coûte trop cher, essayez l’ignorance. Le nouvel adjoint à la culture de Jacques Pélissard devrait méditer cette phrase. Ce "jeune", mais déjà ancien de la gauche passé par opportunisme dans l'autre camp, déclare que la MJC n’a plus la confiance de la ville de Lons-le-Saunier. 

Pourquoi ? Parce que, je cite, « la MJC n’est pas en capacité de gérer l’argent public qui lui est confié. » C’est précisément ce qu’il fallait démontrer. Or tel n’est pas le cas, et pourtant le bruit court en ville et la rumeur va bon train sans cesse répétée entre deux coups de pelle mécanique dans la rue J.Jaurès (actuellement en travaux et complètement barrée) C’est bien connu quand on veut abattre son chien on aboie alentour qu’il a la rage : la MJC est mal gérée un point c’est tout, circulez il n’y a rien à voir, (surtout dans la rue Jean-Jaurès).

Mais dans cette affaire ce qui me désole, ce qui m’effraie même, c’est la légèreté des responsables politiques de la ville dans la gestion de la MJC.

Faut-il rappeler que le maire de Lons-le-Saunier est membre de droit du Conseil d’Administration de cette MJC mal gérée, faut-il rappeler encore qu’un maire-adjoint de cette même ville ainsi qu’une conseillère municipale sont, ou étaient au moins jusqu'aux municipales du mois de mars dernier, membres associés du CA de cette association très mal gérée ? Est membre aussi du CA de cette association extrêmement mal gérée le président de la Maison Commune par ailleurs maire-adjoint de cette même ville de Lons-le-Saunier. Si vraiment cette association était infiniment mal gérée n’y avait-il pas lieu d’y remédier d’abord en faisant en sorte de mettre au boulot tout ce beau monde ?

Le maire-adjoint à la culture nous dit encore, je cite :  ( le Progrès de Lyon en date du 3 juillet) « la MJC à essayé de nous camoufler sa situation financière… »
Elle a essayé ou elle a camouflé ? Serait-ce un procès d’intentions qu'on ferait au CA de la MJC ?  C’est une accusation grave dont je me demande si ce maire-adjoint prend bien la mesure. Il évoque encore "un rattrapage de points d'ancienneté du personnel" que la MJC aurait caché. Diantre ! Renseignement pris rien n'a été caché. Il s'agirait en réalité d'un rattrapage lié aux droits des salariés. Les salariés de la MJC de Lons-le-Saunier, une dizaine qui aujourd'hui se battent pour leur emploi, ne seraient-ils pas des salariés comme les autres ?

Côté intentions il est un indice intéressant qui court dans la bouche de ce nouvel élu : « je ne pense pas qu’on puisse reconstruire quelque chose sur le passif de la MJC. Elle ne va pas disparaître mais il faut revoir sa gestion avec des anciennes personnes, mais aussi des nouvelles personnes. »

Tout est dit, « des nouvelles personnes ». On démolit une association pour mettre des nouvelles personnes. A la place de celles dont on ne veut plus ?

Pour des adeptes de la bonne gestion, c’est payer cher l’avis de recrutement.

Tout cela pour condamner à mort ou déstabiliser pour le moins une activité culturelle et d'éducation populaire dont notre société a tant besoin aujourd'hui pour éviter et combattre la violence sociale. Le dénigrement dont est l'objet la MJC est insupportable surtout venant de la part d'une municipalité dont le premier devoir serait de créer du lien social.

Elle fait juste le contraire.

JMG