vendredi 5 octobre 2018

"Réformes" et ruines

Le pouvoir politique aujourd'hui en France, et depuis quelque temps, de par sa faute, n'a plus prise sur le réel. Il lui reste à se faire remarquer et à occuper la place pour surtout ne pas la laisser à d'autres. Le pouvoir n'est plus à construire un objet politique nouveau qui fût innovant, structurant, rassembleur, véritablement progressiste.
Il lui reste alors à détruire ce que d'autres pendant des années ont patiemment construit et édifié parfois dans la souffrance et la lutte, souvent dans l'inconfort et l'incertitude.

Cette façon de faire (plutôt de défaire), en la cachant derrière le rideau d'une communication le plus souvent mensongère, aura été l'affaire des trois ou quatre derniers quinquennats avec une mention spéciale pour le tout dernier, celui qu'aujourd'hui nous subissons avec plus ou moins d'esprit de résistance. L'enjeu est d'importance puisqu'il s'agit de la pérennité ou non de l'Etat social dont l'idée est née à la fin de la dernière guerre mondiale.
Ces destructions successives, massives, qui cachent un changement de société réel dans le seul intérêt d'une finance qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez, ces destructions se font appeler "réformes".

Dans le moment Macron, que revêtent ces "réformes", quelles formes prennent-elles ? Elles sont annoncées comme des progrès, le peuple français serait à la traîne, il ne saurait accepter aucune idée de changement ce qui constituerait une tare même si tout cela le ramenait à une époque de non-droits.

 Il s'est agi par exemple de la réforme de la SNCF qui vise à terme à sa privatisation pure et simple dans le cadre d'une concurrence illusoire et néfaste, mais c'est aussi la loi Pacte qui prétend libérer les entreprises alors qu'elle programme des privatisations d'entreprises les plus rentables comme la française des jeux, engie, l'aéroport de Paris...
"Réforme" encore dans la fonction publique que l'on voudrait purement supprimer en lui enlevant sa substance statutaire au travers notamment d'un plan, CAP  22, qui prévoit déjà la suppression de 120 000 emplois de fonctionnaires.

Notons aussi, et ce n'est pas la moindre des choses, la disparition programmée de la sécurité sociale qu'on ampute de ses recettes. On abaisse brutalement les cotisations sociales (que les media avec le gouvernement dénomme "charges") en faisant croire aux salariés que leur salaire de ce fait augmente. C'est le contraire puisque le salaire brut lui diminue, salaire brut qui précisément fonde l'ensemble des prestations sociales qui jusqu'ici ont pu bâtir  le socle d'une société solidaire et moins inégalitaire.
 
L'idéologie de l'ultra-libéralisme a donc envahi les cerveaux, fragiles ou serviles, de gouvernants que le peuple a installés ou laissé installer au pouvoir. Parfois même ces "réformes" sont accompagnées voire soutenues par des syndicats "réformistes", tels l'UNSA ou la CFDT, qui de fait semble avoir renoncer à la défense du monde du travail.

 Le bilan de Macron au bout d'un an est déplorable. Les "réformes" évidemment ne donnent rien  en terme de créations d'emploi ni même en termes de "croissance".

On aura compris que Macron est bel et bien le président des riches, ses réformes ne visent qu'à servir une oligarchie sourde à l'intérêt général du pays.

JMG


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