samedi 2 novembre 2019

quand une école brûle

Cela s'est passé vendredi dernier 1er novembre, un incendie a détruit, dans sa ville, une école et un collège. Trois-cent élèves devront se passer de leur établissement scolaire. Robert Ménard, le maire de Béziers, a déclaré à la télévision qu'il voulait que les responsables de cet incendie (probablement criminel) soient sévèrement punis, et qu'ils se retrouvent derrière les barreaux.

Faut-il être le maire de Béziers, d'extrême-droite qui plus est, pour sortir de telles banalités ? Qui voudraient que les auteurs de cet incendie n'aillent pas ailleurs qu'en prison ? Faudrait-il rétablir la peine de mort, idée fixe de l’extrême-droite, alors que les coupables pourraient être des mineurs ? Encore faudrait-t-il les retrouver ces coupables ! Et accessoirement connaître leurs motivations, s'ils en ont...

Cette impuissance devant le crime tendrait à prouver qu'appartenir à l'extrême droite ne règle pas les problèmes de sécurité dans la ville, de toute évidence il ne suffit pas que Ménard, maire de Béziers, exhibe ses petits bras musclés pour imposer la paix citoyenne.

La politique qu'il entend menée depuis son élection à la mairie en 2014 a fait pschitt. Deux établissements scolaires qui brûlent ça fait beaucoup pour un seul homme, dépassé, submergé qu'il est par les événements...
Cela peut vous écœurer à jamais d'aller voter, et pas même pour Ménard, Marine ou Marion.

Cette violence est gratuite, condamnable, et bien sûr on peut toujours s'étrangler à la manière du maire de Béziers, on peut fulminer tel un taureau désespéré qui cherche le matador derrière la muleta, et être jusqu'au bout le jouet de sa propre impuissance. 
Mais alors, que faire d'intelligent, et d'efficace surtout, pour sortir de cette situation dans laquelle les tenants du pouvoir quels qu'ils soient se sont enfermés ? Est-il au moins permis d'y penser sans être accuser d'y trop réfléchir ?

La société française s'enfonce peu à peu dans la violence, on le savait déjà ! La faute à qui ? Pas de causalité directe et immédiate bien sûr mais quand même : nous sommes dans un contexte de violences sociales lesquelles irradient l'ensemble de la collectivité, violences induites par les politiques menées aujourd'hui par le gouvernement qui n'hésite plus à s'attaquer aux conquis sociaux qui datent des lendemains de la dernière guerre.
Ou encore, qui vient juste de frapper, la réforme de l'assurance chômage de nature à généraliser la pauvreté et la précarité dans le pays.

Ces incendies par ailleurs se sont produits dans le quartier dit "sensible" de la Devèze. Ce n'est pas un hasard. Au delà de savoir qui a fait ça, et pour quelles raisons précisément, il y a lieu de s'interroger, ces territoires jusqu'à nouvel ordre faisant partie de la République, sur la quasi-disparition voulue des politiques dites de la ville qui avaient au moins l'avantage de tenir compte des difficultés rencontrées par ces quartiers périphériques.

 E.Macron, l'année dernière, a traité avec mépris le rapport qu'il avait lui-même demandé à Borloo sur le sujet. Macron n'entend pas agir : par idéologie, par irresponsabilité, il laisse aller. A l'instar d'une bonne partie de la droite, il dénonce par le mépris, ce pognon "de dingue", ces dizaines de milliards de francs puis d'euros qui jusque là auraient été déversés dans ces quartiers (comme on déverse des ordures dans une décharge, à entendre certains) pour des résultats soi-disant nuls.
Or on est en droit d'affirmer que la situation serait encore plus dramatique si ces milliards n'avaient pas été accordés aux politiques de la ville.

Au nom de la réduction des dépenses publiques on a abandonné ces quartiers alors que, le plus souvent, ils restent malgré tout le théâtre d'une intense vie associative mais aujourd'hui plus que jamais en péril.

Combien d'écoles, à Béziers ou ailleurs, laisserons-nous brûler ?


JMG

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