dimanche 9 octobre 2016

La droite n'est jamais partie, elle revient quand même

La catastrophe idéologique du parti socialiste, que ses responsables à Solférino ont bien voulue, se sera donc traduite par des lois anti-sociales ou contre-productives comme la loi travail par exemple, ou le "pacte responsabilité" qui coûte cher au budget de l'Etat sans résultat positif sur l'emploi. Cela conduira-t-il au délabrement général de la gauche ?

La responsabilité de ces dirigeants en tout cas est immense, historique. Il y a encore un espoir peut-être que la gauche se redresse avant la date cruciale des présidentielles. Mais pour l'heure on voit se dessiner plutôt un renforcement du camp des droitistes purs et durs dont certains se voient déjà à l'Elysée, Juppé, Sarkozy, Le Maire, Fillon...auxquels, outre Le Pen bien sûr, on pourrait ajouter Macron comme étant, si on a bien compris, ni de droite, ni de gauche, et donc plutôt au centre-droit.
 On peut espérer seulement qu'ils fassent comme Hollande, qu'ils ne respectent pas leur promesses et qu'au contraire, comme lui, élection faite, s'attaquent à des réformes qui aillent contre leur propre camp.

Je n'en crois rien bien sûr, ces candidats entendent conduire une politique qui aggravera la situation de millions de Français, ceux là même que les débats sur les primaires, par lassitude, par dégoût, indiffèrent au plus haut point.
C'est que pour une bonne partie de la population l'urgence n'est pas ou n'est plus là. Une bonne partie s'abstiendra et, ce faisant, fera le jeu des plus conservateurs.

Car dans l'électorat de droite, il est à parier que l'abstention ne saura pas aussi forte, la droite sera davantage pressée d'en découdre et de se débarrasser de Hollande de la même façon qu'en 2012 le peuple de gauche, mobilisé, avait décidé de se débarrasser avant tout de Sarkozy.

Dès lors, pour mieux se démarquer de la "gauche", il n'est pas étonnant que les prétendants de la droite ou du centre fassent de la surenchère et se risquent à l'absurde.
Ainsi Juppé entend bien continuer l'oeuvre néo-libérale, si besoin en l'aggravant, de Sarko ou de Hollande en réduisant encore les "charges" des entreprises ce qui ne fera en définitive que réduire encore davantage la part des salaires dans le PIB, au profit d'une spéculation financière qui tue l'économie réelle.
Ainsi encore, Juppé, qui passe pourtant pour un modéré, veut-il reculer la retraite à 65 ans comme si cette vieille recette, rance, allait miraculeusement relancer la croissance et réduire le chômage, celui des jeunes en particulier ! On marche sur la tête !

On passe sur la suppression de l'ISF, ou la hausse d'un point de la TVA de nature à appauvrir les plus pauvres, ou le plafonnement des aides sociales...On retiendra surtout, tout un symbole, la sacro-sainte suppression des 35 heures : Jospin enfin assassiné lui aussi, qui n'était pourtant pas un révolutionnaire !

Et tout ça dans quel but, pour quel horizon indépassable ? Réduire les dépenses publiques jusqu'à 100 milliards d'économies en cinq ans ! A côté, Hollande avec ses 40 milliards dépensés sans contre-partie au titre du CICE, passera pour un gauchiste ou un modéré, ce que ses thuriféraires ne manqueront d'ailleurs pas de souligner. Ils comptent bien là-dessus, ces naïfs, pour faire passer leur candidat, dans le style " vous n'avez pas le choix, avec la droite ce sera pire" ce en quoi ils n'ont pas tort, le pire étant toujours possible en effet.

Juppé entend dans son programme nous libérer du code du travail, d'assouplir notamment le travail du dimanche ou en soirée. C'est la direction nationale de la CFDT qui va être contente, la loi El Khomry aura fait ses petits.

Je ne parle pas du programme de Fillon qui va plus loin encore dans l'hystérie néo-libérale, ou celui de Le Maire qui veut supprimer le statut de la fonction publique territoriale comme si, pour combattre le chômage, il suffisait d'élargir la précarité et de supprimer des acteurs essentiels des services publics.

L'heure est grave. La gauche ne gagnera cette présidentielle qu'unie, elle n'en prend pas pour l'instant le chemin. La première étape serait que Hollande, compte tenu de son bilan, ne se représente pas, et le dise enfin.
Même ça ce n'est pas gagné.

JMG


1 commentaire:

  1. Tout à fait d'accord avec toi tonton, les élections de 2017 font peur, et j'avoue que j'ai toujours refusé de m'abstenir mais que là je risque bien de le faire devant l'absence d'un candidat qui me dégoûterait au moins juste pas autant que les autres ... Malheureusement l'abstention ferait en effet bien l'affaire des droitistes.. Dur de savoir quoi faire face à cette situation catastrophique

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