jeudi 24 novembre 2016

Tenir la route

Les automobilistes s'en rendent compte jour après jour, le réseau routier est malade, de plus en plus malade. La CGT le rappelait dernièrement, près de 50% des accidents seraient liés à des questions d'infrastructures routières.
Ceux qui roulent la nuit, sur les routes nationales comme départementales, ne peuvent que souffrir, entre autres désagréments provoqués par faute d'entretien,  de l'effacement de la signalisation horizontale. Ainsi on ne distingue plus, ou très difficilement, les bandes blanches au milieu ou sur les bas-côtés des routes. Tout cela pose de véritables problèmes de sécurité qui peuvent, en cas d'accident, justifier de saisir les tribunaux. A qui la responsabilité, à qui la faute ?

De la même manière qu'on délaisse depuis des années l'entretien des infrastructures ferroviaires, l'entretien des routes prend de plein fouet les politiques stupides et criminelles d'austérité. La tendance lourde est à la non-intervention publique, à la diminution drastique des dépenses d'entretien courant et de gros entretien, et à l'abandon pur et simple d'investissements publics nouveaux.

On sert prioritairement les autoroutes, favorisant les grands axes,  avec au passage des augmentations de tarif dont profitent davantage les rentes boursières que les investissements utiles.
Ainsi le patrimoine routier, dans son ensemble, fait partie des victimes de ces politiques de réduction des dépenses publiques qui ont encore la faveur de la plupart des gouvernements en Europe. 
En France la tendance va s'affirmer avec des candidats de la droite, ou de la gauche gouvernementale actuelle, Macron compris. Tous sont d'accord au fond pour aboutir à la privatisation la plus large possible du domaine routier. Si l'on n'y prend garde, si on laisse faire, les routes à l'instar des autoroutes deviendront payantes ! Il y a là de l'argent à se faire, les milieux financiers à cet égard sont moins aveugles que les citoyens ou les usagers des routes !
Depuis 2011, les crédits de l'Etat et des collectivités à l'entretien courant du réseau routier est à la baisse. (baisse de 27 % de 2010 à 2011, et qui se confirme d'année en année). Ceci n'est pas dû au hasard et encore moins à un souci d'une saine gestion des deniers publics.
Cela est de nature à préparer bien plutôt les esprits à cette privatisation du domaine routier, les pouvoirs publics passant alors pour de piètres gestionnaires qu'il faudra à tout prix remplacer par des entreprises privées du BTP.
Les usagers ne pourront rien y faire une fois le fait accompli : les privatisations qui s'annoncent profiteront in fine à des actionnaires que l'intérêt public, par nature, indiffère.

Debout citoyens avant qu'on ne vous confisque vos routes au prix fort ! Encore un domaine où il est nécessaire de se battre pour ne pas laisser au privé une gestion qui dès lors deviendrait plus coûteuse  pour l'usager, ou pour le citoyen qui de surcroît ne pourra plus exercer son contrôle démocratique.
JMG

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