samedi 28 septembre 2013

Lons-le-Saunier 2014 : éléments pour un projet municipal


Au parti socialiste depuis 2003, j’entends y défendre les idées de solidarité et de meilleur partage des richesses en rejetant tous les excès du capitalisme financier qui est en train de tuer notre modèle social jusque dans nos communes.
J’ai déjà eu l’occasion de dire à quelle ville j’étais attaché. Elle est sociale et écologique, les deux étant selon moi indissociables.

Sociale d’abord : la ville est un lieu de solidarité et d’échanges, elle est même faite pour cela, elle doit être commune, respectée, et respectueuse de tous dans l’égalité.

Une politique de gauche se doit d’être attentive en priorité à la question du logement à la fois pour des questions urbanistiques et sociales. Il faut renouer avec une certaine densité urbaine, Lons-le-Saunier peut accueillir plus de 20 000 habitants, or aujourd’hui elle ne les atteint pas. Il faut continuer à mettre en œuvre, avec les acteurs du logement, les collectivités concernées, une politique de développement du logement social.

S’agissant de l’urgence sociale, il s’agira de mettre en place, au travers de l’action du CCAS, au niveau de l’agglomération et de la ville, des mécanismes d’aide aux plus démunis en simplifiant les démarches administratives autant qu’il est possible.
Nous appellerons à la création d’un comité d’usagers pour la mise en œuvre d’une politique sociale solidaire. Il est d’urgent d’aider les victimes de la crise sociale et économique, ils n’en sont pas responsables, à nous de faire jouer la solidarité.
De même faudra-t-il dessiner une véritable politique locale de santé à l’échelle de la ville et de son agglomération.

Pour resserrer les liens il s’agira aussi de ré-examiner les conditions du transport public sur Lons et son agglomération, étudier une baisse significative des tarifs, en particulier pour les familles nombreuses, une ville solidaire est une ville qui facilite les échanges entre les quartiers.

Il est essentiel d’avoir une action d’animation des quartiers les plus touchés par le chômage, en direction des jeunes plus particulièrement. Nous devrons porter plus d’efforts encore sur l’éducation populaire en créant de nouveaux équipements si besoin et en recrutant des personnels facilitant cette mise en oeuvre.

Quant à la citoyenneté, nous nous attacherons à développer une intelligence territoriale sur l’ensemble de l’agglomération en y associant tous ceux dans la population qui le souhaiteront.

Il faut à tout prix que la ville de Lons-le-Saunier garde la maîtrise politique et financière de ses services publics en ne déléguant pas de façon systématique leur gestion au secteur privé. Je le dis ici car c’est un danger que courent beaucoup de collectivités en France, au travers de l’usage des partenariats publics privés qui se révèlent catastrophiques pour les contribuables et les services à rendre en direction des usagers et des citoyens.




Une ville écologique :
La ville de Lons-le-Saunier se doit d’être attractive. Lons-le-Saunier a la chance d’avoir un cadre naturel exceptionnel. Il faut le valoriser en soignant particulièrement les entrées de ville mais aussi en redessinant le paysage urbain notamment en harmonisant dans la ville le minéral et le végétal.
D’accord pour ne pas faire disparaître la voiture de ce cadre mais il s’agira de mieux partager l’espace entre ces moyens de déplacement. Une politique de développement des pistes cyclables devra être menée. Par ailleurs, il faudra envisager des écos-quartiers avec expérimentation d’énergie renouvelable et autonome.

Cette ville a des ressources qu’il faut mieux valoriser, comme le thermalisme par exemple mais il en est d’autres qu’il faudra redécouvrir et promouvoir.
Un grand projet structurel urbain, résolument écologique, devra être mené sur la ville, il pourra s’agir notamment de la redécouverte de la Vallière. Il n’est pas normal que cette rivière qui traverse la ville d’Est en Ouest soit ainsi cachée comme si on en avait honte. Elle doit revenir une pièce maîtresse dans l’identité de la ville.
Une ville est vivante dans la mesure où son cœur, le centre-ville, l’est aussi. Or celui-ci n’est viable qu’avec des commerces de proximité nombreux et viables. Il faudra donc conduire ensemble une politique en ce sens.

Sur le plan économique, sans faire de surenchère par rapport à d’autres territoires contiguës, il s’agit néanmoins de permettre et de faciliter l’implantation d’entreprises sur Lons et son agglomération. Le cadre plus accueillant de la ville pourra le permettre, mais aussi des mesures plus concrètes, qui seront développées au cours de la campagne, pour aider les entreprises à projet durable pour l’emploi.
Il ne faut pas se bercer de mots. Les situations financières des collectivités, dans un contexte général d’austérité qu’il nous faut par ailleurs combattre, seront à l’avenir encore plus critiques qu’elles ne le sont aujourd’hui. Malgré cela, nous avons des marges de manœuvre qu’il faudra mettre à profit de façon optimale.
Je vois la campagne pour ces municipales comme un vaste rassemblement autour des idées qui fondent le parti socialiste depuis des décennies. Nous ferons appel à nos partenaires historiques, le parti communiste et ses alliés, les écologistes, mais aussi tous ceux dits de la société civile qui voudront nous rejoindre.

Dans la mesure où Marc-Henry Duvernet se prononce positivement sur l’ensemble de ces orientations politiques que je viens d’énoncer, j’appelle au rassemblement, et au soutien de sa candidature pour mener la liste aux municipales au nom du parti socialiste. Je vous invite, tous adhérents de la section du Bassin Lédonien à en débattre tous ensemble le 7 octobre prochain à 20 heures dans les locaux de la fédération.

Mon parcours est celui d’un militant de gauche. J’ai adhéré au Parti socialiste en 2003. J'ai par ailleurs une longue expérience de syndicaliste, d’abord à la CFDT à partir de 1981, puis à la CGT depuis 1995. Je me suis présenté aux municipales en 2008 à Lons-le-Saunier sur une liste d’union.
Pour moi, l’action politique est indissociable de l’action syndicale et le Parti socialiste le reconnaît et l’énonce dans ses statuts-mêmes. Pour marcher, il faut les deux jambes.
Professionnellement, je suis fonctionnaire territorial. A ce titre, je connais bien le fonctionnement des collectivités. J'ai toujours été neutre dans l'exercice de mes fonctions comme l’exige la qualité d’« agent public » tout en gardant et préservant jalousement ma conscience et mon action citoyennes, ainsi que je les exerce singulièrement ici. Pour moi, les deux termes ne sont pas seulement conciliables, ils sont complémentaires.

Jean-Marc Gardère


http://www.maintenantlagauche.fr/ 
 

samedi 21 septembre 2013

Maire pour quoi faire

J’hésite, c’est mon péché mignon. Ce n'est pas conseillé en politique où il vaut mieux pour réussir se montrer déterminé, quitte à faire semblant. Même si j'ai posé formellement posé ma candidature auprès de la fédération du parti socialiste du Jura, j’hésite à courir après l’investiture pour conduire la liste des municipales à Lons-le-Saunier, car je me demande si je ne vais pas encore me prendre une veste, devant les adhérents socialistes s'entend. C’est cela la politique, prendre coup sur coup, encaisser, au risque à la fin de devenir susceptible, sans compter que cela peut être dérangeant pour les idées qu'on défend.

Alors sérieusement : quelle est donc la situation politique -je préférerais dire "politicienne"-, puisqu’il faut bien en parler ? La section du PS lédonien est aux mains de son secrétaire qui est aussi candidat à la mairie avant, on l’a vu, de l’être à cette même investiture. Il est jeune, ambitieux, ce qui en politique sont deux qualités essentielles, indispensables même, au moins pour la seconde, sans parler de convictions sincères que je lui reconnais. Et tout est en place pour qu’il l’emporte au sein du parti socialiste, tout c’est-à-dire des adhérents prêts, majoritairement, et c’est là pour moi que le bât blesse, à voter pour lui. Normal, il s’est montré assez persuasif pour les faire adhérer et s’assurer ainsi d’un soutien majoritaire. Il a eu ce talent et ce temps de façonner la section à son image, et plus encore à l'intérieur même de la section, faire adhérer des camarades habitant Lons-le-Saunier, assez peu nombreux en valeur absolue, mais qui dès lors pourront décidé par leur vote de cette investiture. 

Sur quelles bases sa candidature ? Pour l’instant on ne sait trop, on verra bien , tout ce que l’on sait aujourd’hui nous le savons par une équipe "d’experts" ou "d’ambassadeurs" qu’il a formée ( l’équipe pas les experts) et qui ont travaillé à un diagnostic du bassin lédonien dont nous devrions bientôt voir le compte-rendu public. Franchement je ne m’attends pas à des miracles, je crains quelques discours technocratiques de plus. Il s’agissait si j’ai bien compris d’une démarche participative qui peut en effet prendre tout son sens sauf que cette démarche, et j’en ai déjà parlé ici même, se faisait en dehors du parti socialiste comme si celui-ci était à rejeter, qui plus est dans un contexte général de délitement idéologique qui le touche de plein fouet
On me rétorquera qu’il a été consulté, le parti socialiste. Vouais. J’ai déjà eu l’occasion, ici ou là, de souligner les dangers pour la gauche toute entière de cette démarche qui consiste à vouloir rassembler, mais trop bien, quitte à cligner des yeux vers les forces « conservatrices » du centre ou du centre-droit jusqu'à oublier la distinction droite-gauche, classique peut-être, mais qui n'a jamais été aujourd'hui autant d'actualité. Car on peut facilement perdre son âme ou, ce qui encore plus grave, renoncer à ses convictions, la fin justifiant les moyens de se faire élire à tout prix.

C’est pourquoi, j’y reviens, l’envie de me présenter me taraude toujours mais en défendant comme je l’ai déjà fait un projet pour la ville qui annonce une couleur franche.

Et donc je proposerai à mon jeune camarade ( permettez que je l’appelle camarade) d’être fidèle au moins à quelques principes de base que je me fais fort de défendre, et dont voici quelques lignes à partir desquelles on pourra s'élaborer un projet :
 -une orientation politique portant défense des services publics en privilégiant l'internalisation de l'action municipale.
- développement des services à destination de la jeunesse en faisant un sort particulier et privilégié sur les quartiers plus particulièrement touchés par le chômage
-favoriser l'accueil des jeunes travailleurs sur la ville en leur facilitant le logement
-faire porter l'effort sur tout ce qui pourra faire avancer l'éducation populaire en créant de nouveaux équipements si besoin après étude de la demande sociale à cet égard
-réexamen des politiques tarifaires pour un accès aux services publics municipaux rendu plus facile en direction particulièrement  des familles à faibles ressources
-une politique de densification du centre ville en optant pour des réhabilitations de logements, on voit que beaucoup sont vidés de leurs habitants
-une vision et des actions ou projets structurels de nature écologique qui participent de l'attrait naturel de la ville et à son développement économique durable
-défendre l'activité du centre-ville ainsi que son attractivité en faisant tout ce qui est en notre possible pour ne pas asphyxier le petit commerce ou le commerce de proximité
-travailler à faire venir des nouvelles activités économiques et à garder celles qui sont actuellement installées et en action sur l'ensemble du territoire de l'agglomération
-travailler à l'entretien de la ville lequel laisse beaucoup à désirer aujourd'hui, au besoin en confortant par des créations d'emploi les services municipaux
-promotion d'une politique culturelle de qualité ouverte à tous
-développer une intelligence et une conscience territoriales sur l'ensemble de l'agglomération en y associant la population
-et globalement faire un audit financier à l'arrivée pour déceler les marges de manœuvre financières qui nous permettront de mener la politique que nous voulons pour la ville de Lons-le-Saunier et son agglomération
  Tout cela a un coût me diront les esprits chagrins et ils auront raison puisque les collectivités locales, et Lons-le-Saunier et son agglomération n’y échapperont pas, seront bientôt si ce n'est déjà fait à plein touchées par la « crise », ce qui d’ailleurs est injuste puisqu’elles n’y sont pour rien.

Mais on ne fait rien sans ambition. Et l'intendance, quand on lui prête vie, en général suit.

Jean-Marc Gardère



mardi 3 septembre 2013

Que va faire Hollande en Syrie ?

Ou dans cette galère ? On ne demande qu’à comprendre. Il y a eu incontestablement  le 21 août dernier des morts pas centaines, victimes de gaz de combat (1421 morts exactement), mais on ne sait pas avec certitude, formellement comme disent les juristes, quels en sont les auteurs, aucune preuve matérielle n’ayant été trouvée de l’aveu même des services secrets français.

Ce serait une expédition punitive. Mais pour punir qui ? Un dictateur ? Mais lui sera protégé, contrairement aux civils qui, en bons dégâts collatéraux qu’ils sont, y laisseront leur peau. Une attaque pour faire perdre à cet assassin la confiance de son peuple ? C’est déjà fait je crois.
Faire la guerre à la guerre, c’est toujours la guerre. On l’a vu en Irak, en Afghanistan, en Libye ; pas encore au Mali, c’est vrai, mais ce n’est pas une raison pour continuer ailleurs, forts croit-on d’une « victoire » qui reste toujours à prouver, tant il faut du temps pour départager définitivement les vainqueurs des vaincus, il n’est que l’histoire qui fasse le bilan exact des batailles et des guerres.

Nous avons, avec celle des Américains, la diplomatie la plus efficace et la plus nombreuse de la planète, et malgré les ravages qu’ont pu faire là aussi  la « révision générale des politiques publiques » (de droite) ou la « modernisation de l’action publique » (de gauche) , elle le reste heureusement encore.
Pourquoi ne pas la faire jouer à plein au lieu d’opérer avec des Rafales ou d’autres systèmes d’armes tout aussi meurtrières ? Parce qu’il faudrait absolument vendre les avions de M. Dassault, et pour cela en faire la promotion ? Je ne veux pas croire que cette guerre annoncée ne soit que commerciale.

Cette aventure ne me dit rien car on ne sait qui devra-t-on combattre ensuite.  Les Islamistes d’Al Quaïda qui veulent eux aussi, eux surtout, renverser Bachar el-Assad ? Voudrions-nous comme en Somalie un nouvel Etat islamiste ? Que de contradictions lorsqu’on combat ces mêmes partout ailleurs. On les arme même au risque, déjà maintes fois vérifié, que ses armes se retournent contre nous.
L’étincelle d’un bombardement même ciblé sur la Syrie pourrait embraser tout le Moyen-Orient en commençant en particulier par le Liban, le plus fragile de tous, le plus accoutumé pour son malheur à la guerre.

Enfin, on a raison de souligner ou de rappeler que l’armée continue de subir elle aussi les coupes budgétaires issues du livre blanc des armées, commencées par Sarkozy et que Hollande continue de faire avec certes un petit moins de violence. Je ne verrai qu’un petit avantage, dérisoire, de cette aventure militaire supplémentaire : celui de révéler ou de continuer de révéler un manque criant et sans cesse croissant de moyens.

Alors que faire ?

Une offensive diplomatique que la France pourrait mener, comme elle le faisait jadis où elle était plus pacifiste, saluée et reconnue par l’ensemble du monde arabe parce qu’elle refusait de s’aligner sur le géant américain, contrairement à ce qu’elle semble faire aujourd’hui avec un gouvernement (pourtant) socialiste. Mais pour cela convient-il pour le moins de respecter le droit international en ne considérant pas l’ONU pour le coup comme un simple « machin ».

Sur le plan intérieur, on voit une fois encore les limites démocratiques de la Vème république où un Président de la République peut porter le feu dans un pays étranger sans même un vote du Parlement.

Là aussi vivement la VIème République !

JMG