mardi 21 mai 2013

Un an après, pour qui avons-nous voté déjà ?

Je me souviens surtout que nous avons voulu le départ d'un certain Sarkozy dont nous disions, à raison, qu'il avait déprécié par ses attitudes la fonction présidentielle, en s'engageant partout et nulle part, surtout nulle part, en faisant des annonces tonitruantes dont certaines malheureusement furent suivies d'effet. Il partit donc sans tambour ni trompette avec parait-il, quand même, les clés de la mallette nucléaire. Mais rien depuis, en tout cas de ce côté, touchons du bois, n'a explosé.

Et nous avons voté Hollande pensant qu'en plus de nous débarrasser de Sarkozy il apporterait plus de justice, justice sociale d'abord, qu'il taperait du poing plus fort que ne l'avait fait son prédécesseur sur la table de Merkel, et qu'il parviendrait ainsi à donner une nouvelle réorientation à l'Europe qui en a tant besoin.

Il ne fait pas de doute que la déception, plus d'un an après, est au rendez-vous. Bien sûr il est plus intelligent, plus cultivé, plus maîtrisé, probablement même bien plus à gauche que son prédécesseur, encore heureux.
On doit aussi se consoler en se disant qu'on a bien fait de voter pour Hollande car c'eût été une catastrophe sociale encore plus lourde que celle que nous connaissons actuellement.

 Aujourd'hui, entre autres réjouissances, les 35 heures auraient été supprimées pour de bon, et pour faire plaisir tant à Merkel qu'à Bruxelles il n'y aurait même plus de Smic.

Cela valait donc le coup de se déplacer pour voter le 6 mai 2012.

Mai, mai...Mais il y a un mais...

Le discours du Bourget sur la finance eut une tonalité quasi-révolutionnaire qui a sans doute précipité la victoire de Hollande.
Mais ensuite, une fois l'élection passée, rien ou presque qui fût un signe en direction du "peuple de gauche" comme aurait dit Mitterrand. Au contraire même. Comme ces accords de Wagram, signé entre le Medef et la CFDT, que le gouvernement reprend quasi in extenso dans une loi qui restera dans l'histoire comme celle qui privilégie les accords d'entreprise, où les rapports de force se font le plus souvent au détriment des salariés.
"Contre la finance" on pouvait s'attendre à mieux comme faire voter des dispositifs contre les licenciements boursiers.
Ainsi Florange devient à Hollande ce que fut Gandrange à Sarkozy.

Dans l'esprit des salariés, par de tels événements emblématiques, tout devient pareil et la gauche vient à se confondre avec la droite anti-sociale.

Je ne parle pas des 20 milliards offerts aux entreprises sans contre-partie, ni même des 10 milliards voire plus qui ne tomberont plus dans l'escarcelle des collectivités locales qui pourtant sont pour soixante-dix pour cent dans les investissements d'avenir.

Il faudrait aujourd'hui un sursaut du gouvernement, qu'il abandonne résolument la politique social-libérale qu'il mène aujourd'hui pour une politique sociale-démocrate, voire socialiste (mais ce mot ferait-il peur ?).

  Il reste quatre années pour redresser la barre et retrouver une crédibilité.

                                                        
                                                         



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