samedi 10 mai 2014

Mille-feuilles,tartes à la crème, ou l'art des réformes territoriales inutiles (suite)

André Vallini, le secrétaire d’Etat qui sera en charge de le conduire la réforme territoriale tout récemment accélérée par les propos du chef de l’Etat, a déclaré que cette réforme pourrait conduire à une économie de 12 à 25 milliards d’euros pour l'Etat ( douze à vingt-cinq, appréciez au passage l'extrême précision !) 

Prend-on les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages, pour des imbéciles ou simplement pour des militants socialistes ? Ce gouvernement semble être un champion en matière de communication politicienne pour faire oublier les vrais problèmes, ce gouvernement continue en cela de suivre le chemin tracé par un Sarkozy. C’est d’autant plus grave, étonnant et rageant, que c’est nous militants socialistes, qui l’avons mis au pouvoir. 

Souvenons-nous que le premier ministre, Manuel Valls, a avancé le chiffre de 50 milliards d’économie de dépenses publiques dans le cadre du plan dit de responsabilité pour contenter la commission de Bruxelles et Mme Merkel. En effet, d’après notre gouvernement, il est impérieux de respecter les engagements pris et de respecter ainsi l'objectif ( inatteignable) d’un déficit budgétaire qui n'excède pas les trois pour cent. On voit ce que ça donne en terme de récession, mais le sujet n'est pas là...

Ces cinquante milliards sont partagés entre 12 milliards d’économie faits par l’Etat central, 11 milliards exigés sur le budget de la sécurité sociale et enfin 11 à 12 milliards pour les collectivités territoriales.

On retrouve là les douze ( à vingt-cinq ?) milliards de Vallini, et contrairement à ce que prétend ce secrétaire d'Etat, ils ne seront pas le fruit d’hypothétiques économies provenant de cette énième réforme.  Diviser le nombre des régions par deux, supprimer les départements, regrouper voire faire disparaître les communes, ne rapportera pas un kopeck aux contribuables !

Elle serait même de nature à augmenter indirectement la dépense publique que tous nos socio-libéraux thatchérisés veulent pourtant réduire. Songeons par exemple à quoi mènerait la disparition de nombres de petits maires ruraux qui travaillent bénévolement à rendre service à leurs administrés. Qui fera le travail à leur place ? Un travail inestimable sur un plan financier, c’est vrai.

La désertification et l’abandon des zones rurales s’en trouvera de plus accentuées. Quel sera le coût social de tout ce gâchis ? Où se nicheront véritablement les économies ? Aide sociale, routes, collèges, culture ?

Les économies d’échelle attendues ne se révéleront pas à la hauteur des espérances de certains de membres des cabinets ministériels ou de ministres eux-mêmes. 
Cette réforme, dont on ne connaît pas encore le détail, est une énième réforme dite de décentralisation. Elle n'aura que l'avantage de cacher la misère que l’on prévoit pour les collectivités.
Cette réforme n'apportera rien, elle s'ajoute aux précédentes, déjà nombreuses, elle ne fera qu'accentuer l'incompréhension des usagers et des citoyens.
Elle se révèle aussi comme une réforme à dessein politicien puisqu’elle permet de nous faire oublier par la même occasion les véritables problèmes qu'il serait urgent de traiter. On eût aimé que Hollande tienne les promesses qu'il a faites avant de projeter des lois qu'il n'avait nullement annoncées durant sa campagne.

Où est la grande réforme fiscale promise, ou donc est passée la volonté de constituer une VI république susceptible de changer dans le bon sens les pratiques politiques en France ?

Rien de tout cela et à la place, ce projet, dont on peut craindre qu’il sera conduit sans concertation véritable, qui trompe les citoyens, qui portera atteinte à l'emploi public, et qui risque de casser la dynamique que les collectivités apporte encore, malgré la « crise », à l’ensemble du pays.

JMG

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