mercredi 10 juin 2015

A la fédération


Depuis les présidentielles de 2012 nous avons perdu toutes nos élections. Ce n’est pas faire preuve de « déclinisme » que de le rappeler. C’est du réalisme et cela participe de la volonté de faire en sorte que cela ne se renouvelle pas. Ainsi que je l’ai dit jeudi 4 juin, lors de la présentation des candidatures devant l’ensemble des adhérents de la fédération, l’heure est grave, plus grave que la situation dans laquelle nous nous trouvions en avril 2002. Si nous voulons que la gauche gagne en 2017 nous avons tout intérêt à nous ressaisir et à retrouver toutes les valeurs du parti socialiste.

Nous avons encore une chance de nous en sortir en retrouvant un parti socialiste qui ait le courage de combattre certaines mesures gouvernementales qui vont contre les intérêts des citoyens qui nous ont fait confiance. Le parti socialiste se doit de retrouver son autonomie et sa capacité de débattre. Oui, bien sûr notre ennemi c’est la finance, mais nous devons en apporter la preuve et mettre en face les moyens politiques de la combattre, notamment en séparant les banques d’affaires des banques de dépôts. Cela avait été promis ! Tout comme avait été promis parmi les 60 propositions du candidat Hollande une réforme fiscale qui rende l’impôt plus juste !

Au lieu de cela nous avons eu des mesures de type libéral qui accroissent les inégalités et détruisent les services publics, ou la sécurité sociale dans son ensemble.Ainsi l’hôpital public en France est de plus en plus malade faute de financement public suffisant. On voudrait privatiser à terme la santé qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

Le projet de loi Macron revient sur nombre d’acquis sociaux comme par exemple le repos dominical qui n’est qu’un aspect parmi d’autres des reculs permis par un pouvoir néo-libéral pour lequel nous n’avons pas voté. En 2012 nous avons porté au pouvoir un gouvernement dont nous avons espéré qu’il conduise une politique de transformation sociale et de lutte contre le chômage. Aucun résultat probant à ce niveau ! Au contraire le chômage s’accroît inexorablement alors que d’autres politiques sont possibles en exigeant une réorientation de l’Europe qui fut aussi promise ! Mais rien n’a été même essayé à ce niveau !

Sur le plan local : il s’agit de remettre la fédération du Jura en état de marche en alliant les volontés diverses et en y associant toutes les sensibilités capables de remobiliser nos électeurs dans le respect et la défense de nos valeurs : justice sociale, respect de la démocratie, attention à notre histoire et à celle de la gauche.

Nous avons été trop suivistes et nous en voyons les résultats malheureux qui nous coupent de notre base politique traditionnelle : les employés, les ouvriers et aujourd’hui, de plus en plus, la fonction publique. On vote de moins en moins pour nous. Il faudra pour cela renouer des contacts réels avec nos partenaires comme le parti communiste, le parti de gauche, les écologistes afin d’élaborer ensemble des programmes qui répondent à la demande de la population jurassienne.
Je veux insister sur le travail d’équipe. Au Parti socialiste, il ne doit y avoir aucune hiérarchie entre ceux qui sauraient tout et les autres. Pour autant, je serai le garant des décisions prises et je ferai respecter les délibérations collectives.
Au niveau fédéral, nous devons retrouver le temps de débattre. Notre force c’est le débat, car c’est du débat, voire de « la dispute » au sens noble et serein du terme, que vient la compréhension du monde dans lequel nous vivons. Il faut nous rappeler que notre force principale c’est la démocratie, contrairement aux partis de droite, prétendument populaires. J’insiste aussi sur a nécessité d’avoirune véritable politique de formation des adhérents et militants. Il nous faut faire connaître l’histoire de notre parti et ce pour quoi, au fond, nous devons nous mobiliser.
C'est dans le respect mutuel que l’on favorisera l’action collective, en discutant des orientations de notre parti. Nous dénoncerons les politiques anti-sociales en y associant militants et citoyens, y compris dans la définition des politiques publiques que le parti sera en charge de promouvoir.
Je voudrais être ce premier secrétaire fédéral dont je viens de décrire rapidement les missions, conscient, voire inquiet de la tâche à entreprendre, mais la considérant avec enthousiasme.

Mon parcours est celui d’un militant de gauche.J’ai adhéré au Parti socialiste en 2002-2003. J'ai par ailleurs une longue expérience de syndicaliste, d’abord à la CFDT à partir de 1981, puis à la CGT depuis 1995 où j’ai actuellement des responsabilités nationales au sein de la fédération des services publics. Pour moi, l’action politique est indissociable de l’action syndicale et le Parti socialiste le reconnaît et l’énonce dans ses statuts-mêmes. Pour marcher, il faut les deux jambes.

Je me suis présenté aux municipales en 2008 à Lons-le-Saunier. Je ne l’ai pas fait en 2014 car j’ai considéré qu’on avait écarté le parti et ses militants du débat municipal. Je n’ai pas pu le cautionner. Professionnellement, je suis fonctionnaire territorial. A ce titre, je connais bien le fonctionnement des collectivités. Je travaille au Conseil général du Jura après avoir travaillé à la mairie de Niort et à la mairie d'Alençon. J'ai toujours été neutre dans l'exercice de mes fonctions comme l’exige la qualité d’« agent public » tout en gardant et préservant jalousement ma conscience et mon action citoyennes, ainsi que je les exerce singulièrement ici. Pour moi, les deux termes ne sont pas seulement conciliables, ils sont complémentaires.


Jean-Marc Gardère
Mandataire motion B pour la fédération du Jura
Le 5 juin 2015

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