samedi 15 mars 2014

Ceinture pour les collectivités territoriales

Il n’est pas certain que les citoyens que nous sommes aient pris la mesure de la dégradation à venir des finances locales. Non pas à cause d’une mauvaise gestion supposée au niveau des territoires eux-mêmes, communes, communautés, conseils généraux etc.…mais parce que l’Etat a décidé de faire porter l’effort de restrictions budgétaires sur ces collectivités décentralisées.

Il faudra bien trouver quelque part les cinquante milliards du "pacte de responsabilité", et le gouvernement Hollande ne cache plus que les collectivités territoriales sont particulièrement visées pour les livrer pieds et poings liés à ces mesures drastiques d’économie.

Outre que certains responsables locaux pourront s’en donner à cœur joie parce qu’ils auront ainsi de bonnes raisons de pratiquer à leur niveau des politiques de suppression de services, d’autres, plus sincèrement défenseurs des services publics, n’auront malheureusement pas le choix. Ou alors leur faudra-t-il augmenter les impôts locaux qui restent on le sait particulièrement injustes, et cela en dépit des promesses qui fleurissent aujourd’hui ça et là à la faveur des élections municipales. Car le leitmotiv est le suivant : pas d’augmentation des impôts locaux ! Promesse qui dans la plupart des cas ne pourra pas être tenue si tant est qu’on veuille garantir des mêmes niveaux de service en direction des populations.

On ne le répétera jamais assez, les collectivités locales sont pour 70% de l’investissement public total. Il y aura donc moins d’argent pour alimenter l’économie locale et en particulier pour garnir les carnets de commande des petites et moyennes entreprises qui font l’essentiel du tissu économique en France.

Ces restrictions budgétaires auront également un effet notable sur les services publics eux-mêmes, et les salariés sans lesquels ils ne peuvent fonctionner. Dommage pour qui voulait vaincre le chômage.

Moins de crèches, moins d’entretien pour les bâtiments publics que sont les écoles, les collèges, les lycées, en bref moins de moyens pour ce qui fait aujourd’hui encore la richesse de notre pays et, par voie de conséquences, moins de raisons pour que nos territoires restent attractifs pour les entreprises. Etait-ce bien le but recherché ?

Il est des "pactes" qui portent bien mal leur nom : il semble bien que nous vivons une époque où le paradoxe le dispute à l'irresponsabilité.

JMG



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