vendredi 30 septembre 2016

"Gôche", c'est le fond qui manque le plus

Je retiens deux ou trois petites choses qui auront pour moi, peu ou prou, marqué cette rentrée de la gauche politique dans le Jura.
La première :  la Fête de la rose organisée par la fédération du parti socialiste du Jura à Saint-Didier. Fête que je ne regrette pas d'avoir séchée : j'avais piscine. Son mentor, l'ancien conseiller général de Lons-Nord MHD y a même déclaré (in le Progrès en date du 3 septembre) "il faut arrêter avec les professionnels de la politique" euh...vraiment ? Il n'y a que les imbéciles qui ne change pas d'avis : dont acte, on espère.
L'année dernière il y avait Georges Filoche, cela en valait mieux la peine à mes yeux, d'autant, bien avant que nous tombe dessus la loi travail, son discours avait été à raison centré sur la défense du code du travail. La loi Macron en effet, en septembre de l'année dernière, était déjà passée par là, préfiguratrice d'une loi El Khomry qui aura complété l'infamie contre l'ensemble des salariés de ce pays.

C'est Karine Berger qui était invitée de cette deuxième édition de la Fête de la Rose. Députée, porte-parole d'un courant qui a dû faire 10% au congrès de Poitiers en 2015. Je le dis en passant : on sait ce que sont devenus les congrès du parti socialiste, on a la preuve aujourd'hui non pas tout à fait de leur inutilité, mais du mépris qui l'inspire à ceux-là mêmes qui les convoquent. Les dirigeants du PS, et donc le gouvernement, ces dernières années, ont eu le don de prendre les militants et les congressistes pour des imbéciles ou carrément pour des...j'ose même pas le dire. Mais ce qu'ils sont peut-être au fond en majorité, par excès de légitimisme et de suivisme. En tout cas, on ne peut se remettre très difficilement de pareille tromperie. Les dirigeants du PS ont là dépassé les bornes. Et les droites, extrêmes ou pas, de se réjouir sous cape et bientôt dans les urnes.

Exemple d'incohérence, toujours à propos de la loi travail : au Congrès de Poitiers la motion majoritaire, celle de Cambadélis, Valls...énonçait : " il faut rétablir la hiérarchie des normes : la loi est plus forte que l'accord collectif, et lui-même s'impose au contrat de travail". Exactement le contraire de la loi El Khomry ! A partir de là on peut considérer que le PS n'est pas un parti démocratique puisqu'il s'assoit allègrement sur ses propres convictions ou ses délibérations.
Ce ne serait pas dramatique si cela n'eût concerné que ce pauvre parti, il concerne toute la gauche et l'ensemble du monde du travail.

L'autre événement, petit événement diront certains, est le retour sur la scène politique jurassienne de "gôche", de l'ancien président du conseil départemental du Jura. On l'a vu début septembre, à cette même fête de la rose. Et alors que Karine Berger y déclarait sa flamme à un Arnaud Montebourg renaissant, Christophe Perny lui avait déjà commencé de distiller, via les réseaux sociaux, son admiration pour un certain Macron, démissionnaire du gouvernement pour cause, pourrait-on supposer, de gourmandise présidentielle.
Cette subite macronisation peut étonner, mais s'explique sans doute aussi par des sondages qui, pour l'instant en tout cas dans la perspective d'une primaire encore hypothétique, semble souffler en faveur de l'ancien ministre de l'économie.

Enfin, toujours dans la veine "les anciens ou les ex", je ne résiste pas à revenir sur l'attitude de l'ancien premier secrétaire du PS jurassien, qui, de façon non complexée, a rejoint le préhistorique "club perspectives et réalités" crée dans les années soixante-dix par Valéry Giscard d'Estaing et sa "société libérale avancée".

Voilà une bouillie idéologique qui ne nous rajeunit pas ! Quand on vous disait que tout serait à reconstruire.


JMG

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire