vendredi 7 décembre 2012

Hors le mur

Oui, le local fédéral du parti socialiste place de la Comédie à Lons-le-Saunier a été muré, oui des affiches ou des tracts ont été apposés sur la vitrine, oui des inscriptions à la peinture  (à l'huile paraît-il) ont été tracés sur la façade, oui le parti socialiste a donc été la cible de tels agissements pendant une à trois manifestations organisés par des opposants à l'aéroport de Tavaux euh pardon...de Notre-Dame des Landes en Loire-Atlantique à plus de cinq-cents kilomètres de là, mais de toute évidence à quelques nautiques seulement de l'hôtel Matignon à Paris.
Quel est donc le malaise qui fait qu'un parti politique, de gauche, comme le parti socialiste devienne ainsi la cible de militants qui, il y a quelques mois encore, avant la présidentielle, pouvaient manifester ensemble avec nous ?

Au lieu de se poser sereinement la question , le secrétariat fédéral a décidé de porter plainte contre les auteurs hypothétiques de ces actes.

Il faut savoir, et je l'ai rappelé au conseil fédéral au cours duquel cette question a été évoquée, que le premier fédéral du PS du Doubs a retiré sa plainte pour des faits similaires qui se sont produits à Besançon. Sage réaction dans un contexte difficile aujourd'hui pour la gauche toute entière et pour le PS en particulier.

Car à quoi cela sert-il de porter plainte si on ne fait pas le travail collectif d'un retour sur soi ? Qu'est-donc aujourd'hui devenu le parti socialiste, ou plutôt quelle image donne-t-il aujourd'hui, à tort ou à raison, pour être devenu la victime de ces débordements autrefois uniquement réservé à la droite ? Notons au passage que ces derniers pour être traumatisants pour ceux qui les ont directement vécus, et je pense en particulier à la secrétaire qui était à l'intérieur du local ce jour-là, ne sont pas pour autant irrémédiables. Il convient donc de dédramatiser, et se rappeler que le parti socialiste, a pu dans un passé proche participé à des manifestations où de tels débordements se sont produits.

Il est clair que du côté de Notre-Dame des Landes, l'image du PS s'est flétrie, pire elle s'est muée en un parti repoussoir alors qu'historiquement du moins il se targuait d'être le lieu de la réflexion critique et de la contestation. Le Larzac est bien loin qui à la fin des des années soixante-dix fut un lieu d'élaboration d'une pensée politique, à bien des égards libertaire, qui aida les socialistes, à l'intérieur d'une gauche unie à venir au pouvoir. Aujourd'hui, après dix ans de droite, elle est au pouvoir cette gauche mais c'est pour aux yeux des autres gauches, contrarier les espoirs d'émancipation d'une population qui refuse un développement productiviste dévoreur d'énergies et surtout réservé qu'à un petit nombre.

On ne saurait justifié de tels agissements, de tels débordements, mais ils sont la manifestation que la contestation a changé de camp. Il n'est pas trop tard, le parti socialiste peut envisager une autre orientation, ou simplement la retrouve, celle qui fit dans l'histoire sa véritable identité.

JMG

1 commentaire:

  1. Mon Cher Jean Marc
    Tes propos relèvent du bon sens
    Si ce bon sens était partagé par le secrétariat fédéral, nous aurions aujourd’hui un Sénateur et au moins deux députés de gauche.
    Bon courage….

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