mardi 15 juillet 2014

Ne pas s'interdire de dire la vérité

Pourquoi faudrait-il définitivement nous taire sous prétexte que nous avons voté pour ce gouvernement ? Pourquoi n'aurions nous pas le droit de dénoncer les mesures ou les actions que nous jugeons contraires à l'intérêt général,  à celui de la gauche, à l'intérêt du parti socialiste lui-même ?

Ainsi  le pacte de responsabilité qui nous mène droit dans le mur. Devrions-nous le trouver absolument positif et ne pas le dénoncer, alors qu'il appauvrit l'ensemble des Français sauf ceux qui y ont intérêt, et qui sont probablement derrière cette politique désastreuse, j'ai nommé les oligarchies financières ? 

Pourquoi devrions-nous nous interdire, sous prétexte que nous serions socialistes, de dire haut et fort que Valls aujourd'hui non seulement conduit une politique de droite mais prépare activement, par son attitude, le retour d'une droite qui, elle, sera plus dure et plus dogmatique encore, toute tendue vers la volonté d'en découdre contre ce qui sera resté de la gauche moribonde. Cet esprit de revanche finira de faire exploser la gauche dans son ensemble.  Pire, la droite qui se sera certainement dégagée de la boue des affaires dans laquelle elle se trouve actuellement, continuera ce travail de sape contre  les projets de société progressistes que nous voulions malgré tout. 

Et donc voilà, voilà pourquoi il convient de ne pas se taire, voilà pourquoi je me force, car je ne le fais pas de gaieté de coeur, à condamner par exemple, parce qu'elle est révélatrice, la dernière trouvaille d'un Benoît Hamon que j'ai longtemps soutenu mais qui me déçoit comme me déçoit l'ensemble de ces membres du gouvernement qui délibérément, consciemment, confondent politique et communication politique.
Comme ministre de l'éducation nationale, Benoît Hamon en effet dit vouloir faire bénéficier les écoliers d'un enseignement au codage informatique. Le problème c'est que cet enseignement se ferait hors du temps scolaire. Cet  enseignement en effet est important, essentiel même si on ne veut pas que les outils technologiques nous dépassent un jour. Mais pourquoi alors ne pas laisser la maîtrise de cet enseignement à l'Education Nationale elle seule en mesure d'en assurer l'égale et équitable répartition sur tout le territoire national ?  

Dispensé par qui alors cet enseignement, si ce n'est par l'éducation nationale ? Par les collectivités, premières victimes du pacte de responsabilité, ou dans le cadre des nouveaux rythmes scoalires, par les parents eux-mêmes ?
Quels élèves en bénéficieront finalement ? Pas ceux en tout cas qui n'auront pas eu la chance d'habiter des communes ou des communautés de communes suffisamment riches ou organisés pour monter de tels enseignements ? Et que dire encore des volontés politiques qui seront forcément différentes selon les collectivités. 

Ainsi aura-t-on remplacé la fracture numérique par la fracture territoriale. A moins, qu'à force de jouer les apprentis sorciers, nous restent sur les bras les deux ensemble.

JMG



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