mardi 15 janvier 2019

Quatre-vingts, quatre-vingt-dix, qui dit mieux ?

En laissant planer le doute sur le maintien ou pas de la limitation à quatre-vingts à l'heure sur les routes à deux voies, le gouvernement joue à faire porter les débats sur une chose qui somme toute tient du symbole plutôt que du réel.

Il est vrai que cette mesure,  à demi refusée en son temps par Gérard Collomb lui-même, n'est pas essentielle à la vie quotidienne de nos concitoyens, en tout cas pas avec autant d'acuité que d'autres revendications portées par les "gilets jaunes", comme celles de la perte de pouvoir d'achat, du prix du carburant, ou du maintien des services publics dans les territoires.

Lorsque cette décision a été prise par décret en juin dernier, j'avais ici même attiré l'attention que ce n'était pas fondamentalement une mauvais mesure en ce sens où en effet elle pouvait en elle-même constituer un paramètre de sécurisation de la route. Il semblerait que cette mesure entraîne des comportement de prudence de la part des automobilistes, c'est ce que moi je constate en tout cas : les gens roulent moins vite, avec semble-t-il davantage d'attention et de précaution, portés par une mesure générale de conscientisation.
Cette hypothèses sera peut-être confortée, on peut l'espérer, par une diminution des accidents ou des morts qu'entraîne la violence routière. Il s'agira de suivre les statistiques.

Et donc, je soupçonne le pouvoir, mis en difficulté par le mouvement des gilets jaunes qui s'insurge d'ailleurs davantage contre les radars que contre les limitations de vitesse, de jouer de sa démagogie pour porter le débat ailleurs que sur la question sociale.
D'autant que je faisais remarquer déjà que la question de la limitation de vitesse pouvait cacher le problème, au moins tout aussi important pour la sécurité routière, des infrastructures routières pour lesquelles de moins en moins de crédits sont consacrés par excès d'austérité.

Au final, cette proposition de revenir à une limitation à 90 km/h, quelles qu'en soient les modalités et si elle se confirmait, tiendrait davantage de la démagogie que d'un souci de l'intérêt général. De cela on est habitué.

JMG

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