samedi 27 octobre 2018

Colère

Comment, comme Mélenchon dernièrement, ne pas se mettre en colère devant le spectacle de cette société française de plus en plus inégalitaire, piégée dans une pensée idéologique unique que distille quotidiennement une presse dépendante des pouvoirs financiers ? Car c'est bien de cela qu'il s'agit, une presse aux mains de quelques-uns qui, au passage, justifie et légitime une justice de classe, laquelle utilise des procédures initialement élaborées contre la grande criminalité ou contre le terrorisme.
Ces textes, comme cela a été le cas ce mois-ci contre le parti de Mélenchon, servent aujourd'hui à de la répression politique ou syndicale conduite par un pouvoir de type thatchérien : il en est notamment de la  loi Perben du 9 mars 2004 ou bien plus récemment des textes confortant de fait un état d'urgence ennemi des libertés publiques.

Cette réalité est de plus en plus difficile à cerner et à dénoncer. Si les journalistes pris individuellement ne sont pas en cause, s'ils font dans leur grande majorité leur boulot comme il doit être fait dans les règles de l'art, il est clair en revanche que les médias sont concentrés aux mains d'une oligarchie bien identifiée, si concentrée que le résultat ne peut être que partial, le travail journalistique dès lors, à son corps défendant, étant condamné à servir une idéologie, voire à alimenter une propagande éloignée d'une information digne de ce nom.

On ne peut défendre efficacement les journalistes si on ne se bat pas pour le pluralisme de la presse. La réponse est à la fois économique et politique. La "gauche" sous Hollande, qui avaient tous les pouvoirs entre 2012 et 2017, aurait pu, si elle avait voulu, apporter des réponses à cette question essentielle pour la démocratie, elle ne l'a pas fait, atteinte par l'aveuglement néo-libéral qui fut le sien dans la période. 

Aujourd'hui et depuis maintenant un certain nombre d'année, les journalistes les plus en vue sont des idéologues qui demeurent dans le moule des grands propriétaires de presse.https://www.monde-diplomatique.fr/cartes/PPA 
Il n'est guère que quelques journaux qui échappent peu ou prou à ce modèle économique hautement financiarisé, l'Humanité, Marianne*, Médiapart (oui, Mediapart), le Canard, Le Monde Diplomatique (et certainement pas le Monde tout court), pour ne citer que les principaux...

On ne peut ignorer que c'est dans ce contexte que se déroule, à armes inégales, le combat politique.

JMG

*mais dommage aussi pour Marianne dont un ami me dit que l'hebdomadaire vient d'être racheté par un milliardaire

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