samedi 12 janvier 2019

Politique du pire

Le mouvement des gilets jaunes, en cette mi-janvier, ne se sera pas tari malgré les espoirs d'un gouvernement qui de jour en jour fait montre de son incompétence, il est au contraire un fleuve qui grossit, qui s'alimente de la résistance de tous ceux qui sont dégoûtés de cette politique de délabrement de l'Etat social. On dirait que le pouvoir macroniste veut la mort d'un "état-providence " sans lequel aucun vivre-ensemble dans la paix et la prospérité ne sont possibles.

Macron et son gouvernement sont en échec, eux qui jusqu'alors, une cuillère d'argent à la bouche, ne l'avaient jamais connu. Cette inexpérience les rend d'autant plus nerveux et dangereux. Ce gouvernement que l'on disait composé de surdoués court désormais après une crédibilité qu'il a si vite, et sans doute à jamais, perdue.

Il faut bien entendu dénoncer les violences, toutes les violences, celles possibles des manifestants comme celles provenant des rangs de la police.

Ultime responsable de cette situation, le pouvoir macroniste fait jouer une répression policière jamais atteinte encore sous la Véme République, en témoignent les centaines de blessés parmi les manifestants depuis le début de ces événements, blessés graves très souvent, dont les media principaux choisissent de ne parler qu'avec une retenue coupable sans la compassion que l'on destine, par ailleurs à juste titre, aux policiers blessés. Sur le plan judiciaire, on dénombrait mi-janvier 3747 condamnations pour 216 emprisonnements dans les rangs des gilets jaunes.

Par contre les violences policières elles sont tues ou pour le moins minimisées, elle continuent donc de plus belle pour se traduire parfois en de véritables provocations auxquelles il est difficile de résister. Ainsi cet ancien boxeur tombé dans le piège d'un contexte ultra-violent qu'il n'appelait pas forcément de ses vœux,  et qui va probablement écoper d'une peine  de prison "exemplaire".

On préfère mettre sous les feux de la rampe les violences qui seraient l'oeuvre des manifestants, sans faire la part du vandalisme pur et simple de casseurs. Ces derniers se révèlent fort utiles pour justifier les remises en cause du droit fondamental de manifester.
Ainsi Edouard Philippe a-t-il annoncé toute une série des mesures législatives ou réglementaires permettant notamment de ficher les personnes qui participeraient à des manifestations préalablement non déclarées.

Les gilets jaune c'est la France laborieuse, associative, qui se rebelle ou se révolte, c'est une lame de fond qui ne s'arrêtera pas sans qu'une solution politique ne soit enfin proposée par le pouvoir.

La seule manière d'échapper à cette chienlit serait que Macron renonce à son programme de dé-tricotage de l’État social, de suppression de services publics, d'aggravations des inégalités fiscales. Au lieu de cela, la réponse gouvernementale est essentiellement répressive.

Le ministre de l'Intérieur Castaner cherche à intimider, à décourager, pour finalement réprimer dans une violence inédite. Cela n'est pas de bon augure. Ce serait pourtant au gouvernement de se montrer raisonnable en baissant d'un ton une violence dont il fait délibérément et de façon irresponsable le coeur de sa stratégie.

JMG






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