mercredi 17 avril 2013

Municipales 2014 : comment le PS désignera ses candidats ?

C'est bien connu, la démocratie ne s'use que si l'on ne s'en sert pas. Dans un parti politique la diversité et l'expression pluraliste des idées sont toujours préférables à une unité qui ne serait que de façade. 

Pour gérer cette diversité, la direction nationale du parti socialiste a publié en mars dernier une circulaire qui organise les modalités de l’investiture de ses candidats aux prochaines municipales.

La désignation des listes aux municipales de 2014, à Lons-le-Saunier comme ailleurs, se fera en deux étapes.
Il s’agira d’abord de désigner les militants chargés de conduire les listes. Cette désignation se fera en octobre. Le premier tour aura lieu le 10 octobre prochain, et le deuxième si besoin le 17 octobre, au cas où aucun candidat n’aurait obtenu la majorité absolue à l’issue du premier tour…

Sera soumise ensuite au vote des militants la liste complète laquelle aura été au préalable soumise à une commission des candidatures. Ce vote des adhérents aura lieu le 21 novembre, et le 28 novembre également en cas de refus de la liste soumise lors de premier vote.

Les candidatures devront être portées à la connaissance des adhérents du parti qui seront concernés par cette élection dans la commune.
Pour pouvoir participer au vote il faudra être électeur dans cette commune. La présentation de la carte d’électeur ou d’une attestation d’inscription sur la liste électorale pour permettre le vote.

Il faudra avoir adhéré au parti socialiste avant le 9 avril 2013. Les procurations ne seront pas admises et le bureau de vote sera ouvert sans interruption de 17 à 22 heures.

La circulaire de la rue Solférino qui énonce, avec plus de précisions qu'ici bien sûr, ces dispositions, ne fait allusion à aucune possibilité d’organisation, pour l'instant en tout cas, de primaires ouvertes telles qu'on a pu en connaître lors des élections présidentielles ( sauf pour Paris, Lyon, Marseille). Certains militants ont pu pourtant en exprimé le souhait.
L’essentiel reste que la circulaire soit respectée et que ce vote de désignation se passe dans les meilleurs conditions possibles. Il n’y a pas de raison que cela se passe autrement, nous y veillerons tous dans le respect des règles démocratiques.
Il va de soi que les candidats investis seront ceux de tout le parti et que ce dernier les soutiendra sans réserve et de toutes ses forces disponibles.

Mais bien sûr l'intérêt de ce mode de désignation sera d'autant plus grand qu'il aura permis le débat politique sur la ville que nous voulons.

dimanche 14 avril 2013

Au nom d’une prétendue démocratie sociale

 

 Le texte de loi issu de l’accord national interprofessionnel signé entre certaines organisations syndicales et le Medef a donc été voté cette semaine par l’Assemblée Nationale. On s’en sera douté. Toutes les manifestations auront donc de ce point de vue  été vaines, manifestations où du reste nous étions trop peu nombreux eu égard à l'enjeu, à Lons-le-Saunier notamment, quelque pelés car il y faisait froid ou pluvieux, quelques tondus surtout, dans l'attente de jours meilleurs.
Loi votée au nom de la démocratie sociale soit-disant. Mais qu’est-ce que la démocratie sociale lorsqu'elle sert de prétexte à énoncer des règles qui précisément déréglementent le marché du travail pour le rendre plus flexible ? Et quand elle se fonde sur un accord d’où est exclu deux des principales confédérations syndicales, Force Ouvrière et la CGT ?

Il y a longtemps que la CFDT, pour ne parler que de celle-ci, par une sorte d’anti-socialisme primaire - et j’entends ainsi le terme socialisme au sens littéral et originel, et, non pas partisan – se bat pour la flexibilisation du marché du travail. Ce qui arrive aujourd’hui n’est donc que l’aboutissement d’un long processus historique.


A la fin des années soixante-dix, la CFDT sous la férule d’un Edmond Maire qui voulait passer à tout prix pour « responsable » , et déstabilisé lui-même par la révolution néo-libérale qui alors prenait tout son essor politique, effectuait alors son « recentrage ».

 
Il s’agissait en fait d’une droitisation de la confédération. Les principaux responsables de la CFDT pensaient qu’ils pourraient de la sorte combattre plus efficacement les idées issues et pratiquées de l’autre coté du rideau de fer. La CFDT abandonnait ce faisant jusqu’à sa lutte contre les inégalités dont elle avait fait pourtant son cheval de bataille, ou qui avait même construit, avec le concept d’autogestion, une part essentielle et constitutive de son identité.

Ce fut donc le combat de cette « deuxième gauche » dans sa traduction syndicale, « combat »qui la conduisit à permettre au patronat de gérer en toute quiétude, avec le plus de souplesse possible, les moyens privés d’une production évoluant dans une économie livrée au pouvoir d’une finance elle-même de plus en plus fortement déréglementée et mondialisée.

C’est au début des années quatre-vingt que  la CFDT mettait en avant la défense  des accords d’entreprise qui devaient prévaloir sur les conventions collectives, voire même sur la Loi.
Une idée traditionnelle de la droite en somme, et du patronat surtout pour lesquels les lois régissant le monde du travail, le code du travail, étaient vus et présentées comme un carcan duquel il fallait absolument se libérer par des négociations locales, entreprise par entreprise.


Et donc nous y sommes, ou du moins sur le chemin qui nous mène à une remise en cause essentielle du droit du travail.
Il est probable que cette loi, si elle était définitivement adoptée par le Parlement, facilitera les licenciements. Ce n’est pas pour rien que le Medef a signé l’accord moyennant quelques contreparties illusoires. La situation de l’emploi en France n’avait pas besoin de cette nouvelle tuile tombée sur la tête de ceux qui payent déjà le plus lourd tribut à la « crise ».
La politique d’austérité menée aujourd’hui à l'échelle européenne continuera de faire le lit fécond de ces licenciements. Cette loi pourrait en être l’instrument complémentaire.

                                                        
JMG






jeudi 4 avril 2013

Cahuzac n'est pas le (seul) problème

Malgré la curée à laquelle nous assistons, impudique à bien des égards, la classe politique s'en sortira. Au contraire de la classe ouvrière, et plus globalement de l'ensemble du monde du travail, qui eux  réellement sont en grand danger.
Ni l'affaire Cahuzac, ni même les affaires Woerth ou Sarkozy autrement plus graves, ne doivent cacher le reste, et en particulier cette transposition dans la loi que voudrait faire le gouvernement de l'accord du 11 janvier entre le Medef d'une part et certaines organisations syndicales qui semblent avoir oublié ce pour quoi elles sont faites. Par naïveté, par méconnaissance de la question sociale, par indifférence, par arrogance peut-être encore mais je n'ose y croire, le gouvernement Hollande s'appuie sur cet accord pour porter une grave atteinte au Droit du Travail en se fondant, de façon incroyable, sur l'idée qu'ainsi serait rétabli, contrairement à ce qu'auront pu faire les Sarkozistes, le respect du dialogue social.
Remettre en cause des principes du Droit, comme notamment la hiérarchie des normes, et plus  concrètement encore des pans essentiels du code du travail est à l'opposé du dialogue social. Transposer cet accord dans la loi c'est une grosse pierre supplémentaire jetée dans le jardin de la démocratie sociale précisément et dans celui de la démocratie tout court. Ainsi il suffira d'un accord d'entreprise pour que les salariés, victime d'un rapport de force défavorable dans tel ou tel établissement, se voient obligés de travailler plus pour gagner moins, sans pour autant avoir l'assurance de conserver leur emploi.
Perte démocratique aussi : dans l'élaboration de cette loi, les députés n'ont qu'à bien se tenir, le Parlement n'étant plus que la chambre d'enregistrement d'un accord conclu entre un Medef triomphant et des organisations syndicales, la direction nationale de la CFDT en premier lieu, qui le servent.
Cette loi, si elle était votée en l'état, n'est que l'avatar de "l'accord de compétitivité" de Sarkozy que des militants socialistes, dont certains devenus ministres aujourd'hui, avaient à l'époque combattu.
Il est aussi là le malaise, le manquement aux combats menés ensemble, l'oubli pur et simple des valeurs de la gauche. On voudrait faire passer pour des avancées sociales une réforme du code du travail qui remet en cause des droits qui ont pu montré leur rôle d'amortisseur dans la crise financière, puis sociale, que nous traversons. La flexibilité, maître-mot de cet accord, n'a jamais crée d'emploi. Elle encourage au contraire les licenciements en affaiblissant encore les garanties offertes par le contrat de travail qui se trouve de fait dévalué.
On était en droit d'attendre autre chose de la conférence sociale promise par François Hollande. Davantage de droits pour les salariés, plus de protection contre "la crise", plus d'imagination et de courage politique aussi en faisant porter l'effort sur la finance, décriée à juste titre pendant la campagne présidentielle, davantage que sur les salariés.
La gauche doit (re)trouver son honneur dans les avancées qu'elle pourra conduire en terme de justice sociale, et en revalorisant concrètement le travail, c'est-à-dire le contraire qu'auront pu faire Cahuzac ou d'autres...

JMG

 http://www.maintenantlagauche.fr