mercredi 29 mai 2013

Lons-le-Saunier malade de sa santé

Après la nouvelle de la fermeture programmée d'une équipe du SMUR à l'hôpital de Lons-le-Saunier contre l'assurance d'un survol d'hélicoptère, voilà maintenant qu'est annoncée la fermeture de la clinique du Jura avec pour corollaire, comme si la nouvelle ne s'auto-suffisait pas, la suppression de cinquante emplois !  Pas même une ombre de pale d'hélicoptère cette fois-ci pour nous aider à avaler la pilule amère de cette médecine-là !

On nous dit que c'est dû à la pénurie de spécialistes. Je ne vous cache pas que je n'y crois pas trop : un anesthésiste aurait eu la mauvaise idée de vouloir partir...c'est comme au mikado en somme, il suffit qu'on déplace une aiguille pour que toutes s'écroulent dans un silence feutré. Quelle honte, et surtout quel scandale ! Qu'une ville-préfecture soit sur le point d'entrer dans la catégorie des déserts médicaux en dit long sur les politiques de santé pratiquées au plan national comme au plan local depuis des décennies.

Alors, on montre du doigt l'actuel maire de Lons, Jacques Pélissard, et on se demande s'il est responsable ou pas. La belle affaire ! Il est responsable en tant qu'il a voté comme député des lois, comme la loi HPST par exemple, qui ont mené les politiques de santé là où elle sont rendues aujourd'hui, c'est-à-dire en un point critique où le retour à la raison médicale s'avère de plus en plus difficile.
Il est irresponsable dans la mesure où les pouvoirs locaux aujourd'hui sont de plus en plus impuissants à assumer une politique qui leur imposés par le haut depuis des décennies.

La santé, à Lons-le-Saunier comme ailleurs en France, sauf  peut-être dans des territoires à cet égard bénis des Dieux comme la côte d'Azur ou Paris, est malade de sa privatisation, rampante au début et aujourd'hui décomplexée. Car plus de honte en effet ! La santé aujourd'hui est devenu une affaire de fric et il est symptomatique que ce soit une clinique privée à Lons-le-Saunier qui soit sur le point de fermer. On voit là, ceci dit en passant, ce que pourrait devenir l'hôpital public si on continuait à lui appliquer comme aujourd'hui les techniques du privé !

Bien sûr on peut toujours dire que c'est la faute de la carence de médecins ou de spécialistes. Ben voyons ! Mais qui a instauré le numerus-clausus avec pour conséquence la pénurie de médecins, et ce pour limiter soit-disant les dépenses de sécurité sociale ? N'y avait-il pas d'autres moyens ? Et pourquoi a-t-on diminué ses recettes en pratiquant des exonérations de cotisatins sociales qui plombent aujourd'hui ses comptes ?

On constate que certains spécialistes - et je ne parle pas ici du cas de la clinique en question, le problème est bien plus large- y ont gagné en pratiquant une médecine libérale, où les dépassements d'honoraires sont légion, dans un monde où précisément la concurrence n'existe pas. Le beurre et l'argent du beurre...

Pour refenir à la clinique du Jura il est frappant par ailleurs de constater qu'elle est en passe de fermer alors que l'Etat vient d'octroyer à l'ensemble des cliniques, par le biais du crédit impôts pour la compétitivité, un crédit de 500 millions d'euros !

Oui la santé est malade, mais de l'argent surtout, il temps qu'elle redevienne publique pour qu'elle soit mieux gérée, plus démocratique et qu'elle profite à tous.

Oui il faut sauver la clinique du Jura, sauver ses emplois, et dans le même temps avoir conscience qu'on n'est pas arrivé là tout à fait par hasard. Aux acteurs locaux de se battre, au pouvoir central ( de gauche aujourd'hui !) de prendre chacun leurs responsabilités pour sauver la sécurité sociale et la santé publique.

Pour cela il est des lois à voter, et d'autres sur lesquelles revenir !


                                                 Jean-Marc Gardère




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