mercredi 13 novembre 2019

Macronie, retournements de veste, et autres navigations

Comment peut-on être macronien aujourd'hui, comment peut-on appartenir à cette droite nouvelle, masquée, violemment néo-libérale, qui continue d'assassiner et d'exclure socialement tous ceux qui refusent d'appartenir à la "start-up nation" laquelle s'avère n'être qu'un leurre ridicule pour mieux s'attaquer à notre contrat social ?

La droite classique elle-même a peine à s'y retrouver, Macron lui a ôté de la gueule son os à ronger, il n'y a plus grand place pour elle et tout ça la désespère. C'est pourquoi beaucoup de gens le l'UMP auront quitté, à la faveur des municipales qui s'approchent à grand pas, un navire qui prend l'eau.

Car entre la droite classique et le parti "en marche" il n'y pas grande différence, il n'est qu'une différence d'âge. Sarkozy a dit lui-même de Macron que c'était lui, mais en mieux. Macron est seulement plus jeune, plus déterminé, et plus inconscient de ce qu'il est en train de faire, c'est-à-dire défaire toutes les solidarités qui auront construit notre pays. Voilà pour la droite.

Et à "gauche" ?

De l'autre côté, nombreux sont les gens qui furent au parti dit socialiste, et qui ont rejoint "en marche" dés qu'ils ont compris qu'ils pourraient en retirer quelque avantage.
Lons-le-Saunier ne fait pas exception pour ceux en tout cas qui ont ainsi retourné leur veste. Il faut faire l'effort de relever ces grands écarts, pour en connaître l'absurdité et l'effet désastreux que cela peut produire.
Passer d'un camp à un autre si différent porte atteinte à l'honneur de la politique et à l'honneur de ceux qui se prêtent à ce jeu, lequel n'est ni neutre ni innocent. Ces revirements partisans, qui n'obéissent à aucun fondement idéologique sérieux, sont préjudiciables à l'idée politique elle même.

On comprend mieux de quoi est mort le parti socialiste, il n'était bâti que sur du sable, ne servant que les carrières. Il est mort de règles non respectées. Or la démocratie se fonde sur des règles que les partis mettent en musique.
On peut concevoir qu'on puisse changer d'avis ou de conviction, mais encore faut-il que ce soit à l'issue d'une réflexion mûrie ou d'une longue maturation politique. Et le plus souvent c'est n'est pas le cas. 

Ainsi, comme tragi-comique énumération, une certaine Paule Petitjean élue sur la liste Duvernet en 2014 et qui vient de rejoindre le train en marche : pour espérer quoi, une montée en première classe ?
Que dire aussi de députée D. Brulebois, ancienne du PS elle aussi, qui vote toutes les lois anti-sociales d'E. Macron qui vont de la remise en cause fondamentale de notre droit du travail, à l'instauration d'une fiscalité utile surtout aux plus riches, et à la destruction de nos services publics les plus essentiels.
Comment ensuite dans ces conditions défendre l'hôpital public à Lons-le-Saunier alors que la majorité présidentielle vote sans sourciller toutes les réductions de financement de la sécurité sociale : 4,2 milliards de restriction budgétaire dont 1,2 milliards pour l'hôpital. Plus de 4000 lits supprimés dans les hôpitaux en 2018. Quelle crédibilité lui accorder ?

C. Perny, ancien du PS, ancien de "la République en marche" qui lui a refusé l'investiture (au profit d'un ancien UMP), et se présentant désormais sous sa propre étiquette, appelle à un rassemblement des élus ou des candidats actuels à la Mairie pour sauver l'hôpital public de Lons-le-Saunier. Il le fait tout en méprisant les syndicalistes qui eux furent les premiers, à alerter sur les dangers qui planent sur l'hôpital. Quelle crédibilité là aussi accorder à cet appel ?

Cette histoire récente conditionne (à Lons-le-Saunier comme ailleurs) la situation politique d'aujourd'hui, une droite fracassée et tiraillée pour l'instant par la constitution possible de trois à quatre listes (pas grave en soi), mais aussi malheureusement une gauche idéologiquement confuse, qui aura du mal à se construire et à recouvrer une crédibilité perdue au fil des élections et des retournements de ceux qui prétendaient la servir.

Mais venons-en aux municipales qui se préparent aujourd’hui à Lons. La gauche souffre de  ces remue-ménages, telles des répliques  qui se sont produits il y a six ans ou plus récemment.
Dans ce contexte l'unité de la gauche, à la veille de cette élection, est problématique. On pourrait dire que la liste de gauche constituée aujourd'hui du parti socialiste ou de ce qu'il en reste, de Europe Ecologie les Verts et du parti communiste se situe au centre-gauche.
Sa tête de liste qui a déjà été choisie, Y. Ravier, sort de la société civile et en fait même un argument électoral. Cela ne pourrait suffire à enlever l'adhésion des électeurs de Lons-le-Saunier. Cette liste à elle seule ne peut faire revenir les électeurs de gauche. Les appels à l'unité (notamment en direction de la France Insoumise) sont bien timides au demeurant, non-officiels, tardifs et artificiels, non décisifs.

C'est pourquoi une liste de la France Insoumise à Lons-le-Saunier serait bienvenue. Elle peut enrichir le débat municipal sans mettre la gauche en danger pour autant, elle peut apporter quelque chose de nouveau, qui sorte des sentiers battus, qui ne tienne pas de l'artifice électoraliste. Il serait temps au fond de tenir compte des nombreux mouvement populaires qui manifestent aujourd'hui partout en France contre les méfaits du monétarisme et du néo-libéralisme briseurs d'humanité.

On peut, on doit faire revenir les électeurs que la gauche a trahis.

JMG




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