lundi 11 février 2019

Violence sociale : Jupiter nous a à l’œil

Cette semaine dernière aura vu le vote à l'Assemblée Nationale de la loi dite "anti-casseurs". Ce nouveau texte législatif proposé par la droite et repris par la "république en marche" est une étape particulièrement sévère dans la répression et la limitation des libertés publiques dans notre pays. Ainsi le préfet pourrait interdire à un citoyen de participer à une manifestation s'il estime qu'il présente des velléités de violence. Ainsi est punie l'intention, la punition étant désormais prononcée par une autorité administrative et non plus par un juge.

Cela contrevient à la séparation des pouvoirs sans laquelle il n'est pas de démocratie possible, il s'agit là d'une mesure gravissime et dangereuse pour notre état de droit. Le Rassemblement National  de Marine Le Pen, qui n'en attendait pas tant, s'est précipité dans le vote de ce texte liberticide qui lui va comme un gant.

Nos trois députés du Jura ont voté pour, eux aussi, (le nom de ceux de la droite m'a échappé, mais je m'en remettrai), et parmi eux Danièle Brulebois, ancienne du parti "socialiste". Elle aurait pu s'abstenir comme l'ont fait certains de ses collègues LREM qui pour une fois, on peut leur reconnaître cet accès inhabituel de lucidité, se sont abstenus de marcher en arrière.

Cette loi montre à quel point le pouvoir aujourd'hui est pris de panique. Ou alors, et ce serait plus grave, assume-t-il sa totale conversion à un autoritarisme qu'il fait passer pour de la fermeté, éventuellement utile à le faire remonter dans les sondages d'opinion.

Mais de solution réelle, aucune. C'est pourquoi les violences continuent de plus belle, dont des violences policières, qui ne sont que le reflet d'une violence sociale imposée par le pouvoir actuel. Un pouvoir qui aggrave plus de trente ans de politiques sans imagination, principalement axées sur une déconstruction programmée des solidarités nationales.

Dans l'esprit même de la Vème République E. Macron, pour sauver son honneur et peut-être la fonction qu'il occupe, serait bien inspiré de prononcer la dissolution de l'Assemblée Nationale : cela ne suffirait pas à résoudre la crise mais permettrait de donner une respiration à notre démocratie en rebattant les cartes bien plus efficacement qu'un "grand débat" sans enjeu véritable.

De nouvelles élections législatives auraient aussi l'avantage, et pas des moindres, de renverser le calendrier électoral autorisant ainsi une interprétation parlementariste de la Constitution de la V ème République. Ce serait une façon de sortir peut-être d'une crise qui n'en finit pas.

Mais Macron, qui se prend Jupiter, n'est pas un homme d'Etat, il n'est qu'un dieu parmi beaucoup d'autres.

JMG


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