samedi 16 avril 2022

Présidentielles : quelque chose de pourri au Royaume de…

 Royauté en effet car notre République a quelque chose à voir encore avec les rois qui l’ont précédée.  Deux monarques républicains potentiels sont en lice et pas des moindres, deux présidents possibles de la Vème République, en un « coup d’Etat permanent » qui donc pourrait être guidé soit par un thatchérien, soit par une extrémiste de droite, le choix en quelque sorte, entre la peste et le choléra. On peut avoir conscience que la peste peut être plus mortelle encore que le choléra, c’est pourquoi à sept jours du deuxième tour on me permettra d’être encore dans le doute et l’irrésolution.

La peste c’est l’attaque en règle contre les immigrés en mettant un point final au regroupement familial,  en réservant  les aides sociales aux Français. C’est encore instituer la préférence nationale pour le droit d’accès au logement et à l’emploi, c’est expulser les immigrés qui sont au chômage, ou encore interdire le voile dans l’espace public, autant de mesures qui risquent de mettre le pays en état de guerre civile en distillant la haine dans les pensées et les comportements contre des populations, ne le cachons pas, plus particulièrement visées.

Côté Thatcher, ou côté choléra lequel est susceptible en même temps de susciter et d’entraîner la peste, nous avons l’actuel Président qui, comme pour humilier encore plus le monde du travail, veut instituer un retraite à 65 (ou 64 ans, on s’y perd au moins que ce soit lui qui s’y perde) sans aucune justification économique, avec seulement pour conséquence, et pas des moindres, d’aggraver les chiffres du chômage, celui des jeunes en particulier avec le risque d’aviver un insupportable conflit des générations. E. Macron c’est aussi conditionner l’attribution du RSA à des heures travaillées gratuites alors que les gens, contrairement aux idées inculquées par la droite, désespérément se battent pour obtenir un emploi qui leur garantisse un revenu décent et une intégration sociale perdue.

 C’est bien l’actuel président qui est le responsable de la suppression des comités d’hygiène et de sécurité, c‘est bien lui qui a supprimé l’ISF, institué le plafond des indemnités aux prud’hommes, et entend maintenant procéder à une sorte de pré-privatisation de l’éducation nationale.

Comment en est-on arrivé là ? Comment se fait-il que plus des deux tiers des électeurs ne soient plus politiquement représentés, et ce dans le cadre d’une Constitution qui donne tous les pouvoirs au Président, y compris celui de façonner sa majorité parlementaire ? Ainsi Marine Le Pen promet-elle de réformer la Constitution pour mettre en place une proportionnelle dont le but, moyennant une prime majoritaire à 30%, sera de lui donner les moyens de gouverner sans pour autant donner davantage de pouvoir aux assemblées parlementaires. 

Cette situation est insupportable. Nos concitoyens vont devoir se prononcer entre deux candidats qui se partagent des valeurs de droite ou d’extrême-droite alors que le pays reste sociologiquement de gauche. Ainsi apprend-t-on que 75% des ouvriers seraient prêts à voter Le Pen contre leur intérêt de classe. La désunion, particulièrement au sommet de la gauche, n’est évidemment pas étrangère à la disjonction entre la réalité électorale d’aujourd’hui et la situation politique ou sociologique du pays.

 La primaire populaire, malgré les promesses et les espoirs, s’est avérée être un gâchis démocratique. Pourtant elle portait l’idée et l’intention légitimes de la nécessaire union des gauches.

Loin de chercher la responsabilité de tel ou tel, il s’agit éviter les anathèmes qui succèdent aux lendemains qui déchantent. Il s’agit maintenant, après avoir appelé à battre l’extrême-droite, et quel que soit le résultat final du second tour, de recommencer, dans la perspective des législatives notamment, à travailler pour une unité des forces de progrès autour d’une plate-forme qui puisse s’agencer en effet autour du programme porté par le plus grand nombre à gauche, à savoir aujourd’hui celui de la France Insoumise.

La bataille idéologique est loin d’être terminée, elle est plus que jamais devenue cruciale. Le mouvement social devra à nouveau, quel que soit le nom du chef de l’exécutif, prendre activement le relais pour préserver les libertés publiques et défendre les sécurités sociales et solidaires.

JMG

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