dimanche 25 mai 2014

Cela m'aurait pas plu

Un conseiller général, celui de Lons-Nord pour ne pas le nommer, a qualifié un autre conseiller général ( et non des moindres ) de syndicaliste. Cela m'aurait pas plu. L'invective, si c'en est une et c'en est peut-être à l'oreille ou aux yeux de certains, se faisait au sujet de la réforme territoriale initiée par notre gouvernement, réforme que notre conseiller général entendait donc défendre alors même que personne en France n'en connait encore le contenu précis, y compris ceux qui en seront en définitive les auteurs. Car plusieurs solutions sont sur la table et on ne sait laquelle aura finalement les faveurs de nos politiciens les mieux placés pour emporter la décision.

Notre conseiller général sous-entendait qu'il fallait être élu pour avoir une vision, le message subliminal disposant qu'un syndicaliste lui n'en aurait pas. S'agissant de réforme territoriale, au point où nous en sommes aujourd'hui, toute vision ne peut-être que brouillée.

Il y avait, il y a toujours, d'autres réformes à faire bien plus urgentes que celle-ci laquelle ne faisait même pas partie des "promesses" de François Hollande. C'est qu'il doit être plus aisée de tenir les promesses que l'on n'a pas faite, pour faire oublier sans doute celles qu'on n'a pas l'intention de tenir, comme par exemple la grande réforme fiscale que l'on entend toujours.

Est-il visionnaire de défendre une réforme, pour l'heure invisible, dont on peut craindre qu'elle sera mise en oeuvre sans réelle concertation compte tenu de la précipitation qu'on veut subitement y mettre ? Ce serait amusant si ce n'était dramatique pour notre République, car cette réforme est là pour en cacher d'autres, celles qui verront la disparition, dans nos territoires, de milliers d'emplois publics utiles ou nécessaires à l'ensemble de la population.

Les statuts du parti socialiste, dans sa déclaration de principes, conseillent à ses adhérents l'adhésion à un syndicat. C'était même une obligation jusqu'en 2008. Car le syndicalisme est un moyen de garder les pieds sur terre. En matière de réforme territoriale le pouvoir aurait intérêt à respecter, au travers de leurs organisation, les salariés de ce secteur.

C'est loin d'être le cas aujourd'hui.


Jean-Marc Gardère
syndicaliste
membre de la commission exécutive de l'ufict-CGT

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