dimanche 9 décembre 2018

Le vieux monde de Macron

"Réduire la dépense publique", il n'a pas honte, voilà toute la réponse que faisait Bruno le Maire cette semaine face au mouvement des gilets jaunes. Le ministre de l'économie, transfuge de LR, qui fut même un inconditionnel de Fillon, n'a donc rien compris. Ou alors il fait semblant. 

Comme d'autres de son camp, il continue de déblatérer le vieux discours de l'orthodoxie néo-libérale qui précisément nous a amenés à la situation que nous connaissons. Il en profité bien sûr pour dénoncer la pression fiscale en oubliant de mentionner tous les cadeaux fiscaux faits aux plus riches, suppression de l'impôt sur la fortune, instauration d'une "flat tax", exonérations diverses et variés qui depuis plus de trente ans maintenant font office de politique fiscale à l'envers. Tout cela au nom d'un "ruissellement" théorique des riches qui irait abreuver les plus pauvres.

Alors oui, disons le, il y a trop de pression fiscale. Mais de celle qui touche sans équité salvatrice les plus démunis au travers des impôts indirects, à travers le taux de TVA,  ou bien encore par le moyen des taxes sur les carburants dont le gouvernement fait semblant de croire qu'elles sont destinées à la transition écologique.

La pression fiscale s'est allégée sur les plus riches par la suppression de la plus grande partie de l'impôt sur la fortune soit près de 4 milliards de moins qui auraient pu être consacrés au maintien ou au développement des services publics sur les territoires. 
Moins de pression fiscale aussi pour les sociétés les plus riches et les plus grandes, le plus souvent multinationales, au travers le "Crédit Impôts pour la Compétitivité et l'Emploi", soit plus de quarante milliards enlevés à la maîtrise citoyenne et qui, dans le même temps, échappent aux PME lesquelles restent soumises au droit commun de la fiscalité.

Le pouvoir depuis des années met en avant le besoin et la nécessité des "réformes structurelles",ce terme est devenu le mot de passe d'un réformisme en folie. Il s'agit là de signifier, dans un langage à la fois technocratique et magique, que les "réformes" sont indispensables. Celles-ci ne visent pourtant qu'à détruire de l'intérieur toutes la construction sociale bâtie laborieusement au lendemain de la dernière guerre et qui a permis, en contenant les inégalités sociales, la relative prospérité de notre société.

Il est urgent de sauver ce système de redistribution sociale, et c'est pourquoi l’insurrection actuelle-car c'en est une- est essentielle et bienvenue, quasi inespérée si tant est qu'elle reste authentiquement populaire et démocratique. 
En l'absence d'un tel système de redistribution, le taux de pauvreté en France serait de 19% alors qu'il n'est aujourd’hui "que" de 7%, ce qui est déjà trop. La France est un  pays suffisamment riche pour éteindre le paupérisme qui est en train de le miner.

Le pouvoir depuis des année s’échine à s’attaquer aux "dépenses publiques" pour soit-disant diminuer ou contenir la dette publique. Ainsi suscite-t-on la peur et la culpabilité par rapport à une dette qu'il ne faudrait pas "laisser à nos enfants". Une absence d'investissement public est bien pire pour l'avenir. 

C'est pourquoi l'on ferait mieux de s'attaquer à la dette privée qui fut à l'origine de la crise de 2008. Les dépenses publiques elles ayant au contraire secouru le secteur bancaire...
Ce sauvetage des banques a pu être en effet opérée indirectement grâce aux impôts des classes moyennes ou défavorisées. 
Les plus riches quant à eux en auront au contraire bien profité.

JMG


samedi 24 novembre 2018

Le peuple, visible ou invisible

Pour paraphraser Renan, parlant de religion, on pourrait dire qu'une révolution est une jacquerie qui a réussi.
C'est ainsi dans l'histoire que sont survenus les grands bouleversements sociaux et politiques, un fait jugé peu important par nos dirigeants, ici une hausse présente ou programmée des taxes sur les carburants, mettant le feu aux poudres de la contestation citoyenne et du mécontentement généralisés. Le feu prend d'autant mieux ici qu'il est alimenté par un mensonge du gouvernement : la hausse des taxes sur le carburant se justifierait au nom de la transition écologique. Bel alibi, mais un peu court compte tenu de la politique fiscale désastreuse du gouvernement d' E.Macron.

Pour l'heure, malgré la couleur fluo porté en étendard, le mouvement des gilets jaunes reste peu lisible ou, pour le moins, sujet à des interprétations multiples et interrogatives.
Qu'en est-il notamment des risques d'une "récupération " de l'extrême-droite, ou même au delà de cette organisation, des risques de débordements de type raciste ou xénophobe comme on a pu le constater à certains endroits ?

Il n'est pas douteux que le gouvernement joue sur ces méfaits ultra-minoritaires pour déjouer et discréditer le mouvement. Ce mouvement en réalité lui fait peur car il s'agit d'un mouvement social, authentique, qui rend visible ce qu'on appelle depuis la révolution française "le peuple", peuple divers, multiple, phénoménal, imprévisible. Il n'était pas prévu début juillet 1789 que l'on prenne La Bastille quelques jours plus tard et que l'on guillotine Louis Capet quelques années après. A bon entendeur...

Oui, bien sûr, surtout sans le filtre de corps intermédiaires ignorés ou méprisés par E.Macron, ces rassemblements populaires peuvent montrer un visage violent et déterminé. Certains commencent à se mordre les doigts d'une situation qu'ils ont largement contribué à enflammer. Elle ne vient pas de n'importe où, elle ne s'est pas créé ex-nihilo, elle constitue une réponse singulière et inattendue à la violence sourde d'une politique gouvernementale qui vise à servir les plus riches et à faire éclater notre pacte social.

La gauche politique et syndicale organisée aurait tout à perdre à déconsidérer et à mépriser ce mouvement sous prétexte qu'elle n'en serait pas à l'initiative. D'autant plus que les cahiers de doléance semble reprendre beaucoup des revendications traditionnellement portés par les organisations de gauche, comme en premier lieu la défense du pouvoir d'achat, le maintien des services publics dans les zones dites périphériques. Et cela s'accorde avec l'exigence d'une fiscalité plus juste, en favorisant un impôt progressif contre l'augmentation de taxes diverses et variées.

Nul ne sait aujourd'hui ce qu'il adviendra de ce mouvement, il reste à espérer qu'il sera utile à renforcer, dans le calme si possible, une démocratie populaire qui fait tant défaut aujourd'hui.

JMG


lundi 12 novembre 2018

Ni à droite, ni en arrière, pas d'en Marche dans les mairies

Et pas d'en Marche à la mairie de Lons-le-Saunier non plus. La droite on connait, ou à peu près, elle est notre adversaire, il faut continuer à la combattre au lieu de l'imiter comme l'a fait F.Hollande à bien des égards, notamment en conduisant une politique foncièrement néo-libérale sous la bannière "socialiste". Nous aurons encore longtemps à gérer ce mensonge.

Aujourd'hui, depuis près de deux ans, il est un autre mensonge, tout aussi nuisible pour le monde du travail que nous défendons, celui de se présenter, quelles que soient les élections, sous l'étiquette "En marche".
Se présenter sous cette étiquette, très souvent par opportunisme politique, après avoir même fréquenté d'autres tendances qui se disait  mensongèrement de gauche, c'est soutenir de fait une politique menée par un président, E.Macron, issu du milieu des affaires et dont le projet, qu'il l'avoue ou pas, est de détruire l'Etat social.

Soutenir "En marche" c'est condamner les systèmes de protection sociale qui ces dernières années se sont pourtant révélées utiles et nécessaires à amortir les crises économiques. Celles-ci ne manqueront pas de se reproduire dans un système économique hyper financiarisé et mondialisé dans lequel aujourd'hui nous sommes condamnés à évoluer. C'est condamner, en asséchant ses recettes, la sécurité sociale que le monde nous envie, mais qui inexorablement, à petit feu, est en train de disparaître sans que les Français ne s'en rendent compte. Les réveils, si rien n'est fait, pourraient être douloureux.

Votez "En marche" c'est soutenir la réforme inique de la fonction  publique. Cette réforme ne fait qu'anticiper et préparer plus largement encore la disparition, dans les territoires, des services publics en accompagnant ou en suscitant leur marchandisation. C'est fermer les hôpitaux publics, les bureaux de poste, les écoles, c'est persister à supprimer les communes premier échelon démocratique dans notre organisation administrative.

Votez "en marche" c'est donc soutenir une politique d'ultra-droite, sous le couvert d'un modernisme qui n'a rien à voir avec le progrès, en persistant dans une fiscalité foncièrement injuste et antiéconomique au service des plus riches et du pouvoir financier.

C'est pourquoi il est essentiel et vital de se battre pour empêcher ce parti de gagner les élections dans les territoires. Les prochaines municipales seront à cet égard décisives. Ni en arrière, ni à droite. Pour l'instant nous avons affaire à un duel droite-droite. Où est la gauche ?

A Lons-le-Saunier en particulier mais c'est vrai sans doute pour l'ensemble de la France, la population est pourtant attachée à la sécurité sociale, à l'école, au développement harmonieux des villes, à l’accessibilité et la qualité du logement social. Lons-le-Saunier sociologiquement est une terre de gauche, son passé l'a montré, attachée au principe de solidarité et de justice.

C'est pourquoi la gauche dans son ensemble doit se ressaisir, et proposer autre chose que l'impasse politique qui s'offre malheureusement à elle aujourd'hui.
Il reste à savoir quelle politique de gauche il est possible de mettre en place pour construire une ville écologique et sociale, malgré le contexte contraint imposé aux collectivité locales ces derniers années par l’État central. C'est encore possible en rassemblant la gauche, rien que la gauche, authentiquement écologique et sociale.

Le premier travail sera donc d'évaluer et de déterminer quelle est la demande sociale qui s'exprime aujourd'hui dans une ville comme Lons-le-Saunier.

Il serait temps de s'y mettre, et ce ne sera qu'une première étape.

JMG

jeudi 8 novembre 2018

Pétain de polémique !

La ficelle était un peu grosse mais ça pouvait marcher, mais pouvait seulement, au conditionnel. Dire de Pétain qu'il avait été un grand soldat pouvait permettre à Macron d'effacer les polémiques ou les contestations en cours, sur la hausse des taxes des carburants ou sur d'autres présentes ou à venir.
E. Macron n'est pas un innocent sur ce coup-là, mais juste un peu naïf, il pensait que son propos sur Pétain pouvait servir de contre-feu à faire oublier ceux qui couvent ou qui brûlent déjà, qui peuvent se révéler encore plus dangereux pour lui.

Sur le fond, même si cela peut paraître un détail, il est permis de douter que Pétain fût réellement un grand soldat. Il le fut certainement moins que tous ceux qui moururent dans les tranchées, sous le feu, noyés dans la boue, écrasés et broyés par les obus, étouffés et brûlés par les gaz. Il fut un chef de guerre, d'une guerre totale, cruelle, insensée, absurde. Un chef qui ordonna des exécutions de soldats lors des mutineries de 1917.
On rapporte aussi qu'à la toute dernière partie de la guerre, devant d'ultimes offensives allemande, il fut pris de panique et crut que tout était définitivement perdu, prêt à capituler, déjà. Grand soldat ?

Et puis surtout, bien sûr, il y eut la deuxième guerre mondiale, celle de la collaboration avec l'ennemi, celle de l’infamie, contre les juifs, les tsiganes, les résistants, les multiples victimes de la barbarie nazie.
Évoquer la mémoire de Pétain à ce moment de célébration et de mise à l'honneur des combattants n'est pas le fait du hasard. Ne s'agit-il pas d'un calcul maladroit malgré une spontanéité apparente ou trompeuse ?

Macron n'a pas la stature de Gaulle qui, parce qu'il avait vécu deux guerres mondiales et en avait été un acteur important, avait pu en 1966 dissocier le vainqueur de Verdun du chef complice de l'Allemagne nazie.
E. Macron ne se doutait-il pas que la polémique allait venir ? Ne voulait-il pas en somme ratisser large ? Espérant peut-être que ce qui se trouve à l'extrême droite puisse lui être redevable ?
C'est loupé semble-t-il, on l'espère en tout cas.

JMG

samedi 27 octobre 2018

Colère

Comment, comme Mélenchon dernièrement, ne pas se mettre en colère devant le spectacle de cette société française de plus en plus inégalitaire, piégée dans une pensée idéologique unique que distille quotidiennement une presse dépendante des pouvoirs financiers ? Car c'est bien de cela qu'il s'agit, une presse aux mains de quelques-uns qui, au passage, justifie et légitime une justice de classe, laquelle utilise des procédures initialement élaborées contre la grande criminalité ou contre le terrorisme.
Ces textes, comme cela a été le cas ce mois-ci contre le parti de Mélenchon, servent aujourd'hui à de la répression politique ou syndicale conduite par un pouvoir de type thatchérien : il en est notamment de la  loi Perben du 9 mars 2004 ou bien plus récemment des textes confortant de fait un état d'urgence ennemi des libertés publiques.

Cette réalité est de plus en plus difficile à cerner et à dénoncer. Si les journalistes pris individuellement ne sont pas en cause, s'ils font dans leur grande majorité leur boulot comme il doit être fait dans les règles de l'art, il est clair en revanche que les médias sont concentrés aux mains d'une oligarchie bien identifiée, si concentrée que le résultat ne peut être que partial, le travail journalistique dès lors, à son corps défendant, étant condamné à servir une idéologie, voire à alimenter une propagande éloignée d'une information digne de ce nom.

On ne peut défendre efficacement les journalistes si on ne se bat pas pour le pluralisme de la presse. La réponse est à la fois économique et politique. La "gauche" sous Hollande, qui avaient tous les pouvoirs entre 2012 et 2017, aurait pu, si elle avait voulu, apporter des réponses à cette question essentielle pour la démocratie, elle ne l'a pas fait, atteinte par l'aveuglement néo-libéral qui fut le sien dans la période. 

Aujourd'hui et depuis maintenant un certain nombre d'année, les journalistes les plus en vue sont des idéologues qui demeurent dans le moule des grands propriétaires de presse.https://www.monde-diplomatique.fr/cartes/PPA 
Il n'est guère que quelques journaux qui échappent peu ou prou à ce modèle économique hautement financiarisé, l'Humanité, Marianne*, Médiapart (oui, Mediapart), le Canard, Le Monde Diplomatique (et certainement pas le Monde tout court), pour ne citer que les principaux...

On ne peut ignorer que c'est dans ce contexte que se déroule, à armes inégales, le combat politique.

JMG

*mais dommage aussi pour Marianne dont un ami me dit que l'hebdomadaire vient d'être racheté par un milliardaire

vendredi 5 octobre 2018

"Réformes" et ruines

Le pouvoir politique aujourd'hui en France, et depuis quelque temps, de par sa faute, n'a plus prise sur le réel. Il lui reste à se faire remarquer et à occuper la place pour surtout ne pas la laisser à d'autres. Le pouvoir n'est plus à construire un objet politique nouveau qui fût innovant, structurant, rassembleur, véritablement progressiste.
Il lui reste alors à détruire ce que d'autres pendant des années ont patiemment construit et édifié parfois dans la souffrance et la lutte, souvent dans l'inconfort et l'incertitude.

Cette façon de faire (plutôt de défaire), en la cachant derrière le rideau d'une communication le plus souvent mensongère, aura été l'affaire des trois ou quatre derniers quinquennats avec une mention spéciale pour le tout dernier, celui qu'aujourd'hui nous subissons avec plus ou moins d'esprit de résistance. L'enjeu est d'importance puisqu'il s'agit de la pérennité ou non de l'Etat social dont l'idée est née à la fin de la dernière guerre mondiale.
Ces destructions successives, massives, qui cachent un changement de société réel dans le seul intérêt d'une finance qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez, ces destructions se font appeler "réformes".

Dans le moment Macron, que revêtent ces "réformes", quelles formes prennent-elles ? Elles sont annoncées comme des progrès, le peuple français serait à la traîne, il ne saurait accepter aucune idée de changement ce qui constituerait une tare même si tout cela le ramenait à une époque de non-droits.

 Il s'est agi par exemple de la réforme de la SNCF qui vise à terme à sa privatisation pure et simple dans le cadre d'une concurrence illusoire et néfaste, mais c'est aussi la loi Pacte qui prétend libérer les entreprises alors qu'elle programme des privatisations d'entreprises les plus rentables comme la française des jeux, engie, l'aéroport de Paris...
"Réforme" encore dans la fonction publique que l'on voudrait purement supprimer en lui enlevant sa substance statutaire au travers notamment d'un plan, CAP  22, qui prévoit déjà la suppression de 120 000 emplois de fonctionnaires.

Notons aussi, et ce n'est pas la moindre des choses, la disparition programmée de la sécurité sociale qu'on ampute de ses recettes. On abaisse brutalement les cotisations sociales (que les media avec le gouvernement dénomme "charges") en faisant croire aux salariés que leur salaire de ce fait augmente. C'est le contraire puisque le salaire brut lui diminue, salaire brut qui précisément fonde l'ensemble des prestations sociales qui jusqu'ici ont pu bâtir  le socle d'une société solidaire et moins inégalitaire.
 
L'idéologie de l'ultra-libéralisme a donc envahi les cerveaux, fragiles ou serviles, de gouvernants que le peuple a installés ou laissé installer au pouvoir. Parfois même ces "réformes" sont accompagnées voire soutenues par des syndicats "réformistes", tels l'UNSA ou la CFDT, qui de fait semble avoir renoncer à la défense du monde du travail.

 Le bilan de Macron au bout d'un an est déplorable. Les "réformes" évidemment ne donnent rien  en terme de créations d'emploi ni même en termes de "croissance".

On aura compris que Macron est bel et bien le président des riches, ses réformes ne visent qu'à servir une oligarchie sourde à l'intérêt général du pays.

JMG


mardi 2 octobre 2018

Déclaration

Camarades,

Barcelone étant désormais réservé,
et de toute façon ne sachant pas parler le catalan,
Banyuls et Pontarlier (anis à l'ancienne) n'étant qu'en France et pas ailleurs,
et après avoir renoncé à Malaga (après beaucoup d'hésitation),
c'est solennellement que je vous annonce que je suis le prochain maire de Porto,
(qu'on se le dise, en portugais)

 JMG

mardi 25 septembre 2018

Encore une, et pas des moindres


Le gouvernement nous prépare une énième réforme des retraites comme si celles de 93, 2003, 2010, 2012…n’avaient pas suffi ! Celle qui advient devrait en remettre une couche s’agissant de l’abaissement programmé des retraites. Cette réforme comme les autres concerne tout le monde, les retraités comme les actifs. Pour l’heure le gouvernement semblerait hésiter encore entre le régime par points et le système notionnel. Les deux relèvent d’un système par répartition, c’est-à-dire que les salariés d’aujourd’hui contribuent par leur cotisation et de façon solidaire aux retraites d’aujourd’hui.

Dans le système par points, le montant de la retraite se calcule en considérant l’ensemble de la carrière et non plus, comme c’est le cas encore aujourd’hui,  en extrayant les meilleures 25 années pour le secteur privé ou les 6 derniers mois pour la fonction publique.
Ce système au passage permettrait au gouvernement et au patronat de se débarrasser de la question de la date butoir, plus besoin de savoir si celle-ci est fixée à 60, 62, 65 ou 69 ans voire plus, c’est le futur retraité qui choisirait sa date de départ en toute liberté. Cette liberté est bien entendu illusoire, il est clair que beaucoup seront enclins à aller le plus loin possible. Ainsi verra-ton des salariés encore au boulot alors qu’ils auront atteint jusqu’à 80 ans peut-être, comme déjà aux Etats-Unis.
Dans ce système la valeur du point évoluerait donc en fonction des prix à la consommation hors tabac et du salaire moyen des cotisants.

Autre système, les comptes notionnels individuels calqués en partie sur les fonds de pension, puisque intervient la notion de capital, mais seulement virtuel. Le montant de la retraite résulte de ce « capital virtuel » accumulé tout au long de la carrière par ses cotisations associé à l’espérance de vie de la génération à laquelle appartient le salarié au moment de son départ à la retraite.
Plus l’espérance de vie s’accroit moins le montant de sa retraite sera élevé comme une invite à ne pas mourir trop tard ou bien à choisir un âge de départ à la retraite  suffisamment tardif pour ne pas entrer dans la pauvreté voire la misère.
Il est un troisième système que pourrait choisir le gouvernement c’est un mixte des deux comme l’a fait déjà la Suède ou l’Italie.

Au total, la réforme envisagée, loin de permettre une plus grande égalité entre les salariés permettra surtout à Macron et son gouvernement de baisser sensiblement le niveau des retraites, baisse évaluée à 15 % au moins dans le meilleur des cas.  Il est temps de faire contribuer les milieux financiers au nécessaire équilibre du système. Des syndicats telle la CGT continuent à raison de revendiquer une hausse générale des pensions indexée sur les salaires avec un retour sur la possibilité de partir à soixante ans, voire cinquante ou cinquante-cinq ans pour les métiers les plus pénibles.
Il s’agit aussi d’augmenter les salaires, tout en revendiquant l’égalité salariale entre les hommes et les femmes. Le pouvoir devrait prioritairement faire baisser le chômage car c’est là que réside la raison principale du déséquilibre. Au contraire il supprime des emplois publics, le candidat d’en Marche en 2017 envisageait d’en supprimer 120 000 ! Il semble ne pas avoir abandonné son projet désastreux pour le pays.

A nous de nous mobiliser et de résister.

JMG

jeudi 30 août 2018

La vacance de M.Hulot

Nicolas Hulot aura été pendant plus d'un an la caution écologique du pouvoir macroniste. Un an c'est long. Surtout que rien n'aura été fait, malgré le cache-sexe de petites mesures comme l'interdiction des pailles en plastique...
Cette année aura donc spectaculairement oblitéré la politique qu'il aurait fallu mener pour se hisser à la hauteur de l'urgence écologique et économique, le terme économique étant pris ici au sens littéral. Il y lieu en effet d'économiser la planète en lançant une politique permettant une transition énergétique plus que jamais urgente et nécessaire.

Non, durant plus d'un an, et depuis des lustres malgré ce que l'on savait déjà, rien n'aura été fait pour enclencher une véritable et salutaire transition énergétique. Qu'en est-il par exemple de la question nucléaire qui, véritable épée de Damoclès, menace notre pays ? Macron est peut-être un petit génie politicien mais un mauvais politique dont nous n'avions nul besoin comme Président de la République. Nous n'avions pas besoin non plus d'un premier ministre ancien responsable d'Areva. Tout cela fait un peu désordre, climatique surtout. Enfin, semble-t-il, l'opinion commence à s'en convaincre et la démission de Hulot aura peut-être servi à ça.

Hulot, pourtant ministre d'Etat, a été méprisé par E. Macron. Mais on ne veut pas croire qu'il fût assez naïf pour penser que les dirigeants gouvernementaux, dont il était, avait la ferme intention de mener une politique qui fût tant soit peu en lutte contre le réchauffement climatique et ses terribles et désormais prévisibles conséquences.
Une transition énergétique ne se fera pas si on laisse le "marché" faire de la politique. Pour sauver la planète, il faut des moyens, des moyens publics contrôlés démocratiquement. Or la politique gouvernementale est fondée tout d'abord sur une baisse drastique de la dépense publique pour respecter l'orthodoxie européiste ( par ex. la fameuse barrière des 3% des déficits publics) et pour favoriser des intérêts privés en dépit d'un intérêt général idéologiquement et pratiquement mis à mal.

La défense de l'environnement passera d'abord par l'abandon pur et simple de mesures inefficaces et dangereuses, causes de paupérisation de l'ensemble de la population et de l'asphyxie de l'action publique. Prenons l'exemple du CICE doublement repris par Macron mais inventé par Hollande qui l'avait placé dans une boîte à outils miraculeuse pour soit-disant sauver l'emploi et relancer la croissance. Aujourd'hui cela représente encore plus de vingt milliards par an de cadeaux faits à des entreprises, que ce soit sous forme de réduction d'impôts ou d'exonérations de cotisations sociales, des entreprises qui n'en ont pas réellement besoin et qui surtout oublient de renvoyer l’ascenseur en terme social ou écologique.
Ce sont donc finalement les marchés financiers et les actionnaires qui en profitent. Le mal est bien là. Non seulement cette politique a des effets en terme de violences sociales mais c'est de l'argent en moins pour des investissements écologiques programmés.

Le capitalisme financier ne permettra jamais, par nature, un développement harmonieux. ll y a donc lieu de se battre pour imposer partout, en Europe, mais d'abord dans notre pays, l'abandon des politiques monétaristes. Il convient au contraire d'exiger une régulation financière sans laquelle rien ne sera possible en matière écologique.

Sinon le spectacle, "hulotisé" ou pas, continuera encore longtemps au détriment du réel.

JMG




dimanche 29 juillet 2018

Macron président des riches, et des violents ?

Macron comme il a dit lui-même a pris le pouvoir par effraction, il l'a dit, reconnu, c'est son penchant bonapartiste. Il a une conception du pouvoir qui en appelle à la violence. Qu'il ait recruté un homme comme Benalla, en parallèle des forces de police régulières, témoigne de sa propension à contourner les règles et à abuser d'un pouvoir rendu déjà exorbitant dans une version présidentialiste de la Constitution de la Véme République.

Le contre-pouvoir que semble exercer les commissions d'enquête parlementaires, celle en tout cas formée par le Sénat, est de bon aloi mais demeure exceptionnel et d'abord motivé par la nécessité pour la droite de se recomposer sur le dos d'un macronisme qui semble-t-il a déjà mangé son pain blanc. Reste à consommer le noir, ce qui promet encore à notre démocratie quelques heures difficiles.

Les violences dans les manifestations ne datent pas d'hier, mais elle ont pris aujourd'hui une tournure singulière que l'on pourrait dater de la période Hollande-Valls, c'est en effet sous ce règne que s'est installée une violence pour imposer des réformes néo-libérales remettant en cause les droits acquis du monde du travail. Le fait que la loi  travail ait été poussée par des gens provenant de la "gauche" historique constituait déjà une violence d'ordre moral qui ne pouvaient qu'être accompagné par ses avatars physiques.

L'arrivée "effractive" de Macron, fils de Hollande, frère ennemi de Valls, n'a fait qu'amplifier, en plus lisible encore, cette violence. Les réformes telles que celle de la SNCF ou les suppressions massives de postes dans les fonctions publiques déstructurent la solidarité nationale aux dépens des classes les moins favorisées de la population.

On a pris coutume dans les media comme dans la classe politique de faire porter la responsabilité des dérapages, plus ou moins graves selon les manifestations et sans les distinguer des véritables casseurs, sur les manifestants eux-mêmes ou sur les syndicalistes, ceux en particulier de la CGT qui plus clairement que les autres appelaient à une résistance non violente mais ferme et combative.
On taisait dans le même temps les exactions et violences policières qui ont pu, de manière significative, se produire ici où là dans les manifestations du mouvement social. En février 2017 le Haut-Commissariat des droits de l'homme aux Nations-Unies dénonçait le nombre croissant des exactions policières en France.  On se doutait par ailleurs qu'il existait des forces para-policières dont le but était de décourager les simples citoyens de manifester afin d'isoler et de discréditer les organisations syndicales dans leur action.

L'affaire Benalla révèle au grand jour cette réalité, que ces exactions étaient permises voire encouragées au plus haut sommet de l'Etat quitte à la négation par nos "élites" des valeurs républicaines.

La République ne peut tolérer le retour des barbouzes. Certes l'affaire Benalla de par la variété de ces épisodes et de ses rebondissements est "une affaire d'été" qui finira par s'éteindre au bon vouloir des media.
Mais elle reste à jamais une véritable affaire d'Etat de par l'implication directe du Président de la République pourtant garant des institutions.

JMG

mercredi 18 juillet 2018

On est les champions !

Le porte-avions Charles de Gaulle dans le port de Toulon le 17 juillet, pièce maîtresse et fleuron de la Marine Nationale, mais potentiellement dépendant de "l'administration américaine" comme on dit joliment, cela depuis la vente à General Electric en 2015 de la branche énergie d'Alstom, secteur stratégique en matière nucléaire.
Gloire à François Hollande, Emmanuel Macron qui était alors ministre de l'économie, à tous nos responsables politiques ainsi qu'à nos premiers de cordée, les dirigeants de nos grandes sociétés industrielles dont la compétence est le plus souvent inversement proportionnelle à la rémunération, et qui sont capables de ce genre de coup "économique".
Mais rien de grave, car on est champion du monde de football, vous vous rendez compte, champion du monde !
JMG
 


L’image contient peut-être : ciel, océan, plein air et eau


dimanche 17 juin 2018

TGV à Lons-le-Saunier : petit accès de schizophrénie

On apprenait cette semaine que l'unique TGV qui dessert quotidiennement  Lons-le-Saunier (Jura) dans l'après-midi, en  provenance de Strasbourg direction la côte d'Azur, était fortement menacé. Autrement dit, ce TGV aura à court ou moyen terme probablement disparu. Il est en quelque sorte le successeur d'une fameuse ligne qui reliait Strasbourg à Marseille en passant donc par Lons-le-Sauner, patrie de Rouget de Lisle, allons z'enfants!
Pour nous réconforter la députée de la circonscription de Lons-le-Saunier (ancienne du PS mais aujourd'hui "en Marche" dans la même direction que le vent) a avancé que la disparition  de cette ligne était liée aux travaux d'agrandissement et de rénovation de la gare de la Part Dieu...à Lyon. Ben voyons ! Cet alibi ne tient pas une seconde mais on veut bien y croire lorsqu'on est "en marche" à pied, les doigts dans le nez, et  le nez dans le guidon.

Une pétition a été lancée  pour sauver ce train et parmi les signataires, outre des gens sincères, on trouve un candidat présumé aux prochaines élections municipales de Lons-le-Saunier, l'ancien Président de "gauche" PS du conseil général mais tout aussi présumé d'en Marche, et quelques autres qui ont pu également se prononcer  contre le statut des cheminots comme si celui-ci était pour quelque chose dans la raréfaction des dessertes décidée par la SNCF ou l’État français.

Ceci est bien plus que paradoxal, c'est contradictoire, c'est même à la limite de la schizophrénie. Il m'arrive de signer des pétitions, notre époque en abonde, je pourrai très bien signer celle-là. Mais je n'aurais pas ni la naïveté, ni le cynisme de croire qu'une pétition, au regard du combat que mène courageusement les cheminots, va changer fondamentalement la politique du gouvernement dans le domaine ferré.
Parmi les signataires on trouve donc de nombreux responsables qui soutiennent sans compter le gouvernement dans des contre-réformes qui ne feront qu'affaiblir encore davantage la SNCF, cela au nom d'une concurrence qui empêchera toute stratégie de la part de l’État en matière de transport ferroviaire.

L’État est la seule collectivité capable de déterminer et de réaliser une politique d’aménagement du territoire dont le système ferroviaire est une des clefs. Or cet l’État a depuis fort longtemps abandonné ses responsabilités d'aménagement pour combattre les inégalités territoriales. Il prévoit au contraire de laisser au secteur privé le soin de dessiner le réseau SNCF, au gré des caprices du marché ou de dépenses publiques à contenir inutilement.

Signer cette pétition sans avoir lever le petit doigt pour aider les cheminots dans leur lutte, voire en les méprisant, et les avoir enfoncés en les considérant comme des privilégiés,  relève de la part de ces responsables politiques de l'hypocrisie ou du cynisme. Par leur contradiction, ils méprisent aussi le territoire qu'ils prétendent défendre.

L’État a beaucoup investi dans le TGV, d'ailleurs au détriment des territoires ruraux. On a tenté de nous faire croire que le déficit qui en résultait était de la seule responsabilité de la SNCF et qu'il fallait donc la punir en lui faisant supporter toute la dette. Or la SNCF ne pourra rendre un véritable service public que si on lui donne les moyens de fonctionner. Cela les cheminots le savent bien et c'est pourquoi ils se battent.

La réforme ferroviaire que vient de faire voter Macron avec l'ensemble de ses soutiens, qu'il soit de droite ou transfuges de "gauche", va vite se révéler catastrophique. Le gouvernement utilise cette réforme à des fins politiques pour casser  les organisations syndicales, mais aussi surtout pour marchandiser ce qui restera des services publics sans que l'usager du train en profite. Bien au contraire il paiera plus cher un service privatisé qui ne manquera pas, faute de moyens humains et matériels, de se détériorer.

Quand bien même il sera trop tard, il sera toujours temps pour les responsables de cette politique, faute de mieux, et pour cacher la misère, de signer des pétitions.

JMG

vendredi 15 juin 2018

Mort aux pauvres

Emmanuel Macron dit combattre la  pauvreté,  mais il combat les pauvres eux-mêmes.
Il le fait de façon délibérée, réfléchie, sans état d'âme, fidèle à ce qu'il est. En bon communiquant il feint un discours non-officiel dans la pénombre de la préparation d'une réunion officielle, et cela devant des caméras et micros négligemment mais sciemment allumées.
Ainsi a-t-il déclaré le 12 juin dernier, de l'Elysée même, son antre, sa tanière, bien à l'abri de la situation catastrophique qu'il contribue lui-même à créer : "on met un pognon de dingue dans les minima sociaux et les gens ne s’en sortent pas » révélant ainsi, à qui veut bien l'entendre, et cela aura été fait pour être entendu, que retirer ce "pognon" ne changerait rien à la situation des plus démunis.
De cette façon travaille-t-il l'opinion à la baisse drastique des aides sociales et d'une manière générale à la baisse du niveau de protection sociale dans notre pays. Il prépare les esprits à la déchirure de notre contrat social, en appliquant avec entêtement les réformes néo-libérales imposée par une Union Européenne essentiellement monétariste.

Or, les minimaux sociaux ont permis à la France de faire front avec une certaine efficacité aux crises financières et économiques qui se succèdent depuis des années et qui continuent de frapper la population dans un contexte de mondialisation déréglementée. La protection sociale sert en effet d'amortisseur à des crises dont le monde du travail n'est nullement responsable.

Il est d'ailleurs étonnant que l'on se penche sur ces supposés excès des aides sociales alors qu'en même temps on ne rechigne pas à "aider" ou assister des entreprises parmi les les plus puissantes du CAC 40.


L'argent du CICE notamment, sans compter d'autres formes d'exonération fiscale ou sociale, coûte à la collectivité au moins vingt milliards d'euros par année.

Il est établi que cet argent n'aura pas servi à l'investissement dans les entreprises, ni même à l'emploi. Où sont les un million d'emplois annoncées ou espérées par le Medef ?
Par contre, ces aides auront probablement abondé les dividendes des actionnaires lesquels en 2017 auront touché 57 milliards de plus en six mois. Dans le même temps les minima sociaux représentent 26 milliards d'euros par an.

Deux poids deux mesures, pour "un pognon dingue" en effet !

JMG




mardi 22 mai 2018

Parcoursup : et l'avenir dans tout ça ?

Il est étonnant que la loi O.R.E du 8 mars 2018 sur les universités ne soit davantage interrogée par les lycéens alors qu'elle les concerne autant, sinon davantage, que les étudiants.
La loi "relative à l'orientation et à la réussite des étudiants" n'est pas seulement une énième loi de l'éducation nationale, c'est une loi qui vise à s'attaquer de front à l'enseignement secondaire et supérieur tout en utilisant cyniquement l'expression "réussite des étudiants".

Cette novlangue, à laquelle les Macronistes nous habituent, signifie en réalité que la sélection désormais se fait bien en amont de l'entrée à l'université, dès le lycée, le bac n'étant plus, en principe, ce passeport national qui autorise à se lancer dans des études supérieures. Cela constitue en effet une contre-révolution dont nombre de parents d'élève, ou de lycéens eux-mêmes, commencent à peine à prendre conscience.
Car de réussite il n'est nullement question, c'est de barrage qu'il s'agit. Les lycéens actuellement en seconde, première ou terminale sont aux avants-postes de cette réforme qui marque un net recul de la démocratisation des études supérieures.

Rappelons d'abord que c'est le manque des moyens qui depuis des années tue l'université à la française. La CGT rappelait que sur les dix dernières années le nombre d'étudiants avait augmenté de 20% alors que le budget des universités n'avait augmenté que de 10%.
Cette réforme "Parcoursup", qui a pris pour prétexte d'éviter un tirage au sort inique mais anecdotique,  n'est qu'une tentative du gouvernement de cacher la misère, misère organisée qui touche en priorité les couches de la population les plus défavorisées.
La loi va aggraver le phénomène en complexifiant les parcours. Il s'agit donc tout autant d'une réforme d'ordre idéologique et politique. L'enseignement supérieur est une richesse qui devrait profiter au plus grand nombre. Remettre en cause la démocratisation de l'université c'est ajouter les inégalités aux inégalités.

Les pouvoirs qui se sont succédé depuis quelques années ont renoncé, de fait, au choix d'une université démocratique susceptible d'accueillir le plus grand nombre. Aujourd'hui c'est délibérément que le gouvernement entend s'attaquer à l'émancipation sociale dont l’université à la française continuait vaille que vaille à être le vecteur.

Macron n'a pas besoin d'esprit critique, il le pourfend au contraire pour privilégier l'adaptation à une société concurrentielle où la loi du plus fort prime sur l'esprit de solidarité sociale.

Ce n'est pas ainsi que l'on prépare l'avenir d'un peuple. La riposte est plus que jamais nécessaire pour ne pas laisser, à court ou moyen terme, l'Enseignement à la merci des marchands.

JMG





samedi 5 mai 2018

Fête : la faute à Macron

Macron voulait commémorer mai 68, il est servi, mais cette commémoration ne se fera pas avec, mais contre lui. La "fête à Macron", c'est la faute à Macron lui-même qui a poussé le bouchon de la régression sociale un peu trop loin. Cela donc pourrait lui couter plus cher que prévu, à lui et tous ses soutiens qui étaient jusque là sur un petit nuage, jouant les Bonaparte à qui mieux mieux, forts de leur entêtement à vouloir faire leur révolution laquelle, manifestement, n'est pas celle de la population ni celle surtout du peuple français.

Il est amusant, jouissif même, de voir quelque éditorialiste de la presse "main-stream", pointer la supposée violence de la "France Insoumise", relayant ainsi Macron qui lui-même avait dénoncé JL Mélenchon comme un agitateur.
Ainsi, a-t-on entendu certains de ces journalistes, à la suite des déclarations du porte-parole du gouvernement, gloser sur l'expression "faire la fête" qui constituerait un appel irresponsable à la violence. Cette manifestation "pot-au-feu" comme la nomme ses organisateurs, cacherait un lancer de tomates, de betteraves ou de choux-fleurs derrière lesquels se blottiraient des velléités bien plus graves de lancers de pavés.
Tout ça est d'un ridicule consommé...de poireaux.

Comme si la violence supposée d'un François Ruffin était l'égale de la violence, réelle celle-là, des "Black Blocs".
L'humour de Ruffin peut faire peur mais parce qu'il vise juste. C'est ce qui gêne tant le gouvernement ou certains journalistes, du Figaro ou des chaînes en continu, BFM, CNews, ou encore de TF1, voire de la télévision "publique". Ceux-là constituent les courroies du pouvoir économique ou politique, ils sentent le danger, ils feront tout pour reprendre la main face à cette révolte délibérément pacifique.
 D'abord en ne la nommant pas par ce qu'elle est, en lui donnant les attributs de la violence alors qu'elle est foncièrement et délibérément non-violente.

Il serait temps que le pouvoir, aujourd'hui en France, par son expression tout autant que par ses actes, devienne raisonnable. C'est pas gagné, mais on va l'y aider.

JMG

lundi 30 avril 2018

Entrefilet pour un massacre

Un entrefilet (le progrès de Lyon du 29 avril) perdu dans le torrent ordinaire des informations malheureuses : "Des dizaines de Touaregs tués"
Cela se passe au Nord-est du Mali, des femmes, des enfants, des vieillards tués par des Djihadistes qui,  peu de temps auparavant, avaient essuyés les attaques, tout aussi mortelles, des forces françaises et maliennes. Voilà donc la réponse de ces Djihadistes, la guerre s'ajoutant à la guerre.
François Hollande en septembre 2013 avait déclaré, bien vite, trop vite, imprudent, aveuglé par une victoire qui se sera révélée que d'une seule bataille  : 

"Nous avons gagné cette guerre. Nous avons chassé les terroristes. Nous avons sécurisé le Nord."

Il avait même ajouté, et le propos (que je cite de mémoire) m'avait choqué, "c'est le plus beau jour de ma vie politique", mélangeant ainsi imprudemment, sans doute enivré par son égotisme, sa vie personnelle et le destin d'un peuple qu'il pensait avoir définitivement sauvé.

Non la guerre au Mali est loin d'être achevée, il se pourra même, si la diplomatie ne parvenait enfin à se frayer un chemin dans cet indestructible chaos, qu'elle en appelle d'autres.

JMG


samedi 28 avril 2018

Courage !

Drôle de monde que ce monde qui porte aux nues les gens qui manquent de courage et qui au contraire vilipende ceux qui en font preuve.

Macron et les patrons de la SNCF sont réputés courageux parce qu'ils tiennent tête aux cheminots et ces derniers au contraire en manqueraient car faisant grève pour un oui pour un non.

Le pouvoir le sait, la fermeté peut payer politiquement et électoralement, comme elle eut payé en son temps pour Margaret Thatcher lors du conflit des mineurs en Grande-Bretagne en 1985, ou pour Reagan lors de de la grève des aiguilleurs du ciel aux États-Unis en 1981. Les aiguilleurs furent licenciés mettant fin à l'un des épisodes les plus douloureux du syndicalisme aux États-Unis, et dont la société américaine, par effet direct ou indirect, souffre encore aujourd'hui.

Macron est le successeur en somme de ces deux grands néo-"libéraux" fossoyeurs d'un contrat social pourtant indispensable aux sociétés qui se veulent civilisées. Macron, avec quarante ans de retard, suit ardemment, sans coup férir pour l'instant et surtout sans état d'âme qui eût pu le rendre plus humain, le chemin emprunté un temps outre-Atlantique et outre-Manche, en bon serviteur de la classe sociale à laquelle il appartient, celle qui s'alimente en spéculations financières et en boursicotage systématisé.

Qui sont les plus courageux ? Ceux qui, comme les cheminots, décident de se battre collectivement pour défendre, au delà de leurs intérêts professionnels, une société solidaire,  ou bien ceux aujourd'hui au pouvoir, prétendument "en marche", qui font preuve d'un entêtement coupable et imbécile ?

En réalité la paresse et la couardise sont bien dans le camp du pouvoir. Le gouvernement Macron est paresseux, il laisse faire, joue d'indifférence et de mépris face aux mouvements sociaux, en discréditant ou en niant les corps intermédiaires, en les humiliant, en les jetant en pâture à une démagogie ambiante qu'il entretient par media interposés.
Le gouvernement compte sur le pourrissement,  en cela il est irresponsable, il est le véritable fauteur de trouble sur le dos des usagers des services publics.
Il entend installer une contre-réforme dont on sait l'inefficacité et la nuisance, car une concurrence accrue, tout comme la destruction du statut des cheminots n'apportent rien, que ce soit en termes de tarification ou de service, et au contraire participent à la fin de l'égalité d’accès aux services publics de transport.

Face à ces offensives, contre ce gouvernement rétrograde qui utilise trop souvent la répression policière, à la SNCF, mais aussi à l'hôpital, dans les universités, dans les collectivités territoriales, dans l'ensemble des services publics, le courage déterminé, solidaire, organisé, conscient, reste la seule réponse possible. 

JMG


mercredi 18 avril 2018

Violence, violences

Macron devant le "journaliste" Pernaud sur TF1 n'a rien eu à proposer, mais il a tenu à remercier, par un humour involontaire qu'on ne lui connaissait pas jusque-là,  les personnels des EHPAD, les retraités, les infirmières, ceux qui sont les premiers touchés par une politique qui fondamentalement vise à donner encore plus de pouvoir aux plus riches, tout en fragilisant les plus faibles. Les Français qui écoutaient ce journal télévisé, le 11 avril dernier,  ont-ils été dupes ?

Probablement non, mais Macron, malgré tout, aura avec brutalité instillé sa petite musique qui suggère que cette politique, la sienne, est la seule possible, qu'il n'y a pas d'autre alternative malgré l'inefficacité sociale qu'elle contient par essence, et qu'elle montre tous les jours.

De ce point de vue il n'aura pas raté non plus, le dimanche suivant, son entretien avec Plenel et Bourdin, tous deux tombés dans le piège, et vilipendés le lendemain par leurs collègues journalistes incapables de concevoir d'autres formes d'interview que celles de la brosse à reluire. Mais comment pouvait-il en être autrement ?

Macron, et c'était bien son but, aura eu ainsi l'occasion de mettre en oeuvre tous ses talents de sophiste forgés au gré de ses études dans les meilleurs établissements de la méritocratie française lesquels comme l'ENA ne parviennent plus, manifestement, à instruire des exigences de l'intérêt général.

Macron, on l'a vu dans cette période de communication tous azimuts, et c'est là le plus important, aura montré son indifférence et son intransigeance face aux mouvements sociaux. Au fond c'est un violent, déterminé à appliquer un programme dont le peuple français dans son ensemble ne veut pas.

La violence est là qui se manifeste par la répression policière, notamment dans les universités, elle est aussi dans cette intransigeance imbécile vis à vis des cheminots qui vient de se traduire par un vote majoritaire à l'assemblée nationale approuvant la réforme de la SNCF.
Cette incapacité à tenir compte de la mobilisation sociale, et donc à refuser tout dialogue, est une honte qu'endosse également la grande majorité des parlementaires.
La loi "asile et immigration" participe également de la propension de ce pouvoir à favoriser la force.

Le macronisme est une violence qui se pare des vertus supposées de la fermeté, fermeté qui cache  en réalité une immense faille morale et politique.

JMG




samedi 24 mars 2018

Le plus populiste n'est pas toujours celui qu'on croit

Les politiciens néo-libéraux de droite, ou prétendument de gauche, s’acharnent depuis quarante ans, après une période marqué par un keynésianisme plutôt bien compris, à fragiliser un contrat social issu de la dernière guerre. 

Ces attaques systématiques, sur la base d'un appel maladif à la réduction à tout prix de la "dépense publique", sont devenues pour ces politiciens une valeur idéologique à laquelle s'accrocher pour décrocher le pouvoir institutionnel. Et Macron, aidé en cela par des fonds provenant des plus fortunés, a décroché la timbale. 

Pour cultiver ce pouvoir, l'actuel président de la République a besoin de la division de l'autre camp et, fidèle à une stratégie primaire mais bien rodée, il ne s'en prive pas, comme en témoigne l'incroyable diversion que constitue cette attaque contre le statut des cheminots. Or le statut des cheminots, lié au caractère public de la SNCF, n'est pas plus avantageux qu'un autre. Il suppose "l'emploi à vie" nécessité de surcroît par des impératifs de sécurité. Ce statut ne fait que compenser, tant soit peu, les horaires décalés, le travail la nuit ou le weekend. Il n'est pas digne, dans une République moderne, de montrer du doigt des salariés qui ne font que défendre leur emploi et améliorer leurs conditions de travail auxquels s'attaquent des politiciens sans scrupules, hors sol, et parfois sans aucune culture politique.

En cela Macron est un populiste, au plus mauvais sens du terme, c'est-à-dire qu'il cultive à des fins politiques, la faiblesse ou l'ignorance du peuple. L'ensemble de la population en effet, s'agissant de la SNCF, reste à l'écart d'une information digne de ce nom. On lui fait peur avec la "dette" sans mettre dans la balance la valeur des actifs.

Les citoyens que nous sommes devraient mesurer l'importance de l'enjeu. Il convient que le peuple comme acteur politique reste propriétaire des infrastructures ferroviaires qu'il a principalement contribué à financer. La privatisation envisagée est immorale comme l'a été, dans un autre registre, celle des autoroutes. Elle serait économiquement catastrophique au regard de la tarification imposée aux usagers devenus de vulgaires clients, catastrophique également au plan écologique comme en témoigne déjà la privatisation du fret en France à partir de 2003. Et puis l'exemple britannique est édifiant, il convient urgemment de ne pas le suivre.

Seule une importante mobilisation des salariés ou des agents des services publics pourront obliger les media traditionnels à faire état du mécontentement, et de la combativité  de la population à vouloir conserver ses services publics, et ainsi faire reculer un gouvernement stupide et inutilement droit dans ses bottes.

Le combat des cheminots comme de l'ensemble de la fonction publique est juste, il dépasse largement les intérêts particuliers. Comme citoyens, quels que soient nos secteurs professionnels, nous avons intérêt à être solidaires de ceux qui défendent si ardemment leur outil de travail.
Cet outil nous appartient aussi, et il nous appartient donc, collectivement, de le défendre.

JMG

vendredi 23 mars 2018

Pour le retour des idéologies de la solidarité

Les mouvements sociaux que l'on voit grandir en France aujourd'hui ne sont pas dus au hasard. On l'a dit, et il l'a dit lui-même, Macron est né d'une "effraction", d'une imposture, d'un hasard de l'histoire, mais c'est pour incarner et renforcer, parfois jusqu'à la caricature, la continuité d'une politique dite néo-libérale qui s'acharne, depuis une trentaine d'années au moins, à détruire la qualité et le fondement de nos services publics. 
Vivement le retour, dans les têtes puis en pratique, des idéologies de la solidarité qui seules permettent de vivre ensemble en limitant les inégalités. Des inégalités qui, aujourd'hui plus que jamais, alimentent la crise économique.

JMG

(paru au faux rhum - à moins que ça s'écrive fort rhum, je ne sais plus- des lecteurs du Progrès de Lyon, le 23 mars 2018)

jeudi 1 mars 2018

Feu le PS ?

Et je n'ai pas dit feu sur le PS, on ne tire pas sur l'ambulance et encore moins, comme ici, sur les corbillards : cela ne servirait à rien. D'autant plus que le PS si on n'y réfléchit bien, en tant que tel, n'y est pour rien.

Feu le PS cela signifie, littéralement, étymologiquement, qu'il fut. En témoigne à Lons-le-Saunier, bien en vue avenue Thurel, l'immeuble dont ce fut le siège durant ses dernières années de gloire, gloire nationale surtout, et un peu aussi de gloire locale puisqu'il le parti "socialiste" lédonien fut à l'origine d'un président de conseil général de "gauche" durant quelques petites années.

Cet immeuble de trois étages s'est récemment départi de ce qui lui tenait lieu d'oriflamme, un grand panneau sur lequel était inscrit "parti socialiste", écrit en rouge bien sûr pour rappeler qu'il fut un peu quand même le parti de Jaurès.
M-H Duvernet, ancien premier secrétaire fédéral du Jura, le dernier, a donc rendu les clés en déclarant, même si cela prête à rire, que le parti socialise n'était pas un parti pour le XXIéme siècle (sic) ; il est parti sans doute écœuré, et on le serait à moins, par ses résultats aux dernières municipales durant lesquelles il ne fit d’ailleurs aucun cadeau au parti qui l'avait investi, écœuré aussi plus récemment par ses résultats aux dernières législatives qu'il pensait gagner sans doute, malgré l'évidence. Il est donc parti ailleurs, à Dole précisément, qui on en conviendra n'est pas le meilleur endroit d'où partir pour conquérir la mairie de Lons-le-Saunier.

Pour revenir au parti socialiste il est mort de traîtrise, de suicide, d'inanité idéologique, d'opportunisme politique. Le PS a collectionné les erreurs croyant en 2012 qu'il avait décroché la timbale avec l'élection de Hollande. Cette victoire électorale se sera révélée être un anesthésiant de la pensée et des convictions politiques.

Ainsi dans le Jura a-t-on vu E.Lacroix, ancien premier secrétaire fédéral, après avoir flirté avec un club giscardien antédiluvien, rejoindre "En marche" pour aider Danièle Brulebois à devenir députée du Jura. Cette dernière avait emporté l'investiture du parti de Macron aux dépens de son ancien collègue du Conseil Général Christophe Perny lui aussi aspiré par les promesses électoralistes du parti présidentiel.

Bien sûr il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'envie, mais la politique ne doit-elle pas rester une affaire sérieuse ?! Comment peut-on ainsi  s'accommoder de tels revirements ? Ce n'est pas être naïf que d'exiger en politique un peu de morale et beaucoup de cohérence.
Je passe sur certains militants de la section PS de Dole qui avait contesté leur exclusion du parti pour avoir soutenu Macron contre le candidat Hamon, on croit rêver !

Car on voit ce qu'il advient aujourd'hui de la politique de Macron, qui se veut "moderne" avec plus de trente ans de retard, une politique ultra-droitière qui s'inspire à bien des égards de Margaret Thatcher. Macron est le chantre et le serviteur  d'un ultra-libéralisme qui revient à détruire le droit du travail, à s'attaquer aux services publics, à l'hôpital, à la SNCF, à l'audiovisuel public, à l'école, à l'Université...à toutes les structures de solidarité qui font la richesse et la cohésion d'une société.

Voilà pourquoi le PS est mort. Faible d'une doctrine construite dans les congrès mais aussitôt refoulée par des ambitions personnelles misérables...
Le parti socialiste aura pourtant été un grand parti démocratique qui  a su une époque produire une pensée politique dans un cadre démocratique ouvert.

Mais contrairement à ce que disait Valls, qui fut lui aussi un brillant représentant du retournement de veste, la gauche, la vraie elle, n'est pas morte.
Il reviendra à cette gauche de se rassembler, à la base comme au sommet.
Rien n'est gagné, mais rien n'est perdu non plus, d'autant plus que la politique s'accorde par nature à la nécessité.
Le pire n'est jamais sûr.

JMG