mardi 7 janvier 2014

Quenelles et autres légumes

Je sais, c'est pas un légume, mais j'ai jamais aimé les quenelles.

Venons-en à des choses moins alimentaires : la polémique fait rage pour savoir si ou non il convient d’interdire les spectacles de Dieudonné. Avant cette polémique je ne connaissais pas Dieudonné autrement qu’en duo avec le dénommé Eli Semoun, tous deux m’ont fait beaucoup rire.
Tout comme d’ailleurs je ne savais pas que les quenelles pouvaient pousser sur les plateaux de télévision, ou dans l’entourage immédiat d’un ministre de l’Intérieur en visite sur le terrain, ou bien encore sur les terrains de foot britanniques mêmes cultivés par un joueur de nationalité française (Anelka, je crois).

C’est donc que le sieur Dieudonné a  réussi son coup, et à la place de certains media et du ministère de l’Intérieur, si ce n’est pas trop tard ce dont je doute, je me méfierais de cette publicité involontaire faite à un humoriste qui, manifestement, ne demande pas qu’à en rire.

La question de la liberté d’expression a toujours été délicate, par nature elle ne demande pas d’exception. Cela fut le premier travail de Hitler ou des Fascistes en Italie que de la mettre à mal. Ensuite, comme on le sait, fut mise à mort la liberté. Et donc ils ont beau jeu ceux qui jouent de la quenelle, ou la cultive, forcément : car il y a une contradiction naturelle et irréductible à se prémunir contre une liberté d’expression au nom de la liberté tout court.

Il est une loi en France qui sanctionne pénalement le délit de racisme ou d’antisémitisme. Que l’on applique la loi. Au lieu d’interdire les spectacles de Dieudonné ou de le forcer au silence, au lieu de le victimiser et d’en faire ainsi le point de ralliement de tous les déçus, les perdus, les exclus de notre société, il convient de relever, sérieusement, juridiquement, tous ses manquements à la loi. Il doit y en avoir. Et de laisser passer la justice.

Cela c’est pour le court-terme, pour l’urgence. 
Pour l’avenir, outre qu’il faille entretenir la mémoire des peuples et de leur malheurs, il convient de lutter contre les conditions économiques, celles-là même qui ont permis l’avènement du fascisme et du nazisme en Europe. L’Europe monétariste que nous connaissons aujourd’hui, et qui n’a rien à envier à celle des années trente, qui paupérise les peuples et enrichissent les riches par les politiques d’austérité stupides et cupides qu’elle implique, n’est pas de nature à admettre la sérénité politique et démocratique. 

C’est cela qu’il faut combattre en même temps qu'il faut renforcer la République et les valeurs qu'elle représente. Les sociétés ont l’expression qu’elles méritent.

JMG

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