samedi 23 août 2014

Eté pourri

Un temps de merde même, si je n'étais poli. Un avion en Ukraine qui s'écrase, touché par un missile, dit-on, dont on aurait perdu la trace et qui, selon les points de vue, ressemblerait plutôt à un avion de l'armée de l'air ukrainienne voulant porter l'opprobre sur des Russes qui n'y seraient pour rien. Rien n'est simple au Donbass, bien moins que ce qu'on voudrait nous faire croire.

Le plus étonnant dans cette histoire c'est que l'Europe a pris déjà parti sans trop connaître de ses intérêts, au risque qui plus est de déclencher un embrasement général, ou d'en être la principale complice. Les Etats-Unis, que l'on suit aveuglément, ne sont pas innocents. 
Ne serait-il pas dans cette histoire plus prudent, plus réaliste, et plus sage, de ne pas prendre le parti des va t-en guerre qui aujourd'hui voudrait faire l'histoire, comme si Août 14 cent ans avant, n'avait pas servi de leçon ? 
L'Europe a choisi de prendre fait et cause pour un gouvernement ukrainien dont on veut taire les penchants fascistes sous prétexte de pourfendre  l'autocratie poutinienne. Le gouvernement français a lui aussi, dans sa logique du moment, choisi son camp, le même que celui de Merkel, on s'en serait douté, la référence, le modèle, au risque commercial de perdre les commandes que la Russie a fait de ses deux bateaux logistiques. Un Mistral... deux Mistraux ? Que ne ferait-on pas pour faire plaisir à l'oncle Sam ou à son caniche Cameron, avec lequel aussi, complaisamment, on aboie ? C'est aussi une des (mauvaises) surprises qu'Hollande continue de nous faire.

N'aurait-il pas été plus judicieux pour le coup d'adopter une saine et profitable neutralité qui eût été bien plus courageuse, et surtout plus lucide ? L'Europe ne va-telle pas jusqu'à l'Oural ? L'avenir de la France n'est -il pas autant à l'Est qu'à l'Ouest, plus même si l'on en croit notre histoire culturelle commune ? Je le dis ici, les Russes sont nos amis ( pas nos ennemis en tout cas) au moins autant que les Américains sont imprévisibles dans leur propension, l'histoire le montre en effet, à toujours faire la guerre. Il y a du cow-boy même chez Obama.

Orage à Gaza, pluie de de bombes, et un peuple qui souffre le martyr sous les coups d'un Etat terroriste ( je sais, il en est d'autres, mais beaucoup moins efficaces finalement, si l'on en croit les comptabilités mortifères) qui frappent les femmes et les enfants d'abord. Malheur aux vaincus que l'on colonise en dépit des résolutions de l'ONU dont on bombarde jusqu'aux écoles que des enfants prirent pour des refuges. Mais tout ça n'est pas grave puisque l'Europe, encore, comme à chaque "réponse" guerrière, paiera la note des reconstructions à venir, si tant est qu'il reste dans la bande suffisamment de pierres. Mais pour Israël le combat continue, les Etats-Unis à qui elle sert de gigantesque porte-avions,  payeront la note des armes employées. Il faut faire marcher le complexe militaro- industriel et, en Israël même, alimenter une industrie sécuritaire qui ne fleurit que dans les champs de la désolation.
Et puis la guerre, sans doute, contribue à faire le ciment de ce peuple que De Gaulle avait l'audace  de qualifier de dominateur, mais dont on ne dit pas assez qu'il souffre sous un gouvernement d'extrême-droite, avec Netanyahu, qu'il a choisi pour son malheur.

Enfin l'Irak et ceux, qu'on a nous-mêmes armés, dont les armes se retournent contre nous. Un journaliste assassiné parce qu'il eut la mauvaise idée d'être Américain. il ne faisait que son travail pourtant et c'est pourquoi il est mort, victime de la barbarie. Mais ces bourreaux là ne furent -ils pas engendrés eux-mêmes par un terrorisme d'un autre genre, industriel celui-là ? Voilà donc une des nombreuses répliques de l'intervention des Américains en 2003 en Irak dont on sait aujourd'hui qu'elle fut  quasi-exclusivement attirée par l'odeur du pétrole.

Le terrorisme règne, dans toute son atrocité, et ce sont les innocents qui trinquent, bien davantage que les terroristes, de quelque bord qu'ils fussent. 

Il n'est de solutions que politiques sous peine que les hivers qui suivent, y compris dans les contrées qui nous sont proches, ne soient plus rudes que prévus.

JM Gardère

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