mardi 3 septembre 2013

Que va faire Hollande en Syrie ?

Ou dans cette galère ? On ne demande qu’à comprendre. Il y a eu incontestablement  le 21 août dernier des morts pas centaines, victimes de gaz de combat (1421 morts exactement), mais on ne sait pas avec certitude, formellement comme disent les juristes, quels en sont les auteurs, aucune preuve matérielle n’ayant été trouvée de l’aveu même des services secrets français.

Ce serait une expédition punitive. Mais pour punir qui ? Un dictateur ? Mais lui sera protégé, contrairement aux civils qui, en bons dégâts collatéraux qu’ils sont, y laisseront leur peau. Une attaque pour faire perdre à cet assassin la confiance de son peuple ? C’est déjà fait je crois.
Faire la guerre à la guerre, c’est toujours la guerre. On l’a vu en Irak, en Afghanistan, en Libye ; pas encore au Mali, c’est vrai, mais ce n’est pas une raison pour continuer ailleurs, forts croit-on d’une « victoire » qui reste toujours à prouver, tant il faut du temps pour départager définitivement les vainqueurs des vaincus, il n’est que l’histoire qui fasse le bilan exact des batailles et des guerres.

Nous avons, avec celle des Américains, la diplomatie la plus efficace et la plus nombreuse de la planète, et malgré les ravages qu’ont pu faire là aussi  la « révision générale des politiques publiques » (de droite) ou la « modernisation de l’action publique » (de gauche) , elle le reste heureusement encore.
Pourquoi ne pas la faire jouer à plein au lieu d’opérer avec des Rafales ou d’autres systèmes d’armes tout aussi meurtrières ? Parce qu’il faudrait absolument vendre les avions de M. Dassault, et pour cela en faire la promotion ? Je ne veux pas croire que cette guerre annoncée ne soit que commerciale.

Cette aventure ne me dit rien car on ne sait qui devra-t-on combattre ensuite.  Les Islamistes d’Al Quaïda qui veulent eux aussi, eux surtout, renverser Bachar el-Assad ? Voudrions-nous comme en Somalie un nouvel Etat islamiste ? Que de contradictions lorsqu’on combat ces mêmes partout ailleurs. On les arme même au risque, déjà maintes fois vérifié, que ses armes se retournent contre nous.
L’étincelle d’un bombardement même ciblé sur la Syrie pourrait embraser tout le Moyen-Orient en commençant en particulier par le Liban, le plus fragile de tous, le plus accoutumé pour son malheur à la guerre.

Enfin, on a raison de souligner ou de rappeler que l’armée continue de subir elle aussi les coupes budgétaires issues du livre blanc des armées, commencées par Sarkozy et que Hollande continue de faire avec certes un petit moins de violence. Je ne verrai qu’un petit avantage, dérisoire, de cette aventure militaire supplémentaire : celui de révéler ou de continuer de révéler un manque criant et sans cesse croissant de moyens.

Alors que faire ?

Une offensive diplomatique que la France pourrait mener, comme elle le faisait jadis où elle était plus pacifiste, saluée et reconnue par l’ensemble du monde arabe parce qu’elle refusait de s’aligner sur le géant américain, contrairement à ce qu’elle semble faire aujourd’hui avec un gouvernement (pourtant) socialiste. Mais pour cela convient-il pour le moins de respecter le droit international en ne considérant pas l’ONU pour le coup comme un simple « machin ».

Sur le plan intérieur, on voit une fois encore les limites démocratiques de la Vème république où un Président de la République peut porter le feu dans un pays étranger sans même un vote du Parlement.

Là aussi vivement la VIème République !

JMG

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