vendredi 18 avril 2014

Salaires et discrimination syndicale

La journée du sept avril dernier était celle du combat pour l’égalité salariale. Elle concernait l’égalité entre les hommes et les femmes bien sûr, mais en principe devait également faire réfléchir sur l'ensemble des discriminations en matière salariale .

Thomas Breda, un doctorant de l’école d’économie de Paris, établissait dans une étude que les délégués syndicaux étaient payés en moyenne 10% de moins que l’ensemble des autres salariés. En moyenne, et pour être plus précis, l’écart serait de 8 à 11% inférieur, à âge égal, à expérience égale, à diplôme égal, et à sexe égal.

 Cette étude est déjà un peu ancienne car elle date de 2010 mais la pression auquel est soumis de plus en plus le monde du travail n’a pas dû arranger les choses depuis quatre ans. Les employeurs, loin de vouloir acheter la paix sociale, comme on le pense communément, pratiqueraient bien plutôt une discrimination envers les syndicalistes.
 On pourrait objecter que ces écarts de salaires puissent venir de ce que ces délégués syndicaux seraient moins bons ou moins productifs dans leur travail. Le chercheur a au contraire observé que ces écarts de salaires s’enregistrent cinq années après le début des mandats détenus par ces délégués. Ces discriminations se font principalement par le biais de refus de promotion ou d’augmentation de salaires.

A tout seigneur tout honneur : le syndicat le plus touché serait la CGT, ses délégués percevraient en moyenne 20% de salaire en moins, la discrimination dans la discrimination en somme. Gage d'efficacité militante, ou bien sa conséquence ? Ensuite viennent la CFDT (10% de salaire en moins) puis Force Ouvrière dont les délégués, toujours en moyenne bien sûr,  ne perdraient rien...
En tout cas Il serait temps que cette discrimination anti-syndicale cesse car il en va là de la santé de la démocratie sociale, à une époque où la classe politique ne trouve plus crédit, à tort ou à raison, aux yeux des citoyens.
Cette réalité discriminatoire montre, s'il en était besoin, qu'en France, bien loin même d'une social-démocratie à l'allemande, les syndicats ne sont pas considérés, ni reconnus à leur juste place alors que leur action demeure essentielle dans les rapports sociaux.
Elle montre surtout que dans notre pays le combat syndical reste rude et difficile, ce qui explique, au moins en partie, le faible taux de syndicalisation. 

Enfin, ou pouvait espérer qu'un pouvoir de gauche fasse davantage pour la dé-criminalisation de l'action syndicale. Pour l'instant il n'en est rien. A-t-il au moins conscience qu'il en va de sa propre survie ?

JMG

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